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Albanie. Chant d'un pays perdu, un film de Bernard Lortat-Jacob et Hélène Delaporte
Le pays perdu, c'est la Tchameria, au nord de la Grèce actuelle, que les Albanais musulmans ont été contraints d'abandonner après la
guerre. Pays de haute nostalgie que l'on chante et pleure tout à la fois. Le chanteur tchame Shaban Zeneli passe parfois la frontière en
clandestin dans le simple but de revoir le village de son père, désormais en ruines. Sur le coup de l'émotion, il chante et crée de nouvelles
Chansons. Le film raconte ce périple que les auteurs du film firent avec lui en août 2006. Ce film a reçu le Prix Bartók lors du Festival du
film Jean Rouch ' 26e Bilan du film ethnographique en 2007.
Albanie. Chants et musiques du pays des aigles. Spectacle
5-6/05/2012
Samedi 5 mai à 20h30
Dimanche 6 mai à 17h
maison des Cultures du monde, Paris 6e
Traditions guègue, myzeqare, tosque, labe et tcham
Pouvait-on imaginer que cinq siècles d'occupation ottomane et 46 années d'un des régimes communistes les plus durs laisseraient s'épanouir sur un si petit territoire tant de musiques originales ? Nul doute que le relief montagneux, rendant les communications difficiles, eut sa part à cette diversité en confinant les communautés dans leurs villages escarpés ; mais on doit compter aussi avec un peuple d'hommes rudes qui a de tous temps dompté sa souffrance par le chant et la poésie, exalté les hauts-faits de ses héros dans des épopées et continue aujourd'hui de louer la beauté de ses garrigues, chanter la grâce de ses femmes ou, comme les Tchames, pleurer sa patrie perdue.
Le chant, a cappella ou accompagné par les instruments, est au centre de toute activité sociale, qu'il s'agisse d'un repas entre amis, d'une fête de naissance, de fiançailles ou de noces. Malgré les mutations récentes qui accompagnent l'intégration européenne de l'Albanie, les musiques traditionnelles conservent toute leur vigueur et concernent toutes les générations car elles sont un fondement de l'identité albanaise. Le régime isolationniste d'Enver Hoxha ne s'y trompa d'ailleurs pas en créant des festivals un peu partout dans le pays, en particulier le festival quinquennal de Gjirokastër où, aujourd'hui encore, nombre d'artistes traditionnels continuent de recevoir une consécration qui est bien souvent un passeport pour des tournées internationales.
Aussi, l'exode rural n'a-t'il pas altéré ces traditions. En ville, bien au contraire, les communautés villageoises se ressoudent, festoyent et créent des associations afin de transmettre leur patrimoine culturel aux plus jeunes.
À cette vitalité de la musique en Albanie s'adjoint une étonnante diversité pour un pays qui compte parmi les plus petits d'Europe. On peut le diviser grosso modo en deux grandes régions séparées par la rivière Shkumbin, qui le traverse d'ouest en est, du lac d'Ohrid jusqu'à l'Adriatique. Au sud, c'est le règne des iso-polyphonies ou polyphonies à bourdon, classées chef-d'oeuvre du patrimoine culturel immatériel par l'Unesco.
Au nord de la Shkumbin, c'est la plaine centrale de Tirana qui rejoint celle de la Myzeqe, puis on aborde les contreforts des Alpes albanaises, pays des guègues, dont le chant épique a servi de sujet à un roman d'Ismaïl Kadaré, Le dossier H. Dans cette région montagneuse qui s'étend de Lezha à Shkodër, Pukë et Dibër, on pratique un chant monodique, a cappella ou accompagné aux luths çifteli et sharki ou à la viole lahutë.
Pjeter Matusha, rhapsode et joueur de viole lahutë
L'une des traditions les plus particulières des guègues, Albanais du nord, est la ballade épique mettant en scène des héros albanais, généralement en lutte contre le pouvoir ottoman. Il ne reste aujourd'hui que deux ou trois grands rhapsodes (rapsod) et Pjeter Matusha est l'un
d'entre eux. D'une voix un peu rauque et légèrement nasale, il chante l'histoire d'Ago Ymeri en s'accompagnant à la viole lahutë. Le corps de l'instrument est formé d'une seule pièce de bois (noyer ou mûrier, épicéa, érable, sycomore'). La table d'harmonie est en peau et la mèche de l'archet en crin de cheval. Le chevillier est généralement sculpté en forme de tête de chèvre ou de cheval. Certains reproduisent le buste du célèbre héros albanais Skanderbeg ou encore l'aigle bicéphale, emblème de l'Albanie.
Sherif Dervishi et Tonin Haxhia, chant et luths
Sherif Dervishi est originaire de la petite ville de Dibër au nord-est de l'Albanie. Maçon de profession, il a appris le chant et la pratique du luth çifteli dans sa famille, tout particulièrement auprès de son grand-oncle maternel, de son oncle et de son père.
Sherif chante en s'accompagnant lui-même au petit luth çifteli. Il réunit les qualités de l'amateur et du professionnel : sa technique vocale et sa maîtrise du çifteli sont impeccables, mais il y ajoute une aisance et un naturel extrêmement touchant qu'il joue pour des amis dans son salon ou sur une scène.
Tonin Haxhia est originaire de Pukë dans l'extrême nord de l'Albanie. Il est le fils de Frrok Haxhia, un rhapsode réputé. Il a côtoyé de grands artistes comme Ndue Shyti, le virtuose du çifteli et dès l'âge de 9 ans, il a commencé à participer au festival de Gjirokastër. Tonin enseigne
la musique dans une école élémentaire. Plutôt multi-instrumentiste que chanteur, il seconde Sherif au luth sharki, joue des pièces en solo au çifteli ou à la petite flûte bilbil.
Leur répertoire, généralement interprété lors des tablées familiales, des banquets et des veillées, comprend des chants épico-historiques, des chants d'amour, des chants satiriques et moraux sur les rapports familiaux, notamment entre bru et belle-mère, et ces émouvants "chants de
recrue" (nizam) dont les récits déchirants racontent la séparation des hommes enrôlés pour dix ans, vingt ans, dans l'armée ottomane, obligés de quitter pour toujours leur père, leur mère, leur épouse.
Le çifteli est un petit luth à deux cordes qui s'apparente au luth populaire turc cura. Il est surtout présent en Albanie du nord et au Kosovo. Plus grand de taille, le sharki sert essentiellement d'instrument d'accompagnement au çifteli.
