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Guide to CCA subordinate organizations and facilities
Ce dossier comprend 10 fiches décrivant des institutions culturelles taiwanaises telles que le centre national des arts traditionnels, le musée national de la littérature taiwanaise, …
Musique de Taiwan.
Guy Trédaniel Éditeur
Préface
Avant-propos
Introduction : histoire, géographie et contexte socio-culturel de Taiwan.
Première partie : Musique des Aborigènes
Introduction
I. Musique des aborigènes des plaines
1. Chansons populaires
2. Instruments de musique
3. Danses
Conclusion
II. Musique des aborigènes des montagnes
1. Recherches ethnomusicologiques pendant l'occupation japonaise (1895-1945)
2. Recherches pendant l'époque de la République de Chine (1945- )
3. Classification des chants des aborigènes des montagnes
4. Caractéristiques de chants par ethnie
5. Instruments de musique
Conclusion
Seconde partie : Musique des Han
I. Chant populaire des Han
Archives et études avant la Seconde Guerre Mondiale
Recherches sur le chant populaire des Fulao après la IIe Guerre Mondiale
Classification des zones culturelles
-zone de Changnan
-zone de Henchun
-autres zones
II. Chant des Hakka
Recherches entamées seulement à partir du Mouvement en 1966
Zones culturelles des Hakka
Particularités des chants des Hakka
III. Épopées chantées
Epopées chantées en Chine
Epopées chantées à Taiwan
-Gezai
-Nanguan
-Zaqu
-Yugu
Quanshilei
IV. Musique théâtrale
Theâtres traditionnels chinois
-Beiquanxi
-Nanquanxi
-Ouxi
Théâtres locaux
-Grand théâtre
-Petits théâtres
V. Instruments de musique et ensembles instrumentaux
VI. Musique religieuse
(Confucius, bouddhiste, taoïste, chamanisme)
Troisième partie. Musique occidentale à Taïwan
I. Musique occidentale avant et pendant l'occupation japonaise
II. Musique occidentale à l'époque de la République de Chine (1945- )
III. Mouvement de la musique contemporaine
IV. Nouvelles chansons
Conclusion
Table des illustrations
Table des chants Han avec transcriptions musicales
Table des cartes et figures
Discographie sélective
Bibliographie sélective
Annexe I. Compte-rendu de l'ouvrage "Chansons populaires de Fulao à Taïwan"
Annexe II. Notation musicale du nanguan et sa transcription sur portée musicale : extrait des deux premières strophes de la ballade du "Treillis de roses"
Annexe III. Jianbu : la notation chiffrée chinoise
Tables des exemples musicaux
Tables des matières
Index
Glossaire
Polyphonies vocales des Aborigènes de Taïwan. Vocal polyphonies of Taiwan Aborigines. Ami, Bunun, Païwan et Rukaï.
Ami
1. chant de sarclage
2. Chant de sarclage
3. Chant de récolte
4. Chant d'hommage aux ancêtres
5. Chant de sarclage
6. Chant de sarclage
7. Chant de fondation
Bunun
8. Chant à boire
9. chant de guérison
10. Chant d'invocation
11. Chant de chasse
12. Chant de réunion des chamans
13. Chant de victoire
14. Chant de nostalgie
15. Chant de germination du millet
Païwan et Rukaï
16. Chant de séduction
17. Chant de séduction
18. Chant de mariage
19. Chant de mariage
Taïwan. 4 opéras classiques et populaires. Affiche
Le bouddha incarné, opéra Taïwanais 19-25 octobre. Le roi des singes, opéra classique pékinois 27-30 octobre, 16-17 novembre. Le pavillon aux pivoines, opéra classique kun qu 08-13 novembre. L'histoire de Lin Chung, opéra classique pékinois 18-20 novembre.
Taïwan. 4 opéras classiques et populaires. Affiche
Le bouddha incarné, opéra Taïwanais 19-25 octobre. Le roi des singes, opéra classique pékinois 27-30 octobre, 16-17 novembre. Le pavillon aux pivoines, opéra classique kun qu 08-13 novembre. L'histoire de Lin Chung, opéra classique pékinois 18-20 novembre.
Taïwan. 4 opéras classiques et populaires. Affiche
Le bouddha incarné, opéra Taïwanais 19-25 octobre. Le roi des singes, opéra classique pékinois 27-30 octobre, 16-17 novembre. Le pavillon aux pivoines, opéra classique kun qu 08-13 novembre. L'histoire de Lin Chung, opéra classique pékinois 18-20 novembre.
Taïwan. A-Sun Wu, Collections et peintures. Exposition
13 février-15 mars 1998.
Commissaire, Michel Nuridsany.
Exposition à la Galerie du Trianon de Bagatelle, Bois de Boulogne.
Le taïwanais A-Sun Wu est, avec le Japonais Araki, l'un des rares artistes vivants qu'on reconnaît dans la rue. Dans son pays bien entendu. Avant cela, seuls Dali, Warhol, Picasso pouvaient prétendre à un tel honneur, à un tel succès. On n'imagine pas à quel degré de popularité peut atteindre pareil artiste dont les oeuvres se vendent fort cher et en grand nombre.
Peintre éclectique à la recherche de lui-même, à travers les nombreux voyages qu'il a effectué en Afrique, au Brésil, dans les îles du Pacifique et dans le reste du monde, A-Sun Wu est un accumulateur. Il accumule les objets qu'il rapporte de ses équipées dans le Sahara, en Amazonie, sur le fleuve Sepik. Il accumule les influences. Il accumule les oeuvres.
Il travaille sans arrêt avec une frénésie qui masque mal une insatisfaction foncière. Nous montrons ici ses dernières toiles faites de motifs géométriques noirs, blancs, rouges, empruntés à des tribus aborigènes. Magnifiques tableaux pleins de mouvements où l'artiste s'ingénie à casser la notion d'espace, où le vide et le plein qui déterminent des formes semblables à des serpents, comme on en trouve dans ces contrées, répondent au couple Yin et Yang qui hante l'art et la pensée chinoise depuis toujours peut-être.
Mélange idéal de la tradition et de la modernité à l'oeuvre dans des tableaux d'un stupéfiant pouvoir de fascination.
Michel Nuridsany.
A-Sun Wu a étudié la peinture et les beaux arts à Taïwan puis en Espagne. Ses nombreux voyages le conduisent en Afrique où il est subjugué par les Africains et par les couleurs de cette terre qu'on retrouve dans ses peintures.
Parallèlement, il collectionne des oeuvres d'art dit "primitif". Cette exposition présente les peintures de A-Sun Wu et une partie de sa collection personnelle d'art africain, indonésien et taïwanais auxquelles sa propre création fait référence.
Depuis 1979, A-Sun Wu visite régulièrement plusieurs tribus qui ont conservé un mode de vie en marge de la civilisation industrielle. Il consacre dix ans de sa vie à parcourir l'Afrique, les îles du Pacifique Sud et l'Amazonie. Il visite aussi la côte Nord-Ouest de l'Amérique explorant le monde des Esquimaux. Ces voyages et ces expériences inspirent sa création et nourrissent l'essence de sa peinture.
Souvenirs d'enfance.
"I-Lan est mon village natal. J'y ai passé mon enfance et mon adolescence. Je garde énormément de souvenirs de cette période de ma vie. Deux choses m'ont particulièrement marqué: l'abondance de poteries dans ma maison et les fêtes religieuses du village.
Je me souviens quand j'étais enfant, ma grand-mère me demandait de l'aider à la préparation des navets desséchés. Elle me demandait d'abord de bien me laver les pieds, puis elle me mettait dans une grande jarre pleine de navets que je devais piétiner. Ensuite ma grand-mère mettait les navets à sécher au soleil. On recommençait la même opération pendant cinq ou six jours jusqu'à ce que les navets soient prêts à la consommation. A côté des jarres réservées aux navets, il y avait d'autres jarres pour la sauce de soja, les haricots salés et tous les légumes en saumure.
Les cérémonies et les fêtes religieuses jouaient un rôle important dans la vie quotidienne des habitants de I-lan. Lors d'une fête, l'hôte de la cérémonie religieuse devait préparer beaucoup de sacrifices animaux (cochons, poulets, canards, poissons) et les offrir aux divinités. Toutes ces offrandes étaient disposées sur un autel spécialement aménagé devant le temple. La nuit on illuminait le temple autour duquel tout le monde se réunissait pour jouer ou bavarder. C'était un des moments favoris de tous les enfants qui après l'école, jouaient à refaire la cérémonie. Nous utilisions de l'argile pour sculpter et modeler les offrandes et les offrir à la divinité de la terre. Nous éprouvions un grand plaisir. C'est ainsi que j'ai d'abord appris la sculpture, en jouant avec de l'argile.
