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10e Festival des Arts Traditionnels
Paris 23 avril - 19 mai 1983
Rennes 3 mai - 11 mai 1983
Le Festival des Arts Traditionnels a dix ans.
Il faut mesurer le chemin parcouru par le public depuis 1973, de la simple curiosité au véritable esprit de recherche, du choc de la surprise à la sensibilisation permanente.
Au cours des 9 années passées, la Maison de la Culture de Rennes a suscité le Festival.
En 1983, le Festival garde des racines à Rennes où, devenu autonome, il est accueilli à la fois par la Maison de la Culture et le Théâtre de la Ville. Ces 2 institutions, la ville de Rennes et le Conseil Général lui apportent leur soutien. La Maison des Cultures du Monde assure par ailleurs la présentation du Festival à Paris.
Le 10e anniversaire du Festival est marqué par 4 grands cycles :
- Les traditions de l'Inde du Nord
- Les musiques de l'Océan Indien
- Les musiques et les rituels africains
- Les "retours" de groupes ou de solistes qui ont, grâce au Festival, acquis une reconnaissance, au sein de leur société.
Le Festival s'achèvera à Paris sur une série de spectacles de marionnettes de l'île de Sado qui marqueront la transition avec l'événement de Juin : "Japon 83".
Festival des Arts Traditionnels
Le Festival des Arts Traditionnels créé en 1974 par Chérif Khaznadar, alors directeur de la Maison de la Culture de Rennes a pour but de grouper sur une très courte période (de 12 jours à 2 semaines) une quantité d'artistes professionnels et non professionnels, de formes (musiques, chants, danses, théâtres, contes, marionnettes, ambres, arts plastiques) issues des cultures du monde entier)
Ces expressions, symboles d'une identité culturelle profondément enracinée dans la vie quotidienne de chacun des représentants, deviennent le tremplin à une réflexion sur la culture en général, et la formulation de l'authenticité individuelle ou collective d'un patrimoine. C'est dans ce sens, que chaque année, les quelques centaines d'heures du Festival, passées dans un bouillonnement riche de visions, de sons, d'idées et de confrontations prennent une signification de revalorisation. Miroir du présent, plongeant ses racines dans le passé, le Festival des Arts Traditionnels devient pour les peuples qui cherchent, la vision à la fois multiple et particulière de chaque futur.
Françoise Gründ. Directrice du Festival des Arts Traditionnels.
Musiques de l'Inde du Nord
- Ustad Latif Ahmed Khan - Inde
Un des grands maîtres de tabla de l'Inde du Nord. Les tabla, double tambour semi sphérique, servent d'instrument d'accompagnement. Le jeu de Latif Ahmed Khan en a fait un instrument soliste. Ce musicien se présentera toutefois au sein d'un petit ensemble: un shanaï (hautbois) dont le joueur est Setish Tamar et au sitar, dont le joueur est Verrum Gesani.
- Musique Dhrupad - Inde
Style à la fois poétique, vocal et instrumental de l'Inde du Nord, né au XVe siècle. Cette musique de cour sera présentée grâce à deux concerts au contenu différent. Parmi les solistes : Zia Mohiuddin Dagar. Zia Fariduddin Dagar, Madame Asgari Baï et Vidur Malik.
- Raslila - Drame Dansé - Inde
Le Raslila appartient également au style Dhrupad. La danse et la pantomime se mêlent aux chants et aux musiques. Le répertoire, basé sur le Ramayana, conte les amours de Radha et de Krishna. Ce drame dansé sacré de l'Inde du Nord est interprété par les adolescents sous la direction d'un "Guru" qui est aussi le vocaliste principal.
Les Musiques Dhrupad sont présentées en collaboration avec le Comité pour les Arts Extra Européens (E.E.A.)
Musiques de l'Océan Indien
Les musiques de l'Océan Indien sont présentées en collaboration avec Radio France, la Maison de la Culture du Havre et l'Association pour le Développement des Echanges Artistiques et Culturels. (A.D.E.A.C.)
- Musiques des hauts plateaux - Madagascar
Dans le cycle des musiques de l'Océan Indien, Madagascar représente une étape majeure. L'ensemble des Hauts Plateaux rassemble des chanteurs et des musiciens (Valiha (harpe malgache), flûtes, guitares, cithares, percussions).
- Tonpa, joueur de Bombe des Îles Seychelles
La Bombe, ou arc musical venu d'Afrique, que le vieux pêcheur Tonpa fabrique lui-même, accompagne ses chants à refrains, en créole.
- Les Segatiers des Rodrigue - Maurice
A côté de la grande île Maurice, nage une série de petites îles : îles Rodrigue. Dans tout l'archipel, les habitants jouent le Sega, musique rythmée sur de larges tambours plats africains, les "Ravannes" et chantées en langue créole. Le Séga entraîne les hommes et les femmes, aux larges jupons de dentelle empesée, dans la danse.
- Musique Maloya de la Réunion
Musique extrêmement vivante où se mêlent les instruments africains sur des rythmes de polka, de mazurka, de contredanse.
- Musique Taara' des îles Maldives
Les îles Maldives, à la pointe de l'Inde, sont peuplées de musulmans qui chantent des sortes de aga (modes indiens). La musique Taara' accompagne les cérémonies soufies dont les danses mènent à la transe douce.
- Musique des îles Comores
Etonnante musique d'inspiration à la fois africaine, arabe et malgache ; le 'oud, la ravanne, les hochets, la valida accompagnent le chant qui possède un but thérapeutique lorsqu'il provient d'une influence malgache, et religieux lorsqu'il provient d'une influence arabe et africaine.
Allah Baghayo Khoso, joueur d'alghoza - Pakistan
L'alghoza est une flûte à double tuyau où le musicien souffle pour produire d'un côté le bourdon, de l'autre les harmonies.
Cet instrument particulier à la province du Sind, dans le Pakistan, est très ancien. Le musicien Allah Baghayo Khoso se révèle un maître incontesté.
Aissaoua de Meknès - Maroc
La confrérie Aissaoua de Meknès, d'obédience soufie parcourt les rues de la ville, en dansant et en chantant ou bien se rassemble dans les cours des maisons. Les membres du groupe, au nombre d'une trentaine, chantent en employant des flûtes, les ghaïta (hautbois), les bendirs (tambours plats) et les tambourins.
Buddha Deb Chattopadhyaya, danseurs du Rajasthan - Inde
Au Rajasthan, les danses classiques dérivent de l'influence Mongole. Ce jeune danseur, grâce à un joueur de Sitar et un joueur de tabla présentera une série de danses des anciennes cours du Nord de 'l'Inde.
Danses et musiques de Tchécoslovaquie
Soutenues par les étudiants de l'École d'Agronomie de Brno, les traditions de cette région reprennent une nouvelle vie. Musiciens et danseurs réinventent dans les milieux ruraux qu'ils fréquentent, les rites de la musique liée au travail du vin, les chants de mariage et les danses du cycle des saisons.
Au son du violon, ils dansent dans des costumes aux broderies éclatantes.
Agoroma - Ensemble du Ghana
Les anciens rois du Ghana possédaient des musiciens et des danseurs attachés à leur règne. Tous les événements historiques se célébraient grâce à des chants, des musiques et des danses. Ce groupe important utilise des percussions très variées, des flûtes et des violes à une ou plusieurs cordes.
Musiciens du Nil - Egypte
Cet ensemble de musiciens de village atteint, grâce à la qualité de ses interprètes, une renommée hors des frontières égyptiennes. Que ce soient les joueurs de Rabab (violon arabe à deux cordes en crin de cheval), les joueurs de "Mizmar" (type de hautbois populaire), les chanteurs, les danseurs, tous manifestent dans les exécutions, une conviction communicative.
Musiciens du Togo
Venus de la région de Bafilo et de Farendé, les musiciens sont joueurs de flûtes et percussionnistes. L'un d'eux, le lithophoniste frappe des pierres pour en tirer rythmes et ligne mélodiques. Trois danseurs accompagnent le groupe.
Chanteurs de Somalie
La Somalie, africaine, de culture musulmane, cultive le genre épique, surtout au niveau de la chanson. Abdulahi Qarshe et Omar Dhule, deux grands chanteurs, s'accompagnent au 'oud (luth arabe).
Musiques de Mauritanie
Une tradition maure veut que l'instrument nommé "Ardhin" (large viole) ne soit touché que par des femmes. Si un homme essaie de jouer du "Ardhin", il fait perdre à l'instrument sa puissance magique d'évocation. Cet instrument, destiné à la fois au cours d'amour et aux poèmes épiques, chante entre les mains de la célèbre griotte Mounina, femme déjà âgée de la région de Nouadibouh. Semlali qui l'accompagne, grand joueur d'Alghaïta (hautbois) produit des séries d'appels stridents et riches qui invitent à la danse.
Chanteurs de blues du Mississipi - U.S.A.
Ils ne sont plus tout jeunes et portant, ils chantent depuis des décennies en s'accompagnant simplement d'une guitare sèche. Leur voix rauque et cuivrée évoque la nostalgie des parents de leurs parents pour cette Afrique lointaine, ignorée et mythique à laquelle ils furent arrachés pour subir les durs siècles de l'esclavage.
Mounir Bachir, joueur de 'oud d'Irak
En Irak, le 'oud (luth arabe à cinq cordes) peut accompagner des mélodies populaires. Grâce à son interprétation de virtuose, Mounir Bachir en fait un instrument classique. Le musicien tient entre le pouce et l'index placés en croix, le tuyau fendu d'une plume d'aigle. Mounir Bachir donne toute sa mesure dans le Taqsim (ce mode musical n'tant soumis à aucun cadre temporel). Il joue selon un style particulier, une volonté d'intense concentration qui lui ont valu une notoriété inégalée dans le monde arabe et en Occident.
Musiciens du Vietnam
Ils présentent plusieurs types de musique : les chants du "Quan Ho" (chants alternés filles-garçons) de la Province de Bac Ninh, dans le Nord Vietnam, des morceaux d'orgue à bouche et de flûtes et une petite oeuvre de théâtre musical traditionnel qui s'apparente à l'Opéra populaire vietnamien.
Andranik Aroustamian - Joueur de Kamancheh - Arménie.