Le saz de Barjam Saçma
Barjam Saçma : clarinette
Marsel Muka : violon
Ardian Muka : luth llautë
Selim Backa : fizarmonikë et chant
Habib Mamo : chant et tambourin def
On quitte les rudes montagnes du nord de l'Albanie pour redescendre vers les plaines centrales et plus particulièrement celle de la Myzeqe, autour de la ville de Fier. Dans cette région, on pratique une musique instrumentale que l'on retrouve dans plusieurs villages du sud de l'Albanie et qui s'apparente aux musiques de l'Épire, en Grèce.
Ces ensembles instrumentaux, appelés saz, se composent d'une clarinette (klarinetë), d'un violon (violinë), d'un luth (llautë), d'un accordéon(fizarmonikë) et d'un tambourin (def).
Le clarinettiste Bajram Saçma, âgé d'une cinquantaine d'années, interprète des kaba, sortes d'élégies au caractère funèbre, semi-improvisées, généralement suivies d'une danse : dyshe myzeqiare (danse de Myzeqe), vallja e ngjalave (danse de l'anguille), vallja e rrugës (danse du cortège de la mariée), ou une pogonishte au rythme boiteux et obsédant.
Leur répertoire n'est pas seulement instrumental, Habib Mamo possède également un répertoire de quelque 200 chansons qu'il interprète à deux voix avec Selim Backa et l'accompagnement instrumental. Ce groupe est un véritable ensemble de village. Il ne joue que le répertoire traditionnel et principalement dans les fêtes de mariage, entre mai et octobre.
Polyphonies labes
Guri Rrokaj, Diana Ruçi, Hasim Mele, Neil Ruçi
Le sud de l'Albanie est très largement dominé par la pratique de la polyphonie vocale à bourdon ou isopolyphonie. Trois styles se distinguent : le style tosque, majoritaire car la Toskëri couvre la plus grande partie de la région, le style lab au sud de la Vjosa, et le style tchame de la région frontalière avec l'Épire grecque. Ces polyphonies sont en général à deux parties avec bourdon :
une première voix appelée marrës (preneur) qui chante l'essentiel du texte, une seconde voix qui lui répond appelée prerës (coupeur) ou kthyës (rendeur) et le choeur qui tient le bourdon appelé iso (du grec íson). Chez les Lab, elles peuvent être parfois à trois parties : un marrës, un prerës et un hedhës (lanceur) qui vient se glisser dans le registre aigu avec un fort vibrato ; ces trois parties étant complétées par le bourdon iso.
Le style lab se subdivise en sous-styles régionaux marqués par plus ou moins de douceur ou de rudesse dans l'expression vocale. Ainsi, les chants de Gjirokastër sont connus pour leur douceur, le moëlleux des voix tandis qu'à Vlora ou à Lapardha, les voix sont drues, puissantes, parfois agressives.
L'ensemble Bilbilat (les rossignols) a été fondé à Tirana il y a quelques années et réunit des chanteurs amateurs et professionnels originaires de diverses villes du pays Lab, ce qui lui permet de couvrir un éventail très large du répertoire et des styles de cette région. Le principal marrës de l'ensemble n'ayant pu venir pour raisons de santé, il est remplacé par Guri Rrokaj, celui de l'ensemble de Mallakastër.
Polyphonies tchames
solistes : Shaban Zeneli, Rifat Sulaymani
Les polyphonies tchames sont les moins connues à l'extérieur de l'Albanie, car leur diffusion a été beaucoup plus tardive. Ceci pour une raison simple, la plus grande partie de la Çamëri s'étend sur le sud de la province grecque d'Épire et seule une toute petite portion (dans les environs de Saranda) empiète sur le sud de l'Albanie. Or pendant la guerre civile qui sévit en Épire entre 1946 et 1949, plusieurs dizaines de milliers de Tchames durent fuir vers l'Albanie et furent installés dans diverses régions du pays, en particulier autour de Durrës. Cette histoire dramatique a profondément marqué l'art vocal des Tchames dont Shaban Zeneli et Rifat Sulaymani sont les plus illustres détenteurs aujourd'hui.
L'isopolyphonie vocale albanaise a été proclamée chef-d'oeuvre du patrimoine culturel immatériel par l'Unesco en 2005
Bergers flûtistes de Gramsh
Bashkim Llapushi, Naim Sharku, Shaqir Sinani, Gëzim Bajrami
Gramsh est une petite ville isolée au centre de l'Albanie. Située au sud de la rivière Shkumbin qui sépare les moitiés septentrionale et méridionale de l'Albanie, on y parvient depuis Elbasan par une petite route qui longe sur les derniers 30 km la vallée de la Devoli. On est ici en Toskeria, l'une des trois sous-régions du sud de l'Albanie, avec la Laberia et la Tchameria.
Fyell (prononcer : füèl) désigne la flûte en Albanie, le plus souvent une flûte à bloc. Le fyell de Gramsh est tout à fait particulier puisqu'il s'agit d'une grande flûte à embouchure biseautée qui se joue donc comme le nây arabe (sur les lèvres) ou persan (sur les dents). Cette technique de jeu et la longueur de l'instrument confèrent au fyell de Gramsh une sonorité à la fois profonde et très riche en harmoniques.
Instrument pastoral, le fyell se jouait autrefois en solo. Mais depuis une cinquantaine d'années, s'est développée une pratique collective qui s'inspire des groupes vocaux de la tradition musicale tosk. Il s'agit d'une iso-polyphonie à trois parties : une flûte soliste qui prend la mélodie, une qui la soutient et lui répond et deux flûtes qui assurent le bourdon.
Les musiciens interpréteront aussi quelques chants qui montreront les similitudes entre les formes vocale et instrumentale.
Chaque pièce est une semi-improvisation non mesurée, un impromptu bucolique et mélancolique comme l'illustrent les titres des pièces :
L'avaz de la flûte qui pleure ;
Avaz à l'ombre des arbres ;
Quand le troupeau va boire ;
L'avaz des clarines ;
Chant de la fleur de printemps'
Les musiciens se partagent entre leur activité de berger, l'animation des fêtes de village et les festivals locaux. Ils chantent également des chants de la tradition tosque.
Pierre Bois
La Maison des Cultures du Monde tient à remercier tout particulièrement :
Monsieur Viktor Sharra
Monsieur Besim Petrela
Monsieur Ylljet Aliçka, Ambassadeur d'Albanie en France
Programme :
Pjeter Matusha
- Këngë majë krahi
Ces appels étaient autrefois lancés et relayés de sommet en sommet pour avertir les habitants, leur donner des nouvelles, les prévenir d'un danger.
