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Au coeur de Paris
Ce disque restitue l'ambiance "Amazoniaque" vécue par les spectateurs parisiens au théâtre de la Mutualité le 6 avril 1983.
Ensemble National des percussions de Guinée. The percussionists of Guinea.
1. Djembe Sarhan
2. Macenta Kryin
3. Sikko Djole
4. Doundoumbe
5. Koukou Beyla
6. Bagatai
7. Kouroussa Don
8. Alou Kassa
9. Kibaro
Griots de Guinée. Balante, Bambara, Malinké, Peul.
1. Balafon et Tambours Bambara
2. Balafons Malinké
3. Chant et Bolon Malinké
4. Chant et Simbing Malinké
5. Chant et Kora Malinké
6. Chant Peul avec Flûte et Percussion
7. Solo De Bobal Peul
8. Balafon Balante
Guinea. Rhythmen der Malinke. Guinée. Rythmes des malinké.
1. Gidamba
2. Balakulania
3. Soli
4. Soli
5. Mendiani
6. Soli
7. Balakulania
8. Kassa
9. Mamaya
10. Diagba
11. Soko
12. Dununbé ; Bada
13. Bandogialli
14. Bolokonondo
15. Balan-sondé
16. Takosaba
17. Sofa
Guinée : anthologie du balafon mandingue. Guinea : An anthology of the Mandingo balaphone. El Hadj Djeli Sory Kouyate.
1. Boloba
2. Nana Mourou
3. Kouranko Baya
4. Hassiminka
5. Mo Dole Kela Ka Wa
6. Tinko Mori
7. Sakodougou
8. Tagan Danguira
9. Fama Denke
10. Bakoutouna
11. Soundjata
12. Korogba
13. Kaolaka
Guinée : Kora et chant du N'Gabou. Vol. 1. Guinea : Kora and song of the N'Gabu
1. Ala la ke
2. Malisadio
3. Boloba
4. Kele Faba
5. Maki
6. Diaryou
7. Toutout diarra
Guinée : Kora et chant du N'Gabou. Vol. 2. Guinea : Kora and song of the N'Gabu
1. Mariama
2. Aboudou N'diaye
3. Ke do
4. Landan
5. Keme bourama
6. Djaka
7. M'Bady
8. Mamadou Bitiki
Guinée. Bembeya Jazz National et le groupe de Fode Youla dit "Fode Marseille". Spectacle
23 Juin 1987
Bembeya Jazz National, 13 personnes.
La musique urbaine guinéenne est avec la musique zaîroise, la musique de référence pour ce qu'on appelle aujourd'hui le "son africain". De tous les groupes de Conakry, le Bembeya Jazz représente un groupe mythique.
Le "son" du Bembeya jazz est largement dominée par les cuivres dont les sonorités sucrées ne sont pas sans évoquer une lointaine parentée espagnole. Ces cuivres, langoureux et sensuels, s'ils constituent un des piliers de la musicalité guinéenne, ne sont pas les euls remarquables. La voix de Salif Kaba, le chanteur, avec ses tonalités haut perchées fait irresistiblement penser aux sonorités griotiquess Mandingue.
Fondé dans les années 60, le Bembeya Jazz a émergé de la myriade d'orchestre qui se sont succédés en Guinée ; il s'est imposé par un style qui lui est propre, fait de rigueur, de professionnalisme et d'une grande souplesse dans le renouvellement de ses textes.
On retrouve aujourd'hui dans son répertoire, dominé par son fondateur, le trompetiste Mohamed A Kaba, le guitariste solo Sekou Diabate, la dynamique rythmique des tambours de la forêt guinéenne associée à la délicatesse du phrasé de la grande tradition Mandingue.
Papa Kouyate, 9 percussions, un chanteur.
Papa Kouyate a longtemps été le batteur attitré de Myriam Makeba.
Depuis 2 ans, il s'est consacré , avec un groupe de tambours, à la recherche sur les rythmes de la forêt. Il a ainsi formé un groupe totalement original, à la fois traditionnel et urbain, auquel s'est joint un de ces griots à la voix boulersante de sensualité, le fils du chanteur mythique guinéen, Kandia Kouyate.