Le Kamencheh, originaire de la Perse, est un instrument à cordes comportant une toute petite caisse de résonance semi-circulaire et un grand manche. Le musicien touche les cordes grâce à un archet. Le Kamancheh, instrument d'accompagnement des bardes et des poètes dans toute cette partie de l'Asie peut devenir un instrument solo entre les mains d'un maître. Andranik Aroustamian sait tirer du kamancheh des sons gais ou déchirants selon qu'il interprète des mélodies surtout arméniennes de Sarat Nova mais aussi persanes, arabes, turques, géorgiennes, hébraïques ou d'Azerbaïdjan.
Talip Ozkan - Joueur de Saz de Turquie
Le jeu rigoureux de Talip Ozkan le rattache à la ligne des musiciens populaires. Grâce au saz, instrument à cordes et à long manche, il évoque aussi bien les danses de fête que les chants d'amour ou les larmes d'adieu.
Le double théâtre de Yakshagana de l'Inde (en collaboration avec le Festival de Nancy)
Dans le Karnataka (région du Sud-Ouest de l'Inde) se déroule dans les rizières une sorte d'opéra populaire où se mêlent le chant, la musique, la danse, la pantomime et l'acrobatie. La particularité de cet opéra, le Yakshagana est d'être présenté sous deux formes grâce à des acteurs et grâce à des marionnettes. L'élégance (costumes, maquillage, danses, chants) alterne avec le comique ( danses, acrobaties). Une découverte pour la France !
Les marionnettes de Bunya Ningyo - Japon
Dans l'île de Sado vivent de grandes poupées de bois. "Bunya" signifie marionnettes et "Ningyo" décrit un style de narration particulière chantée grâce à un accompagnement de Shamisen (guitare japonaise). Les marionnettes du Bunya mesurent 60 à 70 cm de hauteur. Elles peuvent hausser les sourcils, baisser les paupières, faire trembler leur menton, saisir des lances ou des épées d'argent dans leurs mains de bois peint ou ramener dans un geste élégant les soies vieillies de lourds kimonos superposés, pour s'asseoir et écouter un chant d'amour. Chacune possède à son service un montreur qui la porte et l'anime, qui semble prévenir à la fois ses désirs et ses gestes.
34e Festival international Jean Rouch
La Maison des Cultures du Monde a accueilli ces quatre dernières années le Festival international Jean Rouch. Malgré le retour de la manifestation au musée de l’Homme, cette formidable collaboration devait trouver le moyen de se poursuivre sous une forme nouvelle. C’est la raison pour laquelle le Comité du film ethnographique et le Département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique du ministère de la Culture, en lien avec les actions menées en faveur du patrimoine culturel immatériel par la Maison des Cultures du Monde, organisent une soirée exceptionnelle de projection et de débat pour faire découvrir les films en compétition et primés portant sur ces questions patrimoniales.
3e Journée du Patrimoine Culturel Immatériel
La Commission nationale française pour l''UNESCO et la Maison des Cultures du Monde avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication (DAPA) et du Ministère de l'Outre-Mer présentent la
Troisième journée du Patrimoine culturel immatériel. La France d'Outre-Mer.
dans le cadre du Festival de l'Imaginaire
Mercredi 15 mars 2006
Maison des Cultures du Monde
101 boulevard Raspail, 75006 Paris ' Tél :01 45 44 72 30
9h30 Accueil des participants
Chérif KHAZNADAR
Président du comité culture de la Commission nationale française pour l'UNESCO, Directeur de la Maison des Cultures du Monde
Un représentant de la section du patrimoine immatériel à l'UNESCO
10h00 ' 13h00 Table ronde I
Réalisations, Expériences, Perspectives : le Patrimoine Culturel immatériel dans les DOM-TOM
Saïd Ali ATTOUMANI
Directeur des affaires culturelles, Mayotte
Félix COTELLON
Président du CASC, Directeur du festival Gwoka de Sainte-Anne, Guadeloupe
Philippe GOERGEN
Ethnologue régional, DRAC, Cayenne
Emmanuel KASARHEROU
Directeur culturel Centre Jean-Marie Tjibaou, Nouvelle-Calédonie
Mustoihi MARI
Président du comité de tourisme, Conseiller général de Bandrélé, Mayotte
Nicole TERRAILLON
Chargée de mission en Polynésie Française
Françoise VERGES et Carpanin MARIMOUTOU
Maison des civilisations et de l'unité réunionnaises, La Réunion
13h00 : Déjeuner libre
15h00 ' 16h30 Table ronde II
Méthodes, Inventaires, Exemples : le patrimoine culturel immatériel en France métropolitaine
Jean-Pierre BERTRAND
Association Recherche et Expression de la culture populaire, Vendée
Michèle GELFUCCI et Dominique SALINI
Collectivité territoriale Corse
Pascal JAUSSAUD
Centre Languedoc-Roussillon de musiques et danses traditionnelles
16h30 ' 17h30 Table ronde III
Le patrimoine culturel immatériel : la dimension européenne
François CALAME
Conseiller à l'ethnologie, DRAC Haute Normandie
André CAVALLERA
Chef de projet, Mémoire de la mine et identités culturelles en Europe
Maria KOKKONEN
Représentation de la commission européenne à Paris
Corinne SZTEINSZNAIDER
Relais Culture Europe, Secrétaire générale
Fabienne TROTTE
Relais Culture Europe, Responsable politique régionale
17h30 Clôture des travaux
Michel CLEMENT
Directeur de l'architecture et du patrimoine (DAPA), Ministère de la culture et de la communication
Jean FAVIER
Président de la Commission française pour l'UNESCO Membre de l'Institut
18h00 Cocktail
4e Journée du Patrimoine Culturel Immatériel
PROGRAMME
10h00 : ' Ouverture de la 4ème journée du Patrimoine culturel immatériel
M. Chérif Khaznadar, directeur de la Maison des Cultures du Monde
M. Jean-Pierre Boyer, secrétaire général de la Commission nationale française pour l'UNESCO
M. Bruno Favel, chef de la mission des affaires internationales et européennes, Direction de l'Architecture et du Patrimoine au Ministère de la Culture et de la Communication vice-président du comité du patrimoine au Conseil de l'Europe.
10h30 : ' La perte durable - Etude sur la notion de "patrimoine immatériel" par M. Gaetano Ciarcia, ethnologue
Suivie d'un débat avec le public sur la perception de la notion de patrimoine culturel immatériel
' Les problématiques européennes
Retour sur le Séminaire international sur l'importance du patrimoine culturel immatériel à l'ère de la mondialisation (Vienne, octobre 2006) par Mme Maria Walcher, Agence nationale autrichienne pour le patrimoine culturel immatériel
' Mise en oeuvre de la convention sur le patrimoine culturel immatériel par le Ministère de la Culture et de la Communication par M. Christian Hottin, chef de la mission ethnologie, Ministère de la Culture et de la Communication.
' Le patrimoine culturel immatériel en Belgique par M. Marc Jacobs expert de la Belgique au Comité intergouvernemental de la convention sur le patrimoine culturel immatériel
13h/15h Pause
15h00 ' Interventions des experts et des représentants des commissions nationales de pays des groupes 1 et 2 de l'UNESCO
À cette date, les commissions nationales pour l'UNESCO des pays suivants ont confirmé leur participation :
Allemagne, Andorre, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Bulgarie, Chypre, Estonie, Etats-Unis d'Amérique, Géorgie, Grèce, Guadeloupe, Lettonie, Luxembourg, Macédoine, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Principauté de Monaco, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Turquie.
Débats
' Table ronde : L'approche européenne du patrimoine culturel immatériel : entraide, collaboration, perspectives. par les représentants des commissions nationales pour l'UNESCO
Débats et conclusions
17h30 ' Clôture de la 4ème journée du Patrimoine culturel immatériel
M. Olivier Barrat, chef du Département des affaires européennes et internationales, Ministère de la Culture et de la Communication
M. Jean Favier, président de la Commission nationale française pour l'UNESCO
Cette 4 è me journée du patrimoine culturel immatériel sera suivie, à 18h, par une présentation du Festival de Fès des musiques sacrées du monde .
Pour consulter le texte de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : www.unesco.org
5e journée du Patrimoine Culturel Immatériel
mercredi 26 mars 2008, Maison des Cultures du Monde
Pour la cinquième fois, la Commission nationale française pour l'UNESCO collabore avec la Maison des Cultures du Monde pour l'organisation d'une journée du Patrimoine culturel immatériel. Accompagnant le long processus d'élaboration, d'adoption puis de ratification par la France de la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel, ces "journées" ont permis aux institutions publiques et privées concernées par cette convention d'en prendre connaissance (1ère journée 2004), d'en analyser les conséquences (2ème journée), de découvrir le précieux travail déjà entrepris dans les DOM-TOM (3ème journée 2006) et (4ème journée 2007) l'application de cette convention dans les pays européens. Cette cinquième journée nous permettra de mieux connaître trois systèmes, déjà anciens et ayant fait leurs preuves, d'inscription du patrimoine immatériel sur des listes représentatives et/ou de sauvegarde. La rencontre prévue avec des représentants de Chine, de Corée et du Japon, devrait être riche en enseignements, elle complétera la présentation, dans le cadre du festival de cette année de trois formes majeures du patrimoine immatériel de ces trois pays.
5EME JOURNEE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL
dans le cadre du 12ème Festival de l'Imaginaire
organisée avec le soutien de la direction de l'Architecture et du Patrimoine,
ministère de la Culture et de la Communication
L'immatériel à la lumière de l'Extrême-Orient
Mercredi 26 mars 2008 de 15h à 19h
Maison des Cultures du Monde, 101 boulevard Raspail - 75006 Paris
M° Notre-Dame-des-Champs ou Saint-Placide
PROGRAMME
Ouverture de la 5ème Journée du patrimoine culturel immatériel
Par M . Michel Clément, directeur de l'Architecture et du Patrimoine au ministère de la Culture et de la Communication (ou son représentant) et M. Chérif Khaznadar, président de la Maison des Cultures du Monde et président du Comité culture de la Commission nationale française pour l'Unesco
"Méthode et système de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Chine"
par M. Chen Feilong, professeur à l'Académie chinoise des beaux-arts, directeur de l'Institut de théorie de la littérature et des arts, rédacteur en chef de la revue Théorie et critique de la littérature et des arts, auteur d'une "Introduction au patrimoine culturel immatériel" (2006)
"La notion de "technique artisanale" en matière de patrimoine culturel immatériel"
(évolution de la notion au cours de l'histoire, système de protection légale de la "technique artisanale" en tant qu'élément du PCI)
par Mme Naoko Sato, spécialiste des questions de propriété culturelle auprès de l'Agence des affaires culturelles du Japon
"La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, un nouveau défi pour les communautés"
(à partir du projet du Centre culturel Asie-Pacifique pour l'UNESCO (ACCU) associant les communautés)
par Mme Ohnuki Misako, directrice de la division de la culture, ACCU
"Activités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de la République de Corée"
par M. Lee Jae-Phil, directeur de recherche à la division du patrimoine culturel immatériel de la direction du patrimoine de la République de Corée
Débat avec le public et des spécialistes français.
