Recherche
256 items
Banc - apyka
L'apyka est un banc taillé en bois de cèdre (l'ygary, « arbre sacré à l'origine de la parole »). Cet objet possède une forte charge symbolique et traverse les traditions mythologiques, rituelles et magiques : c'est le banc-canoë sur lequel Tupã, divinité de la pluie, traverse le ciel entre tonnerre et éclairs, mais c'est également le siège des officiants pendant les danses cérémoniales et l'endroit où le chamane reçoit ses révélations. Dans certaines ethnies, l'apyka est taillé par les pères et donné aux jeunes garçons à l'occasion du kunumy pepy, rituel du passage vers l'âge adulte. L'apyka traditionnel est abstrait. Ses formes se réduisent à un tronc évidé, mais parfois, il est orné de dessins géométriques peints ou pyrogravés. On peut penser que les tailles de bois zoomorphes découlent de cette tradition car certains de ces bancs de grand format font déjà preuve d'une ambition sculpturale.
Boîte à merveilles
La toile tendue à l'intérieur surlaquelle apparaissent des femmes en tenues légères a été mise dans la boîte à l'occasion de l'exposition Sexy souks, pour le 11ème Festival de l'Imaginaire à Paris en 2007.
A l'origine une autre toile était placée dans la boîte. Il s'agissait d'une peinture sur fond noir et vert orné de peinture dorée réprésentant un paysage. Celle-ci est aujourd'hui trés fragile.
Cannes de prière - mäqwamya
Le Choeur Saint Yared dirigé par le révérend Dimetros Woldu est composé de douze diacres rattachés à différentes paroisses d'Addis Abeba et de ses environs. En plus des deux tambours käbäro, les diacres accompagnent leurs chants du rythme des sistres (tsänatsel) et du mäqwamya ou canne de prières. La liturgie gagne en solennité quand ils exécutent les mouvements hiératiques des danses. Le voyageur en Éthiopie ne peut rester insensible à la ferveur religieuse des Éthiopiens, nourrie à la fois de légendes, d'espoirs en un au-delà de clémence, de dignité malgré une grande pauvreté.
Cercle de gongs - kyiwaing
L'ensemble de l'orchestre hsaing waing de Birmanie présent dans nos collections comprend :
-le kyiwaing : un ensemble de 18 gongs accrochés en cercle par des cordes dans un cadre circulaire composé de panneaux en bois peint en rouge.
-le patwaing : un ensemble de 21 tambours suspendus le long d'un cadre circulaire en métal peint en rouge.
A noter que les cercles de gongs et de tambours sont généralement placés l'un à côté de l'autre afin de permettre aux musiciens de coordonner leur jeu.
- le patmachaung : 2 tambours posés sur des supports en bois accompagnés d'une série de 8 petits tambours alignés le long d'un cadre composé de panneaux peints en rouge, disposés en demi-cercle.
-le maung : un gong circulaire.
-deux hautbois : l'un plus petit, le hne, et le second, plus grand, hne gyi.
Ils ne sont jamais joués ensemble. Le petit est le plus fréquemment utilisé, alors que le grand convient surtout à des pièces lentes et majestueuses.
-3 paires de cymbales : les plus petites sont appelées si et 2 paires de grandes cymbales, yagwin.
-un tambour à fente, byauk.
Chapeau du Qhapaq Negro
Chaque année, à la mi-juillet, Paucartambo, paisible bourg de l'altiplano péruvien, accueille des milliers de participants venus fêter la Vierge du Carmel. Diverses confréries de danse et de musique, costumées et masquées, symbolisent les différentes composantes de la société péruvienne. L'une de ces confréries, les Qhapaq Negro, incarne des esclaves noirs amenés dans la région pour travailler dans les mines et qui se seraient échappés lors des fêtes de la Vierge afin d'y participer. Pendant quatre jours, les Qhapaq Negro participent aux processions et aux messes, accompagnés par quelques musiciens et exécutent un véritable ballet en onze mouvements sur les places de la ville. Chants de processions, litanies et cantiques,en espagnol et en quechua, font pénétrer les spectateur dans un univers de piété empreinte d'une grande mélancolie. Devenir Qhapaq Negro est un acte mystique ; c'est aussi l'affirmation à travers le personnage du "nègre marron" du libre arbitre de chaque individu.