Cuire des patates douces est un autre souvenir d'enfance. Comme j'étais fils de fermiers, je devais garder les buffles et nous avions pris l'habitude de ramasser du foin pour faire un feu de paille, nous les brûlions et elles devenaient toutes noires. Mais cela n'avait aucune importance car nous aimions l'odeur des patates brûlées. J'ai essayé de travailler ma peinture et ma sculpture avec plusieurs techniques et en utilisant différentes matières. Parce que les jarres de céramiques étaient ancrées dans ma mémoire, j'ai commencé à travailler la poterie. J'ai cherché en Espagne, en France, au Japon et à Taïwan une argile qui peut donner cet effet de noir brûlé. Finalement j'ai trouvé la meilleure argile dans le Pacifique Sud où j'ai passé six mois chez les Sasak pour travailler mes céramiques. Je veux partager avec le public cette odeur de patates douces brûlées.
Inspiration d'Afrique
Mon désir d'Afrique remonte à mon adolescence. J'ai toujours été attiré par le primitif et l'originel tels qu'ils sont décrits dans les livres. Le soleil africain, le désert et les cieux sans fin ont exercé sur moi un appel fascinant. De même les peintures des maîtres occidentaux inspirées par l'Afrique m'ont profondément ému. Ma propre création artistique a suivi les étapes suivantes: étudiant en Espagne mon travail était influencé par Goya avec une tendance marquée pour une certaine emphase dans l'utilisation des couleurs. Plus tard, à New York, stimulé par la formidable machine culturelle des Etats-Unis, j'ai commencé à peindre des sujets lié à la vie citadine, comme les rues encombrées ou les gratte-ciels. Mais je me sentais toujours frustré de ne pouvoir atteindre des horizons nouveaux et de créer des formes nouvelles. Même les peintures semi abstraites avec des tonalités orientales n'ont pas réussi à exprimer pleinement la puissance et la force que je désirais.
Je suis parti de Tapei pour l'Afrique du Sud vers la fin août 1979. Pendant l'année qui suivit, j'ai visité plus de trente pays et régions, m'aventurant trois fois dans le désert du Sahara. Dans les régions sauvages, j'ai dû lutter deux fois contre la malaria, et je n'ai pas eu moins de quatre accidents de voiture. J'étais à deux doigts de la mort, mais le destin me redonna une nouvelle chance et du courage, et j'en suis arrivé à reconnaître la valeur de la volonté, aussi bien que la bonté inhérente à la nature humaine. J'ai ressenti pour la première fois dans les plaines africaines la grandeur de l'univers; ces formes simples sous le feu du soleil me poussèrent à me poser de nouvelles questions quant au sens de l'art.
Bien que j'aie peint pendant longtemps des paysages, la réponse à l'interrogation qui me hantait m'est arrivée seulement quand j'ai posé les yeux sur l'Afrique. L'expression des Africains et la couleur de leur peau me firent réaliser que je devais peindre un paysage dans un portrait, adapter les formes africaines aux miennes. Quand je suis arrivé la première fois en Afrique, mes peintures tendaient vers des formes puissantes et fortes bien marquées comme les sculptures africaines. Mais ce n'était encore que des tentatives dans la forme et la ligne. Je n'avais pas encore saisi l'essentiel de la couleur et de la lumière du soleil.
En 1980 j'ai voyagé dans le coeur du sud-ouest saharien. Sur la clôture d'une mine de charbon abandonnée j'ai vu les puissants rayons du soleil et j'ai été profondémént ému. J'ai pensé que moi aussi je pouvais utiliser les ombres pour faire ressortir la lumière. J'ai eu la forte perception de trois types de couleurs vives: le bleu intense du ciel, le brillant doré de la terre, et les bruns profonds des Africains. Ce sont trois couleurs utilisées comme point de départ dans mon travail. Le bleu du ciel donne une impression de frisson. J'ai essayé de faire le ciel aussi simple que possible, je me suis retenu de peindre et d'exprimer la texture de l'air.
Ces matières d'un même sujet que sont la lumière du soleil et l'air sont l'expression de mes plus profonds sentiments et l'expérience de mon voyage en Afrique et l'inspiration que j'en ai eu ne sont peut-être qu'une étape dans mon parcours et dans mon évolution artistique, mais je suis intimement convaincu de sa valeur; au moins cela m'a-t-il permis de donner forme à quelque chose qui était en germe dans ma recherche de création.
A-Sun Wu
(Biographie dans le programme)
Taïwan. A-Sun Wu, Collections et peintures. Exposition. Affiche
13 février-15 mars 1998
Taïwan. Betel nut beauties. Art contemporain. Exposition
Du 6 mars au 2 avril 2008
De 14h à 19h du mardi au dimanche
Entrée libre
Point Éphémère
200 quai de Valmy
75010 Paris
M° Jaurès ou Stalingrad
Une petite noix de bétel laisse-t-elle présager de tout ce qu'elle peut provoquer ?
En bordure des routes taiwanaises, de petites échoppes ou kiosques parfois tout en verre, transparents, attirent l'attention des automobilistes et de leurs passagers. A l'intérieur, des jeunes femmes, sexy, sont apprêtées avec ostentation. Des prostituées ? Non. Des vendeuses de noix de bétel.
La noix de bétel, connue pour ses vertus excitantes, est le fruit d'un arbre de la famille des palmiers, que l'on trouve dans plusieurs pays d'Asie, dont Taiwan. Sa consommation est répandue mais, ce qui distingue Taiwan, c'est la technique de commercialisation et le recours au Betel Nut Beauties*, phénomène taiwanais qui semble provoquer bien des remous sur l'île où on les appelle binláng xishi. Ce nom leur viendrait d'un personnage de roman à la beauté légendaire, Xi Shi.
La production de noix est très importante, certains agriculteurs ne vivent que de son exploitation. Les points de vente sont répandus surtout dans l'ouest de l'île, la décoration y est très voyante, le recours aux néons de couleur est exagéré. Les clients sont principalement des routiers, attirés par l'effet excitant de la noix qu'ils mâchent. Celle-ci les aide à rester éveillés pendant leurs longues équipées de nuit. Grâce à la rentabilité de ce commerce, les kiosques se sont multipliés et, la concurrence faisant rage, pour attirer le consommateur les jeunes vendeuses ont progressivement allégé leurs tenues.
Ces jeunes femmes ont des histoires touchantes. Elles sont souvent issues de milieux ouvriers modestes, elles se retrouvent là suite à un échec scolaire ou poussées par leurs parents, ou bien tout simplement attirées par la facilité du gain. Leurs tenues légères auraient poussé certaines préfectures à prendre des mesures limitant la nudité en public ' Mais, des groupes de féministes auraient paradoxalement défendu le droit des Betel Nut Beauties à s'habiller comme elles l'entendaient afin d'améliorer leurs sources de revenus, les comparant pour cela aux mannequins, pop stars et autres tops qui ne sont pas moins provocantes mais néanmoins admirées par les masses.
Il est évident que toute femme a le droit de disposer de son corps. Mais laquelle d'entre nous peut aujourd'hui prétendre à une réelle liberté ? Après Sexy Souks', nous nous intéresserons avec des artistes taiwanais contemporains à cette problématique. L'existence des Betel Nut Beauties a donné naissance à tout un mouvement artistique à Taiwan. L'exposition présentera des oeuvres de ces artistes et leur regard sur ce phénomène social.
Avec des 'uvres de Li Ching-Fang, Deng Wen-Jen, Shen Chao-Liang, des photos de Chin-Pao Chen, un film de Huang Ting-fu et une vidéo-performance de Shygong.
Arwad Esber
Taïwan. Chants, danses et rituel des tribus Aborigènes Bunun, Ami et Paiwan. Spectacle
26-29 mai 1988
Il y a 4 siècles, quand un navigateur portugais passant pour la première fois par le détroit de Taïwan baptisa du nom de "Ilha Formosa" (Belle Ile), l'archipel qu'il venait de découvrir, Taïwan était déjà peuplé par un certain nombre de tribus aborigènes appartenant aux groupes linguistiques austronésien et malayo-polynésien. Après une courte domination hollandaise (1624-1661) et espagnole (1629-1642), l'île passa sous administration chinoise en 1661. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, un grand nombre de Chinois, principalement de la région de Fukien, s'installèrent à Taïwan. Sous la dynastie Cheng Chen-Kung, les tribus aborigènes sont classées en fonction de leur degré d'assimilation à la culture chinoise Han : les Sheng-fan (sauvages bruts), les Shu-fan (sauvages domestiqués) et les Hua-fan (sauvages civilisés). La tribu vivant sur le territoire du Lac du Soleil et de la Lune, intégrée à la culture Han, prit le nom de Shui-sa-Lien-Hua-fan (sauvages du Lac du Soleil et de la Lune).
Les anthropologues japonais développèrent sous l'occupation japonaise, un système analogue de classification. Les peuples des plaines, déjà syncrétisés, devinrent les sauvages domestiqués et ceux des montagnes, les sauvages bruts.
Les Aborigènes des plaines du nord-est de Taïwan et de la côte ouest se répartissaient en neuf tribus. Ils se sont tant rapprochés de la culture chinoise Han que leur langues ont disparu.