Clôture de la 5ème Journée du patrimoine culturel immatériel par M. Jean Favier, président de la Commission nationale française pour l'UNESCO
ENTREE LIBRE dans la limite des places disponibles et sur inscription au 01 45 44 72 30
Pour consulter le texte de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : www.unesco.org
6 peintres du Maroc. Exposition
20 octobre-17 décembre 1990.
avec le soutien du Ministère de la Culture du Royaume du Maroc, de la Délégation aux Arts Plastiques, du Ministère de la Culture, de la Communication, des Grands Travaux et du Bicentenaire.
Cette exposition collective sur la peinture contemporaine au Maroc est destinée à faire connaître au public français, à travers les oeuvres de quelques artistes de différentes sensibilités, l'un des aspects les plus caractéristiques de la culture marocaine d'aujourd'hui. Elle lui permettra également de découvrir l'expression picturale d'un pays où la création artistique fut et reste toujours vivante.
Depuis un quart de siècle, on assiste au Maroc à un essor, multiple et diversifié de cet art. Au croisement de plusieurs cultures, une véritable entité plastique s'est formée.
Cette exposition aura pour but de promouvoir l'art contemporain marocain et stimuler l'intérêt pour celui-ci à partir d'un choix limité aux artistes de dimension internationale
Nous espérons qu'à travers cette exposition, l'intérêt pour d'autres artistes s'éveillera et produira un effet d'aspiration pour tout l'art marocain.
Si cette exposition n'a aucunement la prétention de donner une vision exhaustive de tous les artistes marocains, ni de présenter à plus forte raison, une vue d'ensemble sur l'art contemporain marocain, elle constitue néanmoins un choix historiquement représentatif
Dans cet esprit et pour éviter un éclectisme sans signification, nous présentons pour chaque artiste un ensemble d'oeuvres suffisamment important.
L'exposition procède par trois étapes historiques:
- les années 60 avec les artistes fondateurs Cherkaoui et Gharbaoui,
- les peintres des années 65 avec deux tendances, 1'Ecole de Casablanca, représentée par Belkahia et les autodidactes représentés par Chaïbia,
- et enfin la génération actuelle avec Kacimi et Bellamine.
Ainsi le public français peut suivre, à travers cette exposition, un parcours chronologique et stylistique qui lui permettra de faire plus ample connaissance avec chacun de ces artistes et, à partir d'oeuvres nombreuses, de mesurer non seulement l'importance de leur travail mais également celle de l'histoire picturale au Maroc.
Michel Troche et Brahim Alaoui Commissaires de l'exposition
Les arts plastiques au Maroc sont, à l'image de la société marocaine, marqués par une diversité d'expression héritée d'un triple patrimoine : la tradition préislamique (berbère et africaine), celle de l'Islam et de l'arabité, enfin celle de l'orientalisme et de la peinture de chevalet.
L'histoire de la peinture marocaine se délimite avec netteté : avant l'Indépendance (1956) avec la période des autodidactes, et à partir des années 60 avec l'affirmation d'une entité plastique nationale.
La première génération de peintres marocains voit le jour pendant la première moitié du siècle à partir de la rencontre entre l'art marocain et l'art pictural européen. Généralement autodidactes, comme DRISSI et LOUARDI, les peintres pratiquent une peinture figurative dite "naïve", dont les thèmes principaux s'inspirent des scènes de la vie quotidienne et, généralement, de l'imaginaire populaire.
Il faut attendre les années 60 pour voir des peintres tels que CHERKAOUI et GHARBAOUI réévaluer la richesse de l'héritage culturel arabo-musulman et berbère opérant ainsi chacun à sa manière, une synthèse entre les formes de leur patrimoine et l'abstraction.
En 1965, d'autres peintres enseignant à 1'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca mènent une intense activité culturelle et artistique ayant pour fin la contribution des arts plastiques à la redéfinition de "l'identité culturelle". Ces peintres essayent de reformuler la question théorique et pratique de l'acte pictural: fonction de l'art dans la société, statut de l'artiste. BELKAHIA et CHERKAOUI s'étant ralliés à cette action se veulent des artistes conscients de leur culture et de leur temps.
Outre les artistes autodidactes, une nouvelle génération de peintres (celle née entre 1930-40) peut bénéficier après l'Indépendance d'une formation grâce à l'octroi de bourses et à des échanges culturels entre le Maroc et l'Europe. Ainsi des artistes tels que GHARBAOUI, CHERKAOUI et BELKAHIA poursuivront leur formation artistique à Paris, Rome, Prague, Varsovie ainsi qu'aux Etats-Unis.
Ces bourses d'études marquent un pas décisif dans l'ouverture artistique du Maroc. La formation auprès des maîtres, des professeurs et des peintres occidentaux aidera les artistes marocains à se renouveler et à effectuer ainsi une synthèse entre leur propre culture et les expériences de l'art moderne occidental.
A leur retour au Maroc, un souffle de liberté les conduit vers une expérience presque inédite, celle de la pratique picturale professionnelle dans leur pays. De remarquables peintres apparaissent sur la scène culturelle dont Ahmed CHERKAOUI, précurseur de la tendance du signe, représente incontestablement l'avant-garde. Sa formation très solide, en Occident, lui a permis de se situer par rapport à la modernité créatrice de l'époque.
Après l'Indépendance, les peintres se tournent vers l'abstraction. Jilali GHARBAOUI est un des premiers peintres radicalement abstraits s'adonnant à une gestuelle pure, vertigineuse et hallucinée. Avec GHARBAOUI, l'abstraction lyrique incarne au Maroc une expression plastique en plein développement.
Ainsi, à travers des démarches plastiques différentes, cette génération de peintres tente d'apporter des réponses esthétiques à la question de la création. Puisant dans les arts traditionnels, ils se mettent à la recherche d'expressions adaptées à leur contexte social et à la pensée contemporaine.
BELKAHIA marque ainsi cette période, il apporte une attention particulière à des formes précises confrontées à des matériaux que l'art populaire marocain connaît bien: le cuivre et le cuir.
Entre temps, d'autres peintres autodidactes, comme CHAÏBIA, explorent de nouveaux espaces. CHAÏBIA, figure originale de la peinture marocaine, puise ses images dans la vie quotidienne et transmet son affectivité à travers la couleur à l'état brut. Avec elle, la peinture est une réalité physique.
Aujourd'hui, 1'évolution de l'expression picturale tend vers une diversification des travaux fondée sur des sensibilités individuelles. La problématique des années 60 élargit son champ d'investigation: de la spécificité à l'internationalité.
BELLAMINE travaille sur l'espace et la mémoire. Il explore les expressions plastiques et mentales de la peinture. Son oeuvre participe aujourd'hui à une redéfinition de la peinture à travers la quête de purs concepts formels. Les jets successifs, répétitifs, en couches superposées sont la trace même de son geste qui parcourt la toile de haut en bas dans un mouvement naturel qui pousse souvent l'artiste à peindre avec ses doigts pour se sentir plus près de la peinture.
Le travail pictural de KACIMI est une aventure entre le symbole (représentation) et le signe (trace) articulés dans une dynamique matière ' forme - couleur: KACIMI est imprégné par les réalités, physique et cosmique. Ses toiles sont la synthèse d'un travail réflexif et corporel déclenché par un événement vu, vécu, senti ou rêvé. Il utilise les couleurs du désert, du feu, de la terre et de l'eau. KACIMI laisse en un premier temps ses toiles s'imprégner de couleurs soumises au hasard, puis il intervient, ordonne le chaos, les formes s'esquissent comme quelque chose qui viendrait à naître.
Dans l'art contemporain marocain, les plasticiens explorent la mémoire des signes. Ils y puisent certains de leurs motifs ou symboles. L'héritage artistique qu'il soit savant ou populaire les interroge.
Ahmed Cherkaoui Né à Boujad, Maroc, en 1934
Mort à Casablanca en 1967
Principales expositions
1959 Première exposition personnelle à l'Atelier Lucienne Thalheimer à Paris.
1961 Galerie Krzwe-Kolo, Varsovie (Pologne). Salon d'Automne de Casablanca. 2e Biennale de Paris. Exposition personnelle, Galerie du Goethe Institut, Casablanca.
1962 Exposition personnelle, Galerie Ursula Girardon, Paris. Galerie La Hune, Paris Exposition Peintres de l'Ecole de Paris et Peintres marocains, Rabat. Salon de Mai, Paris. Options, Galerie Ursula Girardon, Paris. Galerie La Hune, Paris. Prix Manguin (2e mention). Galerie Charpentier, Paris. 10e Salon Interministériel (médaille de bronze), Paris.
1963 Exposition personnelle, Centre culturel français, Rabat, Tanger, Casablanca. 20 peintres étrangers, Musée d'art modene de la ville de Paris. Exposition personnelle à l'atelier de Lucienne Thalheimer, Paris. Salon de Mai, Paris. Exposition Etats Généraux du Désarmement, Cercle Volney. Dix peintres du Maghreb, Galerie du Gouvernail, Paris. 2000 ans d'art au Maroc, Galerie Charpentier, Paris. Formes et couleurs, Casablanca. Exposition personnelle, Galerie Rue de Seine, Casablanca.
1964 Petits formats, Galerie du Fleuve, Paris (avec André Masson, Michaux'). Action et réflexion, Galerie A, Paris. Du Labyrinthe à la Chambre d'amour, Tokyo. Exposition internationale au Musée d'Alger. Exposition personnelle, Galerie Jeanne Castel, Paris. Exposition l'Art au village, St-Jeoire-en-Faucigny et Lyon (France).
