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Araïk Bartikian, doudouk solo. Monodiques.
Arménie. Araïk Bartikian, doudouk solo. Monodiques.
01. Tchargah, mouram iranien
02. Chant de labeur, Komitas
03. Achraroum, Sayat Nova (XVIIIe siècle)
04. Toi innocente, tes yeux fautifs. H. Yenguibarian
05. Yarn anouch é (populaire)
06. Ourès mayr im (sacré)
07. Improvisation
08. 3e symphonie. Avet Tertérian (extrait)
09. Patz mèz dèr (sacré)
10. Invocation. Krikor Arakélian
11. Havoun havoun. Krikor Narégatsi (Xe siècle)
12. Chant du pain, Komitas
Arménie. Andranik Aroustamian, virtuose arménien du Kamancheh. Spectacle
Lundi 9 mai 1983
Théâtre de la ville (Rennes)
Mardi 10 mai 1983
Maison de la culture (Rennes)
Jeudi 12 mai 1983
Vendredi 13 mai 1983
Théâtre de l'Alliance (Paris)
Le Kamancheh, instrument très ancien originaire de la Perse, ancêtre du violon, comportait trois cordes, jusqu'au XVIIIe siècle. La seconde corde est faite de deux fils tordus ensemble. Le son du Kamancheh se révèle doux et mélancolique et prend parfois des accents déchirants. Deux cent cinquante ans auparavant un fameux poète ? troubadour arménien, Sayat Novat accomplit un long périple en Europe occidentale en jouant du Kamancheh et en chantant ses poèmes en arménien et en géorgien. Beaucoup de poètes musiciens arméniens suivirent sa trace. C'est ainsi que Alexander Ohanessian (Sacha Oganezashveely) ajouta une quatrième corde à l'instrument qui devient aussitôt un instrument populaire. Aujourd'hui, les peuples caucasiens, arméniens, géorgiens et d'Azerbaïdjan considèrent le Kamancheh comme leur instrument national.
Le Kamancheh ou kiamani en Arménie comporte une caisse de résonance sphérique en bois de mûrier, dont la face antérieure est recouverte d'une membrane servant de table d'harmonie. Le joueur tient le manche cylindrique de l'instrument de la main gauche. Il place la pique d'appui entre ses genoux et maintient le kamancheh verticalement. Le chevalet se place en biais et sur la partie supérieure de la membrane. Les 4 cordes de l'instrument sont en laiton.
Andranik Aroustamian, comme certains joueurs, glisse un mouchoir de soie entre les cordes et la partie inférieure de la membrane pour adoucir les aigus. De la main droite, le joueur effleure les cordes grâce à un long archet souple, aux crins tendus par les doigts et tenu horizontalement. Les doigts de la main gauche touchent les cordes de côté avec l'ongle. Le son du Kamancheh, doux et nasillard, n'est pas très éloigné de celui du violon. Le jeu rets particulièrement difficile et les virtuoses de cet instrument se font maintenant rares.
On trouve cet instrument surtout en Iran, Azerbaïdjan, Ouzbékistan. En Irak et en Syrie, un instrument de la même famille prend le nom de "Joza" ("Joz", la noix) et reste l'apanage des Bédouins. Le "Kamançe", instrument de la musique classique turque s'allonge et présente une caisse plus étroite que le Kamancheh. Plusieurs peuples d'orient et de l'Asie du Sud-Est possèdent des instruments du même type qui portent des noms différents.
Andranik Aroustamian musicien arménien est né le 1 janvier 1918 à Kiskavotzk en Russie. Il reçoit sa première éducation musicale à Karkow. Il quitte l'Union Soviétique et se fixe en Iran, berceau de sa famille. Il devient le chef de l'Ensemble Philarmonique Arménien Yerevan. Il se présente ensuite à Bakou comme soliste, puis entre dans la section de musique orientale de l'ensemble Moiseyev. En Iran, il se fait apprécier comme un des maîtres de l'instrument. Il vit aujourd'hui à New York où il enseigne la musicologie.