Groupe de Fodé Youla, 5 percussions
Fodé est un homme orchestre, il dirige l'ensemble, joue du Gongoma (emprunté au Mandé) rehaussé d'un harmonica, de la flûte, des percussions et chante.
Guinée. Bembeya Jazz National. Photos
23 juin 1987
Guinée. Griots de Guinée. Spectacle
7 juin
Les griots forment un caste professionnelle. Ce sont des spécialistes de la parole chantée. Descendants des esclaves des grands empires du Mali, du Shonghaï, des royaumes précoloniaux du Soudan et Guinée, la maîtrise du verbe leur a conféré un statut particulier. C'est pourquoi dans toute l'Afrique de l'Ouest, et bien que leur musique se révèle riche et diversifiée, les griots sont unanimement appelès "gens de la parole".
Vivant à la cour des chefs ou exerçant pour leur compte, ils sont conteurs, bouffons, généalogistes, musiciens, flatteurs ou dénigreurs à gage, à la fois adulés, craints et méprisés.
Les griots historiographes, généalogistes et musiciens royaux peuvent occuper des positions importantes et ont souvent une réelle influence politique.
Pour comprendre la condition des griots, il convient de les placer dans le contexte social où ils évoluent. Les griots mandingues, qui font partie du peuple malinké, appartiennent à une caste particulière, celle des nàmàkala. Les hommes ne peuvent choisir leurs épouses qu'au sein de cette caste. Toutes les tâches sociales qui requièrent l'intervention d'un griot peuvent être accomplies indifféremment par les autres nàmàkala: par exemple les forgerons nùmi, les tnneurs et ouvrier de cuir, les karaté, ou bien ceux dant les activités portent sur les matières végétales (bois, vannerie, calebasses), les kulé.
Biographie de M'bady et de Diariou.
PROGRAMME
1. Solo de kora
2. Kelemenye, chant de paix
3. Allah lake, les paroles de Dieu
4. Gide Galinya, éloge d'un héros martyr de l'indépendance de la Guinée Bissau (chanté en créole protugais)
5. Kouta Dioufou, chant d'éloge de Diofolo Mansa, roi du Sénégal
6. Toutou Diara, chant d'éloge d'un ancien roi mandingue
7. Sutoukou, éloge d'un grand marabout de la Casamance
8. Tabara, chant de bénédiction islamique
9. Lamba, chant d'éloge des griots
Guinée. L'ensemble national des percussions de Guinée. Affiche
14-19 février 1989.
Guinée. L'ensemble national des percussions de Guinée. Affiche
14-19 février 1989.
Guinée. L'ensemble national des percussions de Guinée. Photos
14-19 février 1989
Guinée. L'ensemble national des percussions de Guinée. Spectacle
14-19 février 1989
Unanimement respectés dans toute l'afrique, les percussionnistes guinéens sont d'une époustouflante virtuosité. Le groupe invité ne prétend pa représenter l'immense diversité des percussions jouées en Guinée. Il est plus orienté vers les traditions de la Haute-Guinée et de la Basse-Côte, fief du tambour djembé, mais il s'inspire aussi des rythmes de Moyenne-Guinée et de la zone forestière. L'identité de l'ensemble découle de la synthèse unique qu'il propose de l'immense diversité artistique de Guinée. La joie communicative des artistes et leur créativité de tous les instants, leur générosité débordante, donnent une intensité peu commune à ce programme exceptionnel. Respectueux de la richesse musicale guinéenne, il en valorise le contenu par une présentation extrêmement soignée.
INSTRUMENTS
Djembé, tambour taillé en forme de calice dans un morceau de bois massif de linké, recouvert d'une peau de chèvre ou d'antilope tendue par un tressage de corde. Il est joué debout à main pleine et porté à l'aide d'une lanière. Des sonnailles métalliques disposées sur le bord du tambour vibrent au gré des frappes. c'est l'instrument roi des Malinké, Soussou et Baga, son jeu est le plus souvent lié à la danse. Ses polyrythmies sophistiquées, ses phrases musicales codifiées, la variété de ses timbres, en font un instrument spectaculaire dont la puissance évocatrice ne peut laisser indifférent.
