Sogo bò, l'animal sort

Les Bozo sont les « inventeurs » des marionnettes ; les plus anciennes d’entre elles étaient faites uniquement de paille et représentaient les esprits de la brousse.

Origine

La légende raconte qu’un pêcheur bozo du nom de Toboji Kanta fut enlevé par les génies de la brousse. Pendant sa détention, un nain des buissons, Wòkulònin, lui aurait appris l’art des marionnettes. Plus tard, quand il retourna à son village situé sur les rives du fleuve du Niger, Toboji alla voir les forgerons et leur enseigna la technique de leur construction.

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Sogo en paille
Marionnette hyène Nama en paille ©Elisabeth den Otter
« La Fête des masques bamana de Kirango » ©Elisabeth den Otter

Déroulement de la fête des masques

Dans le village de Kirango, situé au bord du fleuve Niger, les fêtes des masques durent trois après-midis et deux nuits consécutives, mais se déroulent différemment selon qu’elles soient organisées par les Bozo ou les Bamanan. Certains sogow n’interviennent que le jour ou la nuit. Ce sont les membres du tonUn ton est une association de jeunes. Ses membres organisent les fêtes des masques qui dansent, manipulent les sogow, chantent et jouent de la musique. Chez les Bamanan, la fête des masques se déroule sur la place publique du quartier ou du village.

Chez les Bozo, la fête se déroule sur le fleuve Niger, et les castelets, les personnages masqués, les musiciens et les chanteuses sont installés dans des pirogues. Certains sogow effectuent des danses dans l’eau comme Faaro.

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Le sens de la fête

En dehors des représentations régies par le cycle agricole pour les Bamanan et le cycle de la pêche chez les Bozo, les marionnettes sont manipulées lors d’évènements importants pour la communauté : mariages, rituels funéraires, fêtes de circoncision.

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Faaro dans l'eau
Marionnette Faaro dans l'eau (bozo) ©Elisabeth den Otter
motos
Maaninw, motos (coll. Robert Jonard)
La sortie des masques et marionnettes de Markala a été inscrite en 2014 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Extrait de la vidéo « La Fête des masques bamana de Kirango », les sogow à quatre pattes ©Elisabeth den Otter

Quel avenir pour ces fêtes ?

L’évolution des structures sociales a conduit à des changements comme l’introduction de l’argent, la migration et l’urbanisation. En dépit de l’importance qu’elles revêtent pour les gens, les fêtes des masques traditionnelles ne se tiennent plus régulièrement ou ont complètement disparu. Les raisons avancées par les uns et les autres portent sur le manque de moyens financiers, les mauvaises récoltes ou l’affaiblissement de l’autorité des responsables des tònw.

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