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Malaisie. Danse rituelle Mak Yong du Kelantan. Photos
Mak Yong
avec
Mek Jah binti Deris, Pak Yong
Che Sulaiman Bin Che Soh, rebab
Che Rabiatul Adawiah binti Che Musa, danseuse
Dzawiah binti Kassim, danseuse
Norliza binti Mat Nor, danseuse
Wan Muhamad bin Wan Abdullah, voix
Mat Nor bin Yusof, voix
Ab Rahman bin Jusoh, gendang
Ismail bin Harun, gendang
Wan Samat bin Derahman, canang
Awang Isa bin Sulong, gong
Haron bin Muda, geduk
Les séquences du Mak Yong :
Introduction musicale
Entrée du Pak Yong et des danseuses qui l�accompagnent
Lagu Menghadap Rebab (salutation au rebab) et chants
Danses
Chant du souvenir
Extrait des chants du Mak Yong
Je vais raconter une histoire, celle d�un roi et d�un royaume.
Nous choisissons différents vêtements, des pantalons pour protéger nos jambes,
des vêtements pour couvrir nos corps, nous enroulons un sarong pour couvrir notre sexe,
et nous nouons les écharpes autour de nos tailles.
Je lance à mon frère aîné un appel mélancolique. Nous ne voulons pas parler longuement,
ni nous égarer dans les détails.
Yong we, yong we (lamentation)
Le python mue et son fardeau tombe à terre,
La feuille de l�arbre se fane alors qu�elle s�éloigne emportée par le vent,
La pousse de bambou emporte nos peines.
Malaisie. Danse rituelle Manora du Kelantan, avec le grand maître Eh Chom Eh Kuan. Photos
Manora
avec
Eh Chom Eh Kuang, danseur de manora principal
Vi Chai Eh Chom, danseur de manora
Mek Eek ap Chau Rok, dayang (danseuse)
Vi Chian al Eh Chom, gedumbok
Awang bin Salleh, serunai
Ab Rahman bin Jusoh, gendang
Ismail bin Harun, gendang
Wan Samat bin Derahman, canang
Awang Isa bin Sulong, gong
Haron bin Muda, geduk
Yu Wan ap Chau Rok, bambous
Nisaa Eh Chom, bambous
Les Séquences du Manora :
Entrée du danseur de Manora (Eh Chom)
Salutation au maître
Manora prend son envol, la danse commence
Manora joue avec la dayang ou concubine
Danse (dayang et Vi Chai Eh Chom, fils de Eh Chom)
Solo de Manora
Extrait des chants du Manora
Salutation au maître
Nous nous souvenons de toi
Notre coeur est lourd comme l�eau sur la terre
Nous cherchons tes bénédictions
Nous ne cesserons jamais de penser à toi
Avec dix doigts nous jouons pour toi
Nous mettons nos mains sur nos fronts
En souvenir éternel de toi
Malaisie. Ensemble de Kempeling de Batu Pahat. Chant de Kassidah. Spectacle
3-4 juin 1986.
La Malaisie comporte plusieurs lignes de force culturelles, elles-mêmes soutenues par les religions auxquelles adhèrent les différentes couches de population du pays : les Malais de souche se répartissent entre l'Islam et l'Animisme, les chinois entre le Taoïsme et le Confucianisme, les indiens entre l'hindouisme et le bouddhisme, cependant l'islam reste la religion principale et réglemente l'ensemble de la vie sociale.
Aussi ce n'est pas seulement au cours des fêtes religieuses islamiques que le Mauled et le Kempeling sont exécutés mais à l'occasion de rencontres et de célébrations, telles les naissances, les circoncisions, les mariages, les anniversaires, les funérailles, la convalescence d'un malade, le détournement d'une épidémie, le succès militaire ou politique, les actions de grâce pour une bonne récolte, ou la réussite d'un individu ou d'un groupe.
Les fonctions multiples du Kempeling se complètent par un rôle pédagogique important puisqu'il s'agit d'un événement non-lithurgique exécuté dans la cour des mosquées, sur un lieu de pèlerinage, ou plus simplement dans les jardins ou la pièce de réception des maisons privées.