Andranik Aroustamian présente une musique modale et microtonale où le subtil glissando, le vibrato-sanglot et l'ornementation extravagante caractérisent son interprétation. Basée sur des mélodies populaires ou classiques traditionnelles d'Arménie, d'Iran, d'Irak, d'Azerbaïdjan, sa musique semi-improvisée ("mugam", "maqam" arabe ou "Tchaharmezrab" persan) garde toujours un caractère très personnel où pourtant l'esprit de la culture des peuples évoqués se retrouve dans sa totalité.
Arménie. Benik Abovian et Zaven Azibekian. Musiciens traditionnels du Tavush. Armenia. Benik Abovian et Zaven Azibekian. Traditional musicians from Tavush.
1. Cinq mélodies et danses
2. Trois mélodies
3. B'lbuli Hit
4. Guyovn yav Par
5. Hey, kanatsh sarer
6. Vorskan akhper
7. Zurny trenguy
8. Tsaghik asem
9. Tagh Khorhurd
10. Matshkales, Hayots aghjikner
11. Me Khosk Unim
12. Arandz Yari
13. Duel de zurna
14. Tagh Havik
15. Vardani Mor Vorbe
16. Gyumrva Par
17. Cinq mélodies et danses
Les enregistrements ont été en grande partie effectués le 10 août 2001 à lEcole de
musique de Noyemberian, avec Benik Abovian, Zaven Azibekian, Kamo Nazarian et Albert Harutyunian.
Deux enregistrements (n°13 et 17) ont été réalisés lors dun pique-nique en plein air, près du hameau de Kirants, à la frontière azerbaïdjanaise.
Autour de cette tablée qui rassemblait une trentaine dhommes et femmes du village de Koti, Benik Abovian est accompagné dun deuxième zurniste, Pavèl Zalinian, et dun joueur de dhol, Martik Amirkhanian.
1. Cinq mélodies et danses : Sahari, Kokh, Hars em gnum, Zanguezur, Ververie
Zurna (Benik) et dam (Kamo) dhol (Albert)
Sahari est une mélodie traditionnellement jouée par les zurnistes lorsquils traversent au petit matin le village pour annoncer quun mariage aura lieu le soir. Cette mélodie laisse libre cours à de larges improvisations (cf. aussi plage 17).
Kokh est une danse, souvent improvisée, au cours de laquelle deux hommes simulent un combat. Lors des mariages elle est également dansée par les parents du marié.
Hars em gnum est jouée à tous les mariages lors de la préparation de la mariée : ce rituel marque notamment pour la mariée le début dune nouvelle vie, la création dun nouveau foyer et la séparation de ses parents.
La quatrième mélodie est une danse traditionnelle du Zanguezur, région montagneuse du sud de lArménie devenue symbolique pour les Arméniens car elle est étranglée entre le Nakhitchevan (territoire azéri enclavé entre l'Arménie, la Turquie et l'Iran) et lAzerbaïdjan. Le Zanguezur fut le point de jonction avec le Haut-Karabagh lors du conflit arméno-azéri.
Ververie est une danse de mariage traditionnellement jouée dans la région de Talin, au pied de lAragats, le plus haut sommet dArménie (4090 m).
2. Suite de trois mélodies : Sev munt amper, Kele Sato, Djur em berel Bingyol saren
Duduk (Zaven) et dam (Kamo) dhol (Albert)
Les suites de mélodies ou de danses sont particulièrement appréciées dans la tradition rurale. Elles offrent le plus souvent une progression rythmique et mélodique, garantissant à coup sûr dentraîner une tablée entière à la danse. Les trois mélodies que joue ici Zaven au duduk suivent un enchaînement classique en Arménie, partant de sonorités rondes et tristes pour aller progressivement vers une ambiance plus claire et plus rythmée.
Sev munt amper (Nuages noirs et sombres) a été composée sur les paroles autobiographiques du célèbre écrivain Avetik Isahakian. Ce texte est dédié à Shushanik, qui incarna pour lui un amour impossible et devint la femme du professeur Hovhannes Ter-Mirakian. Cette tragédie amoureuse inspira à Avetik Isahakian une série de poèmes désespérés, dont Sev munt amper. Zaven ne joue que la ligne mélodique de Kele Sato (Bouge, Sato !), chanson et danse rurale.