1965 Galerie Jeanne Castel, Johannesburg. Salon de Mai, Paris. Exposition personnelle, Karlstad (Suède). L'art actuel au Maroc, Palacio del Cristal del Retiro, Madrid. L'Oeil de boeuf à Madrid. Peintres marocains, Galerie Bab Rouah, Rabat. Exposition personnelle au Goethe Institut, Casablanca. Galerie Solstice, Paris.
1974 La peinture marocaine dans les collections privées, Galerie Nadar, Casablanca.
1985 Présences artistiques du Maroc, Grenoble.
1988 Présences artistiques du Maroc, Bruxelles, Ostende, Liège.
Ahmed Cherkaoui
C'est à Boujad, petite ville dans la plaine de la Chaouïa, que CHERKAOUI est né le 2 octobre 1934. Après des études primaires où il s'initie à l'écriture arabe et étudie le Coran, il quitte sa ville natale pour suivre des études secondaires à Casablanca. Son éducation traditionnelle, sa culture et son environnement restent présents dans sa création à travers les formes et les couleurs.
En 1956, il quitte le Maroc pour étudier à Paris à 1'Ecole des Arts et Métiers, s'inscrit à 1'Ecole des Beaux-Arts de Paris, puis en 1959 dans l'atelier d'Aujame, et enfin à l'Académie des Beaux-Arts de Varsovie en 1961. De retour à Paris, il obtient une bourse de l'UNESCO qui lui permet d'effectuer des recherches sur le signe berbère et la calligraphie arabe. C'est dans l'exil que CHERKAOUI découvre la peinture moderne.
C'est à l'écoute de l'environnement artistique international des années 50-60 que CHERKAOUI, tout en s'appropriant la leçon des grands maîtres, restera fidèle à sa propre culture. Attiré par Klee et Bissière, il exploite la texture rugueuse, effilochée de la toile de jute collée à même le support.
Sa formation très solide (auprès de ses maîtres à Paris et à Varsovie) lui permet de se situer par rapport à la modernité créatrice de l'époque.
Ce n'est qu'au début des années 60, qu'il s'exprime totalement entre les arts populaires de son pays, l'art arabo-musulman et les expériences de l'art contemporain.
CHERKAOUI a su traduire le répertoire des expressions plastiques traditionnelles dans un vocabulaire réellement contemporain. Son oeuvre est un défi: elle concilie le passé et le présent, le particulier et l'universel et nous fait redécouvrir la richesse d'une tradition millénaire omniprésente.
Ahmed CHERKAOUI est le premier qui dès les années 60, axe ses expériences plastiques sur les signes inspirés des arts populaires et de la calligraphie, en cherchant à approfondir leur signification, les transposant d'une manière originale sur ses toiles. Fasciné par la graphie berbère, les tatouages, captivé par le soufisme, il choisit son signe, l'interprète, le transpose.
Peinture sombre aux bleus profonds, aux larges cernes noires où les pictogrammes inventés se libèrent, deviennent bruns, rouges, mauves.
Les formes vibrent comme une écriture de la lumière.
CHERKAOUI est un peintre à la fois du signe et de la couleur.
Doublement précurseur, CHERKAOUI amorce en 1961 une libération du signe et en 1966 comme poussé par la nécessité d'échapper au carcan de la toile, il ébauche des recherches sur le cuir. Cet artiste meurt prématurément à Casablanca en 1967. La démarche de CHERKAOUI influence de nombreux artistes aujourd'hui.
Jilali Gharbaoui
Jilali GHARBAOUI est né en 1930 à Jorf el Melh, près de Sidi Kacem.
Après avoir fait des études secondaires, il entre dans une école de peinture à Fès en 1950. Il travaille le jour en vendant des journaux afin de suivre les cours du soir. En 1952, il obtient une bourse pour 1'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, puis pour l'Académie Julian. En 1958, il séjourne Rome comme boursier du gouvernement italien avant de s'installer à Rabat en 1960. Il fait de nombreux voyages en Europe notamment à Paris et à Amsterdam.
GHARBAOUI est passé par diverses tendances picturales: l'impressionnisme français, la peinture hollandaise ancienne, l'expressionnisme allemand puis, la peinture abstraite dès 1952. Premier peintre marocain à avoir choisi ce mode d'expression picturale, à son retour au Maroc, il sent le besoin de sortir des traditions géométriques en donnant un mouvement à la toile, un sens rythmique et, le plus important, de la lumière.
La quête de cette lumière est pour lui capitale: "La lumière nous lave les yeux, une peinture lumineuse nous éclaire". Toute son oeuvre est marquée par cette qualité spatiale qu'est la lumière et, notamment, l'aspect singulier qu'elle prend dans les paysages marocains. La couleur, au même titre que la forme, donne le rythme et le mouvement sa peinture conçue comme une "pure orchestration chromatique" exprimant, avant tout, des vibrations spirituelles. La couleur libérée travaille l'espace, en zones de lumière et d'ombre, du bleu au noir, avec des coulées de blanc.
Le lyrisme de la couleur et des signes, le plaisir pur de peindre prédominent chez cet artiste. Sa gestualité surprend par sa violence, mais aussi par sa maîtrise de l'espace qu'elle affronte.
Précurseur, il se jette dans la peinture, pareil à l'athlète dans la course; tracé, plaisir, extase du geste coloré!
La peinture de GHARBAOUI reste pour ceux qui l'ont connu, l'expression même de sa vie, intense, mouvementée, angoissée, solitaire.
Ce sentiment de solitude, cet appel humain, qui jaillissent de ses toiles l'ont marqué jusqu'à sa mort, lorsque son corps inanimé fut découvert - sur un banc public au Champ de Mars Paris le 18 Avril 1971.
Sa compréhension de la plastique contemporaine le situe d'emblée parmi les peintres les plus marquants du mouvement informel de notre époque.
Avec GHARBAOUI, l'abstraction lyrique incarne au Maroc une force plastique en plein développement.
Jilali Gharbaoui Né à Jarf El Melh, région de Meknès, en 1930.
Mort à Paris en 1971.
Principales expositions.
1957 Exposition à Rabat et Casablanca (Mission culturelle française). Biennale de Paris. Exposition avec le groupe des informels, Salon Comparaison, Paris.
1960 Exposition à Rabat et Casablanca.
1961 Groupe d'artistes d'Afrique du Nord, Paris.
1962 Exposition à Rabat et Paris. Galerie La Découverte, Rabat. Biennale de Paris, sculpture. 1964 Exposition à Rabat et Casablanca.
1965 Galerie nationale Bab Rouah, Rabat.
1966-67 Séjourne et expose à Amsterdam.
1967 Séjourne et expose à Montréal.
De 1967 à 1971 Diverses expositions à Rabat et Casablanca.
1980 Exposition personnelle, Galerie de L'Oeil, Rabat.
1985 Présences artistiques du Maroc, Grenoble.
1988 Présences artistiques du Maroc, Bruxelles, Ostende, Liège (Belgique). Figure dans diverses collections au Maroc, en France, en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis...
Farid Belkahia
Farid BELKAHIA, né à Marrakech en 1934, fait partie de la première génération des fondateurs de la peinture contemporaine dans son pays.
De 1962 à 1974, il occupe les fonctions de Directeur de 1'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca et participe activement à la vie artistique et culturelle marocaine. Il séjourne régulièrement à l'étranger, voyages d'étude ou de travail en Europe, aux Etats-Unis, en Asie.
Par suite d'une coïncidence de voisinage avec un artisan qui travaillait le métal, BELKAHIA fait ses premiers essais sur le cuivre vers la fin des années 60. Progressivement, les personnages qui animaient ses toiles disparaissent pour laisser place à des reliefs abstraits qu'il ne cesse de renouveler. Il découpe, plie, martèle, froisse, cisèle le cuivre en spirales et volutes. Une fois le cuivre maîtrisé, il revient à la peinture sans changer l'orientation de ses recherches. Les formes et la couleur traitées cette fois en aplat apportent une nouvelle dimension.
Vers les années 70, il entreprend des expériences avec un nouveau matériau, la peau dont il révèle les richesses plastiques. Il utilise la peau de vache ou de chèvre tendue sur des cadres de bois. Il pose sur la surface des colorants d'origine minérale ou végétale, tel le henné, symbole de protection et de beauté dans la société marocaine, le cobalt ou le safran. Ces produits traditionnels sont appliqués sur la peau, traitée de la même façon que celle des tambours.
Le graphisme et les formes déployées dans les compositions de BELKAHIA, sont des signes empruntés au répertoire ornemental des arts traditionnels tels que le tissage, le tatouage, la poterie et le travail du cuivre. Il a recourt, également, à certaines formes symboliques comme la main prophylactique ou le disque évoquant le calendrier lunaire et zodiacal. BELKAHIA retrouve les signes des arts populaires plus par instinct que par une analyse délibérée de leurs formes et de leurs significations. Il les intègre dans des compositions sur un nouveau matériau dont il ne cesse de révéler les richesses plastiques.
Il crée un espace plastique en architecturant ses pièces sous forme de cercles, triangles ou tout autre aspect géométrique où la symétrie n'est pas respectée.
Sa recherche plastique s'organise autour d'un répertoire de formes sensuelles qui suggèrent des êtres hybrides: "J'essaye de traduire mes propres fantasmes à travers des formes mâles et femelles à la fois. Je ne fais pas de symbolisme, je ne fais qu'exprimer des fantasmes".
La peinture de BELKAHIA apparaît comme le lieu d'une recherche liée à une terre et une histoire vivantes. L'artiste construit un territoire pictural original, interrogeant les signes qu'il porte dans sa mémoire - vision depuis l'enfance.
Farid BELKAHIA, artiste-artisan, cette affirmation pose problème à quelques uns. BELKAHIA y répond lui-même : "Je me considère comme un artisan dans la mesure où je travaille sans cesse un même objet, comme un artiste dans la mesure où je donne une émotion".
Fantasmes, vibrations : ses oeuvres cristallisent les traces de la mémoire et de l'intuition, la recherche d'un univers plastique autonome.