Le Kempeling cependant, célèbre toujours la naissance du prophète Mohamed qui prend place le douzième jour du troisième mois du calendrier lunaire (Rabi' al Awal) même si l'exécution de la cérémonie se déroule à n'importe quelle date.
Les musiciens, bien que fins exécutants et grands connaisseurs du chant et des textes poétiques se considèrent comme des non-professionnels. Ils ne sont pas "musiciens" mais participants à un événement communautaire. L'audience joue le jeu en prenant part au système de questions-réponses entre le soliste et le choeur. Au cours de séances de Kempeling, les participants ne reçoivent pas d'argent mais se délectent de mets et de boissons choisis pour eux. Généralement un kempeling exécuté par des hommes exige un public d'homme et celui exécuté par les femmes, un public de femmes.
Le Kempeling se compose d'un ensemble d'éléments : une vocalisation en solo ou en choeur, sur une littérature orale poétique ou en prose, avec un accompagnement de tambours (Kempeling 1, 2, 3, 4 ; Jodor et Kompang).
Les textes se basent sur quatre genres littéraires, événements biographiques concernant la naissance du prophète (Sirah), les éloges du Prophète (Kassidah), la récitation coranique et les invocations pour une bénédiction (Du'a). Chaque kempeling comprend au moins dix-huit chants.
Au cours du premier genre, les solistes se livrent en arabe à des narrations d'anecdotes surprenantes et parfois amusantes sur les qualités physiques et spirituelles du Prophète. Le nombre d'anecdotes dépend de l'inspiration des participants mais surtout de la réponse enthousiaste ou tiède du public. Le soliste improvise sur un rythme libre et le public répète le motif en se livrant parfois à des vocalises pour retourner aux tons d'une stabilité modale.
Le second genre se donne, soit en arabe, soit en malais. Le "Madih" est la forme générale de l'éloge et la Kassidah, une ode spécifique monorythmique. Là encore, au cours du Madih, le soliste improvise une litanie en alternance avec le groupe. Parfois, les chanteurs du groupe ornementent autour d'un bourdon central. Il arrive qu'un des chanteurs enrichisse encore l'unisson des voix par une courte ligne mélodique répétitive se déplaçant autour de la ligne principale.
S'il est vrai qu'à l'intérieur des mosquées, l'usage des instruments de musique soit fortement désapprouvé, les exécutants du kempeling les utilisent cependant, puisqu'ils se livrent à un événement non liturgique. Ils se servent de tambours sur cadre à une peau, de tambourins à sequins, de tambours à deux peaux. Ils utilisent très rarement des instruments à cordes et à vents.
Les participants s'asseyent ou se placent à genoux et en ligne. Ils adoptent soit la position de lignes parallèles, soit forment un ovale. Les mouvements qui accompagnent la musique ne sont jamais considérés comme une danse en Malaisie mais comme un soutien de l'inspiration qui peut mener jusqu'à l'unité avec dieu : une véritable technique de la transe. Ils consistent en balancement de la tête et inclinaisons du torse, les bras ondulant parfois comme au milieu des vagues. Cette chorégraphie enracinée au sol finit par gagner le public qui sans se déplacer, se balance sur place et se laisse porter par la musique sacrée.
PROGRAMME
1.Kassidah : Abdul Rahman Albalani
2.Kempeling : Haji Marhaban Kasto ; Suit Buhani ; Abdul Samad Hasnan ; Shariff Abdul Rachid ; Lan Haji Kassan ; Suim Bahani ; Hasim Ihsan ; Saimon Sardan ; Pawet Satar ; Mohamad Sanif Seman.
Le groupe qui vient de Johore, un état du sud-ouest de la Malaisie est dirigé par Abdul Halim Bin Abu Bakar.