Aujourd'hui, les seuls Aborigènes vivant à Taïwan et possédant une culture qui leur est propre, sont ceux des montagnes. Au nombre de 322.000, ils se divisent en dix tribus.
Atayal, 75.995 h.
Saisiat 3.884 h.
Thao 264 h.
Bunun 35.009 h.
Tsou 7.140 h.
Païwan 60.770 h.
Rukai 6.801 h.
Puyuma 8.125 h.
Ami 120.703 h.
Yami 3.461 h.
Les Bunun, appartenant à une société patrilinéaire, pratiquaient ainsi que la plupart des Aborigènes de Taïwan, la chasse aux têtes comme preuve de vaillance et de virilité. L'arrivée des Chinois puis des missionnaires chrétiens a contribué à mettre un terme à cette tradition. Cependant, il est encore possible de voir dans la montagne des casiers en darnes d'ardoises où les têtes coupées étaient mises à sécher sous les yeux des villageois.
C'est sur la place près des casiers de pierre, que se déroulent encore aujourd'hui les grands chants rituels. les Bunun ne dansent jamais. Ceci constitue un fait unique à Taïwan et peut-être dans tout le Pacifique. Ils accompagnent parfois leurs chants de cris et d'une gestuelle spécifique.
Les occasions de chant sont nombreuses : le retour victorieux de la chasse ou de la guerre ; les hommes après avoir lancé leurs sagaies ou tiré des coups de feu entonnent le Tosasaus, les récitations de louanges, le Malastapang, les chants chamaniques, le Pis-Ta-Hu pour la guérison ou l'acquisition de la force et surtout le Pasi-but-but ou grand chant rituel de la germination du millet, céréale sacrée et base de la nourriture des Aborigènes. Pour cette cérémonie du mois de novembre, les hommes se réunissent autour du chef et, après avoir bu généreusement du vin de millet, entonnent les mélodies.
Destiné à l'extase, le Pasi-But-But exige au moins huit personnes pour son exécution.
Le chants des Bunun se caractérisent par la polyvocalité. Ils seraient la voix des ancêtres sortis brusquement sur la terre (dans un nid d'abeilles sauvages, déchiré par la chute du grand arbre originel) et venus enseigner à leurs descendants les harmonies produites par les vibrations des ailes des insectes. Ces harmonies sont considérées comme des prouesses vocales nécessitant une aide supra-humaine. Elles produisent des accords à la tierce, à la quatre, pour terminer les phrases mélodiques souvent sur des quintes parfaites. Le soliste est souvent soutenu par des choeurs d'hommes qui chantent trois ou quatre parties. les femmes se joignent aux hommes dans certaines circonstances. Les voix se juxtaposent et produisent des ornementations accidentelles. Souvent, la première voix commence par le ton le plus bas et grimpe dans une ascension chromatique, dont l'origine musicologique reste inconnue.
Ce style de chant polyphonique semble unique, non seulement parmi les Aborigènes de Taïwan, mais aussi parmi les populations de toute l'aire du Pacifique.
Les Ami seraient, sans doute, les premiers occupants de Formose, depuis plus de deux mille ans. Nombreux et belliqueux, les Ami ne cessèrent de triompher des combats harcelants menés par les autres tribus, cherchant à s'approprier les meilleures teres. Au sud de l'île, ils furent pourtant réduits à l'état de semi-esclavage par les Païwan.
Les Ami du nord, redoutables chasseurs de tête jusqu'en 1850, se maintinrent sur les bonnes terres et se livrèrent, pour y demeurer, à toutes sortes de négociations après l'arrivée des Chinois. Il en résulte qu'aujourd'hui les Ami du nord possèdent une culture d'amalgames.
D'origine matrilinéaire, remarquables constructeurs de maisons communautaires, creuseurs de puits profonds, bons potiers, les Ami se sédentarisent vite et pratiquent le culte des ancêtres. Au cours des rituels ils exécutent de nombreuses danses auxquelles prennent part successivement les différents groupes sociaux de la communauté : les anciens, les jeunes, les femmes et les hommes. La plus grande fête, celle de la moisson, le Kiloma'an se déroule vers le 15 août, au moment de la pleine lune. Les esprits sont accueillis puis renvoyés. C'est là qu'interviennent les prières pour la pluie. Les mariages se déroulent en général à la même période. La danse de base se décompose en figure de quatre pas, puis de deux pas, suivis de brèves flexions de jambes. Les danseurs procèdent par formation en spirale ou en ligne. Un chef de chant, muni d'un bâton à rythme, dirige la danse. Des percussions de bambous ou de métal accompagnent les polyphonies. Les danseurs et les danseuses portent des costumes de cérémonie brodés et incrustés d'élément symboliques aux superbes couleurs.
La danse des Ami repose sur la glorification de l'esprit supérieur, garant du contrôle de l'univers.
Les Païwan sont essentiellement connus pour leurs sculptures sur pierre et sur bois. Cette société, basée sur le système de primogéniture, est célèbre également pour ses poteries à motifs de serpent, ses dagues de bronze et ses perles de verre coloré. Très hiérarchisés, les Païwan sont divisés en nobles et gens du peuple ; les mariages entre les deux classes sont donc très réglementés. Lorsqu'un jeune homme veut séduire une jeune fille, il va lui rendre visite et entretient avec elle des relations amicales au cours desquelles il lui présentera des chants et des danses. Les parents de la jeune fille laissent ainsi faire les jeunes gens, car plus leur fille aura de prétendants, plus ils en seront honorés. Lorsque la jeune fille a choisi le jeune homme qui lui plaît (et c'est généralement celui qui chante et danse le mieux), les autres jeunes gens se retirent. Commence alors la procédure de la demande en mariage. Un ami (ou une amie) commun aux deux familles joue le rôle d'entremetteur et apporte des cadeaux aux parents de la jeune fille. Plusieurs autres échanges de cadeaux se succèdent, marquent les différentes étapes de la préparation du mariage, qui donne lieu à de grandes et longues réjouissances. mais ce n'est qu'à l'occasion du mariage d'un chef que des danses sont exécutées, les gens du peuple ne participant qu'aux chants.
Il existe aussi des danses de guerriers pour célébrer les têtes coupées à l'ennemi et une danse pour faire tomber la pluie qui a lieu au cours de cérémonies chamanistes.
Les Païwan utilisent des flûtes et des flûtes nasales et chantent soit à l'unisson soit en polyphonie avec deux parties et un contrepoint libre. L'échelle souvent pentatonique emprunte le mode Gong ou le mode Yu. Souvent dans les chants de cour, un solo de femmes s'élève en longues notes, tandis qu'un choeur d'hommes reprend la mélodie en l'harmonisant.
Programme:
Hua, Chia-Chih ; directeur artistique
Hsu, Ying-Chou ; coordinateur des groupes
Hsu, Tsang-Houei ; musicologue
Tsai, Li-Hwa ; spécialiste de la danse
Huang, Wu-Chung ; Cultural Council
Hsu, Shao-Jen ; assistante.
Ce programme a pu être réalisé grâce aux études du Professeur Hsu Tsang-Houet (Institut de Musicologie, Université Nationale de Taiwan) de Monsieur Hsu Ying-Chou et de Madame Hsu Shao-Jen.
Les AMI vivent dans la région de Taitung, au sud-est de Taiwan. Les chanteurs polyphoniques ici présents sont du village de Malan.
1- SAPILITMOH A LADIW : Chant de bienvenue (en 4 parties).
Les AMI se présentent et souhaitent la bienvenue à leur public européen.
Solo d'homme, chœur mixte en polyphonie à 2 voix avec le contrepoint libre.
Echelle pentatonique - Mode "Yu" sol-si bémol-do-ré-fa-sol ou sur un accord mineur sol-si bémol-ré (avec do)
2- SAPAKAIF A LADIW : Chant de mariage (en 4 parties)
Le matin du mariage, les parents de la mariée et leurs amis se rassemblent dans la famille du marié et frappent énergiquement le sol avec de longues tiges de bambou pour annoncer la cérémonie. Après le rituel du mariage, une fête est donnée chez la mariée ; on entonne alors un chant de félicitations adressé au nouveau venu dans la famille.
Solo d'homme - chœur mixte en polyphonie à 2 ou 3 voix avec le contrepoint libre. Les soli sont plus longs, plus rythmés et plus mélodieux que le chœur.
Échelle pentatonique - Mode "Yu" fa-la bémol-si bémol-do- mi bémol-fa
3- KASO'AWAN A LADIW : Chant à boire (en 15 parties)
Chant où les AMI louent les vertus stimulantes du vin.
Solo d'homme- chœur mixte. Le solo est varié tandis que le chœur répète un même dessin mélodique.
Échelle pentatonique - Mode "Shang" la-do dièse-mi-fa dièse -la-si
4- PAPKAEN TO KOLOG : Chant du gardien de buffles
Habituellement chanté par les enfants trop jeunes pour conduire les buffles aux pâturages.