La chanson illustre les hésitations dune fille devant les avances insistantes dun jeune garçon. Lors des mariages, cette danse est parfois jouée sur un tempo vif par des instruments modernes comme la clarinette et laccordéon.
Djur em berel Bingyol saren (J'ai rapporté de l'eau de la montagne Bingyol) est une danse rurale des anciens gouvernorats dIgdir et Kars. Elle est le plus souvent jouée au cours des mariages, poussant au dialogue et au rapprochement jeunes gens et jeunes filles.
3. Blbuli Hit
Sring (Zaven) et duduk (Kamo)
Cette mélodie dont le titre signifie "Avec elle" a été écrite par Sayat Nova en témoignage de son amour pour Anna, la soeur du roi de Géorgie.
Cet amour tragique provoqua la rupture avec le roi et la disgrâce de Sayat Nova.
4. Guyovn yev Par
Zurna (Benik) et dam (Kamo) dhol (Albert)
Guyovn yev Par (Guyovn et danse) est une danse de mariage en deux parties : une mélodie lente suivie dune danse énergique .
Guyovn est la ronde traditionnelle sur laquelle se terminent tous les mariages arméniens.
5. Hey, kanatsh sarer
Sring (Zaven)
Cette horhovel intitulée "Ô vertes montagnes" est jouée par les paysans à la saison des labours. Elle vient de la région de Shoraguial, proche de la ville de Kars.
6. Vorskan akhper
Duduk (Zaven) et dam (Kamo)
Vorskan Akhper (Frère chasseur) est une pièce de funérailles composée sur des paroles d'Avetik Isahakian. Le duduk et le dam donnent à loeuvre une force et un déchirement très appréciés en Arménie. Lhistoire raconte le sort dune femme qui, ne voyant pas son fils revenir, saffole et part sur les chemins à sa recherche. Croisant un chasseur qui revient au village, elle lui demande :
"Avez-vous vu mon fils ? Dans les montagnes, là-haut, je lai vu mort".
La mélodie de Vorskan Akhper a été utilisée par Aram Khatchaturian dans sa deuxième symphonie, en hommage aux victimes de la seconde Guerre Mondiale.
7. Zurny trenguy
Duduk (Zaven) et dam (Kamo) dhol (Albert)
Les trenguy sont des danses de mariage pratiquées dans presque toute l'Arménie, comme autrefois dans les districts caucasiens et les anciens gouvernorats arméniens de lEmpire Ottoman. Zurny trenguy (trenguy de Zurna) désigne un trenguy rapide qui, en dépit de son nom, n'est pas nécessairement joué au zurna, le duduk pouvant être au contraire privilégié pour sa sonorité légère et feutrée. Il en existe de nombreuses variantes dont chaque interprète compose généralement ses propres arrangements.
8. Tsaghik asem Shoror
Zurna (Zaven) et dam (Kamo) dhol (Albert)
Tsaghik asem (Que je dise "fleur") est chantée par les jeunes filles lorsquelles jouent à tirer au sort le prénom de leur futur fiancé, en arrachant un à un les pétales dune fleur. La mélodie est aujourdhui jouée lors des mariages, sous la forme dune danse assez lente à 6 temps.
Shoror (Roulis) est une danse de mariage originaire de Javakhketi en Géorgie. Son originalité réside dans sa structure rythmique où dominent deux rythmes irréguliers : à 9 temps (2+2+2+3) et à 5 temps (2+3).
9. Tagh Khorhurd
Sring solo (Zaven)
Tagh Khorhurd (Conseil divin) est une mélodie écrite au tournant du XIIIe siècle par le poète musicien Taronetsi. Cette oeuvre liturgique, parfois intitulée aussi Zguestavormân Sharakan, était jouée en ouverture de certaines fêtes religieuses.
10. Matshkales, Hayots aghjikner, Trabisontsineri Par
Sring (Zaven) dam au duduk (Kamo) dhol (Albert)
Matshkales est une chanson du Shirak (nord-ouest de lArménie) écrite sur un texte d'Avetik Isahakian qui évoque lamour passionné dune femme pour son mari.
Hayots aghjikner (Des filles arméniennes) est une chanson citadine qui rend hommage aux jeunes Arméniennes. Cette mélodie gracieuse prend parfois la forme dune danse lente aux cours des mariages ou autres fêtes.