Malaisie. Mak Yong et Manora, Danses rituelles du Kelantan. Spectacle
9-11 mars 2007
Théâtre Équestre Zingaro
Les formes spectaculaires de Malaisie, notamment celles du Kelantan, sont enracinées dans des concepts métaphysiques comme ceux du moi, de l'individu et de la communauté. Les deux concepts d'angin et de semangat sont essentiels non seulement pour les arts spectaculaires, mais aussi pour l'équilibre de la société. Angin (litt. vent) ou le souffle détermine le tempérament de l'individu, son caractère, il est donc essentiel pour maintenir son équilibre. Le concept de semangat réfère à l'esprit, à l'âme, à la force de vie, il est aussi le moteur de la mémoire.
Tout déséquilibre dans l'angin provoque une maladie chez l'individu, et quand il ne se porte pas bien, il devient dangereux pour la communauté. L'équilibre de chaque individu est important afin que la communauté puisse progresser en harmonie. C'est là où les représentations spectaculaires traditionnelles jouent leur rôle. Elles sont un espace au sein duquel la communauté essaie de rétablir l'équilibre de l'individu.
Dans le contexte traditionnel malais, les présentations de formes spectaculaires sont organisées à des fins rituelles différentes, comme le salut aux maîtres (sembah guru), l'équilibre du "souffle" (semah angin) ou bien le rappel ou le renforcement de l'esprit (semangat).
Les anciens mythes et légendes de la Malaisie péninsulaire font remonter les origines des formes spectaculaires traditionnelles directement aux dieux et aux esprits, ce qui les enveloppe d'une aura de mysticisme et en font un genre spirituel. Ces croyances ont des sources multiples, animisme, bouddhisme, hindouisme et islam ; ces différentes influences sont tellement imbriquées et ont tant et si bien fusionné qu'il est difficile aujourd'hui de démêler cet écheveau.
Mak Yong
On trouve dans l'État de Kelantan d'innombrables mythes liés aux femmes, parmi lesquels ceux évoquant la destinée tragique de reines et de princesses. Le sentiment de la perte, l'élégie et la lamentation imprègnent le Mak Yong.
À la fois danse et théâtre, cette tradition centrée sur les femmes compte parmi les formes les plus anciennes de représentations rituelles chez les Malais du Kelantan. On y trouve des influences animistes mais aussi, très clairement, la conception soufie de l'individu et de sa personnalité. Les croyances locales le font remonter à une origine divine mais il serait plus vraisemblable de penser que le Mak Yong serait apparu dans l'ancien royaume malais de Patani, devenu aujourd'hui un district du sud de la Thaïlande. Son histoire est enveloppée d'un halo de mythes qui évoquent avant tout la mort, la perte, la nostalgie et les aspirations de l'âme.
Les femmes jouent tous les rôles principaux du Mak Yong, y compris celui du premier personnage masculin, Pak Yong. Les hommes tiennent les rôles secondaires de peran (à la fois assistant et bouffon) et de musiciens.
Le Mak Yong se compose de douze récits principaux qui racontent les exploits de différentes créatures mythiques. La lutte allégorique entre le bien et le mal ainsi que les vicissitudes de l'existence sont des thèmes fréquents. Le principal récit qui est toujours joué en premier est celui de Dewa Muda, le prince qui, s'envole sur un cerf-volant (important symbole dans le Kelantan, où il est considéré comme un lien entre la terre et le ciel) et rencontre la princesse du ciel dont il tombe amoureux. Dewa Muda se transforme en souris pour pouvoir s'approcher d'elle, mais il est débusqué et la souris est poignardée, Dewa Muda meurt et retombe sur terre. Deux guérisseurs hermaphrodites le ramènent à la vie. Dewa Muda repart à la recherche de la princesse. À partir de là, la tradition propose deux possibilités pour l'épilogue : Dewa Muda et la princesse découvrent qu'ils sont en réalité frère et soeur, ou bien ils se marient et vivent heureux.
Le Mak Yong se distingue par une gestuelle stylisée, avec des mouvements raffinés des bras et des mains, des pas lents et des tours gracieux ; cette forme est accompagnée de chants qui imitent gémissements et plaintes. Le passage le plus élaboré du Mak Yong, intitulé Menghadap Rebab (face au rebab), comporte le Lagu Menghadap Rebab (chant face au rebab). Le rebab, vièle à archet, est le principal instrument mélodique dans l'ensemble de percussions. D'après la légende, il fut fabriqué à l'origine avec un os d'Adam : le mythe fait ainsi remonter cette tradition à l'aube de l'humanité. Le rebab est extrêmement important car il est considéré comme le guru asal, le maître originel, il est aussi le lieu où se trouve ce maître invisible.