Doundoumba, grand fût métallique sur lequel sont montées deux peaux de chaque côté de l'instrument. Le son grave de ce tambour permet de donner à l'orchestre la cadence rythmique.
Kenkeni et Sangbeni, sont par leur facture proches de doudoumba mais en plus petits. Ils se jouent en complémentarité de la rythmique de base.
Krin, tambour d'appel servant à l'émission des langages tambourinés, constitué d'un tronc d'arbre évidé et fendu de manière à obtenir plusieurs "lèvres" accordées à des hauteurs différentes. Instrument des initiés, il accompagne les cérémonies secrètes des ethnies Baga et Nalou de la côte.
Wassahoumba, sortes de crotales ou castagnettes formés de morceau de calebasses taillées.
Kôlenge, tambours d'eau composé d'une demi-calebasse renversée dans une grande calebasse remplie d'eau et frappée avec des baguettes.
Chefs tambours: Koumgbanan Condé, Noumodi Keita
1ers solistes: Aboubacar Camara, Lamine Soumah, Lancei Kante
2ème soliste: Ali Sylla
Direction artistique: Italo Zambo, François Kokelaere
PROGRAMME
1. Doundoumbé, danse des hommes forts de Haute Guinée (ethnie Malinké)
2. Koukou de Beyla, rythmes de la forêt.
3. Bagataï, musique de la Basse Côte basée sur des cycles de 4 mesures à 3/4 (ethnies Baga et Nalou)
4. Hirdé Diaman, variations sur une musique peule
5. Kouroussa Don, danse de la ville de Kouroussa (ethnie Malinké)
6. Alou Kassa, variations sur un rythme kassa à 12/8 (ethnie Malinké)
7. Djembé Sarhan, variations sur trois tambours djembé
8. Macenta Krin, Variations sur les tambours d'appel de la Basse Côte et de la forêt.
9. Sicco Djolé, musique de tambours sur cadre, rythmes à 2/4 (ethnie Soussou)
10. Konyon Malo, rythmes de la haute Guinée (ethnie Malinké)
11. Fanta Djali, variations de rythmes mandingues en hommage à la grande danseuse guinéenne Fanta Djali.
12. Kibaro, "les retrouvailles" rappel des rythmes entendus lors du concert.
Guinée. Les Amazones de Guinée. Affiche
5-6 mai 1988
14 musiciennes, chanteuses, danseuses, les "tigresses des planches" enfin de retour à Paris.
Guinée. Les Amazones de Guinée. Photos
5-6 mai 1988
Guinée. Les Amazones de Guinée. Spectacle
5-6 mai 1988
Les "tigresses des planches"
Les déesses de la musique urbaine africaine. 17 musiciennes, chanteuses, danseuses, qui s'étaient révélées au plublic parisien à la Mutualité en 1983. Aventure symbolique de la libération de la femme africaine.
Les Amazones ! Un patronyme qui nous donne rendez-vous avec l'histoire africaine. Les musiciennes Guinéennes en le choisissant ont voulu ouvrir les portes de la mémoire du temps pour qu'en sortent plus vivants que jamais et l'image et le message des braves guerrières du Roi Béhanzin du Dahomay (actuel Bénin) : le don de soi pour les nobles causes que sont la liberté, l'égalité et la paix.
Etre plus qu'un exemple et devenir le symbole de l'émancipation de la femme africaine, c'est l'ambition qui anime les Amazones de Guinée depuis 22 ans. 22 ans de musique !
L'histoire des Amazones n'est pas faite de dentelles roses. Les musiciennes l'ont tissée point par point au carrefour des volontés et des passions, au dépassement des complexes et des obstacles ; elles l'ont structurée au fil du temps, l'ont ravigotée à la rencontre d'événements politiques et culturels malgré les surprises fatales du destin avec la mort de certaines d'entre elles. Cette histoire prend racine dans l'histoire de la Guinée indépendante qui amplifie le combat de la liberté, de l'égalité des sexes, de la justice sociale tout court. Ainsi, la femme guinéenne jusqu'alors esclave de son mari, lui-même esclave du colon blanc, rompt ses chaînes et veut retrouver à la sueur de son front sa place dans la nouvelle société.