Solo d'homme - chœur mixte qui reprend la mélodie du solo.
Échelle pentatonique - Mode "Gong" si bémol-do-ré-fa-sol-si bémol
5- SAPIK AGKAG : Chant de labour (en 5 parties)
Chant d'homme en solo ; à la fin de chaque récit, le chanteur fait appel aux buffles.
Échelle pentatonique - Mode "Zhi" mi bémol-fa-la-si bémol-do-mi bémol
6- SAPI' OT OT A LADIW : Chant de sarclage d'une rizière (en 3 parties)
Solo d'homme- chœur mixte en polyphonie, à 2 voix avec le contrepoint libre.
Échelle pentatonique - Mode "Yu" fa dièse-la-si-do dièse-mi-fa dièse
7- SAPAKA' ORAR A LADIW : Prière pour la pluie (en 3 parties)
Par temps de sécheresse, les villageois se réunissent pour faire des prières et invoquent la pluie.
Le rituel se déroule dans le lit à sec de la rivière. Les villageois provoquent la colère des dieux en les insultant afin que, mis hors d'eux-mêmes, ceux-ci veuillent les chasser de la rivière en leur jetant des trombes d'eau.
Solo d'homme- chœur mixte qui répète strictement la mélodie. À la fin de chaque couplet, le chanteur lance un long cri d'appel au dieu de la pluie.
Échelle pentatonique - Mode "Shang" si-do dièse-mi-fa dièse-la-si
8- PAHREK A MIHAFAY A SAKALIKODA : Chant pour une récolte abondante (en 3 parties)
Chant responsoriel composé par un solo d'homme et un chœur mixte à l'unisson.
Échelle pentatonique - Mode "Gong" do-ré-mi-sol-la-do
La première partie commence par un do et finit par un sol et la seconde revient de sol à do.
9- LADIW NO MATO' SAAY : chant pour le respect des aînés (en 2 parties)
S'inscrivant dans le culte des ancêtres, ce chant honore les anciens chefs de la tribu et rend hommage aux aînés.
Solo d'homme- chœur mixte.
Dans la première partie, le chœur est à 2 ou 3 voix avec le contrepoint libre alors que, dans la 2ième partie, il n'est qu'à 2 voix.
Les soli sont plus longs, plus rythmés et plus mélodieux que le chœur.
Le chant consiste en une vocalisation sans signification.
Échelle pentatonique - la première partie est en mode "Yu" ré-fa-sol-la-do-ré
La seconde est en mode "Zhi" fa-sol-si bémol-do-ré-fa
10- LADIW NO LAKAGAW : Chant du groupe des vieilles femmes (en 4 parties)
Celles-ci vont de maison en maison pour fêter, par leurs chants, la bonne récolte.
Solo d'homme- chœur mixte.
Les soli sont plus longs, plus rythmés et plus mélodieux que le chœur. Le chant consiste en une vocalisation sans signification.
Échelle pentatonique - Mode "Yu" fa dièse-la-si-do dièse-mi-fa dièse
11- LADIW NO SAPALAFAG : Chants d'accueil des visiteurs (en 3 parties)
Solo d'homme- chœur mixte en polyphonie, à 2 voix avec le contrepoint libre.
Echelle pentatonique - Mode "Yu" sol-si bémol-do-ré-fa-sol
12- SAYNOKAY A LADIW : Chant d'adieu (en 3 parties)
Solo d'homme- chœur mixte à l'unisson.
Solo à l'échelle pentatonique - Mode "Yu" sol-si bémol-do-ré-fa-sol
chœur modulant sur l'échelle hexatonique Mode "Yu" sol-si bémol-do-ré-mi bémol-fa-sol
Les BUNUN, anciens chasseurs de tête, vivent aujourd'hui sur les hautes montagnes du centre de l'île et sont devenus cultivateurs. La plupart des rituels se basent sur la culture du millet. Ils se caractérisent par la beauté de leurs étranges polyphonies qui possèdent le pouvoir de faire germer le millet et de guérir les maladies. Comme tous les aborigènes de Taiwan, les Bunun - devenus aujourd'hui catholiques ou protestants - pratiquent le chamanisme.
1- MA-TI-LU-MAH : chant du retour des champs
Les hommes, sur le chemin du retour, expriment leur satisfaction du travail accompli. Le son « Uh ! Uh ! » représente le poids du fardeau porté sur le dos. Ce chant annonce aux familles le retour des hommes, ainsi celles-ci peuvent les accueillir et préparer leur repas.
Ce chant est une série de cris alternatifs lancés par plusieurs hommes. Les accords utilisés sont principalement une quinte fa-do ou sa transposition et une quarte do-fa ; cependant les harmonies naturelles fa-la-do sont utilisées. Quand plusieurs voix se juxtaposent, les harmonies naturelles se produisent. Parfois apparaissent quelques soli qui ne sont que des ornementations accidentelles mais qui ne modifient pas le système fondamental des accords naturels.
2- PA-SI-BUT-BUT : prière aux esprits du millet.
Le millet est la nourriture de base chez les Bunun et est considéré comme un symbole de prospérité. Ce chant fait partie des rituels qui accompagnent la plantation des graines et l'éclaircissement des pousses. Les hommes se tiennent en cercle et chantent en se déplaçant de gauche à droite.
Ce chant est en 2 parties, exécuté par un chœur de neuf hommes, est composé de voyelles U-I-O-A sans signification. La première voix commence par le ton le plus bas et monte selon l'échelle chromatique. La seconde voix intervient alors et accompagne la première en maintenant une tierce, une quarte ou une quinte. Quand elle atteint le ton le plus haut, la quinte parfaite est obtenue.
3- PIS-LAI : chant magique
Chant de chaman pour la chasse. Pendant la cérémonie annuelle Ma-lah-ta-gia, des prières sont faites pour la chasse. Le chaman entonne ce chant pour doter les fusils d'un pouvoir magique afin qu'ils puissent toujours atteindre leur cible et pour sommer les esprits des animaux de s'approcher et de se trouver dans la ligne de mire. Ce rituel est interdit aux femmes.
Solo et chœur d'hommes. Le chœur comprend 3 voix et n'utilise que 3 accords naturels do-mi-sol parmi lesquels une quinte do-sol domine.
4- PIS-HAI-MU : chant de victoire des chasseurs de tête.
Après une expédition victorieuse, les guerriers entonnent un chant de triomphe dans une clairière proche du village ; les autres villageois viennent les accueillir et prennent part aux réjouissances.
chœur d'hommes. Le chant est composé de voyelles A-U-A-IA-DU-U sans signification. Il commence par une voix. La seconde entre, puis la 3ième. Ce schéma se répète continuellement. Cette polyphonie monte toujours et produit les intervalles suivants : tierce, quarte, septième et octave et quelquefois des harmonies naturelles.
5- MA-LAS-TA-PAG: récits d'exploits
Un homme récite ses propres mérites et vante ses exploits tandis que le groupe des hommes et des femmes qui l'entoure, répète chacune des séquences.
6- MIS-AV-KA-HU-DAS chant à boire
Ce chant est entonné lors de la consommation du vin de millet.
Homme en solo et chœur mixte. Chant composé de voyelles sans signification. Le chœur comprend 2 ou 3 voix harmonisées avec un accord naturel ré-fa-la.
7- PIS-TA-HU : prière de chaman pour acquérir la puissance.
Les chamanes se rassemblent pour renforcer leurs pouvoirs. Le maître de cérémonie transmet son pouvoir aux autres chamanes par l'intermédiaire d'une plante magique.
Homme en solo et chœur mixte
Le chœur comprend 3 ou 4 voix harmonisées avec un accord naturel sol-si-ré
8- PIS-DAI-DAD
Ce chant est destiné à soulager la peine et à chasser la tristesse.
Solo d'homme et chœur mixte
Le chœur comprend 3 ou 4 voix harmonisées avec un accord naturel fa-la-do.
9- MAL-KA-KIV : comptine
Solo d'homme ou de femme et chœur mixte
Le chœur comprend 3 ou 4 voix harmonisées avec un accord naturel si bémol-ré-fa.
10- AI---E : chant de départ
Les Bunun entonnent ce chant lorsqu'ils doivent d'éloigner du village pour aller travailler.
Solo d'homme ou de femme et chœur mixte
Le chœur comprend 2 ou 3 voix harmonisées avec un accord naturel do-mi-sol.
Les PAIWAN, anciens chasseurs de tête vivent dans la région de Sandimen, près de Kaoshiung. Remarquables sculpteurs sur bois, ils possèdent aussi de nombreuses danses reproduisant dans l'espace des tracés mythiques.
1- ZIAN NUA RHRHAKA TSAN : danses des braves
Autrefois, lorsqu'un conflit éclatait entre 2 villages, les tribus en état de guerre partaient en expédition ; en cas de victoire, elles revenaient avec les têtes de leurs ennemis. Les vieux guerriers chantent leurs exploits passés tout en buvant du vin, afin de renforcer la solidarité tribale et stimuler les jeunes.
a) Danse traditionnelle
Solo d'homme et chœur d'hommes à l'unisson.
b) Lalaï
Solo d'homme et chœur d'hommes. Récitatif homophonique.