Les autorités du Kelantan ont interdit le Mak Yong en 1991.
L'ensemble Rombongan Mak Yong Pusaka regroupe quelques unes des dernières et des plus grandes interprètes de ce style. Il est mené par Mek Jah binti Derih, la meilleure porte-parole du Mak Yong, héritière d'une lignée dévouée à cette tradition. Elle et le reste de l'ensemble habitent le Kelantan et vivent de l'agriculture ou de la pêche.
Manora
Tirée du Jataka, recueil de contes bouddhiques, la fable narrant les amours de la princesse-oiseau céleste Manora et d'un homme, le prince Phra Suton, sert de trame théâtrale au Manora. Originaire du sud de la Thaïlande, le Manora s'est répandu dans les Etats du nord de la Malaisie, en particulier le Kelantan, dont il a croisé et adopté le dialecte, les mythes et les contes. C'est ainsi qu'est apparue une forme très raffinée et originale mêlant rituels thaïs bouddhiques à une narration et une musique malaises musulmanes.
Elaboré dans l'enceinte des wats, les temples bouddhiques qui parsèment cette région majoritairement musulmane, le Manora a conservé ses racines religieuses tout en produisant une forme plus improvisée de divertissement théâtral qui, à son apogée, était très appréciée de la population locale.
Dans son cadre rituel et traditionaliste, le Manora est joué à l'occasion de fêtes religieuses bouddhiques et lors des rites d'initiation et de passage à l'âge adulte d'un danseur. Invocations et transes sont alors courantes, contrairement à ce qui se passe lors de mariages et de fêtes profanes où l'accent est plutôt mis sur le divertissement et la cohésion de la communauté villageoise. Mêlant danse stylisée, chant, comédie et tragédie, la tradition du Manora se distingue par une grâce profonde. Doigts recourbés vers l'arrière, bras étendus et gestes raffinés, accompagnés de pas rapides et complexes, caractérisent les parties dansées. L'orchestre comporte des percussions et un instrument à anche, le serunai, instrument mélodique principal dont on dit qu'il provoque la transe.
Le Manora a été interdit en 1991 par le gouvernement du Kelantan, issu du Parti islamique, au motif qu'il est d'une nature culturellement hybride.
Eh Chom Eh Kuan est l'interprète le plus en vue de la tradition du Manora au Kelantan. Descendant direct d'une lignée de danseurs de Manora, il a mené très jeune une vie de reclus dans un temple bouddhique où il a reçu une éducation conforme à la tradition. Il a créé dans les années 1960 l'ensemble Rombongan
Manora Cahaya Bulan. Connu pour son charisme et son autorité, il a inspiré quantité de légendes locales. En dépit de l'interdiction officielle, il incarne aujourd'hui la tradition du Manora. Il vit dans son village natal où il est également réputé en tant que bomoh, guérisseur.
Eh Chom se produit en France pour la première fois. Il est ici accompagné de son fils auquel il transmet son savoir.