Artiste-artisan, BELKAHIA entend déborder cette polarité, faire acte d'une expérience avec la matière.
Farid BELKAHIA a su au long des années capter la culture millénaire de son pays ; il maintient dans le recueillement de son atelier un entretien continu avec les matériaux, cherchant toujours de nouvelles techniques.
Farid Belkahia Né à Marrakech, Maroc, en 1934.
Vit et travaille à Asilah.
Principales expositions personnelles.
1953 Première exposition à Marrakech.
1955-56-57 Galerie Mamounia, Rabat.
1957-67 Galerie Bab Rouah, Rabat. Galerie municipale, Casablanca.
1972 Galerie l'Atelier, Rabat. Galerie Design Steel, Paris.
1973 Galerie l'Atelier, Rabat.
1977 Galerie Structure, Rabat. Galerie l'Atelier, Rabat.
1979 Moussem culturel d'Asilah.
1980 Galerie Documenta, Copenhague. Galerie Nadar, Casablanca.
1984 Galerie l'Atelier, Rabat. Galerie Nadar, Casablanca. Galerie Al Kasabah, Asilah. Musée Batha, Fès. Centre culturel espagnol, Fès. Galerie Alif-Ba, Casablanca.
1986 Maison de la Culture du Havre.
Principales expositions collectives.
1957 Peintres marocains, Tunis.
1959-61 Biennale de Paris.
1956-59 Biennale d'Alexandrie.
1958 Arts plastiques marocains, Washington.
1963 2000 ans d'art au Maroc, Paris.
1966 Exposition manifeste, place Jamaa el Fna, Marrakech et place du 16 novembre, Casablanca. 1972 Intemational Paly Group, New York.
1974 Exposition des peintres maghrébins, Alger. 1ère Biennale arabe, Bagdad.
1975 Artistes marocains à Tunis.
1976 Exposition itinérante, Rabat, Fès, Meknès, Asilah.
1978 Peintres arabes, Centre culturel irakien, Londres.
1979 Exposition pour la sauvegarde de la Médina, Tunis.
1980 Salon de Mai, Paris. Galerie Faris, Paris. Peinture marocaine contemporaine, Fondation Miro, Barcelone (Espagne). FIAC, Grand Palais, Paris.
1981 Salon de Mai, Paris.
1982 International Fair of contemporary Art, Bâle (Suisse).
1984 Installation pour le centenaire de G. Bachelard, Romilly-sur-seine (France).
1985 Présences artistiques du Maroc, Grenoble. Maison de la culture, Grenoble. Galerie Passage, Troyes France).
1986 Présences artistiques du Maroc, Portugal.
1987 Biennale de Sao Paulo (Brésil).
1988 Présences artistiques du Maroc, Bruxelles, Ostende, Liège (Belgique).
Tallal Chaïbia
Tallal Chaïbia est née en 1929 à Chtouka, dans la région de Casablanca.
Elle grandit à la campagne, où, comme les petites filles de son âge, elle apprend à tisser la laine et à broder, ce qui lui servira plus tard pour gagner sa vie. Elle n'a jamais été à l'école et ce n'est que ces dernières années qu'elle prend des cours pour apprendre à lire et à écrire.
C'est en 1965 à l'âge de 36 ans que Tallal Chaïbia commence à peindre et montre ses toiles à son fils et au peintre Ahmed Cherkaoui qui l'encouragent. Pierre Gaudibert, de passage au Maroc, la découvre et la fait participer en 1966 au Salon des Indépendants au Musée d'Art Moderne de Paris.
Autodidacte, elle peint tout un monde intériorisé qu'elle restitue avec force et originalité. Ce sont des visages aux expressions saisissantes et dont elle n'a retenu que l'essentiel pour exprimer ce qu'elle ressent. Ce sont surtout des transpositions chromatiques abstraites qui n'ont plus aucun rapport avec la peinture naïve de ses débuts. De son pinceau chargé de degrés différents d'intensité, jaillissent des couleurs vives, violentes qu'elle va puiser dans les paysages où elle a été élevée. Sa nature de paysanne toute instinctive ressort de sa peinture qui, comme elle, déborde d'énergie et de gaieté. Elle réinvente ainsi la vie grouillante des milieux populaires dans une orgie de formes et de couleurs laissant le spectateur entrevoir sa force de caractère et son immense joie de vivre. On trouve dans ses toiles un plaisir de la répétition, caractéristique de l'enfance dont elle a conservé cette capacité à trancher dans le vif et à ne retenir que l'essentiel. Les personnages restent son sujet de prédilection et prennent possession de toute la surface de la toile. Deux thèmes reviennent avec constance: le visage et les mains.
Comme la plupart des autodidactes, elle transmet toute son affectivité travers la couleur qu'elle utilise à l'état pur. Elle joue sur la juxtaposition des couleurs entre un rose et un orange par exemple. Elle se donne ses propres lois. La toile s'organise loin des enseignements des maîtres anciens et modernes. Sa force de caractère lui a permis de se frayer son propre chemin et de s'imposer en tant qu'artiste femme malgré le poids des traditions sociales.
Tallal Chaïbia Née dans la région de Casablanca, Maroc.
Vit et travaille à Casablanca.
Principales expositions
1966 Goethe Institut, Casablanca. Galerie Solstice, Paris. Salon des Surindependants, Musée d'Art moderne, Paris.
1969 Marrocan School, Copenhague. Kunstkabinett, Francfort.
1970 Les Halles aux idées de fête, Paris.
1971 Dar America, Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger.
1973 CIPAC, Galerie L'Oeil de boeuf, Paris.
1974 Exposition personnelle, Galerie L'Oeil de boeuf, Paris. Galerie Ivans Spence, Ibiza. Salon des réalités nouvelles, Paris.
1975 Exposition personnelle, Galerie L'Oeil de boeuf, Paris.
1976 Biennale de Menton.
1977 2e Biennale arabe, Rabat. Salon de Mai, Paris. Salon Réalité nouvelle, Paris.
1979 Centre culturel de Montmotillon, France.
1980 Galerie L'Oeil de boeuf, Paris. Galerie Ibtissam, Tunis. Galerie Engel, Rotterdam, Irak. Galerie Documenta Danemark. Art 80, Paris.
1981 FIAC, Grand Palais, Paris.
1982 Galerie Alifba, Casablanca. Cagnes-sur-mer, France.
1983 Galerie Ibtissam, Tunis. Galerie L'Oeil de boeuf, Paris.
1984 Galerie municipale, Vitry-sur-Seine (France). Art . contemporain arabe, Tunis. Musée d'art vivant, Tunis. FIAC, Grand Palais, Paris. Galerie de L'Oeil de boeuf, Paris. Institut Français, Athènes (Grèce).
1985 Présences artistiques du Maroc, Grenoble. Galerie L'Oeil de boeuf, Paris.
1986 Galerie le Carré, Suisse.
1987 Biennale de la Havane (Cuba). Salon d'Automne, Grand Palais, Paris.
1988 Présences artistiques du Maroc, Bruxelles, Ostende, Liège (Belgique).
1989 La peinture contemporaine marocaine, Galerie Almada Negreiros, Madrid. Galerie l'Oeil de Boeuf, Paris.
1990 Institut du Monde Arabe, Paris.
Mohamed Kacimi Il y a plus de vingt ans que KACIMI peint. Il peint depuis toujours, puisqu'il se concentre sur son travail depuis l'âge de dix-sept ans, sans s'écarter de sa préoccupation essentielle, trouver le sens du réel, le nommer dans le langage de la peinture. Aussi l'oeuvre évolue-t-elle vers un approfondissement, une rigueur et une richesse qui naissent de ce questionnement existentiel permanent.
KACIMI intervient sur ses peintures par des touches improvisées, dynamiques. Il se sert de ses doigts, de pinceaux, ficelles, cartons pour appliquer ses poudres, acryliques, colles, pigments'
Les couleurs forment une ombre qui en mouvement, laisse apparaître parfois la forme d'un corps qui n'est pas dissociable de l'ensemble des rythmes, des gestes, de la toile. A travers sa quête picturale, l'artiste privilégie inlassablement des signes-traces qui s'inscrivent, s'effacent, puis se masquent par d'autres signes.
Ces derniers travaux ont évolué, des petits formats aux grandes surfaces (3 à 5 mètres). Ces gestes sont désormais plus libres. La couleur ocre apparaît et transmet la fascination de l'artiste pour le désert. KACIMI utilise aussi les haïks comme supports, pièces de coton blanc, tissées à la main et drapées sur le corps des femmes. Il les porte au souk des teinturiers de la médina qui les plongent dans du jaune safran, du bleu cobalt, du rouge amarante'
KACIMI ne cesse de transgresser tout ce qui peut suggérer l'idée d'un encadrement : non seulement dans le cadre conventionnel du tableau de chevalet, mais aussi dans le cadre de l'atelier ou de la galerie. Ce peintre cherche à dépasser l'espace social concédé aux arts plastiques. Il a souvent travaillé à l'extérieur de l'atelier pour peindre des murs avec d'autres peintres ou avec des enfants ; il a planté des bâtonnets peints et fait flotter des étendards sur des rochers au plus près de l'océan Atlantique. En sortant de l'atelier, il se confronte à l'espace extérieur, aux éléments : l'eau, le vent, le soleil, pour une célébration de l'homme, de la terre. Il participe à de multiples rencontres et débats dans plusieurs pays et ne cesse d'écrire des textes publics ou intimes.
Son oeuvre s'inscrit en marge de l'abstraction calligraphique. Il refuse de s'enfermer dans l'esthétisme des signes et de l'artisanat. Sa peinture est en rupture avec les dogmes anciens et modernes.
En tant que peintre intellectuel, il assume une certaine radicalité: "De quelle image s'agit-il, écrit-il, ou peut-être de quelles images? De quel Maroc? Le Maroc histor
6e Journée du Patrimoine Culturel Immatériel
Quelques exemples d'un patrimoine culturel immatériel en grand danger de disparition. Faut-il le sauvegarder à tout prix ? Le laisser mourir ? Pourquoi ces formes, parmi tant d'autres, qui sont l'expression d'une créativité exceptionnelle et d'un art consommé sont-elles aussi menacées ?