Cithare - kacapi indung
Le templang sunda de Java ouest
L'archipel indonésien offre une très grande variété de cultures, de langues et de formes artistiques. Le tembang sunda (litt. "poésie sundanaise") en est un des meilleurs exemples. Ce genre poétique , vocal et instrumental s'est épanoui à l'ouest de l'île de Java, dans les montagnes du Preanger et les villes de Bandung, Cianjue, Garut et Sukabumi au cours du XIXème siècle. Dans les villes de Java-ouest, les amateurs de tembang sunda organisent régulièrement des malam tembang, salons de musique où les artistes, amateurs et professionnels confondus, chantent tour à tour pour leur plaisir et celui de quelques privilégiés. Cette musique peut aussi être jouée à l'occasion des mariages, des circoncisions et de grandes réceptions lorsque le besoin de créer une atmosphère de beauté, de nostalgie et de bien-être se fait sentir. Pour tout mélomane sundanais, le tembang sunda permet d'échapper à la trivialité de la vie quotidienne. Il chante la nostalgie du passé glorieux du royaume de Pajajaran disparu au XVème siècle, plante des décors de lacs et de volcans, ou traduit la déception amoureuse dans un style qui incite à la contemplation et à la mélancolie. Jusqu'à la fin de la période coloniale, en 1945, les chanteurs de tembang sunda étaient surtout des hommes. Depuis, ce sont les femmes qui tiennent ce rôle, les hommes étant instrumentistes. Les instruments utilisés sont le kacapi indung, la flûte suling, et une petite cithare kacapi rincik.
-Le kacapi indung possède dix-huit cordes en cuivre. L'accord est effectué au moyen des grosses chevilles fixées sur le côté de la caisse puis affiné en déplaçant les petits chevalets pyramidaux disposés sur la table d'harmonie. Les récitatifs sont accompagnés tantôt par un motif de quinte joué ostinato à la main gauche. Dans les chants mesurés qui concluent une suite vocale, la main droite exécute des octaves brisées qui viennent se superposer à l'accompagnement syncopé de la main gauche.
-Le suling est une flûte en roseau dont l'embouchure est recouverte d'un bandeau en rotin. Cet instrument est utilisé dans toute l'île de Java ainsi qu'à Bali. Le jeu du suling sundanais se caractérise par sa souplesse, son apparente liberté, sa capacité à accompagner la mélodie chantée en l'enrubannant de variations.
-Le kacapi rincik (cithare "véloce") est plus petit et plus aigu que la kacapi indung. Il compte de quinze à dix-huit cordes. Il est utilisé uniquement dans les pièces mesurées (à quatre temps) telles que les introductions instrumentales et dans le chant final de chaque suite (panambih). Il exécute alors des motifs rythmiques en double-croches, à un tempo deux fois plus rapide que les autres instruments, mais tout en suivant la ligne générale de la mélodie.
Cithare - kacapi rincik
Le templang sunda de Java ouest
L'archipel indonésien offre une très grande variété de cultures, de langues et de formes artistiques. Le tembang sunda (litt. "poésie sundanaise") en est un des meilleurs exemples. Ce genre poétique , vocal et instrumental s'est épanoui à l'ouest de l'île de Java, dans les montagnes du Preanger et les villes de Bandung, Cianjue, Garut et Sukabumi au cours du XIXème siècle. Dans les villes de Java-ouest, les amateurs de tembang sunda organisent régulièrement des malam tembang, salons de musique où les artistes, amateurs et professionnels confondus, chantent tour à tour pour leur plaisir et celui de quelques privilégiés. Cette musique peut aussi être jouée à l'occasion des mariages, des circoncisions et de grandes réceptions lorsque le besoin de créer une atmosphère de beauté, de nostalgie et de bien-être se fait sentir. Pour tout mélomane sundanais, le tembang sunda permet d'échapper à la trivialité de la vie quotidienne. Il chante la nostalgie du passé glorieux du royaume de Pajajaran disparu au XVème siècle, plante des décors de lacs et de volcans, ou traduit la déception amoureuse dans un style qui incite à la contemplation et à la mélancolie. Jusqu'à la fin de la période coloniale, en 1945, les chanteurs de tembang sunda étaient surtout des hommes. Depuis, ce sont les femmes qui tiennent ce rôle, les hommes étant instrumentistes. Les instruments utilisés sont le kacapi indung, la flûte suling, et une petite cithare kacapi rincik.
-Le kacapi indung possède dix-huit cordes en cuivre. L'accord est effectué au moyen des grosses chevilles fixées sur le côté de la caisse puis affiné en déplaçant les petits chevalets pyramidaux disposés sur la table d'harmonie. Les récitatifs sont accompagnés tantôt par un motif de quinte joué ostinato à la main gauche. Dans les chants mesurés qui concluent une suite vocale, la main droite exécute des octaves brisées qui viennent se superposer à l'accompagnement syncopé de la main gauche.
-Le suling est une flûte en roseau dont l'embouchure est recouverte d'un bandeau en rotin. Cet instrument est utilisé dans toute l'île de Java ainsi qu'à Bali. Le jeu du suling sundanais se caractérise par sa souplesse, son apparente liberté, sa capacité à accompagner la mélodie chantée en l'enrubannant de variations.