Solo à 2 temps lent. Chaque temps est divisé en 3: 6/8
Choeur à 2 temps rapide. Chaque temps est divisé en 2 : 2/4
c) Chant du village de Tjemukuvulan
Solo d'homme et chœur d'hommes à l'unisson.
d) Chant du village de Menasirijan
Solo d'homme et chœur d'hommes
Solo à 2 temps lent. Chaque temps est divisé en 3: 6/8
Choeur à 2 temps rapide. Chaque temps est divisé en 2 : 2/4
Le solo est mélodieux et le chœur récitatif comporte des cris.
2- MARADA MURHI QUJAI : invocation de la pluie (en 3 parties)
Par temps de sécheresse, les villageois demandent à la Chamane de faire venir la pluie au moyen des prières, rituel auquel participe tout le village. La chamane prie alors le dieu de la pluie et creuse la terre à l'aide d'objets sacrés, comme pour mettre à jour une source.
3- FLUTE DOUBLE VERTICALE
Cet instrument est interdit aux femmes.
4- CHANTS DE COUR ET DE SEDUCTION
a) La phase de séduction
À l'âge de 17 ans, le jeune garçon prend l'initiative de faire la cour à la jeune fille de son choix. Il va chez sa bien-aimée passer quelques moments amicaux. Il lui offre des fleurs, des noix de bétel, des vêtements. Si la jeune fille accepte les cadeaux, c'est qu'elle a arrêté son choix (plus elle a de prétendants plus c'est un honneur pour les parents) et elle donne en retour un foulard comme témoignage de son amour. Après cette période platonique, les amoureux se déclarent alors leur amour mutuel et c'est par le chant et la danse qu'ils exprimeront leurs sentiments.
b) La demande en mariage
Les parents du jeune homme envoient un entremetteur chez la jeune fille et, au cours de cinq visites consécutives, les comblent de cadeaux, espérant ainsi obtenir leur accord. Une fois le rite de la présentation des cadeaux accompli, les 2 familles fixent une date pour le mariage.
- 1er chant de séduction
Solo d'homme ou de femme et chœur mixte à 2 voix récitatives polyphoniques. l'une d'entre elles maintient le bourdon.
Système à intervalles courts : 3 notes dans une quarte sol-la (si)-do où si est une ornementation accidentelle.
- 2ème chant de séduction
Solo d'homme ou de femme et chœur mixte.
Mêmes mélodies et chant homophonique. Echelle pentatonique - Mode "Gong" la- si-do dièse-mi-fa dièse.
- 3ème chant de séduction
Solo d'homme ou de femme et chœur mixte. Le choeur comprend des voix d'hommes et une voix de femme en solo.
Le solo de femme s'étend en notes longues et les voix d'hommes du chœur répètent le dessin mélodique par de courtes notes en contrepoint.
Le solo et les voix d'hommes du chœur utilisent des intervalles courts : 4 notes dans la quinte la-si-do dièse-mi.
Le solo de femme utilise l'accord naturel la-do dièse-mi.
5- CHANTS DE MARIAGE
Le jour du mariage, le jeune homme et sa famille apportent des cadeaux aux parents de la jeune fille qui se rend ensuite dans la maison du fiancé où a lieu une fête au cours de laquelle ils échangent des coupes de vin.
Après la cérémonie, tous les célibataires du village suivent les invités, boivent, dansent et se réjouissent.
- 1er chant de mariage
chœur de femmes à l'unisson en récitatif.
Echelle pentatonique - la première partie est en mode "Yu" la-si-ré-mi-fa dièse-
La seconde est en mode "Gong" sol-la-si-ré-mi-
- 2ème chant de mariage
chœur mixte - Polyphonie à 2 voix avec contrepoint libre. Les intervalles produits par les 2 voix forment des secondes, tierces, quartes, quintes, sixièmes et septièmes, les quartes étant prédominantes.
Les voix de femmes emploient 4 notes dans la quinte ré-(mi)-fa-sol-la, le mi étant l'ornementation.
- 3ème chant de mariage
chœur mixte. Echelle pentatonique - mode "Yu" mi-sol-la-si-do-mi- (probablement influencé par le chant des tribus Ami).
- 4ème chant de mariage
chœur mixte. Echelle pentatonique -mode "Yu" si-do dièse-mi-fa dièse-sol dièse. si se terminant en mi.
Taiwan. Da Yong-Hsia et l'Île Sans-Tuerie. Marionnettes magiques de Liao Wen-Ho. Photos
01-05/04/2010
Liao Wen-ho, conception, marionnettiste principal et voix
Liao Chen-hung, marionnettiste
Liao Chien-cheng, marionnettiste
Liao Chen-yi, marionnettiste
Liao Chu-yi, marionnettiste
Lai Yi-ting, marionnettiste
Liao Chien-shun, régisseur, marionnettiste
Liao Chiu-chu, musique
Traduction des livrets : Pierre Charau
Voir notice spectacle.
Taïwan. Kaléidoscope des arts vivants. Spectacle
9-17 mars 2005
Dans le cadre du neuvième Festival de l'Imaginaire et sur l'initiative de Monsieur Chérif Khaznadar, directeur de la Maison des Cultures du Monde, trois troupes des arts vivants de Taïwan présenteront leurs meilleurs spectacles en ce printemps 2005 au public parisien, apportant ainsi leur contribution à l'enrichissement de notre imaginaire collectif.
En France, la Maison des Cultures du Monde a été la première institution, depuis sa création en 1982, à avoir remarqué la particularité de la multiple culture taïwanaise et à la présenter à son public. Taïwan est en effet une terre de métissage : à la culture des aborigènes, premiers habitants de l'île de Formose, s'est mêlée celle de l'immigration chinoise du XVIIe siècle qui a progressivement acquis sa spécificité taïwanaise et, enfin, celle des Hakka qui s'y installèrent également au XVIIe siècle mais qui ont préservé leurs propres traditions.
Les 3 troupes présentées reflètent parfaitement cette diversité.
La troupe de marionnettes de Liao Wen-Ho est non seulement représentative d'un art très populaire à Taïwan mais est aussi unique en son genre, avec ses marionnettes géantes et des effets spéciaux obtenus grâce aux nouvelles technologies.
Dans un tout autre registre, l'Ensemble Han Tang Yuefu, fleuron de la musique Nanguan et du Théâtre du Jardin des Poiriers, apporte une interprétation toute en finesse et en précision d'une célèbre pièce du répertoire classique.
La troupe de Bayin de Chung Yun-Hui, quant à elle, clame haut et fort l'authenticité de la musique Hakka.
La diversité culturelle est une notion, chère à la France, que nous partageons pleinement. Nous la défendons par des mesures concrètes en faveur des arts traditionnels ou des peuples minoritaires menacés d'extinction. Conscients qu'il y va de l'identité d'un peuple et des individus qui le composent, nous veillons constamment à ce que ces traditions puissent être perpétuées par des actions de recherche, de diffusion et de formation.
A ce titre, nous tenons à saluer la Maison des Cultures du Monde pour le travail exemplaire qu'elle a accompli dans ce domaine. Nous saluons également l'Académie des Sciences morales et politiques de l'Institut de France, avec laquelle nous travaillons au sein de la fondation culturelle franco-taïwanaise que nous avons fondé ensemble, afin de jeter des ponts entre nos cultures et de mieux préparer l'avenir de nos sociétés.
CHEN Chi-Nan, Ministre du Conseil National des Affaires Culturelles de Taïwan.
L'année 2005 marque le dixième anniversaire des relations culturelles et d'amitié entre le Conseil National des Affaires Culturelles de Taïwan et l'Académie des Sciences morales et politiques. C'est en effet en 1995 qu'ont été pris, entre nos deux institutions, les premiers contacts qui allaient conduire à la création, un an plus tard, de la Fondation culturelle franco-chinoise, devenue Fondation culturelle franco-taïwanaise en 2002.
La disponibilité de nos partenaires taïwanais pour faire mieux connaître les nombreuses facettes de leur riche culture, alliée à la curiosité intellectuelle qui anime les Académiciens, a trouvé, depuis lors, sa pleine expression dans l'attribution annuelle du Prix culturel franco-taïwanais.
Il nous est en effet apparu utile, voire indispensable, d'encourager et de récompenser ceux qui, individuellement ou collectivement, par leurs recherches et leur action, contribuent à faciliter et à intensifier les échanges intellectuels et artistiques entre Taïwan et la France, tant il est vrai que l'on ne peut estimer que ce que l'on connaît bien.