Trabisontsineri Par (Danse des Trébizondiens) a été composée récemment par Tsovak Hambardzumian, en souvenir des traditions arméniennes de Trébizonde, ville dAsie Mineure sur les bords de la Mer Noire. Par sa forme et sa ligne mélodique, elle est pourtant considérée par beaucoup comme une danse traditionnelle et fréquemment jouée lors des banquets.
11. Me Khosk Unim
Duduk (Zaven) et dam (Kamo)
Cette pièce intitulée "J'ai une parole à te dire" est une des oeuvres damour galant composées par Sayat Nova.
12. Arandz Yari
Duduk (Zaven) et dam (Kamo)
La mélodie de cette chanson traditionnelle (Sans mon amoureuse), qui fait le deuil de lamour, est souvent jouée lors des enterrements.
13. Duel de zurna
Zurna (Benik Abovian et Pavel Zalinian) dhol (Martik Amirkhanian)
Les duels de zurna sont exécutés lors des grandes fêtes et rassemblements populaires arméniens. Ils reposent sur la tradition séculaire de compétition artistique qui remonte notamment aux anciennes joutes verbales des gusan.
14. Tagh Havik
Sring solo (Zaven)
Tagh Havik est une mélodie à la gloire du Christ composée par Grigor Narekatsi (951-1003).
15. Vardani Mor Vorbe
Duduk (Zaven) et dam (Kamo)
"Le pleur de la mère de Vardan" est une vieille chanson populaire en lhonneur du héros national Vardan Mamikonian qui mourut face aux Perses lors de la bataille dAvarayr (451). Les paroles de la chanson sont celles de la mère de Vardan qui pleure le martyre de son fils mort pour lindépendance arménienne. Cette mélodie est désormais jouée aux enterrements.
16. Gyumrva Par
Duduk (Zaven) et dam (Kamo) dhol (Albert)
Cette danse traditionnelle, provenant comme son nom lindique de la ville de Guymri, est construite en deux parties rythmiquement contrastées. Guymri, ex-Leninakan, est la deuxième ville arménienne ; située au nord-ouest du pays, elle fut particulièrement touchée par le grand tremblement de terre de 1988.
17. Cinq mélodies et danses (version II) :
Sahari, Kokh, Hars em gnum, Zanguezur, Ververie
Zurna (Benik) et dam (Pavel Zalinian) dhol (Martik Amirkhanian)
Dans cette seconde version (cf. plage 1) enregistrée en plein air, Benik se lance dans une improvisation très libre à partir de ces cinq pièces, indiquant dun coup de tête au damkiash et au joueur de dhol les transitions à effectuer et les changements de tonique. Le jeu de Benik est très physique et très mobile : le zurna étant un instrument très directionnel, lenregistrement permet de visualiser les tournoiements de Benik.
Antoine Chaudagne.
Arménie. Benik et Zaven, musiciens du Tavush. Photos
19-20 mars 2002
Benik Abovian, zurna et chant
Zaven Azibekian, duduk, sring et zurna
Kamo Nazarian, dam (zurna, duduk)
Albert Harutyunian, dhol
Benik et Zaven : une réexploration des mélodies classiques
Benik est un des derniers achoughs du nord de l�Arménie où ses compositions sont particulièrement réputées, notamment sa chanson patriotique sur Erebuni (l�ancienne Erevan). Il est également réputé comme zurniste et a participé à ce titre à la plupart des mariages et grandes fêtes du Tavush depuis le début des années 50, lorsqu�il fut démobilisé de l�Armée Rouge. Benik fait partie d�une famille de musiciens ; enfant, il a commencé à jouer du pku (sorte de petit duduk) en faisant le tour des villages pendant la guerre pour récolter quelques sous. Benik s�est associé à un musicien exceptionnel : Zaven, formé à l�Ensemble d�instruments à vent traditionnels, qui a notamment travaillé à l�Orchestre de la Radio Nationale d�Arménie.
Benik et Zaven pratiquent la technique ancestrale du dam, c�est-à-dire la tonique tenue en bourdon. Le mot dam a une origine persane qui signifie "le son durant". Le damkiash (celui qui fait le dam) tient sa note tout au long du morceau grâce à la technique de respiration circulaire. En donnant ainsi au soliste une référence tonale permanente, il lui permet d�exploiter au mieux toutes ses ressources d�improvisateur.