- Ago Ymeri
Ago Ymeri, un jeune preux, s'apprête à partir à la guerre le lendemain de ses noces. Son épouse lui promet de l'attendre 9 ans, 9 mois et 9 jours. Gravement blessé, il est capturé par un pacha qui l'accueille chez lui. Dans cette prison dorée, Ago Ymeri chante la nostalgie de son pays et des siens en s'accompagnant au çifteli, le luth traditionnel albanais. Peu à peu, il perd le goût du boire, du manger et de la musique. Le pacha et sa fille s'enquièrent de la cause de cette mélancolie et il leur explique qu'il ne lui reste plus qu'un jour avant le terme du délai accordé par son épouse. Le pacha lui donne alors son meilleur cheval et il part. À son arrivée au village, il croise un cortège nuptial, c'est celui de son épouse en route pour la cérémonie de ses secondes noces.
Sherif Dervishi et Tonin Haxhia
- Vijnë pampurat : Les bateaux arrivent
Ce chant, datant probablement du XIXe siècle, évoque les souffrances et la nostalgie des nizamë, les soldats albanais recrutés pour plusieurs années dans les armées de l'empire ottoman.
- Solo de çifteli sur des motifs mélodiques de la région de Dibër.
- Moj e mira, si lule e livadhit : Belle comme la fleur de la prairie
Chant lyrique décrivant la beauté d'une fille qui "a enflammé les coeurs des gars du village de Tetovë et des alentours". Sa beauté et son intelligence sont comparées à la lumière.
- Ku-ku nanë, vatani jem! : Ma pauvre patrie !
Dans cet autre chant de nizamë, est évoquée leur campagne à travers les déserts du Yémen et leur nostalgie du pays natal.
- Solo de çifteli sur des motifs mélodiques de la région de Pukë.
- Një bilbil për ty këndon : Un rossignol chante pour toi
Un rossignol chante pour une belle jeune fille et trouble son sommeil.
Flûtistes de Gramsh
- Avazi i korieve : Air des bosquets
- Pièce instrumentale pour flûtes fyell.
- Ç'kini gjunjë që u pretë : Oh, mes genoux, que s'est-il passé ?
Chant de nizamë. Le narrateur, enrôlé de force dans l'armée ottomane, s'étonne que ses genoux refusent de marcher.
- Pièce pour cornemuse gajde et flûtes fyell
- Tanë, moj Tanë"
Cette chanson célèbre dans tout le sud de l'Albanie relate le courage d'une jeune fille qui aida son frère à lutter contre des bandits qui voulaient piller son troupeau de moutons.
- Avaz me të qarë
Lamentation instrumentale pour flûtes fyell.
- Pièce pour flûtes fyell et bilbil.
Polyphonies Labes
- Ago, Ymer Ago
Même thème que la ballade interprétée par Pjeter Matusha.
- Mike, borzilok në derë : Amie, basilic à la porte
Ce chant adresse des conseils à une belle jeune fille. Tout en la comparant au basilic, on lui suggère de refuser les avances d'un homme âgé et d'encourager l'amour d'un jeune garçon.
- Tundu bejk'e bardhë : Allez, pavane-toi, blanche brebis
Une jeune bergère descend avec grâce de la montagne et se laisse courtiser par un jeune berger. Le son de sa flûte, le soir, la tient éveillée dans son lit.
- Qante motra për vëllanë : La soeur pleurait pour son frère
Cette lamentation raconte l'histoire d'un berger tué par des bandits et dont le troupeau fut pillé. Sa soeur le pleure et jure vengeance.
- Janinës ç'i panë sytë : Qu'ont vu les yeux de Yanino ?
Célèbre chant datant probablement du XIXe à la gloire de Zenel Celua, un jeune combattant qui, dans les environs de Ioanina, fonça à travers un bataillon turc'
- O Sinan
Chant en l'honneur d'un jeune résistant albanais pendant la Seconde guerre mondiale.
- Dil Pasha se jam për rrugë : Sors, Pacha, car je prends la route
Un combattant de l'indépendance défie le pacha ottoman en lui criant de sortir de son palais et de venir se mesurer à lui.
Polyphonies Tchames
- Tanë, moj Tanë! : Tanë oh Tanë !
Le thème est le même que celui du chant interprété par les musiciens de gramsh, mais le style musical est différent.
- Ti, moj Smartë : Toi, Smartë
Ce chant consacré à l'un des villages perdus de la Tchameria, illustre tout ce répertoire portant sur une des périodes les plus tragiques de l'histoire des Tchames.
- Lul Çapari
Histoire d'un martyr de la résistance contre les Ottomans qui commandait un groupe d'insurgés.
- Ulu mal të shoh Kastrinë : Baisse-toi, montagne, que je voie Kastri
Un jeune Tchame, derrière la montagne, lui demande de se baisser pour qu'il puisse voir son village natal, Kastri et les belles filles qui y vivent.
- Çelo Mezani
Ce chant, le plus célèbre de la tradition tchame, est une lamentation sur un jeune homme qui fut tué dans une embuscade et dont la mère refusa d'admettre la mort de son fils.
- Këngë për nusen : Chanson à la jeune mariée
La belle-famille se réjouit de la beauté de la jeune mariée mais elle lui rappelle qu'elle est entrée dans une famille importante et réputée.
- Tumankuqe moj mes'hollë : La fille à la taille fine, vêtue d'un tuman rouge
Le tuman est une culotte bouffante. Ce chant d'amour joyeux et dansant, décrit une belle jeune fille qui accepte d'être courtisée par un garçon.
Ensemble Barjam Saçma
- Kaba myzeqare
Pièce instrumentale de la plaine de Myzeqe
- Kaba
Duo pour clarinette et violon
- Dy thëllëza në një shqopë : Deux perdrix sur la bruyère
Deux perdrix sur la bruyère. J'essaie de les attraper, mais n'y arrive point. Allégorie d'un garçon qui courtise deux filles et n'en séduit aucune.
- Kabaja e Gjeneral Gramafonit : Kaba du Général Gramophone
Il y a une trentaine d'années, un film intitulé "général gramophone" racontait la résistance des Albanais contre la propagande fasciste de l'Italie de Mussolini. Ce kaba, très apprécié par les albanais, faisait partie de la bande sonore du film.