Chérif Khaznadar
Une journée animée par Chérif Khaznadar, organisée par la Commission Nationale Française pour l'UNESCO et la Maison des Cultures du Monde.
Le détail des spectacles et des participants sera disponible à partir du 15 février 2009 sur le site de la Maison des Cultures du Monde (www.mcm.asso.fr) et par téléphone (01 45 44 72 30).
SAUVEGARDER ? POURQUOI ? 6e Journée du Patrimoine Culturel Immatériel
dans le cadre du 13e Festival de l'Imaginaire en collaboration avec la Commission Nationale Française pour l'Unesco
Lundi 6 avril de 17h à 21h
MAISON DES CULTURES DU MONDE
Entrée libre dans la limite des places disponibles
et sur inscription au 01 45 44 72 30
PROGRAMME
Pour sa sixième journée consacrée au patrimoine culturel immatériel, la Maison des Cultures du Monde a invité quelques-uns des derniers détenteurs de quatre traditions de marionnettes en voie de disparition :
NOKKUVIDYA PAVAKALI
Avec Sivaraman Pankajakshy, Moozhikkal Sivaraman Sivan et Manikkunnil Rajappan Aravindan
Dans l'état du Kérala, au sud de la péninsule indienne, une vieille dame manipule des marionnettes de bois qu'elle tient en équilibre sur ses lèvres. Elle serait la dernière à maîtriser cette technique tout à fait particulière et unique au monde. L'art de ces marionnettes Nokkuvidya disparaîtra-t-il à jamais avec la seule détentrice de ses secrets ?
SANBASOMAWASHIDU
Avec Masako Nakauchi et Kimiyo Minami
Au nord du Japon, Ebisu et Sambaso deux immenses personnages de bois et de chiffons frappent aux portes des maisonnées des villages afin de conter, dans l'intimité de leur foyer, aux familles qui se regroupent autour d'eux des histoires d'hier et d'aujourd'hui. Deux jeunes femmes tentent de perpétuer les Sanbasomawashidu, cette tradition oubliée des répertoires du patrimoine. Tentative isolée et sans lendemain ou réponse à un besoin de société en quête de ses racines ?
BONHOMME GIGUEUR
Avec Monique Jutras
Que devient le bonhomme gigueur du Canada qu'un violoneux faisait danser entre ses jambes ?
Est-il remisé dans quelque musée ou continue-t-il à animer des veillées pour la plus grande joie des petits et des grands ?
POUPÉE DE CHASSE
Document filmé du Centre de documentation sur les spectacles du monde
Le vieux Hasan Pur'eydiân de Nishapur dans le Khorassan en Iran, qui chantait en kurde, turc et persan tout en manipulant la "poupée de chasse", une représentation de marionnette animale unique à cette région, a-t-il eu le temps, avant de nous quitter, de transmettre à son fils Reza l'art dont il était le dernier détenteur ? La petite gazelle qui dansait au son du luth dotâr s'est-elle endormie à tout jamais ?
TABLE RONDE ANIMÉE PAR CHÉRIF KHAZNADAR
A la suite des démonstrations de ces formes relevant d'un patrimoine culturel immatériel en grand danger de disparition, des spécialistes du patrimoine immatériel commenteront et analyseront la situation de ces expressions menacées et les moyens et procédés de sauvegarde à mettre en oeuvre afin de préserver la diversité culturelle de notre planète.
Avec la participation de :
(par ordre alphabétique)
Jean-Pierre Ducastelle
Président de la Commission du Patrimoine oral et immatériel Communauté française de Belgique
Ocal Oguz
Directeur du Centre Universitaire du Patrimoine Culturel Immatériel Université Gazi d'Ankara
Photini Panayi
Ethnolinguiste de Chypre
Rieks Smeets
Ancien chef de la Section du Patrimoine Culturel Immatériel de l'Unesco
8e Journée du Patrimoine Culturel Immatériel
C'est en 2004 que la Maison des Cultures du Monde et la Commission nationale française pour l'UNESCO ont créé, avec le soutien du ministère de la Culture la Journée du patrimoine culturel immatériel. Conçu pour ne durer qu'un jour, d'où son titre, cet événement programmé dans le cadre du Festival de l'Imaginaire notamment pour présenter au public la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par l'UNESCO quelques mois plus tôt (en 2003), connut un tel succès que nous l'avons renouvelé tous les ans depuis.
Chaque année un thème nouveau a été abordé.
En 2005 : Qu'est-ce que le patrimoine culturel immatériel ?
En 2006 : Le patrimoine des départements et territoires d'Outre-Mer
En 2007 : Mise en oeuvre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : des enjeux spécifiques pour les pays européens
En 2008 : L'immatériel à la lumière de l'Extrême-Orient
En 2009 : Sauvegarder ? Pourquoi ?
En 2010 : Les effets pervers.
Pour sa huitième édition la Journée du patrimoine culturel immatériel va traiter du thème de la transmission : transmission du patrimoine par l'éducation formelle (le système éducatif scolaire et universitaire) et par les voies non formelles (passage de génération en génération, pratique, etc). Le programme détaillé ainsi que la liste des intervenants seront disponibles dès les premiers jours de mars.
Il est à noter que cette huitième journée aura également lieu à Rennes en partenariat avec l'Université Rennes 2 et avec le soutien du Conseil Général de Bretagne et du Centre de documentation sur les spectacles du monde, cette annexe de la Maison des Cultures du Monde à Vitré qui a été désignée par le Ministère de la Culture et de la Communication comme organisme compétent en matière de patrimoine culturel immatériel.
Chérif Khaznadar
Mardi 29 mars de 20h à 23h - Entrée libre
Université Rennes 2 Haute Bretagne
place du Recteur Le Moal, Rennes
Mercredi 30 mars de 18h à 21h - Entrée libre
Maison des Cultures du Monde
Table ronde animée par Chérif Khaznadar
Avec :
Noriko Aikawa, professeur à l'université de Tokyo. Ancienne directrice de l'unité PCI de l'Unesco
Séverine Cachat, directrice du centre français du PCI
François Calame, conseiller en ethnologie de la DRAC haute-Normandie
Jean-Paul Chapelle, président de la fédération compagnonnique des métiers du bâtiment des compagnons des devoirs du Tour de France
Emmanuel Gérard, directeur du syndicat mixte de la cité internationale de la tapisserie et de l'art tissé à Aubusson
Christian Hottin, adjoint au Chef du département de pilotage, de la recherche et des politiques scientifiques à la Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture et de la Communication
Marc Jacobs, historien, ethnologue, directeur de l'interface Flammande pour le patrimoine culturel (FARO, Bruxelles)
Pape Massène Sène, professeur à l'I.S.A.C, chercheur à l'IFAN, université de Dakar, expert gouvernemental du Sénégal pour le PCI
Gilles Moineau, président général de l'union compagnonnique des devoirs unis
Ocal Oguz, professeur à l'université Gazi d'Ankara, Turquie. Directeur du Centre de l'université pour le PCI
Yannick Patient, association ouvrière des compagnons des devoirs du Tour de France
Claude Veuillet, conservateur, restaurateur dans le domaine du bois à Collombey (Suisse)
9e Journée du Patrimoine Culturel Immatériel
Pour sa 9e Journée du patrimoine culturel immatériel (PCI), la Maison des Cultures du Monde accueille cette année le premier Forum de chercheurs du PCI.
Ce Forum créé à l'initiative d'un groupe d'experts avec le soutien de FARO ' Interface flamande pour le patrimoine culturel, du Centre japonais de catégorie 2 de l'UNESCO pour la recherche sur le PCI et de la Maison des Cultures du Monde, se tiendra tous les ans, à la veille de la réunion de l'Assemblée générale de la Convention de l'UNESCO pour la sauvegarde du PCI.
Constitué d'experts qui ont participé à l'élaboration de la Convention et/ou qui ont accompagné sa mise en oeuvre, le Forum se propose d'organiser des débats de fond sur la Convention, d'en dresser un état des lieux, d'en dégager les perspectives de développement et de réaliser des recherches et des études scientifiques sur les différents domaines couverts par cette Convention.
C'est ainsi que, pour sa première réunion, deux concepts feront l'objet des communications des experts participants :
Qu'entend-on par "communautés" au sens de la Convention ?
Quels sont les critères de définition d'un PCI ?
Organisé par la Maison des Cultures du Monde - Centre français du patrimoine culturel immatériel
et l'International Research Centre for Intangible Cultural Heritage in Asia and the Pacific Region (IRCI).