Traditionnellement, la musique instrumentale arménienne repose en grande partie sur des duos de duduks ou de zurnas, éventuellement accompagnés au tambour dhol.
Associé à Benik, le dam accentue le jeu jubilatoire du zurna. Associé à Zaven, il donne une profondeur romantique aux plaintes du duduk.
Leur répertoire comprend les taghs et charakans du Haut Moyen-âge, des mélodies rurales (comme les choraguials), et les compositions des grands goussans classiques (Sayat Nova notamment). Par ailleurs, Benik compose des mélodies et des chansons.
Arménie. Benik et Zaven, musiciens du Tavush. Photos
19-20 mars 2002
Benik Abovian, zurna et chant
Zaven Azibekian, duduk, sring et zurna
Kamo Nazarian, dam (zurna, duduk)
Albert Harutyunian, dhol
Benik et Zaven : une réexploration des mélodies classiques
Benik est un des derniers achoughs du nord de l�Arménie où ses compositions sont particulièrement réputées, notamment sa chanson patriotique sur Erebuni (l�ancienne Erevan). Il est également réputé comme zurniste et a participé à ce titre à la plupart des mariages et grandes fêtes du Tavush depuis le début des années 50, lorsqu�il fut démobilisé de l�Armée Rouge. Benik fait partie d�une famille de musiciens ; enfant, il a commencé à jouer du pku (sorte de petit duduk) en faisant le tour des villages pendant la guerre pour récolter quelques sous. Benik s�est associé à un musicien exceptionnel : Zaven, formé à l�Ensemble d�instruments à vent traditionnels, qui a notamment travaillé à l�Orchestre de la Radio Nationale d�Arménie.
Benik et Zaven pratiquent la technique ancestrale du dam, c�est-à-dire la tonique tenue en bourdon. Le mot dam a une origine persane qui signifie "le son durant". Le damkiash (celui qui fait le dam) tient sa note tout au long du morceau grâce à la technique de respiration circulaire. En donnant ainsi au soliste une référence tonale permanente, il lui permet d�exploiter au mieux toutes ses ressources d�improvisateur.
Traditionnellement, la musique instrumentale arménienne repose en grande partie sur des duos de duduks ou de zurnas, éventuellement accompagnés au tambour dhol.
Associé à Benik, le dam accentue le jeu jubilatoire du zurna. Associé à Zaven, il donne une profondeur romantique aux plaintes du duduk.
Leur répertoire comprend les taghs et charakans du Haut Moyen-âge, des mélodies rurales (comme les choraguials), et les compositions des grands goussans classiques (Sayat Nova notamment). Par ailleurs, Benik compose des mélodies et des chansons.
Arménie. Chants des troubadours d'Arménie. Spectacle
Située au carrefour des grandes civilisations du Moyen-Orient, l’Arménie est une terre de montagnes dont les habitants demeurent très attachés à leur culture. Sa langue indo-européenne dotée au Ve siècle d’un alphabet original, son choix du christianisme comme religion d’État en 301, ont été les facteurs déterminants de son histoire. Sur cette terre de passage, les Arméniens ont dû affronter maints envahisseurs. Leur longue et douloureuse histoire s’est construite sur cette résistance obstinée et a nourri l’art des poètes-musiciens, panégyristes, bardes et conteurs. Ces maîtres du verbe, on les appelle d’abord goussan, un terme qui dérive de govel signifiant « faire l’éloge », auquel se substitue au XVIe siècle celui d’ashough, dérivé de l’arabe ‘ishq (amour, passion). L’ashough, c’est celui qui brûle de désir mais que peuvent troubler aussi les questions métaphysiques. Ses poèmes parlent d’amour mais prennent souvent un tour philosophique ou moral.