- Vallja e Osman Takës : La danse de Osman Taka
Cette danse tchame évoque le sacrifice d'Osman Taka, un combattant de l'indépendance de l'Albanie. Arrêté en 1886, son dernier voeu avant de mourir fut d'être autorisé à danser.
- Trandafil pe dimri : Rose d'hiver
Le ciel est noir, il vente et une rose éclôt dans la tempête. On lui dit d'attendre que la neige cesse ; au printemps filles et garçons la regarderont avec envie.
- Kaba e Lulushit : Kaba de Lulush
Ce kaba fut composé par Lulush, un grand clarinettiste de la région de Korçë, mort prématurément.
- Kaba violinë
Pièce instrumentale pour violon principal. Artiste prometteur, Marsel Muka n'a que 20 ans.
Albanie. Le Zikr des Rifaï, confrérie soufie de Tirana. Photos
03-04/05/2012
Le Zikr des Rifaï. Confrérie soufie de Tirana, Albanie.
Sous la direction du shaykh Qemaluddin Reka
Avec :
Bilal Muka
Enes Reka
Sidit Reka
Altin Boshnjaku
Ardit Lala
Renard Ahmeti
Denis Ahmeti
Arben Bulqiza
Ylber Çuliq
Ardit Buçpapaj
La cérémonie comprend deux parties. La première commence par 3 hymnes au prophète suivis d'un hymne à la famille du prophète. Vient ensuite un zikr qui alterne avec deux chants, suivi d'une litanie accompagnée à la flûte et au tambour. La seconde partie est un zikr qui alterne avec le chant et la danse.
Albanie. Le Zikr des Rifaï, confrérie soufie de Tirana. Spectacle
Jeudi 3 et vendredi 4 mai à 20h30
Maison des Cultures du Monde, Paris 6e
Sous la direction du shaykh Qemaluddin Reka
Avec :
Bilal Muka
Enes Reka
Sidit Reka
Altin Boshnjaku
Ardit Lala
Renard Ahmeti
Denis Ahmeti
Arben Bulqiza
Ylber Çuliq
Ardit Buçpapaj
Le soufisme est la mystique de l'islam, sa principale voie de réalisation spirituelle. Complément de la religion formelle, attachée à la lettre, que les derviches regardent comme l'écorce de l'islam, le soufisme constitue, en tant que religion du coeur et de l'esprit, la voie (tarîqa) qui conduit de l'écorce au noyau c'est-à-dire de la Loi religieuse (la sharî'a) à la Réalité, à la Vérité transcendante, terme de la quête mystique. Il s'agit donc d'une voie initiatique réservée à ceux qui sont prêts à renoncer au monde objectif, à mourir et à renaître en se dépouillant du moi afin de laisser la place au seul Soi divin.
La tarîqa ' le mot désigne à la fois le chemin et la confrérie ' offre les moyens d'atteindre l'union avec Dieu. Le rattachement à une tarîqa s'effectue à travers la personne du shaykh qui en assure la direction spirituelle et transmet à ses derviches la baraka, la grâce divine, qui lui a été conférée à travers la chaîne initiatique qui le relie au fondateur de la confrérie.
Les confréries soufies ont joué un rôle essentiel dans la propagation de l'islam dans les Balkans à l'époque ottomane, en particulier les Halveti et les Bektashi mais aussi les Naqshbandi, les Qadiri et les Rifai qui sont toujours présents en Albanie, en Bosnie et en Bulgarie.
La Rifaiyya est née en Irak au XIIe siècle de l'enseignement de Hazrat Sayyid Ahmad al-Kabîr al-Rifai (1120-1182). Ce descendant du prophète prône un idéal de modestie, de pauvreté, de tempérance et de bienveillance. Il prêche par l'exemple le dévouement et la compassion et son hagiographie est pleine de récits de soins aux lépreux et de guérisons miraculeuses. Mais c'est en Égypte, au XIIIe siècle, que cette tarîqa prend son essor. Au cours des deux siècles suivants, elle essaime dans tout le Moyen-Orient jusqu'en Anatolie. À partir du XVIIe, des tekke s'installent à Istanbul puis dans les Balkans, alors provinces occidentales de l'empire ottoman.
Les Rifai ont souvent été considérés comme extravagants car, au moment de l'extase, ils avaient coutume d'absorber du verre pilé, de marcher sur le feu ou de danser avec des broches et des épées plantées dans le corps. On n'a d'ailleurs jamais bien su si ces pratiques avaient été instituées par le fondateur ou étaient apparues plus tard, lors des invasions mongoles. Aujourd'hui elles tombent en désuétude et ne subsistent plus, sous une forme atténuée, qu'en Égypte et dans le golfe. En
Turquie ' où ils se virent frappés d'interdiction en 1925 ' et dans les Balkans, les Rifai ont subi l'influence d'autres confréries, mieux implantées dans les villes, comme les Mevlevi, ou dans les campagnes, notamment aux Balkans, comme les Alévi/Bektashi.
On recense aujourd'hui au moins quatre tekke rifai en Albanie : à Tirana, Shkodra, Berat et Elbasan. Sheh Qemaludin Reka dirige celle de Tirana et a autorité sur toute la communauté rifai d'Albanie. Il se réclame de la filiation spirituelle de Sheh Ahmed Shkodra, un important soufi albanais, formé en Iran et qui établit une tekke à Shkodra au début du XXe siècle. Le grand-père de Sheh Qemaludin en fut le disciple et le secrétaire.
Comme dans beaucoup de pratiques religieuses, la transmission familiale joue un rôle dans l'adhésion d'un individu à une tarîqa mais elle ne présente aucun caractère obligatoire. Trois conditions essentielles et purement individuelles sont requises : la foi (besimi tek zoti), la ferveur (përkushtimi) et un sens moral élevé (morali i lartë) car le zikr a aussi une fonction purificatrice.
Pendant le régime communiste, suite à l'interdiction de toute pratique religieuse en 1967, les Rifai furent contraints à la clandestinité et la famille Reka s'évertua à préserver le rituel en transformant sa maison en lieu de prière. Ils trouvèrent un soutien auprès du shaykh Jamal Shehu, chef spirituel des Rifai des Balkans, auquel ils rendaient parfois visite dans sa résidence de Prizren, au Kosovo. C'est lui qui nomma Sheh Qemaludin à la tête de la Rifaiyya d'Albanie. Depuis la chute du communisme, la maison des Reka est devenue leur tekke officielle et les fidèles s'y réunissent le dimanche soir pour y célébrer le zikr. Sheh Qemaludin est également musicien à l'orchestre de l'Opéra de Tirana et il prête une attention toute particulière à la qualité musicale des cérémonies qui ont lieu dans sa tekke.