La moisson de lauréats, récoltée dans des champs variés - lexicologie, éducation, arts vivants, ethnosociologie, traduction - est de qualité. Sans doute apparaîtra-t-il judicieux dans un proche avenir d'étendre les compétences territoriales du jury de la Fondation culturelle franco-taïwanaise à d'autres pays européens, car la vitalité de la société et de la culture taïwanaise suscitent et méritent de susciter une curiosité qui dépasse les frontières françaises.
Respect de la tradition, audace innovatrice, syncrétisme culturel contemporain nourri d'une histoire culturellement stratifiée et recherche identitaire, tels sont à nos yeux les éléments qui, ensemble, donnent sa forme incomparable à la réalité taïwanaise. Puissent-ils inciter, par le truchement de la Fondation culturelle franco-taïwanaise, nombre de chercheurs et d'artistes à les explorer et à les faire connaître !
Pierre Messmer, Chancelier de l'Institut de France, de l'Académie française, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, ancien Premier Ministre.
Depuis sa création en 1982, la Maison des Cultures du Monde s'est attachée à faire connaître au public français l'immense diversité des formes culturelles de notre planète, et ce n'est pas par hasard si, dès cette année-là, Taïwan fut plus d'une fois à l'affiche de cette institution.
En effet, l'île de Taïwan est un de ces espaces où se trouvent concentrées, comme en un conservatoire, des cultures de diverses origines qui s'y sont rencontrées, mêlées, enrichies de leurs différences.
Aujourd'hui on peut y trouver - à côté des expressions culturelles des peuples aborigènes et de celles venues du continent - cette culture de la rencontre et du métissage qui devient l'une des composantes importantes de la diversité des cultures de Taïwan.
Le cycle spécial consacré à Taïwan que présente cette année la Maison des Cultures du Monde dans le cadre du neuvième Festival de l'Imaginaire ne dérogera pas à la règle puisqu'il pourra permettre au public de découvrir deux troupes qui ne s'étaient jamais présentées en France et une nouvelle création d'une troupe internationalement célèbre.
Depuis 1982, la très grande majorité des formes culturelles traditionnelles de Taïwan a été présentée à Paris. Le temps est venu d'explorer toutes les expressions qui naissent de la prodigieuse créativité de ses artistes.
Chérif Khaznadar, Directeur de la Maison des Cultures du Monde
Taiwan. La fugue de Zhubun et du fantôme. Opéra nanguan par le Gang-a-tsui Theater de Taipei. Photos
13-14/04/2010
Une mise en scène de Shizune Tomoe sous la direction de Yih-chang Chou
Mei-hui Wei, actrice-chanteuse
Ya-lan Lin, actrice-chanteuse
Yi-ting Yeh, actrice-chanteuse
Ming-i Wen, actrice-chanteuse
Yoko Ashikawa, danseuse de butô
Chia-wen Chen, tambour gu
Yu-ning Liao, gong luo
Yi-yu Sun, flûte di
Yi-lien Chen, vièle erxian
Nien-hua Lin, luth sanxian
Chih-cheng Hsu, luth pipa
Hin-cho Wong, hautbois suona
I-ju Huang, scénographe
Ya-zhi Tsai, Mei-yu Hong, conseillers musique
Hui-zhong Zheng, conception des costumes
Yun-hsien Shih, décor
Yin-chen Cheng, technicien
Tien-hung Wang, technicien
Ting-hua Chou, maquilleuse
Hsin-yi Huang, administratrice
Traduction du livret : Pierre Charau
Voir le programme associé.
Taiwan. La montagne de feu, un épisode du Voyage en Occident. Marionnettes magiques de Liao Wen-Ho. Photos
01-05/04/2010
Liao Wen-ho, conception, marionnettiste principal et voix
Liao Chen-hung, marionnettiste
Liao Chien-cheng, marionnettiste
Liao Chen-yi, marionnettiste
Liao Chu-yi, marionnettiste
Lai Yi-ting, marionnettiste
Liao Chien-shun, régisseur, marionnettiste
Liao Chiu-chu, musique
Traduction des livrets : Pierre Charau
Voir notice spectacle.
Taïwan. La musique traditionnelle Hakka. Spectacle
La musique traditionnelle Hakka dans le sud de Taïwan.
15-17 mars 2005
La musique traditionnelle Hakka est connue sous le nom de Bayin (littéralement "huit voix"), car ses instruments sont faits de huit matières différentes : métal, pierre, soie, bambou, gourde, terre, cuir et bois.
Dans le sud de Taïwan, la communauté Hakka est regroupée dans un endroit jadis appelé Liudui (six groupes) dont Meinung constitue le centre historique. Les petits orchestres Bayin de Meinung ont toujours préservé leur tradition, car chez les Hakka la musique est indissociable de l'ensemble des coutumes et rituels régissant les grands événements de la vie, en particulier les mariages et les funérailles.
La cérémonie nuptiale, par exemple, comprend un nombre impressionnant d'étapes avec des règles à respecter, afin que les mariés puissent saisir pleinement le caractère solennel du lien sacré qui les unit. L'une de ces étapes est consacrée aux remerciements adressés aux grands-parents maternels. Afin de pouvoir assumer le rôle d'accompagnateur de ces cérémonies et veiller à leur bon déroulement, les musiciens doivent non seulement maîtriser le jeu des instruments, mais aussi connaître par coeur l'ensemble des règles rituelles.
A Meinung, la plupart des orchestres de Bayin sont composés de quatre musiciens (trois pour les obsèques) : l'un jouant du suona (hautbois au son extrêmement pénétrant), deux violonistes (vièles à deux cordes) et un percussionniste. Cette configuration "petite mais belle" est bien équilibrée puisqu'elle comprend des instruments à vent, à cordes et des percussions. Alors que les Hakka du nord de Taïwan tendent à produire de grands orchestres (plus de huit musiciens), les Hakka de Meinung défendent le principe des petites formations, ce qui les différencie des autres communautés Hakka.
L'Ensemble Chung Yun-Hui de musique Hakka.
Il est constitué de 4 musiciens, tous d'authentiques villageois.
CHUNG Yun-Hui, hautbois suona. Né en 1938, il joue du suona depuis l'âge de 17 ans. Surnommé Apossi, il ne quitte jamais ses lunettes noires quand il joue, en souvenir des maîtres de musique qui selon la tradition étaient tous aveugles, mais aussi pour mettre son esprit à l'abri des perturbations extérieures, ce qui lui permet d'écouter ses partenaires et d'atteindre une harmonie parfaite au sein du groupe.
CHUNG Tsai-Hsiang, vièle à deux cordes. Il fut l'élève qu même maître que Chung Yun-Hui et il joue avec ce dernier depuis 50 ans. Il possède un connaissance approfondie des airs spécifiques à la musique Hakka.
LEE Lai-Tien, violon huhsian. L'un des membres fondateurs de l'Ensemble Chung Yun-Hui.
WU Chin-Chang, percussions. Il est relativement le plus "jeune" dans le groupe puisqu'il n'y joue que depuis une vingtaine d'années !
La musique de l'Ensemble Chung Yun-Hui ressemble à de la musique de chambre très raffinée, à travers laquelle les oreilles averties parviendront à déchiffrer un dialogue ininterrompu entre les différents instruments. Les pièces classiques du répertoire accompagneront la chanteuse Wen Tzu-Mey Kuo qui interprètera des chants populaires. Ensemble, ils relatent de belles légendes immortelles.
Histoire des Hakka
Les Hakka représentent l'une des principales compasantes du peuple han, l'ethnie majoritaire des Chinois. Leur nom, qui signifie "hôtes" ou encore "voyageurs" est un héritage direct de leur histoire.
Originaire des bassins du fleuve Jaune dans le nord de la Chine, ils ont été conduits par les nécessités économiques et par les guerres civiles à migrer progressivement vers le sud, avant qu'une partie d'entre eux ne vienne, au XVIIe siècle, s'établir à Taïwan.
Tenus à l'écart par les habitants "de souche", les Hakka ont toujours dû se contenter des terres arides que n'occupaient pas les autres Chinois. Aussi leur fallait-il constamment lutter contre leur environnement naturel et se livrer à de longs travaux de défrichement avant de pouvoir véritablement s'installer. En outre, la configuration de leurs zones d'implantation, en général très accidentées, ne leur laissait que peu de surface cultivable. C'est dans cet environnement inhospitalier que se sont forgés les traits principaux qui caractérisent les Hakka : endurance, persévérance, penchant à l'économie pouvant aller jusqu'à l'avarice et une solidarité forte au sein de la communauté. C'est ainsi que faisant preuve d'une grande ténacité, ils conquirent de nouvelles terres à Taïwan, construisirent des villages là où les autres considéraient que c'était impossible, pour y produire du riz, du thé et perpétuer leur merveilleuse culture traditionnelle.
Ensemble Chung Yun-Hui Hakka Bayin
Wen Tzu-Mei Kuo, chant
15 mars 2005
Musique des rites traditionnels
Tuan yüan hsiang ti [Réunion ' Hautbois sonore]
Suite de plusieurs pièces débutant par la pièce Tuan yüan (litt. réunion, rassemblement) jouée pour convier l'assistance à l'ouverture des rites. Elle appartient à l'un des trois grands genres du bayin : Ta ch'ui (grand air).