Décasatiser l'art, promouvoir une mentalité nouvelle et laisser la femme de Guinée s'assumer et ss'épanouir librement dans tous les domaines de la vie, tel est l'esprit qui enfante "l'Orchestre Féminin de la Gendarmerie Nationale" qui deviendra plus tard les "Amazones de Guinée". Elles commencent avec des mandolines, bongos, congas, violons, violoncelles, contrebasses, etc. Avec des instruments acoustiques, elles élaborent déjà une musique simple, aérée et agréable. Chantent joyeusement des titres exhortant les femmes africaines à se libérer de leurs fardeaux de complexes hérités des systèmes coutumier et féodal. Les chansons "Femmes d'Afrique", "Limania", "Vive les femmes africaines", "P.D.G.", etc..., ont ainsi longtemps chatouillé les orailles des mélomanes africains.
En 1965, les Amazones procèdent à la modernisation de leur orchestre, intègrent aisément des guitares électriques, des saxophones ténor et alto et même une trompette ! Elles n'oublient pas surtout la batterie de jazz. Armées de ces nouveaux instruments, elles s'en vont en guerre contre le paternalisme facile de certains hommes et l'indifférence arrogante de quelques femmes. A coup de patience, de constance et d'endurance les Amazones réussissent avec panache et punch à gagner les coeurs des plus sceptiques. Grâce à une discipline remarquable et surtout une musique de bon aloi, elles s'affirment géniales au travail et admirables de caractères. Inévitablement, les grandes tournées commencent : Dakar, Dar-Es-Salam, Freetown, Banjul, Monrovia, Kinshasa, etc.
Partout, les Amazones font écumer les foules. Le délire frise l'hystérie. La manne sonore qu'elles distribuent comble dde bonheur les spectateurs. Les chants dansés et les danses chantées qu'elles offrent en exclusivité sont d'une entraînante chorégraphie.
pendant plus d'une décennie, les Amazones triomphent en groupe musical homogène alors qu'ailleurs en Afrique, les expériences du genre échouent. Au FESTAC 77 à Lagos, les musiciennes guinéennes se révèlent au monde comme des identités remarquables. Les saxophonistes fulminent en soli voluptueux, les guitaristes ddistillent avec maestria des notes mélodieuses et les rythmiciennes dans leur "va-tout" éclaboussent de leur talent le public cosmopolite réuni sur le sol nigérian. Une sorte de communion solennelle de la diaspora "afro". Ineffable !
Depuis le FESTAC 77, les Amazones sont indubitablement devenues les artistes africaines les plus sollicitées. Elles sont rarement un mois en Guinée et ont même visité certains pays plus de cinq fois. Les Amazones connaissent pratiquement toute l'Afrique : Maroc, Tanzanie, Algérie, Niger, Nigéria, Haute-Volta, Sénégal, Côte d'Ivoire sont parmi leurs principales escales. En 1979, l'orchestre franchit pour la première fois l'Atlantique et va à l'assaut culturel du vienx monde : l'Europe. Coup de foudre. Elles font l'événement au Festival Horizon 79 à Berlin-Ouest. Devant l'éclat de leurs talents, les mélomanes ne tichent pas. Ils crient leur bonheur et proclament les Amazones "Les déesses de la musique africaine". Depuis, la gloire n'a plus quitée les Amazones. les tournées se succèdent. Enfin voici Paris en 1983 ! les Amazones en France, visitent aussi Lille, Bordeaux, Le Havre, Toulouse, Lyon, Marseille et confirment leur réputation internationale de "Tigresses des planches" en des spectacles de haut voltage.
Justin Morel Junior
Guinée. Musique des Malinké. Guinea. Music of the Mandinka.
Musique de cour
1. Ensemble de trois xylophones bala
2. Solo de harpe soron à 19 cordes
3. Chant d'homme, harpe soron et choeur de femmes
4. "Tabara". Chant de louange
5. "Ne pleure pas, fils de lion !"