Eddin Khoo
La Maison des Cultures du Monde remercie : L'Ambassade de Malaisie en France et tout particulièrement Monsieur l'Ambassadeur Dato' S. Thanarajasingam ; The Ministry of Culture, Arts and Heritage Malaysia ; Malaysia Airlines System ; The Office of the Member of Parliament of Kota Bharu, Malaysia ; Datuk Mohd. Zaid Ibrahim ; M. Eddin Khoo, directeur de Pusaka ; Mme Pauline Fan, Pusaka
Mak Yong
avec
Mek Jah binti Deris, Pak Yong
Che Sulaiman Bin Che Soh, rebab
Che Rabiatul Adawiah binti Che Musa, danseuse
Dzawiah binti Kassim, danseuse
Norliza binti Mat Nor, danseuse
Wan Muhamad bin Wan Abdullah, voix
Mat Nor bin Yusof, voix
Ab Rahman bin Jusoh, gendang
Ismail bin Harun, gendang
Wan Samat bin Derahman, canang
Awang Isa bin Sulong, gong
Haron bin Muda, geduk
Les séquences du Mak Yong :
Introduction musicale
Entrée du Pak Yong et des danseuses qui l'accompagnent
Lagu Menghadap Rebab (salutation au rebab) et chants
Danses
Chant du souvenir
Manora
avec
Eh Chom Eh Kuang, danseur de manora principal
Vi Chai Eh Chom, danseur de manora
Mek Eek ap Chau Rok, dayang (danseuse)
Vi Chian al Eh Chom, gedumbok
Awang bin Salleh, serunai
Ab Rahman bin Jusoh, gendang
Ismail bin Harun, gendang
Wan Samat bin Derahman, canang
Awang Isa bin Sulong, gong
Haron bin Muda, geduk
Yu Wan ap Chau Rok, bambous
Nisaa Eh Chom, bambous
Les Séquences du Manora :
Entrée du danseur de Manora (Eh Chom)
Salutation au maître
Manora prend son envol, la danse commence
Manora joue avec la dayang ou concubine
Danse (dayang et Vi Chai Eh Chom, fils de Eh Chom)
Solo de Manora
Extrait des chants du Mak Yong
Je vais raconter une histoire, celle d'un roi et d'un royaume.
Nous choisissons différents vêtements, des pantalons pour protéger nos jambes,
des vêtements pour couvrir nos corps, nous enroulons un sarong pour couvrir notre sexe,
et nous nouons les écharpes autour de nos tailles.
Je lance à mon frère aîné un appel mélancolique. Nous ne voulons pas parler longuement,
ni nous égarer dans les détails.
Yong we, yong we (lamentation)
Le python mue et son fardeau tombe à terre,
La feuille de l'arbre se fane alors qu'elle s'éloigne emportée par le vent,
La pousse de bambou emporte nos peines.
Extrait des chants du Manora
Salutation au maître
Nous nous souvenons de toi
Notre coeur est lourd comme l'eau sur la terre
Nous cherchons tes bénédictions
Nous ne cesserons jamais de penser à toi
Avec dix doigts nous jouons pour toi
Nous mettons nos mains sur nos fronts
En souvenir éternel de toi
Malaisie. Mak Yong. Photos
La pièce s'intitule Dewa Indera, Indera Dewa.
Drame chanté destiné à la guérison de certaines maladies. Les participants sont souvent invités dans les maisons à l'occasion de circonstances particulières ou de fêtes.
Il s'agit de théâtre total: narration, jeu, chant, musique, danse et rituel, au cours duquel, les malheurs de la Princesse Feuille trop belle et désirée par un ogre, sont narrés. Elle trouve son salut dans la rencontre des deux princes héritiers du royaume.
Les instruments
Gongs suspendus, vièle à pique rebab, tambours barils gendang, gongs posés au sol canang
Malaisie. Mak Yong. Spectacle
27-28 mai 1989.
Cycle "Théâtres et Rituels"
Le Mak Yong de Malaisie
Parmi les formes traditionnelles encore vivantes dans la péninsule malaise, le Mak Yong représente le théâtre dansé le plus ancien. Le Mak Yong consiste en chorégraphies dramatiques, incorporant des éléments du rituel, des danses, de la musique vocale et instrumentale, des contes chantés et deux genres de textes narratifs; l'un improvisé pendant le jeu spontané et l'autre préstructuré pour l'action dramatique établie. Exécutés principalement dans les provinces de Patani et du Kelantan, sur la côte est du pays, il s'appuie sur les langues locales. Les origines du Mak Yong restent encore obscures. En l'absence de documents écrits, il n'est pas aisé de prouver que ce théâtre rituel existait avant 1878. Cette date marque en effet la première mention écrite du Mak Yong. Aujourd'hui, malgré son âge, ce théâtre traditionnel présente une incontestable modernité aussi bien dans sa thématique que dans sa structure. Passé des lieux de sanctuaires, à la Cour puis aux salles de théâtre ou aux maisons, les représentations du Mak Yong peuvent se conformer à deux styles: celui du théâtre de réjouissance et celui d'un théâtre de la spiritualité. Dans les deux cas, le Mak Yong doit être considéré comme intimement associé à des références mystiques ou magiques. Aujourd'hui, seuls quelques acteurs de Mak Yong très âgés sont encore vivants. Ils sont moins d'une vingtaine. Il ne reste plus au répertoire traditionnel que douze histoires.