Parrainé par :
La Commission nationale estonienne pour l'UNESCO
La Commission flamande pour l'UNESCO
La Commission nationale française pour l'UNESCO
La Commission nationale marocaine pour l'UNESCO
The Commission on intangible cultural heritage of the International Social Science Council (ISSC)
Flemish Interface Center for Cultural Heritage (FARO)
AVEC :
ANTONIO ARANTES, Professeur, Université d'État de Campinas (Brésil)
CHIARA BORTOLOTTO, Marie Curie Fellow, laboratoire d'Anthropologie des Mondes Contemporains, Université Libre de Bruxelles (Belgique/Italie)
HARRIET DEACON, Hon. Research Fellow, Archive et initiative de la culture publique, Université de Cape Town (Afrique du Sud)
CÉCILE DUVELLE, Directrice de la section ICH, UNESCO
MARC JACOBS, Directeur, Flemish Interface Center for Cultural Heritage ; Professeur, Université libre de Bruxelles (Belgique)
CHÉRIF KHAZNADAR, Président de la Maison des Cultures du Monde - Centre français du patrimoine culturel immatériel (France)
TOSHIYUKI OSHIYUKI KONO, Professeur à la faculté de droit, Université de Kyushu (Fukuoka, Japon)
KRISTIN KUUTMA, Professeur, Institut des recherches culturelles et des beaux arts, Université de Tartu (Estonie)
LOURDES ARIZPE, Président du Comité technique de la Commission nationale mexicaine sur le patrimoine culturel immatériel ; Président de la Commission sur le patrimoine culturel immatériel du Conseil international des sciences sociales (Mexique)
MISAKO OHNUKI, Deputé et directeur, International Research Centre for Intangible Cultural Heritage in Asia and the Pacific Region (IRCI) (Japon)
ÖCAL OGUZ, Professeur, Université de Gazi (Ankara, Turquie)
AHMED SKOUNTI, anthropologue, Institut national d'archéologie et du patrimoine (Maroc)
RIEKS SMEETS, Consultant et ancien secrétaire de la Convention pour le PCI (Pays-Bas)
WIM VAN ZANTEN, ethnomusicologue, Université de Leiden (Pays-Bas)
INTRODUCTION : 10h à 10h30
Ouverture par Toshiyuki Kono, Professeur à la faculté de droit, Université de Kyushu (Japon)
Allocution d'ouverture par Cécile Duvelle, Directrice de la section ICH, UNESCO
La boîte de Pandore, 10 ans après par Chérif Khaznadar, Président de la Maison des Cultures du Monde - Centre français du patrimoine culturel immatériel (France)
1ère SÉANCE : 10h30 à 13h L'interprétation des critères d'inscription sur les listes et le registre de la Convention
Présidée par Chérif Khaznadar
' Connaissance pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et la créativité par Lourdes Arizpe, Président du Comité technique de la Commission nationale mexicaine sur le patrimoine culturel immatériel ; Président de la Commission sur le patrimoine culturel immatériel du Conseil international des sciences sociales (Mexique)
' Le Comité et ses organes par Rieks Smeets, Consultant et ancien secrétaire de la Convention pour le PCI (Pays-Bas)
' L'inventaire national et le cinquième critère de deux listes du patrimoine culturel immatériel par Öcal Oguz, Pofesseur, Université de Gazi (Turquie)
' Réflexions sur les critères d'inscription sur les deux listes du patrimoine culturel immatériel par Ahmed Skounti, anthropologue, Institut national d'archéologie et du patrimoine (Maroc)
2ème SÉANCE : 15h à 17h La participation des communautés à la sauvegarde de leur patrimoine culturel immatériel, en vertu de la Convention
Présidée par Toshiyuki Kono
' La relation entre les communautés et la représentation de leur milieu culturel à travers les supports audiovisuels par Wim van Zanten, ethnomusicologue, Université de Leiden (Pays-Bas)
' Les communautés et la politique contestée de leur représentation par Kristin Kuutma, Professeur, Université de Tartu (Estonie)
' Fracture culturelle, héritage des communautés et programme de sauvegarde par Marc Jacobs, Directeur, Flemish Interface Center for Cultural Heritage; Professeur, Université libre de Bruxelles (Belgique)
' Au-delà de la tradition : idées préconçues sur la propriété du patrimoine culturel immatériel par Antonio Arantes, Professeur, Université d'État de Campinas (Brésil)
' Partager le PCI : le défi de la délocalisation par Pape Massène Sène, Professeur, Institut Supérieur des Arts et des Cultures; Chercheur à l'IFAN, Laboratoire des Langues et Civilisations africaines, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal)
FORUM : 17h à 18h30 Comment identifier les domaines prioritaires de la recherche ?
Ouverture par Harriet Deacon
' La documentation, un outil pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au service des communautés par Misako Ohnuki, Député et directeur, International Research Centre for Intangible Cultural Heritage in Asia and the Pacific Region (IRCI) (Japon)
' Suivi de la recherche sur la mise en oeuvre de la Convention par Harriet Deacon, Hon. Research Fellow, University de Cape Town (Afrique du Sud)
' Identification des futures orientations de la recherche par Chiara Bortolotto, Marie Curie Fellow, laboratoire d'Anthropologie des Mondes Contemporains, Université Libre de Bruxelles (Belgique/Italie)
Le premier Forum de chercheurs du PCI est parrainé par :
La Commission nationale estonienne pour l'UNESCO
La Commission flamande pour l'UNESCO
La Commission nationale française pour l'UNESCO
La Commission nationale marocaine pour l'UNESCO
The Commission on intangible cultural heritage of the International Social Science Council (ISSC)
Flemish Interface Center for Cultural Heritage (FARO)
The implementation of UNESCO's Intangible Heritage Convention
Sunday, June 3rd 2012 (10:00 - 13:00 and 15:00 - 19:00)
Maison des Cultures du Monde
101 boulevard Raspail - Paris 6e
Entrance free
Organized by
la Maison des Cultures du Monde - Centre français du patrimoine culturel immatériel
and The International Research Centre for Intangible Cultural Heritage in Asia and the Pacific Region (IRCI)
The Convention for the safeguarding of the Intangible Cultural Heritage (hereinafter referred to as the 'ICH-Convention') and its Operational Directives recommend the involvement of experts of ICH in the implementation of the ICH-Convention. And indeed, many researchers in the domains of ICH and its safeguarding from the South and the North as well as from the West and the East have come to the various meetings of the organs of the ICH-Convention.
However those unique opportunities so far have not been utilized for involving researchers, or for discussing relevant research topics in a systematic way during or in the margin of those meetings, although well targeted research in the various domains of the ICH and its safeguarding is a prerequisite for a sound development of the ICH-Convention.
Thus some experts took the initiative to organize a Forum of ICH Researchers as well as a first meeting of this Forum that in principle is to take place as a side-event before the biannual meetings of the General Assembly. The Forum is meant to be an open space where experts present their views, analyze the implementation of the ICH Convention so far and engage in discussion on topics that may further the development of the Convention.
INTRODUCTION: 10:00 ' 10:30
Opening by Toshiyuki Kono, Professor, Kyushu University (Japan)
Opening address by Cécile Duvelle, Chief of the ICH section, UNESCO
Key Note Speech, Ten Years after ' Pandora's Box, by Chérif Khaznadar, President, Maison des Cultures du Monde (France)
1st session: 10:30 ' 13:00 Interpretation of the criteria for inscription on the lists and the register of the Convention
Chaired by Chérif Khaznadar
' Knowledge for safeguarding intangible heritage and creativity by Lourdes Arizpe, President, Technical Committee, National Commission on intangible cultural heritage of Mexico; the Chair of the Commission on Intangible Cultural Heritage of the International Social Science Council (Mexico)
' The Committee and its Bodies by Rieks Smeets, Consultant; Former chief of the ICH section of UNESCO (the Netherlands)
' The national inventory and the fifth criterion of two lists of intangible cultural heritage by Öcal Oguz, Professor, Gazi University (Turkey)
' Reflections on the criteria for inclusion on both lists of intangible cultural heritage by Ahmed Skounti, Anthropologist, Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (INSAP) (Morocco)
2nd session: 15:00 ' 17:00 Community participation in the safeguarding of their ICH under the Convention
Chaired by Toshiyuki Kono
' The relation between communities and their living culture as represented in audiovisual files by Wim van Zanten, Ethnomusicologist, University of Leiden (the Netherlands)
' Communities and the Contested Politics of Representation by Kristin Kuutma, Professor, University of Tartu (Estonia)
' Cultural brokerage, heritage communities and safeguarding programs by Marc Jacobs, Director of the Flemish Interface Center for Cultural Heritage; Professor, Free University Brussels (Belgium)
' Beyond tradition: customary views about the ownership of intangible cultural heritage by Antonio Arantes, Professor, State University of Campinas (Brazil)
' Share PCI: the challenge of offshoring by Pape Massène Sène, Professor, Institut Supérieur des Arts et des Cultures; Chercheur à l'IFAN, Laboratoire des Langues et Civilisations africaines, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Senegal)
FORUM: 17:00 ' 18:30 How to identify priority areas for research?
Opening by Harriet Deacon
' Documentation as a Tool for Safeguarding Community's Intangible Cultural Heritage by Misako Ohnuki, Deputy Director, International Research Centre for Intangible Cultural Heritage in Asia and the Pacific Region (IRCI) (Japan)
' Tracking current research relevant to the implementation of the Convention by Harriet Deacon, Hon. Research Fellow, University of Cape Town (South Africa)
' Identifying future directions for research by Chiara Bortolotto, Marie Curie Fellow, Laboratoire d'Anthropologie des Mondes Contemporains, Free University Brussels (Belgium/Italy)
The Forum's first meeting is sponsored by :
Estonian National Commission for UNESCO
Flemish Commission for UNESCO
French National Commission for UNESCO
Moroccan National Commission for UNESCO
The Commission on intangible cultural heritage of the International Social Science Council (ISSC)
Flemish Interface Center for Cultural Heritage (FARO)
Afghanistan. Chants d'amour de la diva afghane Ustâd Mahwash. Spectacle
6 avril 1996.
Ustâd Assef Mahmud, tabla
Yussof Mahmud, harmonia et tabla
Kaled Arman, robâb et guitare
Le CEREDAF présente avec le soutien de la Maison des Cultures du Monde, pour la première fois à Paris.
Afghanistan. Ensemble Kaboul avec la participation exceptionnelle de Mahwash. Spectacle
Mercredi 4 avril 2002 à 20h30
avec le soutien de la VILLE D'AUBERVILLIERS
Les guerres successives que traverse l'Afghanistan depuis plus de vingt ans sont en train de totalement détruire la culture millénaire de ce pays. Parmi tant d'autres domaines, la musique y est particulièrement menacée puisque pendant plusieurs années, sa pratique a été tout simplement bannie. Il en résulte une réalité à la fois tragique et paradoxale: l'Ensemble Kaboul semble bien être aujourd'hui un des rares groupes constitués au monde, sinon le seul, à encore jouer cette musique à la fois en professionnels et dans la lignée des grands maîtres traditionnels.
Pour cette occasion particulière, l'Ensemble Kaboul a invité la grande chanteuse Mahwash à se joindre à lui pour la première fois, afin qu'on n'oublie pas la voix des femmes afghanes, longtemps réduites au silence dans leur patrie.
L'Ensemble Kaboul se consacre à la musique traditionnelle afghane. Il a été fondé en 1995 à Genève, dans le cadre des Ateliers d'ethnomusicologie, par Hossein Arman, chanteur anciennement réputé en Afghanistan, aujourd'hui contraint à l'exil. À ses côtés, son fils Khaled, jeune joueur de rubâb et responsable artistique de l'ensemble, et son cousin Osman, flûtiste d'une grande sensibilité, constituent avec lui le "noyau dur" de l'ensemble. Afin de perpétuer et de développer leur art dans le contexte de l'émigration, ces trois musiciens se sont assuré la participation des meilleurs spécialistes en la matière: tout d'abord Ustad Malang Nedjrabi, le grand maître du tambour zirbaghali aujourd'hui décédé; puis Yusuf Mahmood, descendant de la plus prestigieuse lignée afghane de joueurs de tabla; et enfin Paul Grant, d'origine américaine, qui réintroduit ici l'usage du santûr, un instrument à cordes frappées qui avait disparu de la pratique musicale afghane.