6. "Siraba". Chant de louange
7. Duo de harpes bolon à trois cordes
8. "Almami a bouleversé le pays"
Musique des chasseurs
9. "Ah ! Je chante pour Sinè"
10. Invoquons le grand aigle"
11. "Kontoron n'est-t-il pas venu ?"
12. "Chasseur à l'arc"
Musique paysanne
13. "Mariba nyansa". Chanson votive
14. Chant des nouveaux circoncis
15. "Appelez les mères !"
16. "Tambour d'eau". Batterie
17. "Tambour d'eau" et choeur de femmes
18. Deux tambours
19. Chant pour le masque oiseau (koma)
20. "Tambour des femmes"
Musique de cour
21. Ensemble de trois xylophones
22. Gammes des xylophones
Guinée. Musiques des Kpelle. Chants polyphoniques, trompes et percussions. Guinea. Kpelle Music. Polyphonic songs, trumpets and drumming.
1. Kaniko koye
Chant de salutations et de réjouissances commençant la plupart des pêle. Les paroles de ce morceau semi-improvisé relatent les impressions ressenties par les musiciens lors de leur accueil à Paris et leur sentiment davoir été accompagnés par leurs ancêtres tout au long de leur voyage.
Toute la pièce est soutenue par un rythme syncopé à quatre temps frappé avec une baguette sur la plaque de fer blanc (sonnailles) dun tambour daisselle.
Après quelques mesures, entre le chur à trois voix en hoquet qui répète inlassablement la même formule polyphonique.
Une fois cet accompagnement installé, le soliste peut alors entonner son chant sous la forme de longues phrases chantées dans un style déclamatoire, ponctuées par des notes tenues et entrecoupées de longs silences.
On observe ici un exemple intéressant de lesthétique musicale kpelle, fondée sur lopposition entre un accompagnement vocal intriqué et rigoureusement assujetti à une structure métrique fixe, et un chant solo dapparence assez libre et autorisant donc limprovisation poétique.
Mon chant est un kaniko koye ( ) (bis).
Réveillez-vous !
Je vous salue,
Je vous dis bonjour,
Je suis comblé de joie.
Mon chant est un kaniko koye (bis).
Aujourdhui cest un événement heureux.
Oui, ça sappelle un événement heureux.
Oui, nous sommes heureux,
Cest le kaniko koye.
Ce nest pas seulement pour sa beauté quon sinstalle dans un pays,
Ce nest pas parce que lon vous offre de leau chaude pour le bain du matin, quon sinstalle dans un pays !
Cet événement heureux, je ne lattendais pas,
Cest un kaniko koye.
Mes amis, répondez au refrain de mon chant,
Un beau refrain qui conduit au beau chant.
Et vous, les initiés, je vous remercie.
Je moffre à vous,
Je vous salue,
Je suis chez vous,
Je suis votre hôte.
Voyez en moi un étranger honnête.
Cest moi Houlou ( ) et cest ma voix.
Ma voix a été prise par vous.
Lorsque la voix est prise, elle se perd pour les circonstances ordinaires.
Mon chant est un kaniko koye.
2. I ya polma / Ce que tu peux
Chant moral évoquant les capacités et les dons de chacun et recommandant que chaque être en fasse le meilleur usage. En certaines circonstances, ce chant peut revêtir un caractère critique.
De même que le précédent, ce chant débute par un rythme frappé sur les sonnailles du tambour daisselle. Au milieu du chant, laccompagnement rythmique est relayé par deux tambours daisselle wannan, un tambour damaré et un hochet-sonnailles kèè.
Ce que tu peux,
Ce que tu peux faire,
Ce que tu sais faire,
Ta récompense en dépendra,
Ton salaire en dépendra,
Ton salut en dépendra.
Ce chant est difficile à chanter.
Le peu que tu sais faire,
Ta récompense en dépendra.
Oui, tu trouveras ton salaire dans ce que tu peux faire.
Tu trouveras ton salaire dans ce que tu sais faire.
Lancez !
Lancez !
Lancez les tambours !
3. Kol wile wele
Ce chant de salutations et les quatre suivants sont accompagnés par deux tambours daisselle wannan, un tambour damaré et un hochet-sonnailles kèè.
Si vous dormez, réveillez-vous !
Je vous salue.