Les personnages.
Les rôles du Mak Yong sont joués par un ensemble de huit à dix participants pour une représentation dans un village mais peuvent occuper une trentaine de personnes lorsque la forme devient plus sophistiquée et qu'elle se déroule dans une salle de spectacle. En Asie, tous les rôles dans le théâtre traditionnel sont joués par des hommes. Ici, ce ne sont que des femmes qui jouent le rôle d'homme. Les femmes ont les pouvoirs, elles sont chamanes ou guérisseuses. Nous dégagerons trois personnages principaux, le Pak Yong, le Mak Yong et le Peran. Mais les autres rôles ne sont pas à négliger car tout aussi importants par leur définition, leur action dramatique et les messages codés qu'ils contiennent:
Le Pak Yong
Dans un Mak Yong peuvent co-exister plusieurs rôles de pak Yong. Le Pak Yong est toujours le roi ou le prince (Raja ou Raja Muda) d'un royaume puissant.; Le Pak Yong, principal rôle masculin, est joué dans le Kelantan par des femmes. C'est souvent après avoir joué tous les autres rôles qu'une actrice accède à ce personnage qui lui confère un rang honorifique.
Le Mak Yong
Toujours joué par des femmes, le Mak Yong principal rôle féminin, met en scène des reines ou des princesses. Les qualités requises par l'actrice sont les mêmes que celles du Pak Yong: beauté, pratique du chant, de la danse, du jeu et une profonde connaissance du répertoire.
Le Peran ou Pegasoh
Considéré comme un clown ou un comique, le Peran porte dans le Mak Yong, une charge beaucoup plus lourde. Il remplit la charge d'un bouffon plein de sagesse. Dans certaines représentations à caractère mystique, comme Dewa Muda, les Peran s'identifient aux héros.
La forme
Une représentation du Mak Yong dure plusieurs nuits, en général entre trois et cinq. Actuellement les auteurs exécutent le plus souvent un Mak Yong au cours d'une seule nuit. La représentation commence après la prière du soir (les Malais sont en majorité musulmans) et se termine vers minuit ou une heure du matin. Trois dispositifs scéniques marquent les fonctions du Mak Yong:
-La prise de tout l'espace de jeu pour les représentations non spirituelles tournées vers les réjouissances
-Un dispositif pour les représentations de réjouissances au palais.
-Un arrangement très informel dans les villages, pour les représentations à caractère spirituel.
L'espace central (le Gelengang) doit être adéquat pour l'évolution des danseurs et danseuses (les Panggong). Grâce à ce dispositif, le Bemoh ou chamane peut diriger le rituel en faisant face au joueur de rebab (vièle à pique)
L'ensemble Kumpulan Sri Temenggong
Ce groupe est originaire de Kota Bharu (au nord-ouest de la Malaisie). Il est l'héritier du Tengku Temenggong Kelantan fondé par Tengku Zainal Jaaffar. Il est chargé de la préservation et de la promotion des danses traditionnelles de la région de Kelantan (nord-est de la Malaisie) et plus particulièrement celles du Mak Yong et du théâtre d'ombres Wayang Kulit.
Fondé en 1966 le Sri Temenggong Kelantan participe d'abord à des spectacles de danses traditionnelles pour se consacrer, à partir de 1969, à la formation de ses membres aux techniques du May Yong sous la direction de Madame Khatijah Awang. Il reçut pour son oeuvre (la préservation du Mak Yong), l'Asian Performing Arts Arward décerné par le Comité Asiatique de Culture et d'Information.
5 instrumentistes, 9 danseuses, 1 danseur, 1 clown (prang), 1 chef de groupe officiel.