Pays multi-ethnique, l'Afghanistan offre une grande diversité musicale, dont l'Ensemble Kaboul présente une véritable mosaïque haute en couleurs et en émotions. Son répertoire comporte des chants d'amour, de fête, de mariage ainsi que de brillantes prestations instrumentales propres à mettre en valeur une palette de timbres particulièrement chatoyante. A la région de Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays, il emprunte les mélodies aériennes et les chants inspirés des bardes tadjiks ; à Hérat, proche de la frontière iranienne, ses subtiles compositions pour le luth rubâb ; à Jalalabad et à Logar, dans le sud, leurs airs de fête extatiques ; à la capitale Kaboul enfin, certaines de ses mélodies les plus populaires.
Comme la plupart des musiques orientales, le répertoire de l'Ensemble Kaboul est basé sur un corpus traditionnel de modes mélodiques (râg) et de cycles rythmiques (tâl, parfois aussi appelés zarb). La notion de râg n'est cependant jamais très explicite dans la musique populaire afghane ; elle n'est par exemple pas aussi clairement définie que dans la tradition savante hindoustanie, et les râgs ont été déterminés, souvent par analogie, grâce à la compétence de l'ethnomusicologue John Baily. Quant aux tâl, ce sont les trois principaux de la musique afghane, soit Gedah, à 8 ou 4 temps (matra), Mogholi, à 7 temps, et Dâdrah, à 6 temps, ainsi que le classique Tîntâl, à 16 temps, de l'Inde du Nord.
La démarche de l'Ensemble Kaboul allie un profond respect du patrimoine musical afghan, y compris toutes les influences qu'il a intégrées au cours des siècles, à un certain nombre de caractéristiques qui lui sont propres. Son répertoire puise au fonds classique et populaire des différentes régions d'Afghanistan, mais l'interprétation qu'il en donne est affinée par les arrangements très soignés de Khaled, qui les transforme en de véritables joyaux, dont l'éclat illumine les mélodies et les rythmes traditionnels d'un lustre nouveau. Le "son" de l'Ensemble Kaboul se caractérise par le mélange unique entre les timbres du rubâb et du santûr, ce dernier ayant rarement été utilisé en Afghanistan, et en tous cas pas depuis plus de quarante ans. La rencontre des instruments de percussion, le tabla d'origine indienne et le zirbaghali, proche du zarb iranien et de la darbouka arabo-turque, contribue également à créer une synthèse exceptionnelle entre ces deux sphères d'influence majeures de la musique afghane.
L'Ensemble Kaboul se signale en outre par un travail remarquable en ce qui concerne la facture instrumentale: Khaled Arman a conçu un rubâb dont le manche est pourvu de frettes supplémentaires, qui donne à son registre aigu une clarté de timbre et une précision optimales; Paul Grant a, pour sa part, conçu et réalisé un santûr chromatique permettant de produire tous les tons des mélodies afghanes.
Pour la première fois, l'Ensemble Kaboul a invité la grande chanteuse Mahwash à se joindre à lui. Chanteuse très réputéedès les années60 et 70, Mahwash possède un répertoire immense.
Hossein Arman, chanteur, fut un des pionniers du renouveau de la chanson afghane dans les années cinquante et soixante ; en tant que tel, il a réalisé d'innombrables enregistrements diffusés dans tout le pays et à l'étranger. Il connaît des centaines de chansons traditionnelles, qui constituent la base du répertoire de l'ensemble. D'une sincérité absolue, sa voix est reconnaissable à son grain particulièrement chaleureux et émouvant.
Khaled Arman, rubâb, est un musicien hors pair, qui a reçu une triple formation musicale : traditionnelle afghane par son père et l'environnement de son enfance, indienne par le sérieux avec lequel il aborde depuis quelques années le répertoire hindoustani, et enfin occidentale par sa profonde connaissance théorique et pratique de la tradition classique européenne. Après avoir été guitariste de l'orchestre de Radio-Kaboul, il poursuit ses études musicales à Prague, puis à Paris, où il obtient le Premier Prix du Concours international de guitare de Radio-France. Outre la pratique instrumentale, il est également compositeur de musique électroacoustique. Avec l'Ensemble Kaboul, il retourne à ses sources, sans aucune concession esthétique à son parcours occidental. Il a développé la technique et la musicalité du rûbab à un haut degré de perfection, prenant pour modèle le jeu du sarod indo-pakistanais, lui-même descendant en droite ligne de l'ancien rubâb afghan. Traditionnellement, les joueurs de rubâb n'utilisent en effet que la partie inférieure du manche, pourvue de trois ou quatre ligatures de boyau. Ses possibilités expressives sont ainsi limitées par le faible ambitus de l'instrument. Afin de les développer, Khaled a ajouté des frettes sur toute la longueur du manche, ce qui lui permet de gagner une octave sur chaque corde.
Osman Arman élevé dans cette famille de musiciens, est venu tout naturellement à jouer du tulak, la flûte traversière de bambou. Ses solos sont typiques du jeu traditionnel afghan et en démontrent l'esthétique particuliière ainsi que les ramifications régionales.
Paul Grant, santûr, est un des rares musiciens occidentaux à avoir atteint un haut degré de virtuosité dans la pratique des musiques savantes indienne et iranienne. Il enseigne d'ailleurs le santûr aux Ateliers d'ethnomusicologie de Genève.
Yussuf Mahmood, tabla, maîtrise aussi bien le style classique indien que la musique populaire afghane. Sa virtuosité et sa souplesse en font un excellent musicien, soliste ou accompagnateur.
Keyvan Chemirani est le digne fils du célèbre percussionniste iranien Djamchid Chemirani. Il maîtrise avec un égal bonheur le tambour classique persan zarb ou tombak et les grands tambours sur cadre daf utilisés dans les concerts dévotionnels ou soufis. Il vit en France où il participe à de nombreux concerts avec des musiciens iraniens, orientaux voire occidentaux.
Laurent Aubert
à écouter Ensemble Kaboul, Nastaran. Disques Arion / collection Ethnomad ARN 64543 distribution Night & Day.
Remerciements à Monsieur Jack Ralite, sénateur-maire d'Aubervilliers, à Bartabas et l'équipe du Théâtre Équestre Zingaro , à Monsieur Laurent Aubert, directeur des Ateliers d'Ethnomusicologie (Genève).
Afghanistan. Musiques du nord. Spectacle
29 mai 1984.
A l'extrémité occidentale de l'Himalaya (Hindou Kouch) les peuples qui y vivent gardent leurs particularismes préservés.
L'occasion de jouer de la musique est donnée par les fêtes surtout d'origine musulmane. En temps ordinaire, des bardes s'accompagnant au rhobab (luth à manche court) sillonnent le pays en chantant de long poèmes épiques ou religieux. Certains de ces bardes à l'habileté prodigieuse acquiérant une certaine réputation ont fait passer la musique populaire au rang de la musique classique (Issa Kassimi)
La musique afghane a su préserver des éléments de musique indienne, arabe, turque, et des vestiges de musique grecque ancienne, etc'avec une dominante de l'une ou de l'autre selon la localisation géographique. Les musiciens jouent et chantent une musique modale où le schéma d'expression se nomme le Rag (cf. le Raga indien). Le rag est une sorte de canevas musical sur lequel le musicien se permet d'improviser de d'ornementer selon des règles très précises.
Instruments de musiques les plus courants : Nay (flûte), Rhobab (luth à manche court muni de 18 cordes), le Damboura (luth en bois à deux cordes et sans frette), Ghajak (vièle à archet) Tabla (couple de tambour à une peau, de taille différentes), Fasak (petites cymbales de cuivres), Kang (guimbarde de fer), Doyra (tambour sur cadre pourvu à l'intérieur d'une rangée anneaux de métal), Setar (luth à manche long), Dothar (luth à deux cordes de soie et à seize frettes) et plus récemment l'harmonium importé d'Inde.
Le chant tient une place importante dans la vie quotidienne. Les mélodies populaires de bergers voisinent avec les chants d'amour, les chants de consolation, les balades pour la liberté, les chants du nouvel an afghan du nord, les champs de caravanes. Les techniques vocales varient selon les régions. Le nord développe en particulier les voix tremblées, rythmées par les secousses glotales.
PROGRAMME
1. Le chant des fleurs, mélodie jouée à l'occasion des fêtes rituelles d'été.
2. Lailly-Djair, mélodie populaire du nord
3. Douce vie éphémère,
cette caravane de la vie, comme elle marche !
capte chaque instant avec sa joie !
Ne te soucie pas, échanson, du lendemain des convives ;
Apporte-nous la coupe, car la nuit s'en va !
4. Nos trois mille demeures, chant populaire de la vallée d'Estalef (renommée pour son éblouissante beauté, son artisanat, et son architecture antique)
5. Mélodie jouée avec le Robab, instrument spécifique afghan ; transformé en Inde sous le nom de Sarod, au XVIe siècle.
6. Ma bien-aimée, au crépuscule, rencontrerai-je ton visage ?, mélodie populaire de la vallée de Loghar
7. Les yeux noirs, chant folklorique.
8. Mélodie exécutée à la flûte nay (instrument connu depuis la Haute Antiquité, convient surtout à l'expression incantatoire et mystique de toute la civilisation émanant de la vallée de l'Indus)
9. Kârwân, poème lyrique chanté, du célèbre poète Saadi du XIIIe siècle.
10. Mélodie jouée à la flûte et au robab, dédiée à Nassvo-Djan, personnage légendaire.
11. Chant populaire du nord, Moulah-Mohamad-Djair, figure historique.
12. Tant qu'il y a un Afghan, vivra l'Afghanistan, chant de résistance.
13. Mélodie folklorique de la vallée de Loghar, habituellement chantée sur un poème lyrique de style typiquement afghan.
Paienda, Farouk : Nay, Tinbour
Karimpur, Ismaël : Harmonium et chant
Khesravi, Besmel :Tabla
Paienda, Ismaël : Robab