Je vous dis bonjour.
Je suis votre hôte.
Sortez pour maccueillir.
Je suis à votre porte.
Si vous dormez, réveillez-vous.
Je vous salue tous.
Nous sommes venus pour vous saluer.
Ce chant nest quune salutation.
4. Likala wuya / Le raphia est lourd
Ce chant est une évocation de Nyamu, le génie de la forêt sacrée qui, lorsquil sort, est entièrement vêtu de raphia. Il sagit dun chant dinitiés dans lequel ceux-ci rendent hommage aux grands prêtres.
Ce qui doit se faire se fera.
Soyez calmes.
Écoutez ce chant majestueux.
Le raphia est lourd (bis).
Le chant est beau le soir.
Le raphia est lourd (bis).
Les initiés et les esprits suivent la même route.
Les initiés ne regardent pas derrière eux.
Le raphia est lourd (bis).
Mes amis, cest cela,
Si le génie moublie, je ne loublie pas.
Tirez,
Tirez mes amis,
Tirez le chant,
Le raphia est lourd.
5. Zale kaye
Chant pour les féticheurs.
Cest toi qui as le fétiche
Je le dis, cest toi qui as le fétiche.
6. Pawoo / Rends-moi ma voix
Chant dhommage aux prêtres de la forêt.
Le terme zöo désigne les grands prêtres de la forêt sacrée. Le zöo est capable denrouer la voix des chanteurs sils ne lui rendent pas hommage avant de chanter pour une quelconque circonstance.
Rends-moi ma voix (bis).
Zöo, rends-moi ma voix.
Sil veut prendre ma voix.
Rends-la moi.
Zöo, rends-moi ma voix.
7. Kele palay wooni / Loiseau des palmiers-raphia
Ce chant de libations est exécuté lors des fêtes arrosées de vin de palme. Il est entrecoupé de plusieurs solos dans lesquels les chanteurs improvisent quelques paroles sur des sujets de circonstance.
Loiseau, perché sur les palmiers-raphia a chanté,
Loiseau du zöo a chanté (bis).
Dormez-vous encore ?
Il fait grand jour,
Et je suis votre hôte.
Loiseau du zöo a chanté (bis).
Les Blancs de Paris savent tenir le monde,
Ils ont construit une route dans le ciel ( ).
Loiseau du zöo a chanté.
MUSIQUES POUR PERCUSSIONS
8. Key hin bala / Rythmes pour les labours
Pièce pour percussions conduite par le jeu de cinq tambours accordés bala qui symbolise la femelle de lesprit de la forêt de Nyamu. La pièce débute par lentrée du bala. Après une minute et demie environ, un jeu de deux tambours accordés entre à son tour et entame un dialogue avec le bala. Puis entrent deux tambours feli et enfin le grand tambour à deux peaux gbangban dont le musicien frappe avec ses baguettes tantôt la caisse, tantôt les membranes.
9. Kôno / Rythme des femmes âgées
Pièce pour percussions appartenant au répertoire des sociétés secrètes. Lélément féminin, symbolisé par le chiffre 3, est représenté par trois cornes de buf tronquées (nyé miné) et frappées avec une baguette. Lélément masculin, symbolisé par le chiffre 4, est matérialisé par la combinaison dun hochet-sonnailles (kèè) et de trois tambours-xylophones en bambou (kôno).
Après une introduction au cours de laquelle les cornes de buf entrent successivement, suivies par les trois tambours-xylophones et le hochet en vannerie zoso kèè, les musiciens enchaînent sur un tempo plus rapide une succession de formules rythmiques entrecoupées de silences.
10. Mana bala / Rythme pour une danse de réjouissances
Cette danse est accompagnée par cinq tambours feli de tailles différentes (avec leurs sonnailles) et une cloche en fer tanin.
CHANTS, TROMPES ET PERCUSSIONS
11. Daa-zaa-to / Cérémonie de funérailles
Afin de faciliter la compréhension des différentes parties de la cérémonie, celle-ci a été chronométrée.
Première partie : Loozo kôno
Cette pièce est jouée par les musiciens des maîtres-chasseurs lors des veillées de vénération des fétiches protecteurs et pendant les funérailles.