Pai chia ch'un [Printemps des cent familles]
Cette mélodie, empruntée à la musique pei kuan, tradition Han du nord de la Chine fondée elle aussi sur l'association du hautbois suona, des cordes et des percussions, est jouée pendant le déroulement de la cérémonie. Pour ne pas troubler le déroulement du rituel, le hautbois est remplacé par une flûte. Cette pièce appartient au genre Ti tzu diao (petit air).
Wang ta niang [Mère Wang]
Mélodie d'un chant traditionnel jouée à la flûte traversière.
Ta yu tui [Compétition de gros poissons]
Cette pièce du genre Ti tzu diao (petit air) se présente un peu comme un concerto ou une joute entre l'instrument à vent (hautbois ou flûte traversière) et les cordes.
Ch'ui hao chiao [Trompe]
Au début de la cérémonie, la trompe sonne trois fois pour accompagner la prière d'invocation aux divinités.
Shang p'ing yü eh [La lune au-dessus de la colline]
Le titre de cette mélodie du genre Ti tzu diao évoque un style calme et élégant.
Ta k'ai men ' Hsiao t'uan yüan [Porte grande ouverte ' Petite réunion]
Ces deux pièces appartiennent au genre Ta ch'ui (grand air). La pièce instrumentale Ta k'ai men est jouée à la fin de la cérémonie pendant que l'on brûle les feuilles dorées chin po. Elle est exécutée par le hautbois et les percussions. À la fin du rituel, les musiciens enchaînent immédiatement avec la pièce Hsiao t'uan yüan.
Erh pa chia jen [Une jolie fille de seize ans]
Cette pièce introduit le troisième genre du bayin : hsien so diao (airs pour cordes) dans lequel le hautbois est cependant présent.
Chien chien hua [Couper des fleurs]
Célèbre chanson traditionnelle du répertoire hakka. Le titre n'a pas de rapport avec le contenu du texte, mais désigne la fin de chaque strophe. Ce chant s'appelle également Shih e yüeh ku jen (Les douze mois de nos anciens). Chaque partie de ce chant strophique composé de douze vers raconte une ancienne histoire populaire.
Shang shan tsai tsa [Cueillir le thé sur la montagne]
Chanson traditionnelle du répertoire hakka.
Ta diao [Grand air]
Ce morceau du genre hsien so diao (airs pour cordes) est un des plus connus du répertoire de bayin.
Ta t'uan yüan [Grande réunion]
Cette pièce est jouée pour signaler la fin de tous les rites.
16 mars 2005
Musiques de mariage
Tuan yüan hsiang ti [Réunion ' Hautbois sonore]
Suite de plusieurs pièces débutant par la pièce Tuan yüan (litt. réunion, rassemblement) jouée pour convier l'assistance à l'ouverture des rites. Elle appartient à l'un des trois grands genres du bayin : Ta ch'ui (grand air).
Ta p'u tiao [Mélodie de Ta P'u]
Ce morceau est joué pendant que l'on va chercher la future mariée dans la demeure de ses parents. Il appartient au genre Hsien so tiao (airs pour cordes) et fait partie d'une série de pièces appelées Mélodies de marche.
Shang p'ing yüeh [Lune sur une colline]
Le titre de cette mélodie évoque un style musical calme et élégant. Cette pièce appartient au genre Ti tzu diao (petit air).
Meng lan [Rêve de son amoureux]
Ce morceau appartient lui aussi aux Mélodies de marche.
Shih pa mo [Toucher dix-huit fois]
Ce chant populaire raconte le flirt de deux jeunes gens. À dix-huit reprises, le prétendant effleure la jeune fille mais il ne parvient qu'à lui toucher les épaules.
Pai chia ch'un [Printemps des cent familles]
Troisième et dernier morceau appartenant aux Mélodies de marche.
P'in pan [Plain chant]
Chant montagnard traditionnel interprété par le chef du groupe M. Chung Yun-hui. Il raconte les cinquante années de la vie d'un aventurier et incite au sentiment mélancolique.
Pan shan yao [Chanter à flanc de montagne]
Ce chant des montagnards hakka du sud de Taïwan est l'adaptation d'une pièce instrumentale de bayin.
Szu ta tiao [Quatre grands airs]
La mélodie de cette longue pièce, une des plus représentatives du répertoire de bayin, a été utilisée dans plusieurs chants montagnards. Genre Hsien so tiao (airs pour cordes).
+ Courte pièce supplémentaire du genre Hsien so tiao ajoutée au programme le soir du concert.
Ta t'uan yüan [Grande réunion]
Cette pièce est jouée pour signaler la fin de tous les rites traditionnels hakka. Genre Ta ch'ui (grand air).
17 mars 2005
Musique de divertissement et chants montagnards
Tuan yüan hsiang ti [Réunion ' Hautbois sonore]
Suite de plusieurs pièces débutant par la pièce Tuan yüan (litt. réunion, rassemblement) jouée pour convier l'assistance à l'ouverture des rites. Elle appartient à l'un des trois grands genres du bayin : Ta ch'ui (grand air).
T'ao ch'un lai [L'arrivée du printemps] Tieh tuan ch'iao [Le pont de fer]
Cette pièce est composée de deux morceaux instrumentaux appartenant au genre Hsien so tiao (airs pour cordes). Si le passage entre le premier et le second est mal enchaîné, la mélodie tournera autour du premier sans parvenir à entrer dans le second.
Cheng yüeh p'ai [Le premier mois de l'année lunaire]
Chant montagnard des Hakka du sud de Taïwan dont la mélodie est tirée d'une pièce de bayin.
Ta p'u diao [Mélodie de Ta P'u]
Chant montagnard du village de Melon.
Tien thai lang [Le garçon riche]
Morceau du genre Hsien so tiao (airs pour cordes).
Entracte
Kao shan liu shui [La haute montagne et ses cours d'eau]
Ce morceau du genre Hsien so tiao (airs pour cordes) est un des plus représentatifs et des plus célèbres du répertoire de bayin.
P'in pan [Plain chant]
Chant montagnard traditionnel racontant les cinquante années de la vie d'un aventurier et incite au sentiment mélancolique.
Shan ko ze [Petit chant]
La mélodie de ce chant est très utilisée dans l'opéra hakka.
Po hsin po [Un coeur insensible]
Morceau du genre Hsien so tiao (airs pour cordes), tiré d'une chanson populaire.
Sung lang [Tenir compagnie à son amoureux]
Chant montagnard adapté d'une mélodie instrumentale de bayin.
Ta t'uan yüan [Grande réunion]
Cette pièce est jouée pour signaler la fin de tous les rites traditionnels hakka. Genre Ta ch'ui (grand air).
Taïwan. La Parade du Dragon Taïwanais. Spectacle
Le centre culturel de d'information de Taïpei et la Maison des Cultures du Monde présentent La Parade du Dragon Taïwanais. 6 février 2000 à 15 heures devant le centre Pompidou.
A Taïwan, l'an 2000 est placé sous le signe du Dragon. Pour les 22 millions d'habitants de l'île, le dragon n'a rien d'un animal maléfique. En tant que divinité de la pluie, il est le garant de récoltes importantes et donc porteur de bienfaits. Mais il reste aussi, depuis des millénaires, indissociable de la culture chinoise et les habitants de Taïwan peuvent avec fierté se considérer comme fils du dragon. Là-bas, il n'est pas un temple qui ne soit protégé par un ou plusieurs dragons et chaque fête est l'occasion de faire "danser le dragon" pour s'assurer bonheur et paix.
La progression du dragon est conditionnée par les mouvements de l'énorme perle agitée devant lui et qu'il s'efforce d'attraper. On dit que cette perle représente la lune et que la gloutonnerie du dragon provoque parfois des éclipses. Quoiqu'il en soit, la danse du dragon est toujours accompagnée des sons joyeux et effrayants du tambour et du gong, indispensables à toute fête populaire. Pour fêter le début de l'Année du Dragon, quelque 40 jeunes gens de la section Acrobaties de l'Ecole nationale d'Opéra traditionnel chinois de Taïwan viennent présenter pour la première fois à Paris et dans l'Oise, outre un spectacle d'acrobaties, un dragon de 38 mètres et ne nécessitant pas moins de 15 "porteurs". Avec le concours de l'Association pour la Promotion des Echanges Culturels du Conseil Général de l'Oise, le dragon taïwanais sera le 7 février à Beauvais et le 9 à Compiègne. Parallèlement et jusqu'au vendredi 31 mars, le Centre Culturel de Taïpei à paris, expose dans ses salons sculptures, peintures et calligraphies, populaires et traditionnelles, relatives au dragon.
Tradition et renouveau.