La technique centrale de la contemplation repose sur l'invocation, l'oraison. La méthode soufie est basée sur le zikr, de l'arabe dhikr que l'on peut traduire par mention, rappel, remémoration. Il s'agit de la répétition incessante du nom divin et de quelques-uns de ses attributs : Allah Hu (Dieu, Toi), al-Haqq (le Vrai), al-Hayy (le Vivant), al-Qayyûm (l'Immuable), al-Wadûd (le Bien-aimant), al-Salâm (la Paix), qui mettent en oeuvre diverses techniques de respiration et de mouvements du torse et de la tête. En s'immergeant dans la répétition du Nom divin, le derviche s'assimile à Lui, de sorte que l'invocant, l'Invoqué et l'invocation ne font plus qu'un.
Mais le rituel ne se limite pas à cette dimension extatique. Outre le zikr proprement dit, la cérémonie comprend aussi des prières, des hymnes au prophète et à sa famille, des litanies accompagnées au fyell, la flûte pastorale albanaise, et aux tambours, et enfin des danses. Sheh Qemaluddin se lève et invite un des fidèles. Les deux hommes se font face. Se tenant par les pouces, puis par les épaules, ils commencent à tourner en cercle, lentement, tandis que l'assemblée poursuit la récitation haletante des attributs divins. Ils sont bientôt rejoints par deux autres. Le rythme s'accélère et la danse devient bondissante. Au-delà de la quête de l'extase, elle affirme le lien puissant qui unit les membres de la tekke au fondateur de l'ordre et à la famille du prophète dont le nom albanisé, Ehlibejt (les gens de la maison), a été donné au lieu de prières de la confrérie.
Musicalement, le zikr rifai d'Albanie préserve un style clairement oriental. Ainsi la flûte albanaise fyell est-elle traitée dans un style proche du ney turc, très différent de la musique des bergers albanais. De même, le chant fait sonner les échelles à micro-intervalles des maqâm turcoarabes, très éloignées du pentatonisme dominant la musique traditionnelle albanaise.
La cérémonie comprend deux parties. La première commence par 3 hymnes au prophète suivis d'un hymne à la famille du prophète. Vient ensuite un zikr qui alterne avec deux chants, suivi d'une litanie accompagnée à la flûte et au tambour. La seconde partie est un zikr qui alterne avec le chant et la danse.
Pierre Bois
La Maison des Cultures du Monde tient à remercier tout particulièrement Monsieur Besim Petrela et Monsieur Viktor Sharra.
Albanie. Polyphonie labe. Chants et musiques du pays des aigles. Photos
05-06/05/2012
Polyphonies labes
Chanteurs principaux : Guri Rrokaj, Diana Ruçi et Hasim Mele.
Chanteurs de gauche à droite: Neil Ruçi, Habib Mamo, Selim Baçka, Tonin Haxhia et Sherif Dervishi.
- Ago, Ymer Ago
Même thème que la ballade interprétée par Pjeter Matusha.
- Mike, borzilok në derë : Amie, basilic à la porte
Ce chant adresse des conseils à une belle jeune fille. Tout en la comparant au basilic, on lui suggère de refuser les avances d'un homme âgé et d'encourager l'amour d'un jeune garçon.
- Tundu bejk'e bardhë : Allez, pavane-toi, blanche brebis
Une jeune bergère descend avec grâce de la montagne et se laisse courtiser par un jeune berger. Le son de sa flûte, le soir, la tient éveillée dans son lit.
- Qante motra për vëllanë : La soeur pleurait pour son frère
Cette lamentation raconte l'histoire d'un berger tué par des bandits et dont le troupeau fut pillé. Sa soeur le pleure et jure vengeance.
- Janinës ç'i panë sytë : Qu'ont vu les yeux de Yanino ?
Célèbre chant datant probablement du XIXe à la gloire de Zenel Celua, un jeune combattant qui, dans les environs de Ioanina, fonça à travers un bataillon turc�
- O Sinan
Chant en l'honneur d'un jeune résistant albanais pendant la Seconde guerre mondiale.
- Dil Pasha se jam për rrugë : Sors, Pacha, car je prends la route
Un combattant de l'indépendance défie le pacha ottoman en lui criant de sortir de son palais et de venir se mesurer à lui.
Albanie. Polyphonie tchame. Chants et musiques du pays des aigles. Photos
05-06/05/2012
Polyphonies Tchames
Rifat Sulaymani et Shaban Zeneli
Accompagnés par : Neil Ruçi, Habib Mamo et Selim Baçka, et Hasim Mele, et également par Guri Rrokaj.
- Tanë, moj Tanë! : Tanë oh Tanë !
Le thème est le même que celui du chant interprété par les musiciens de gramsh, mais le style musical est différent.
- Ti, moj Smartë : Toi, Smartë
Ce chant consacré à l'un des villages perdus de la Tchameria, illustre tout ce répertoire portant sur une des périodes les plus tragiques de l'histoire des Tchames.
- Lul Çapari
Histoire d'un martyr de la résistance contre les Ottomans qui commandait un groupe d'insurgés.
- Ulu mal të shoh Kastrinë : Baisse-toi, montagne, que je voie Kastri
Un jeune Tchame, derrière la montagne, lui demande de se baisser pour qu'il puisse voir son village natal, Kastri et les belles filles qui y vivent.
- Çelo Mezani
Ce chant, le plus célèbre de la tradition tchame, est une lamentation sur un jeune homme qui fut tué dans une embuscade et dont la mère refusa d'admettre la mort de son fils.
- Këngë për nusen : Chanson à la jeune mariée
La belle-famille se réjouit de la beauté de la jeune mariée mais elle lui rappelle qu'elle est entrée dans une famille importante et réputée.
- Tumankuqe moj mes'hollë : La fille à la taille fine, vêtue d'un tuman rouge
Le tuman est une culotte bouffante. Ce chant d'amour joyeux et dansant, décrit une belle jeune fille qui accepte d'être courtisée par un garçon.
Albanie. Polyphonies vocales du pays Lab. Affiche
16-28 novembre 1994
Albanie. Polyphonies vocales du pays Lab. Spectacle
16-28 novembre 1994
concerts organisés en collaboration avec l'Institut de la Culture Populaire Académie des Sciences (Albanie).