Arménie. Hautbois zurna. Mission de terrain. Photos
Mission de terrain de Françoise Gründ
Arménie. Musiques populaires traditionnelles (maquette)
1. Huri Kantché
2. Siletsi Yarastaran
3. Karavan yev'Kinto
4. Ayakan Par
5. Tour Rachet
6.Tsantur a Dsuvok
7. Yeghish Parish
8. Orel Loukas
9. Helo ya, Lojan Tounari
10. Kiovat...
11. ...yev' Parishan
12. Improvisations au sh'vi
13. Marchands de tapis
14. Arsamikan Parih
15. Sasna Parish
16. Toré Kami
Arménie. Samvel et Jiora, musiciens de la vallée d'Alaverdi (Lori), Benik et Zaven, musiciens du Tavush. Spectacle
19-20 mars 2002
A travers deux groupes originaires du nord et du nord-est de l'Arménie, ce concert propose un large éventail de la musique populaire arménienne telle qu'elle se joue encore aujourd'hui dans son contexte traditionnel : fêtes, mariages et enterrements, ainsi que des compositions classiques des grands bardes (goussan et achough) arméniens. En raison de la situation géographique de l'Arménie et de l'histoire cosmopolite du Caucase, la musique populaire arménienne fait partie des musiques moyen-orientales. Elle s'est toutefois constitué une identité très caractéristique, fruit de l'histoire atypique de ce peuple. Le groupe de Benik Abovian et Zaven Azibekian originaire de la région du Tavush, limitrophe de l'Azerbaïdjan, et celui de Samvel Davtian et Jiora Gharibian qui vient de la vallée d'Alaverdi, illustrent précisément cet héritage multiple auquel ils apportent en outre la marque de leurs personnalités. Ces artistes accomplis ont acquis par leur enracinement régional une réputation incontestable dans les vallées du nord de l'Arménie.
Tout au long de son histoire, la musique populaire arménienne s'est nourrie des traditions pastorales, du chant religieux et de l'art citadin des bardes, les goussans.
Aujourd'hui, elle offre deux visages bien distincts : d'une part la musique rurale, associée au travail et aux festivités villageoises, et d'autre part la musique citadine inspirée des mélodies religieuses médiévales et des chants épiques et lyriques des goussans. Les musiciens populaires arméniens revendiquent aujourd'hui cet héritage multiple, qui s'est considérablement enrichi au cours des XIXe et XXe siècles.
L'apport des prêtres savants du Haut Moyen-Âge
La transformation politique et culturelle majeure qu'a connu l'Arménie lors de l'adoption du christianisme au IVe siècle, a eu des effets spectaculaires sur la musique grâce aux travaux de grands auteurs médiévaux comme Khatchatour Taronetsi, Nercès Chenorhali le "gracieux", Mesrop Machtots l'inventeur de l'alphabet arménien, et surtout Grigor Narekatsi (951-1003), qui passa toute sa vie au monastère de Narek près du lac de Van. A la fois prêtres, philosophes, poètes, musiciens, ces intellectuels ont apporté aux monodies spirituelles, les taghs, et aux chants religieux, les charakans, un niveau de lyrisme et de dramaturgie inégalé. Lors de chaque fête religieuse, on chante une suite de charakans, dont le corpus intégral a été rassemblé en un recueil appelé Charaknots. Le Livre des chants tragiques de Grigor Narekatsi, 'uvre visionnaire et violente, constituera le point culminant de la créativité musicale religieuse en même temps qu'un tournant important dans l'histoire arménienne. Également théoriciens, ils ont contribué à fixer les règles modales des taghs.
L'art des troubadours : les Goussans et les Achoughs
De la fin du Moyen-Âge jusqu'au XVIIIe siècle, la musique populaire est profondément marquée par la tradition des goussans, ces fameux troubadours caucasiens dont la figure principale est Haroutioun Sayatian, dit Sayat Nova (1712 ?-1795). Tous les musiciens arméniens considèrent les goussans comme leurs maîtres à penser, et tout musicien qui se respecte conserve chez lui un portrait peint ou sculpté de Sayat Nova.