000 Pluriarc, cloche en fer, hochet-sonnailles et tambour de bois à deux fentes.
148 Entrée de la première trompe. Le musicien joue et chante en hoquet.
301 Cloche en fer et trompe.
342 Entrées successives des trois autres trompes combinées avec les voix dans un vaste hoquet vocal et instrumental. Le nombre des trompes (4) symbolise lélément masculin parfait.
Deuxième partie : cortège du linceul.
801 Le linceul, fait dune pièce de coton blanc, est déplié. Quatre personnes le saisissent par les coins, le tiennent au-dessus de leurs têtes et le cortège sébranle accompagné par les musiciens et les chanteurs.
Le chant est accompagné par un tambour à deux fentes et un hochet-sonnailles.
Troisième partie : chant au fils aîné.
1243 Le mélé létomu (soliste) sassied aux côtés du fils aîné du mort et sadresse à lui sous la forme dun récitatif :
Quelle tristesse et quelle douleur !
Ne pleure pas,
Calme-toi,
Le calme appartient aux rois,
Et tu es roi.
Dans la vie tout peut arriver.
Maintenant, avec qui resterai-je dans cette concession ?
Maintenant, avec qui resterai-je dans cette maison ?
Cest difficile dêtre orphelin (bis).
Il faut du calme et de la patience.
Pense aux enfants.
Quel malheur !
Quelle douleur !
Quatrième partie : cortège du mort et dons
1344 Quatre hommes amènent le corps quils portent sur leurs épaules accompagnés par les chanteurs, les trompes, le tambour à deux fentes et la cloche. Puis ils le posent à terre. Des cadeaux divers sont posés à côté du corps et seront enterrés avec lui.
Après une prière courte et silencieuse, le fils aîné dépose sur le corps un paquet de noix de kola que le mort mâchera pendant son voyage au pays des ancêtres.
Puis le chant et la musique de trompes reprend.
Cinquième partie : chant au mort
1848 Le mélé létomu sagenouille devant le corps et lui adresse cette longue lamentation ponctuée ici et là par lassistance :
Oncle, est-ce bien toi ?
Tu nas pas encore fini de nous donner tes conseils !
Est-ce que tu dors ?
Si tu dors, réveilles-toi ?
Initiés, souvenez-vous
On pleure un homme à cause de ce quil a fait dans le monde !
Oncle, tu ne nous as même pas dit adieu !
Oncle
Voici ces noix de kola, offertes pour toi !
Je tappartiens, oncle,
Jamais je ne tai désobéi !
Que les ancêtres qui tappellent taccueillent dans la joie !
Que le pays des ancêtres où tu vas vivre envoie ses bénédictions à tes enfants à tes femmes, à tes oncles, à tes neveux !
Oncle tu est parti
Tes neveux sont désormais sans soutien
Bénis-nous !
Bénis ceux qui sont devant moi et ceux qui sont derrière moi !
Que Dieu exauce tes souhaits !
Mon chant est la voix du peuple
Que ta bénédiction soit sur moi, ton neveu et sur ton peuple
Sixième partie : Mayabo
2226 Tandis que les chanteurs, les trompes et les percussions interprètent le chant Mayabo, le corps est enveloppé dans le linceul puis emporté vers sa dernière demeure.
Mayabo, mayabo !
Oncle je pars avec toi
Je ne pleure pas
Je sais que tu dors
Je suis là, à tes côtés
Et je pars avec toi !
Guinée. Peuples de la forêt.
Table des matières
1. Le pays et les hommes
- Le pays, géographie physique
- Les hommes, notions sur l'origine
- Les siècles obscures de la région forestière de haute-Guinée
- Histoire des pays Kpellé, Kono, Manon 1750-1905
- La période française
2. Organisation sociale, politique et religieuse
- La société (conception, grossesse, accouchement, enfance, mort et funérailles)
- La société totémique : le clan
- La société politique : le village, le canton, le droit
- La religion, les formes para-religieuse et magiques
- L'initiation
3. Les artisanats, les techniques, les arts
- Les artisans
- Les industries
- La vie intellectuelle et artistique
Annexe : Conte Kono