Arjan Shehu
Mehmet Vishe
Roland Çenko
Kastriot Çenko
Adriatik Çenko
Ramiz Braja
Mevlet Meleqi
Kastriot Vishe
Nous tenons à remercier pour leur aide Madame Yllka Selimi, vice-directrice de l'Institut de la Culture Populaire, Madame Ferial Daja et Monsieur Pirro Miso, musicologues à l'ICP ainsi que Monsieur Roland Çene.
Hommage soit également rendu à Beniamin Kruta, directeur de l'ICP, disparu prématurément pendant la préparation de cette manifestation.
De tous les pays d'Europe, l'Albanie est un de ceux qui a le mieux conservé ses traditions musicales. Elle le doit à la prédominance d'un mode de vie rural dans des montagnes d'accès difficile et à près d'un demi-siècle de politique isolationniste. Mais elle le doit surtout à la passion que les Albanais vouent à leur musique, lui accordant lors des fêtes la place d'honneur qu'on aurait pu croire dévolue aux fiancés ou aux mariés. L'usage idéologique que le régime d'Enver Hoxha imposa au chant populaire et qui se traduisit par une récupération de la tradition du chant épico-historique et l'organisation de grands festivals nationaux, n'est heureusement pas parvenu à le dénaturer. Et les répertoires ne nécessitent guère qu'un "dépoussiérage".
En revanche, la situation économique et sociale de l'Albanie d'aujourd'hui représente un danger évident pour la pratique du chant dans son contexte traditionnel. La course à la survie, la mise en place difficile d'un nouveau système économique font rejaillir les flux migratoires qui saignèrent le pays à l'époque de la domination ottomane. Touchant toutes les catégories sociales y compris le milieu rural, l'exode vers l'Italie, la Grèce, la Macédoine, provoque la désagrégation des ensembles amateurs ou semi-professionnels, porteurs d'une tradition vivante. Quant aux groupes professionnels, plongés dans une situation d'incertitude culturelle, leurs prestations tendent à satisfaire aux nouvelles exigences d'un goût corrompu par la variété internationale.
La polyphonie vocale constitue une des expressions propres au sud de l'Albanie. Elle n'est point pratiquée dans le nord du pays. Ces polyphonies sont de deux types selon qu'elles viennent du pays Tosk (Toskëri) ou du pays Lab (Labëri). Mais dans les deux cas il s'agit d'un chant à plusieurs voix s'appuyant sur bourdon qui sert de base tonale.
Ces polyphonies sont exécutées lors des réunions de famille, de quartier ou de village (fiançailles, mariage, fête de récolte, etc.) par des chanteurs spécialement invités pour l'occasion et qui ne perçoivent généralement d'autre rémunération qu'un repas bien arrosé et quelques dons en nature. Assis à même le sol, parmi les plats de viande et de légumes, les jattes de yaourt, les corbeilles de fruits et les bouteilles de raki, les chanteurs se confondent avec les invités dans une atmosphère très conviviale. Entre les conversations, les toasts et les plaisanteries d'usage, ils entonnent leurs chants auxquels se mêlent les autres commensaux. Ce sont des ballades anciennes, des chants épico-historiques consacrés généralement à des figures de la lutte contre le pouvoir ottoman, des chants d'amour et de séparation, voire parfois des chants satiriques.
Chaque ensemble comprend trois solistes, le preneur, le rendeur et le lanceur, qui entrent dans le chant l'un après l'autre et sont soutenus par un petit choeur à 4 ou 5 voix qui exécute le kaba, un bourdon au timbre riche et savamment vocalisé.
"La polyphonie lab privilégie un système de développement simultané des parties prenant volontiers appui sur une charpente pentatonique. Le système polyphonique est essentiellement vertical, souvent fondé sur des dissonances. La métrique syllabique, au caractère iambique plus ou moins marqué, est ici rigoureuse et se traduit au plan musical par un débit "sostenuto". Le style posé et l'exécution traditionnellement lente de ces chants, l'imbrication serrée des voix solidement intégrées en ensembles homogènes, les phrases très intenses de la première voix, les mouvements contrapunctiques de la deuxième, les interventions alternées de la troisième et le puissant bourdon syllabique créent une fusion polyphonique et harmonique très originale" (*).
Semi-professionnels, les chanteurs de Gjirokastër pratiquent leur art dans un cadre généralement traditionnel. Âgés de 25 à 40 ans, ils sont artisans, boutiquiers, paysans, bergers, chômeurs. Ils se sont formés en écoutant leurs aînés, apprenant tout d'abord à chanter un bourdon correct puis, pour les plus doués, en s'essayant aux parties solistes. Leur répertoire, qui leur a été transmis à travers les générations, témoigne des heurs et malheurs d'un peuple longtemps livré aux secousses de l'Histoire.
(*) Bernard Lortat-Jacob & Beniamin Kruta
Albanie, polyphonies vocales et instrumentales
-Miro Tërbeça
Chant épico-lyrique dédié à une héroïne de la résistance Lab contre le pouvoir ottoman.
-Janines çi panë sytë
Qu'ont vu les yeux de Ianina ?
Chant historique
Qu'ont vu les yeux de Ianina ?
Aux cinq fontaines, entres deux monts ?
Zenel Celua en compagnie
Zenel avec son frère
Et le brave Jaçe Mavrove
Fonça à travers une armée
Quand il abattit le Pacha, on comprit qui il était.
-Zogë Gjirokastrës
Le petit poulet de Gjirokastër
Chant satirique sur une jeune fille trop gâtée.
-Dallëndyshe e vogëlo
Ô ma petite hirondelle
Chant lyrique
-Uromë baba uromë
Chant de noces.
La mariée demande à son père de lui accorder sa bénédiction.
-Fjalët e qiririt
Les paroles de la bougie
Cette fable du célèbre poète albanais Naim Frashëri (' 1900) compare l'être condamné à l'exil à une bougie qui se consume.
-Rashë e theva shtëmbëno
Je suis tombé et la cruche s'est cassée
Chant à danser satirique.
-Qaj me lot vasha jetimë
Je fonds en larmes, moi l'orpheline
Chant épique.
-Bule Naipi Persefoni Kokdhima
Chant historique dédié à deux femmes de Gjirokastër martyrisées par les Nazis.