L'Ecole nationale des Arts scéniques de Taïwan est née en juillet 1999 de la fusion des deux meilleures écoles d'opéra chinois traditionnel: l'Ecole expérimentale de Théâtre traditionnel Fu-Hsing et l'Ecole Kuo-Kuang des Arts de la Scène. Elle est la première école du spectacle du pays qui offre un cursus complet. Ses élèves, recrutés dès l'âge de neuf ans, peuvent y recevoir durant dix années une formation approfondie en opéra chinois (de Pékin, du Henan, taïwanais et hakka), en danse, en acrobatie, en musique traditionnelle et dans les diverses techniques de la scène.
Afin de former des artistes de haut niveau, l'Ecole nationale des Arts scéniques de Taïwan s'efforce de dispenser à la fois un enseignement pratique mettant en oeuvre les techniques du spectacle et un enseignement théorique privilégiant la culture générale et la littérature. Elle vise ainsi à permettre à ses élèves aussi bien de s'insérer dans la grande tradition chinoise su spectacle que de faire preuve de créativité et d'innover.
Troupe de la section cirque et acrobatie de l'Ecole nationale des Arts scéniques de Taïwan.
Les quelque quarante membres de la troupe, quoique fort jeunes, ont tous derrière eux une formation intensive d'au moins huit années. Le directeur de la troupe est le célèbre prestidigitateur et illusionniste Lo Fei-Hsiung.
Par leur adresse et leur étonnante énergie, les acrobates de la troupe savent susciter l'intérêt d'un vaste public et plaire aussi bien aux enfants qu'à leurs aînés. La troupe de la section cirque et acrobaties s'applique à mieux faire connaître et apprécier ces arts populaires traditionnels que constituent l'acrobatie et la jonglerie. Pour ce faire, elle effectue des tournées dans l'ensemble de l'île et se produit dans les villages de montagne les plus reculés. Sur l'initiative des autorités de Taïwan, elle présente son spectacle également à l'étranger, confortant ainsi l'image pacifique de chaleureuse du pays. En mêlant opéra, numéros de magie et acrobaties, elle a ainsi récemment su séduire le public nord-américain lors d'une tournée de 55 représentations au Canada et aux USA. Souhaitons qu'elle connaisse le même succès auprès du public français!
La Danse du Dragon
Origines de la danse du dragon.
Le dragon, animal imaginaire s'il en est, est mentionné depuis la plus haute Antiquité chinoise. Le langage populaire en garde le souvenir avec l'adage: "La Tigre soulève le vent, le Dragon apporte la pluie". Durant les périodes de sécheresse, on plaçait jadis des effigies de dragon devant les temples pour appeler la pluie. Mais à partir de quelle époque le dragon a-t-il été intégré aux festivités de Nouvel An et aux grandes cérémonies votives? Un poème intitulé "Lanternes allumées" de l'empereur Jian-Wen (371-372) témoigne par deux vers de la pratique, dès cette époque, de la danse du dragon: "Silhouette de vannerie de bambou, dragon de roseau tressés".
On trouve par ailleurs dans le "Recueil des dits, rites et coutumes de Wu-Jin" le passage suivant: "Avec une armature de bambou et une étoffe de soie, on construit un dragon constitué d'une dizaine à quelques dizaines de sections. Une dizaine de solides gaillards le tiennent par des poignées et le font danser. Il s'enroule sur lui-même et se tord, puis d'un mouvement rapide de sa carapace prend son envol. Il se meut au Nouvel An au son du gong et du tambour. C'est ce que l'on nomme "mouvoir le dragon-lampion" Devant lui on agite une boule dont il suit tous les mouvements. C'est ce que l'on nomme "le jeu du dragon et de la perle". Durant les cinq premiers jours, on peut voir, à l'intérieur et à l'extérieur des temples, toutes sortes de dragons qui vont et viennent, telle la navette d'un métier à tisser. Lorsque la danse du dragon a lieu le soir, on parle de "dragon-lampion nocturne". "Les "Annales des merveilles de Kaifeng", chronique de l'époque des Song, évoque également les festivités de la Fête des Lanternes en ces termes:"'à droite et à gauche, sur les battants des portails, l'effigie d'un dragon faite de branchages attachés et tendus d'une toile verte. Le tout est surmonté d'innombrables bougies. A regarder les sinuosités de cette silhouette, on croirait voir un dragon qui s'envole'". De nos jours encore, la danse du dragon est pratiquée partout où vivent des communautés chinoises. Dans "l'Elégie de Chang-An", Zhang Heng évoque "les bêtes gigantesques qui partout sont en quête". Sans doute mettait-on jadis en scène toutes sortes d'animaux. Aujourd'hui encore, la danse du dragon est concurrencée par celle du lion.
La danse du dragon est semblable à celle du lion. Elle est également un reste de cérémonies votives d'autrefois. Elle vise en premier lieu à protéger hommes et bétail des maladies, mais elle possède aussi d'autres vertus car le dragon est dans la conscience collective des Chinois un animal de bon augure, un être sacré qui inspire le respect. En tant que maître de la pluie, le dragon assure des récoltes abondantes et donc la prospérité et le bonheur.
Déroulement de la danse du dragon.
A Taïwan, chaque fête religieuse ou non, est l'occasion de faire danser le dragon. Dans la plupart des cas, cette danse se déroule devant un temple. Les quatre accessoires nécessaires sont la "perle du dragon"", la tête, le corps et la queue du dragon. Chacun d'entre eux est tout d'abord dessiné, puis assemblé, encollé, peint, et pourvu d'ornementations avant d'être réuni aux trois autres. Le corps du dragon est généralement constitué soit de neuf sections, soit de douze, soit de vingt-quatre. Le chiffre neuf, par référence à une expression idiomatique, signifie ici innombrables (division de temps). Les douze sections symbolisent les 12 mois de l'année solaire alors que les vingt-quatre sections symbolisent les 24 périodes du calendrier lunaire. Le dragon peut être doré, argenté, vert ou rouge. Son corps est recouvert d'une pièce de tissu blanc émaillé de couleurs vives. Chaque section du dragon est pourvue d'une hampe qui permet de la porter. Pour animer le dragon de façon harmonieuse, il convient que chacun des porteurs agisse en synchronisation parfaite avec les autres. Celle-ci est bien sûr le fruit d'une longue pratique et d'un véritable esprit d'équipe.
Les mouvements du dragon sont guidés par la perle, boule de tissu bariolé que l'on agite devant lui. En tentant de s'en emparer, le dragon est amené à tourner sur lui-même ou encore à sauter comme pour s'envoler. Le bruit des pétards ouvre la marche que clôt celui des gongs et des tambours. La danse du dragon peut comprendre les séquences suivantes:
1. Le dieu dragon descend sur terre
2. Offrande au dragon droit
3. Offrande au dragon faste
4. Le dragon se tord pour attraper la perle
5. Le dragon d'or se fait des volte-face
6. Les mille méandres du dragon
7. Le dragon des Sept Mers
8. Les deux dragons de la Fortune
9. Le dragon d'or agite sa queue
10. Apothéose du dragon
PROGRAMME
1. Plus haut que le drapeau
Comme mus par des ressorts, des garçons et des filles s'envolent et virevoltent en des sauts acrobatiques incessants au-dessus d'un vaste drapeau bariolé de 2 mètres sur 2 mètres cinquante que d'autres danseurs agitent.
2. Jolies jambes qui jonglez sans gêne
Dans ce brillant numéro d'antipodistes, les acteurs, seuls et en groupe, jonglent avec des objets empruntés à la vie quotidienne: jarres, tonneaux, tables, échelles et perches.
3. A ne plus savoir où donner de la tête
Un bol qui tourne au bout d'une tige de bambou: il n'y a pas de quoi en faire un plat. Mais quand il y en a plusieurs et que le premier lancé menace de tomber alors que le dernier commence juste à tourner, il convient de se dépêcher pour éviter une catastrophe.
4. A la mode de chez nous
Un panorama folklorique de Taïwan où, à travers danses, chants et jeux pleins de dextérité, se manifeste aussi bien la culture aborigène que celle de la population chinoise.
5. Habiles, fragiles, subtiles et graciles
Tableau séduisant de charmantes jeunes filles qui dansent, se déhanchent et prennent les poses les plus acrobatiques tout en faisant tourner des assiettes sur des tiges de bambou.
6. Equilibre précaire
Prenez une table sur laquelle vous placez quatre ou huit bouteilles. Placez sur ces dernières un bon nombre de chaises et asseyez-vous tranquillement sur le tout. C'est ce que fait l'acrobate équilibriste qui réalise ce numéro. Personnes émotives s'abstenir.
7. Vif comme l'éclair
En équilibre instable sur une planche posée sur un cylindre, l'artiste effectue de rapides mouvements latéraux de va-et-vient; on pourrait croire que de ses deux mains balanciers il narre une histoire, celle de la liberté du corps qui semble faire fi des contraintes de la pesanteur.
8. Pièce montée
Tous les membres de la troupe, garçons et filles, se retrouvent sur la scène en un ensemble coordonné qui se dresse en pyramides humaines et autres figures saisissantes.
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