La pièce s'intitule Dewa Indera, Indera Dewa.
Drame chanté destiné à la guérison de certaines maladies. Les participants sont souvent invités dans les maisons à l'occasion de circonstances particulières ou de fêtes.
Il s'agit de théâtre total: narration, jeu, chant, musique, danse et rituel, au cours duquel, les malheurs de la Princesse Feuille trop belle et désirée par un ogre, sont narrés. Elle trouve son salut dans la rencontre des deux princes héritiers du royaume.
Les instruments
Gongs suspendus, vièle à pique rebab, tambours barils gendang, gongs posés au sol canang
Malaisie. Théâtre d'Ombres du Kelantan, Wayang Kulit Siam. L'Enlèvement de Sita avec le Kumpulan Wayang Kulit Anak Sri Baju Merah. Photos
Che Md Saupi bin Isa, Tok Dalang, montreur
Abdul Rahman bin Dollah, gendang anak
Che Wil bin Noh, serunai
Fauzi bin Jusoh, gong
Nik Par Nik Jid, geduk
Mohd Azizul bin Che Wil, kesi
Zarwi bin Mat Husain, canang
Muhammad bin Abdullah, gendang ibu, gedumbak
L�Enlèvement de Sita
Il s�agit de l�un des principaux épisodes du Ramayana dans sa version malaisekelantanaise, plus connue ici sous le titre Hikayat Maharaja Wana, ou l�Histoire du roi Wana. Cet épisode raconte l�enlèvement de la belle Sita Dewi (la Sita de l�épopée indienne) par le Maharaja Wana (ou Ravana) et les efforts de Seri Rama (Rama), de son frère Laksmana (Lakshmana) et de l�armée des singes conduite par Hanuman afin de la libérer des griffes du Roi démon Maharaja Wana et de son armée d�ogres sur l�île de Langkapuri. Cet épisode est l�un des plus traditionnels parmi les nombreux épisodes, généralement improvisés, du Wayang Kulit Siam du Kelantan. Il présente l�ensemble des principaux personnages classiques du Wayang Kulit et comprend des scènes de combats et des duels, des déclamations très stylisées et des chants traditionnels.
Durée de la représentation : 50 minutes
Malaisie. Théâtre d'Ombres du Kelantan, Wayang Kulit Siam. L'Enlèvement de Sita. Spectacle
6-8 mars 2007 à 20h30 ' Maison des Cultures du Monde
Che Md Saupi bin Isa, Tok Dalang, montreur
Abdul Rahman bin Dollah, gendang anak
Che Wil bin Noh, serunai
Fauzi bin Jusoh, gong
Nik Par Nik Jid, geduk
Mohd Azizul bin Che Wil, kesi
Zarwi bin Mat Husain, canang
Muhammad bin Abdullah, gendang ibu, gedumbak
Le Wayang Kulit Siam
Le théâtre d'ombres du Kelantan, Wayang Kulit Siam, est l'une des formes théâtrales les plus anciennes de la Malaisie. On ne dispose pas de dates précises sur son introduction dans la péninsule malaise, encore moins de détails quant à ses origines exactes. Mais les influences des théâtres d'ombres thai et javanais semblent évidentes. Le Wayang Kulit Siam s'est imprégné d'influences religieuses, culturelles et artistiques diverses, il a pu évoluer localement pour devenir une forme spectaculaire reflétant une esthétique typiquement malaise. Bien qu'il soit destiné au divertissement, il joue néanmoins un rôle important dans les rituels, notamment pendant les cérémonies d'hommage aux maîtres. L'apprentissage assez complexe ne requiert pas moins de cinq ans de dévouement total. L'apprenti doit non seulement apprendre l'art de la manipulation, mais il doit aussi maîtriser le répertoire et la musique, être capable de fabriquer lui-même des ombres en peau, un cuir de chèvre très fin. Enfin, il doit pouvoir diriger des cérémonies de guérison ou d'exorcisme tout en assumant sa position comme un des membres importants de sa communauté.