-Kengë per Avni Rustemi
Chant pour Avni Rustemi
Chant épico-lyrique dédié à un démocrate albanais qui se rendit célèbre dans les années vingt par l'assassinat à Paris d'un Pacha qui militait auprès des puissances occidentales afin d'empêcher l'établissement d'un gouvernement démocrate et indépendant en Albanie.
-Orapi në Peshkëpi
Le platane de Peshkëpi
Chant historique consacré à l'insurrection de 1847.
Ce platane devint célèbre après la pendaison d'un commandant de maquisards et la mort de huit de ses hommes qui tentaient de le sauver.
-Çelo Picari furtune
L'impétueux Çelo Picari
Chant historique dédié à un célèbre combattant Lab pendant l'insurrection de 1847 qui suivit les réformes du Tanzimat par le pouvoir ottoman.
-Ago ago ymer ago
Chant épico-lyrique.
Un prisonnier du Sultan apprend par des rumeurs que sa femme lui serait infidèle. Il prie la fille du Sultan de le laisser rentrer chez lui et promet de revenir dès qu'il aura tirer l'affaire au clair. De retour au village, il découvre que cette rumeur n'était pas fondée puis, fidèle à sa promesse, il retourne en prison. Impressionné, le Sultan le libère.
-Aman, Banushe ku vete ?
Dis-moi, Banushe, où vas-tu ?
Chant lyrique
-Në dy male me dëborë
Entre les deux montagnes enneigées
Chant lyrique.
Une jeune morte prie les corbeaux d'épargner ses yeux afin de ne point la défigurer car sa mère et ses frères, de colline en colline, la cherchent et la pleurent.
-Mélodie de flûte double longar
-Aman trandafil, aman borzilok
Ô ma chère rose, ô mon cher basilic
Chant lyrique
-Moj kunadhja leshverdhë
Le renard à la fourrure jaune
Chant d'amour.
-Jasaman moj lule
Sois louée ô fleur jaune
Chant à danser nuptial.
-Erdhën hasmërit te porta
Les ennemis sont à la porte
Chant de vendetta.
-Biri i to kës Kosovare
Fils de la terre du Kossovo
Chant historique dédié à un martyr de la Deuxième Guerre mondiale.
-Mère Teresa, notre mère
Chant dédié à Mère Teresa, née de parents albanais.
CD Le Chant du Monde / collection CNRS - Musée de l'Homme, 1988 (distribution, Harmonia Mundi)
-Miro Tërbeça
Chant épico-lyrique dédié à une héroïne de la résistance Lab contre le pouvoir ottoman.
-Janines çi panë sytë
Qu'ont vu les yeux de Ianina ?
Chant historique
Qu'ont vu les yeux de Ianina ?
Aux cinq fontaines, entres deux monts ?
Zenel Celua en compagnie
Zenel avec son frère
Et le brave Jaçe Mavrove
Fonça à travers une armée
Quand il abattit le Pacha, on comprit qui il était.
-Me mua Merjo, me mua
Avec moi, Merjo, avec moi
Chant de cour d'amour.
-Dallëndyshe e vogëlo
Ô ma petite hirondelle
Chant lyrique
-Uromë baba uromë
Chant de noces.
La mariée demande à son père de lui accorder sa bénédiction.
-Fjalët e qiririt
Les paroles de la bougie
Cette fable du célèbre poète albanais Naim Frashëri (' 1900) compare l'être condamné à l'exil à une bougie qui se consume.
-Rashë e theva shtëmbëno
Je suis tombé et la cruche s'est cassée
Chant à danser satirique.
-Qaj me lot vasha jetimë
Je fonds en larmes, moi l'orpheline
Chant épique.
-Të më bëjë zoti ç'të Dojë
Que Dieu fasse de moi ce qu'il voudra
Chant de cour d'amour.
-Kengë per Avni Rustemi
Chant pour Avni Rustemi
Chant épico-lyrique dédié à un démocrate albanais qui se rendit célèbre dans les années vingt par l'assassinat à Paris d'Essad Pacha qui militait auprès des puissances occidentales afin d'empêcher l'établissement d'un gouvernement démocrate et indépendant en Albanie.
-Orapi në Peshkëpi
Le platane de Peshkëpi
Chant historique consacré à l'insurrection de 1847.
Ce platane devint célèbre après la pendaison d'un commandant de maquisards et la mort de huit de ses hommes qui tentaient de le sauver.
-Çelo Picari furtune
L'impétueux Çelo Picari
Chant historique dédié à un célèbre combattant Lab pendant l'insurrection de 1847 qui suivit les réformes du Tanzimat par le pouvoir ottoman.
-Këngë për Baba Selimin
Chant pour le Père Selim
Chef spirituel de la population de Gjirokastër, espoir des pauvres et des malades.
-Aman, Banushe ku vete ?
Dis-moi, Banushe, où vas-tu ?
Chant lyrique
-Në dy male me dëborë
Entre les deux montagnes enneigées
Chant lyrique.
Une jeune morte prie les corbeaux d'épargner ses yeux afin de ne point la défigurer car sa mère et ses frères, de colline en colline, la cherchent et la pleurent.
-Mélodie de flûte double longar
-Te porta me du qivure
À la porte aux deux piliers
Chant d'amour sur un lieu de rencontre fameux entre jeunes gens et jeunes filles.
-Moj kunadhja leshverdhë
Le renard à la fourrure jaune
Chant d'amour.
-Jasaman moj lule
Sois louée ô fleur jaune
Chant à danser nuptial.
-Erdhën hasmërit te porta
Les ennemis sont à la porte
Chant de vendetta.
-Pse nuk ron sa ron dhe guri
Puisses-tu vivre autant que la pierre.
Chant de cour d'amour.
-Mère Teresa, notre mère
Chant dédié à Mère Teresa, née de parents albanais.
Albanie. Sherif Dervishi et Tonin Haxhia, chant et luths. Chants et musiques du pays des aigles. Photos
05-06/05/2012
Sherif Dervishi et Tonin Haxhia
- Vijnë pampurat : Les bateaux arrivent
Ce chant, datant probablement du XIXe siècle, évoque les souffrances et la nostalgie des nizamë, les soldats albanais recrutés pour plusieurs années dans les armées de l'empire ottoman.
- Solo de çifteli sur des motifs mélodiques de la région de Dibër.
- Moj e mira, si lule e livadhit : Belle comme la fleur de la prairie
Chant lyrique décrivant la beauté d'une fille qui "a enflammé les coeurs des gars du village de Tetovë et des alentours". Sa beauté et son intelligence sont comparées à la lumière.