-Le kacapi rincik (cithare "véloce") est plus petit et plus aigu que la kacapi indung. Il compte de quinze à dix-huit cordes. Il est utilisé uniquement dans les pièces mesurées (à quatre temps) telles que les introductions instrumentales et dans le chant final de chaque suite (panambih). Il exécute alors des motifs rythmiques en double-croches, à un tempo deux fois plus rapide que les autres instruments, mais tout en suivant la ligne générale de la mélodie.
Cithare - nanga
Instruments des Acholi du nord de l'Ouganda
Situé au nord de l'Ouganda et débordant sur la partie méridionale de la nouvelle République du Soudan du Sud, l'Acholi offre un paysage de grandes plaines désertiques et de steppe montagneuse clairsemée d'arbres et de rochers. Pendant l'époque coloniale, cette région ne bénéficia pas des mêmes efforts de développement que le sud et nombre d'Acholi durent travailler comme manoeuvres ou s'engager dans l'armée. Au milieu des années quatre-vingts, des mouvements millénaristes entrèrent en rébellion contre l'Etat, prenant en tenaille deux millions d'Acholi qui subsistent difficilement dans des camps de réfugiés où sévissent la misère, la maladie et la famine.
La plus grande richesse des Acholi est leur patrimoine oral. Essentiellement fondé sur le chant et la pratique instrumentale collective, il témoigne d'une tradition en perpétuelle évolution. Pour exprimer un regard lucide mais non dénué d'humour sur la situation tragique qu'ils vivent, les musiciens puisent dans les classiques de leur littérature orale (chants de funérailles, chantefables...) ou, au contraire, composent des textes de circonstances qu'ils adaptent à des mélodies traditionnelles. Preuve, une fois de plus, qu'une tradition musicale n'est pas immuable, ils ont adapté leurs instruments au jeu collectif en créant de véritables familles d'instruments de tailles et de registres variés.
La cithare nanga
Le nanga est une petite cithare sur cuvette à sept cordes. Les cordes se composent d'un seul fil en tendon de boeuf ou en nylon qui est lacé sept fois entre les extrémités de la caisse. Ceci rend l'accord de l'instrument trés difficile. Le répertoire pour nanga, le plus traditionnel de tous, constitue la référence stylistique de toute la musique acholi. Les pièces sont interprétées par un chanteur soliste qui joue en même temps du nanga, accompagné par un autre cithariste et par un percussionniste qui frappe une pulsation rapide sur une demi-calebasse.
Clarinette - tule
Instruments de musique des Wayapi, amérindiens du haut Oyapock, Guyane française
Les Wayapi sont un des six groupes amérindiens de la Guyane française. Ils forment une communauté d'environ un millier de personnes vivant dans les hameaux échelonnés le long du cours supérieur de l'Oyapock.
Les Wayapi considèrent la musique comme une de leurs productions les plus prestigieuses. Ils pourraients chanter des heures de suite ces chants qui célèbrent les poissons, les oiseaux, le maïs, la libellule...
Les instruments présentés correspondent à deux grands types de répertoires dont la fonction sociale est hautement valorisée.
Les tulé sont des instruments constitués d'une anche en roseau fixée à l'intérieur d'un tuyau en bambou. Ces grandes clarinettes sont jouées en formation de dix à quinze musiciens qui, tout en jouant, dansent en ligne ou en file indienne en se tenant les uns les autres par l'épaule. Ces aérophones n'ont pas de trous de jeu, et n'émettent en principe qu'un seul son. Les mélodies sont donc réalisées par l'alternance ou la superposition des différentes parties, chacune jouée par un ou plusieurs instruments. Les tulé sont joués lors de séances de musique, qui ont lieu en journée et sont accompagnées de libations à base de bière de manioc. Les musiciens jouent alors une des douze longues suites de pièces de leur répertoire.
Les grands chants dansés, comme par exemple la Danse du poisson Paku, sont interprétés lors des grandes cérémonies comme celles qui célèbrent les êtres de la rivière et de la forêt. Les danseurs font alterner régulièrement des strophes chantées et des séquences instrumentales. Le chef du groupe mène la chaîne des danseurs en soufflant dans une grande clarinette kookoo contenant un faisceau de plusieurs anches. D'autres soufflent dans des flûtes à conduit d'air avec ou sans résonateur (ipilaylaanga, pilalaanga) ou dans de fines trompes yemi'apuku qui fanfaronnent au dessus de l'ensemble. Tous portent de grandes capes faites de lanières de liber d'arbre (la partie tendre qui est sous l'écorce) qui ont été plongées plusieurs jour dans de la vase afin de leur donner une teinte noire et mordorée qui évoque les écailles argentées du poisson paku. Tous les instruments sont confectionnés avec des éléments végétaux verts et sont ensuite jetés car une fois secs, ils deviennent inutilisables.
Jean Michel Beaudet