Les goussans oeuvrèrent au développement de la musique citadine, explorant les espaces délaissés par la religion : l'amour romantique, la philosophie, l'épopée et la poésie lyrique. Dans la tradition des bardes médiévaux, l'art des goussans se transmettait de maître à élève par un enseignement oral long et individuel. Les plus grands furent souvent musiciens de cour, attachés aux différents royaumes du Caucase. Sayat Nova, qui passa une grande partie de sa vie à Tiflis (aujourd'hui Tbilissi), le grand centre intellectuel du Caucase, composait ses poèmes chantés en arménien, en géorgien, en perse et en turc. Si Sayat Nova reste la référence obligée, deux goussans plus récents peuvent être considérés comme les pères du chant populaire arménien contemporain : Chèram (1857-1938) et Djivani (1846-1909). Leurs compositions sont aujourd'hui jouées dans la plupart des fêtes arméniennes, en particulier lors des mariages.
Achough ou goussan ?
Cette question divise les experts. Au XVIIe et XVIIIe siècles, le mot goussan fut remplacé
par celui d'achough, même s'il recouvre sensiblement la même réalité. Le mot goussan, typiquement arménien, dérive du nom de Guissané, fils de Mouranée (mère des Arméniens). Le mot achough vient de l'arabe 'ashiq que l'on peut traduire par "amant" ou "passionné" et qui recouvre un sens mystique très fort, notamment dans le soufisme ; les bardes anatoliens sont également appelés as'k.
Samvel et Jiora : trente années de complicité
Duo inséparable depuis plus de 30 ans, Samvel et Jiora offrent une complémentarité rare entre la voix chaleureuse du premier et la maîtrise du duduk du second. Rôdés aux ambiances de mariages et d'enterrements, ils connaissent parfaitement tout le répertoire de la musique populaire urbaine, notamment celui des achoughs contemporains comme Cheram, Djivani ou Artem Méjinian. Accompagnés jusqu'en 1988 par un musicien azéri, ils animaient les mariages dans tout le nord de l'Arménie, en Géorgie et en Azerbaïdjan, et même jusqu'en Ukraine, en Russie ou en Asie Centrale.
Autodidacte, Samvel a trouvé en Jiora, à la fin des années 60, son mentor et son plus fidèle associé. Jiora a acquis une solide formation musicale à l'Ensemble d'instruments à vent arméniens, pour avoir notamment suivi les cours du grand dudukiste Vatche Hovsepian (1925-1978).
Benik et Zaven : une réexploration des mélodies classiques
Benik est un des derniers achoughs du nord de l'Arménie où ses compositions sont particulièrement réputées, notamment sa chanson patriotique sur Erebuni (l'ancienne Erevan). Il est également réputé comme zurniste et a participé à ce titre à la plupart des mariages et grandes fêtes du Tavush depuis le début des années 50, lorsqu'il fut démobilisé de l'Armée Rouge. Benik fait partie d'une famille de musiciens ; enfant, il a commencé à jouer du pku (sorte de petit duduk) en faisant le tour des villages pendant la guerre pour récolter quelques sous. Benik s'est associé à un musicien exceptionnel : Zaven, formé à l'Ensemble d'instruments à vent traditionnels, qui a notamment travaillé à l'Orchestre de la Radio Nationale d'Arménie.
Benik et Zaven pratiquent la technique ancestrale du dam, c'est-à-dire la tonique tenue en bourdon. Le mot dam a une origine persane qui signifie "le son durant". Le damkiash (celui qui fait le dam) tient sa note tout au long du morceau grâce à la technique de respiration circulaire. En donnant ainsi au soliste une référence tonale permanente, il lui permet d'exploiter au mieux toutes ses ressources d'improvisateur.
Traditionnellement, la musique instrumentale arménienne repose en grande partie sur des duos de duduks ou de zurnas, éventuellement accompagnés au tambour dhol.
Associé à Benik, le dam accentue le jeu jubilatoire du zurna. Associé à Zaven, il donne une profondeur romantique aux plaintes du duduk.
Leur répertoire comprend les taghs et charakans du Haut Moyen-âge, des mélodies rurales (comme les choraguials), et les compositions des grands goussans classiques (Sayat Nova notamment). Par ailleurs, Benik compose des mélodies et des chansons.
Les instruments
Komitas considérait le sring comme le plus "arménien" des instruments traditionnels.
Instrument par excellence des bergers, il s'agit d'une flûte oblique construite généralement en abricotier ou parfois en roseau voire même en métal.