- Ku-ku nanë, vatani jem! : Ma pauvre patrie !
Dans cet autre chant de nizamë, est évoquée leur campagne à travers les déserts du Yémen et leur nostalgie du pays natal.
- Solo de çifteli sur des motifs mélodiques de la région de Pukë.
- Një bilbil për ty këndon : Un rossignol chante pour toi
Un rossignol chante pour une belle jeune fille et trouble son sommeil.
Albanie. Tradition musicale guègue. Pjeter Matusha, rhapsode et joueur de viole lahutë. Chants et musiques du pays des aigles. Photos
05-06/05/2012
Pjeter Matusha
- Këngë majë krahi
Ces appels étaient autrefois lancés et relayés de sommet en sommet pour avertir les habitants, leur donner des nouvelles, les prévenir d'un danger.
- Ago Ymeri
Ago Ymeri, un jeune preux, s'apprête à partir à la guerre le lendemain de ses noces. Son épouse lui promet de l'attendre 9 ans, 9 mois et 9 jours. Gravement blessé, il est capturé par un pacha qui l'accueille chez lui. Dans cette prison dorée, Ago Ymeri chante la nostalgie de son pays et des siens en s'accompagnant au çifteli, le luth traditionnel albanais. Peu à peu, il perd le goût du boire, du manger et de la musique. Le pacha et sa fille s'enquièrent de la cause de cette mélancolie et il leur explique qu'il ne lui reste plus qu'un jour avant le terme du délai accordé par son épouse. Le pacha lui donne alors son meilleur cheval et il part. À son arrivée au village, il croise un cortège nuptial, c'est celui de son épouse en route pour la cérémonie de ses secondes noces.
Albanie. Tradition musicale myzeqare. Portraits. Chants et musiques du pays des aigles. Photos
05-06/05/2012
Le saz de Barjam Saçma
Barjam Saçma : clarinette
Marsel Muka : violon
Ardian Muka : luth llautë
Selim Backa : fizarmonikë et chant
Habib Mamo : chant et tambourin def
Ensemble Barjam Saçma
- Kaba myzeqare
Pièce instrumentale de la plaine de Myzeqe
- Kaba
Duo pour clarinette et violon
- Dy thëllëza në një shqopë : Deux perdrix sur la bruyère
Deux perdrix sur la bruyère. J'essaie de les attraper, mais n'y arrive point. Allégorie d'un garçon qui courtise deux filles et n'en séduit aucune.
- Kabaja e Gjeneral Gramafonit : Kaba du Général Gramophone
Il y a une trentaine d'années, un film intitulé "général gramophone" racontait la résistance des Albanais contre la propagande fasciste de l'Italie de Mussolini. Ce kaba, très apprécié par les albanais, faisait partie de la bande sonore du film.
- Vallja e Osman Takës : La danse de Osman Taka
Cette danse tchame évoque le sacrifice d'Osman Taka, un combattant de l'indépendance de l'Albanie. Arrêté en 1886, son dernier voeu avant de mourir fut d'être autorisé à danser.
- Trandafil pe dimri : Rose d'hiver
Le ciel est noir, il vente et une rose éclôt dans la tempête. On lui dit d'attendre que la neige cesse ; au printemps filles et garçons la regarderont avec envie.
- Kaba e Lulushit : Kaba de Lulush
Ce kaba fut composé par Lulush, un grand clarinettiste de la région de Korçë, mort prématurément.
- Kaba violinë
Pièce instrumentale pour violon principal. Artiste prometteur, Marsel Muka n'a que 20 ans.
Albanie. Tradition musicale myzeqare. Vue d'ensemble. Chants et musiques du pays des aigles. Photos
05-06/05/2012
Le saz de Barjam Saçma
Barjam Saçma : clarinette
Marsel Muka : violon
Ardian Muka : luth llautë
Selim Backa : fizarmonikë et chant
Habib Mamo : chant et tambourin def
Ensemble Barjam Saçma
- Kaba myzeqare
Pièce instrumentale de la plaine de Myzeqe
- Kaba
Duo pour clarinette et violon
- Dy thëllëza në një shqopë : Deux perdrix sur la bruyère
Deux perdrix sur la bruyère. J'essaie de les attraper, mais n'y arrive point. Allégorie d'un garçon qui courtise deux filles et n'en séduit aucune.
- Kabaja e Gjeneral Gramafonit : Kaba du Général Gramophone
Il y a une trentaine d'années, un film intitulé "général gramophone" racontait la résistance des Albanais contre la propagande fasciste de l'Italie de Mussolini. Ce kaba, très apprécié par les albanais, faisait partie de la bande sonore du film.
- Vallja e Osman Takës : La danse de Osman Taka
Cette danse tchame évoque le sacrifice d'Osman Taka, un combattant de l'indépendance de l'Albanie. Arrêté en 1886, son dernier voeu avant de mourir fut d'être autorisé à danser.
- Trandafil pe dimri : Rose d'hiver
Le ciel est noir, il vente et une rose éclôt dans la tempête. On lui dit d'attendre que la neige cesse ; au printemps filles et garçons la regarderont avec envie.
- Kaba e Lulushit : Kaba de Lulush
Ce kaba fut composé par Lulush, un grand clarinettiste de la région de Korçë, mort prématurément.
- Kaba violinë
Pièce instrumentale pour violon principal. Artiste prometteur, Marsel Muka n'a que 20 ans.
Albanie. Tradition musicale tosque. Bergers flûtistes de Gramsh. Chants et musiques du pays des aigles. Photos
05-06/05/2012
Bergers flûtistes de Gramsh
Bashkim Llapushi, Naim Sharku, Shaqir Sinani, Gëzim Bajrami
- Avazi i korieve : Air des bosquets
- Pièce instrumentale pour flûtes fyell.
- Ç'kini gjunjë që u pretë : Oh, mes genoux, que s'est-il passé ?
Chant de nizamë. Le narrateur, enrôlé de force dans l'armée ottomane, s'étonne que ses genoux refusent de marcher.
- Pièce pour cornemuse gajde et flûtes fyell
- Tanë, moj Tanë"
Cette chanson célèbre dans tout le sud de l'Albanie relate le courage d'une jeune fille qui aida son frère à lutter contre des bandits qui voulaient piller son troupeau de moutons.
- Avaz me të qarë
Lamentation instrumentale pour flûtes fyell.
- Pièce pour flûtes fyell et bilbil.