Dans les villages du Kelantan, le castelet du théâtre d'ombres est une structure toute simple en forme de boîte construite sur pilotis à une hauteur du sol d'un mètre environ. Ce théâtre ou panggung représente l'univers. L'écran, ou kelir, souvent un simple drap blanc, est le symbole du monde avec les images des êtres qui le traversent d'un côté vers l'autre. La lampe (lampu, maintenant une ampoule électrique), est le symbole du soleil. Elle donne vie aux figurines. Traditionnellement, seul le dalang ou manipulateur peut allumer ou éteindre la lampe. Le pohon beringin est l'arbre de vie et représente les éléments, eau, terre, air, feu. C'est toujours cette ombre que le dalang manipule en premier, en ouverture de tout spectacle, comme le début de la vie dans l'univers. C'est cette même figurine qui clôt toute représentation. Le dalang raconte l'histoire tout en manipulant ses figurines contre l'écran et conduit l'orchestre généralement installé derrière lui.
Les histoires sont racontées en Pattani, un dialecte malais propre au Kelantan. L'art du montreur ne tient pas seulement à la finesse de la manipulation des figurines, mais aussi à sa capacité à improviser à partir du canevas des épisodes de la version malaise du Ramayana, Hikayat Maharaja Wana.
Les figurines sont montées sur une tige en bois. Pour les faire tenir alors qu'elles ne sont pas manipulées, cette tige est plantée dans un tronc de bananier, le batang pisang qui représente la terre. La musique est interprétée par un ensemble dans lequel les percussions dominent. Outre le hautbois serunai, les instruments sont le gendang, tambour biface frappé à mains nues, le gedumbak, tambour à une peau frappé à mains nues, le geduk, tambour frappé avec des baguettes, le canang, petit gong posé sur un cadre de bois ainsi que des kesi ou cymbales.
Le Kumpulan Wayang Kulit Anak Sri Baju Merah du village de Machang au Kelantan
Fondé par le Dalang Abdullah Ibrahim (plus connu sous le nom de Dollah Baju Merah), qui était reconnu pour la finesse et la subtilité de sa manipulation, ainsi que pour ses spectacles de Wayang provocants et « irrévérencieux », le Kumpulan Wayang Kulit Anak Sri Baju Merah est une des troupes les plus célèbres et les plus accomplies de la Malaisie. Elle est dirigée actuellement par deux des principaux disciples de Dollah Baju Merah, le dalang (montreur) Saupi bin Isa, ainsi que par le maître et musicien Abdul Rahman bin Dollah.
La troupe a donné des représentations toujours très acclamées dans tout le Kelantan devant un public varié, aux origines sociales diverses. La troupe est aussi impliquée dans le travail de Pusaka notamment en matière de transmission des savoirs aux nouvelles générations.
L'Enlèvement de Sita
Il s'agit de l'un des principaux épisodes du Ramayana dans sa version malaisekelantanaise, plus connue ici sous le titre Hikayat Maharaja Wana, ou l'Histoire du roi Wana. Cet épisode raconte l'enlèvement de la belle Sita Dewi (la Sita de l'épopée indienne) par le Maharaja Wana (ou Ravana) et les efforts de Seri Rama (Rama), de son frère Laksmana (Lakshmana) et de l'armée des singes conduite par Hanuman afin de la libérer des griffes du Roi démon Maharaja Wana et de son armée d'ogres sur l'île de Langkapuri. Cet épisode est l'un des plus traditionnels parmi les nombreux épisodes, généralement improvisés, du Wayang Kulit Siam du Kelantan. Il présente l'ensemble des principaux personnages classiques du Wayang Kulit et comprend des scènes de combats et des duels, des déclamations très stylisées et des chants traditionnels.
Durée de la représentation : 50 minutes
La Maison des Cultures du Monde remercie :
L'Ambassade de Malaisie en France et tout particulièrement Monsieur l'Ambassadeur Dato' S. Thanarajasingam
The Ministry of Culture, Arts and Heritage, Malaysia
Malaysia Airlines System
The Office of the Member of Parliament of Kota Bharu, Malaysia,
Datuk Mohd. Zaid Ibrahim
M. Eddin Khoo, directeur de Pusaka
Mme Pauline Fan, Pusaka