Le duduk a acquis désormais une réputation hors des frontières de l'Arménie. Ce hautbois tourné dans du bois d'abricotier est en effet capable de produire une grande variété de timbres allant du nasal au caractère déchirant jusqu'à la rondeur solide.
L'instrument de plein air par excellence est le zurna, un hautbois à perce conique et à huit trous de jeu dont la sonorité est particulièrement puissante et stridente. Il s'agit d'un instrument très ancien et répandu dans de nombreux pays du Moyen-Orient ; le style de jeu arménien, très mélismatique, est un des plus raffinés que l'on connaisse sur ce type de hautbois.
Ces instruments à vent sont généralement accompagnés par un instrument de la même famille qui tient la tonique en bourdon (dam) et, dans les pièces rythmées, d'un petit tambour à deux faces : le dhol, ou davul.
Antoine Chaudagne et Artashès Hovhannisian
Samvel Davtian, chant et dam à l'accordéon
Jiora Gharibian, duduk
Mher Davtian, dhol
Benik Abovian, zurna et chant
Zaven Azibekian, duduk, sring et zurna
Kamo Nazarian, dam (zurna, duduk)
Albert Harutyunian, dhol
compact discs
Arménie
BENIK ABOVIAN et ZAVEN AZIBEKIAN
Musiciens traditionnels du Tavush
CD INEDIT W 260106
Arménie, musiques de tablées
SAMVEL et JIORA
CD ARION ARN 64574
Remerciements à Antoine Chaudagne, Stéphanie Boyer, Artashès Hovhannisian.
Arménie. Samvel et Jiora, musiciens de la vallée d'Alaverdi (Lori). Photos
19-20 mars 2002
Samvel Davtian, chant et dam à l�accordéon
Jiora Gharibian, duduk
Mher Davtian, dhol
Samvel et Jiora : trente années de complicité
Duo inséparable depuis plus de 30 ans, Samvel et Jiora offrent une complémentarité rare entre la voix chaleureuse du premier et la maîtrise du duduk du second. Rôdés aux ambiances de mariages et d�enterrements, ils connaissent parfaitement tout le répertoire de la musique populaire urbaine, notamment celui des achoughs contemporains comme Cheram, Djivani ou Artem Méjinian. Accompagnés jusqu�en 1988 par un musicien azéri, ils animaient les mariages dans tout le nord de l�Arménie, en Géorgie et en Azerbaïdjan, et même jusqu�en Ukraine, en Russie ou en Asie Centrale.
Autodidacte, Samvel a trouvé en Jiora, à la fin des années 60, son mentor et son plus fidèle associé. Jiora a acquis une solide formation musicale à l�Ensemble d�instruments à vent arméniens, pour avoir notamment suivi les cours du grand dudukiste Vatche Hovsepian (1925-1978).
Chanson populaire d'azerbaïdjan.
Cette pièce est issue d'une chanson populaire d'Azerbaïdjan.
Chants liturgiques arméniens. Communauté mekhitariste de Venise. Armenian liturgical chants. Mekhitarist Community of Venice.
1. Louys araritch lousso
2. Ornemc ezkez anesghispen hayr
3. Vor eshorourt ko kalesdiant
4. Houys im
5. Ourah ler sourp yeghehetzi
6. Patz mez der
7. Aleluia !
8. Psaume de lamentation
9. Arzatsiroutyampen
10. Barkevadoun
12. Psaume du cortège funèbre
13. Aysor Haryav
14. Prière-Litanie
Dunen gulken. Ton âme forte.
Cette pièce est issu d'un chant populaire arménien de Ashus Sayat Nova. Ashus est le titre arménien donné à un poète - chanteur - musicien.
Fereshteh. Un ange.
Cette pièce est une improvisation sur un poème persan.
Gaguik Mouradian, kamantcha ; Claude Tchamitchian, contrebasse. Le monde est une fenêtre.
1. Voix, partie 1
2. Voix, partie 2
3. Visions, partie 1
4. Visions, partie 2
5. Visions, partie 3
6. Visages, partie 1
7.Visages, partie 2
8. Visages, partie 3
9. Rivages, partie 1
10. Rivages, partie 2
11. Rivages, partie 3
12. Regards, partie 1
13. Regards, partie 2
14. Regards, partie 3
15. Rêve - Hommage à Sayat Nova