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Afghanistan. Chants d'amour de la diva afghane Ustâd Mahwash. Spectacle
6 avril 1996.
Ustâd Assef Mahmud, tabla
Yussof Mahmud, harmonia et tabla
Kaled Arman, robâb et guitare
Le CEREDAF présente avec le soutien de la Maison des Cultures du Monde, pour la première fois à Paris.
Afghanistan. Ensemble Kaboul avec la participation exceptionnelle de Mahwash. Photos
4 avril 2002
L�Ensemble Kaboul se signale en outre par un travail remarquable en ce qui concerne la facture instrumentale: Khaled Arman a conçu un rubâb dont le manche est pourvu de frettes supplémentaires, qui donne à son registre aigu une clarté de timbre et une précision optimales; Paul Grant a, pour sa part, conçu et réalisé un santûr chromatique permettant de produire tous les tons des mélodies afghanes.
Pour la première fois, l�Ensemble Kaboul a invité la grande chanteuse Mahwash à se joindre à lui. Chanteuse très réputée dès les années 60 et 70, Mahwash possède un répertoire immense.
Hossein Arman, chanteur, fut un des pionniers du renouveau de la chanson afghane dans les années cinquante et soixante ; en tant que tel, il a réalisé d�innombrables enregistrements diffusés dans tout le pays et à l�étranger. Il connaît des centaines de chansons traditionnelles, qui constituent la base du répertoire de l�ensemble. D�une sincérité absolue, sa voix est reconnaissable à son grain particulièrement chaleureux et émouvant.
Khaled Arman, rubâb, est un musicien hors pair, qui a reçu une triple formation musicale : traditionnelle afghane par son père et l�environnement de son enfance, indienne par le sérieux avec lequel il aborde depuis quelques années le répertoire hindoustani, et enfin occidentale par sa profonde connaissance théorique et pratique de la tradition classique européenne. Après avoir été guitariste de l�orchestre de Radio-Kaboul, il poursuit ses études musicales à Prague, puis à Paris, où il obtient le Premier Prix du Concours international de guitare de Radio-France. Outre la pratique instrumentale, il est également compositeur de musique électroacoustique. Avec l�Ensemble Kaboul, il retourne à ses sources, sans aucune concession esthétique à son parcours occidental. Il a développé la technique et la musicalité du rûbab à un haut degré de perfection, prenant pour modèle le jeu du sarod indo-pakistanais, lui-même descendant en droite ligne de l�ancien rubâb afghan. Traditionnellement, les joueurs de rubâb n�utilisent en effet que la partie inférieure du manche, pourvue de trois ou quatre ligatures de boyau. Ses possibilités expressives sont ainsi limitées par le faible ambitus de l�instrument. Afin de les développer, Khaled a ajouté des frettes sur toute la longueur du manche, ce qui lui permet de gagner une octave sur chaque corde.
Osman Arman élevé dans cette famille de musiciens, est venu tout naturellement à jouer du tulak, la flûte traversière de bambou. Ses solos sont typiques du jeu traditionnel afghan et en démontrent l'esthétique particuliière ainsi que les ramifications régionales.
Paul Grant, santûr, est un des rares musiciens occidentaux à avoir atteint un haut degré de virtuosité dans la pratique des musiques savantes indienne et iranienne. Il enseigne d�ailleurs le santûr aux Ateliers d�ethnomusicologie de Genève.
Yussuf Mahmood, tabla, maîtrise aussi bien le style classique indien que la musique populaire afghane. Sa virtuosité et sa souplesse en font un excellent musicien, soliste ou accompagnateur.
Keyvan Chemirani est le digne fils du célèbre percussionniste iranien Djamchid Chemirani. Il maîtrise avec un égal bonheur le tambour classique persan zarb ou tombak et les grands tambours sur cadre daf utilisés dans les concerts dévotionnels ou soufis. Il vit en France où il participe à de nombreux concerts avec des musiciens iraniens, orientaux voire occidentaux.
Afghanistan. Ensemble Kaboul avec la participation exceptionnelle de Mahwash. Photos
4 avril 2002
L�Ensemble Kaboul se signale en outre par un travail remarquable en ce qui concerne la facture instrumentale: Khaled Arman a conçu un rubâb dont le manche est pourvu de frettes supplémentaires, qui donne à son registre aigu une clarté de timbre et une précision optimales; Paul Grant a, pour sa part, conçu et réalisé un santûr chromatique permettant de produire tous les tons des mélodies afghanes.
Pour la première fois, l�Ensemble Kaboul a invité la grande chanteuse Mahwash à se joindre à lui. Chanteuse très réputée dès les années 60 et 70, Mahwash possède un répertoire immense.
Hossein Arman, chanteur, fut un des pionniers du renouveau de la chanson afghane dans les années cinquante et soixante ; en tant que tel, il a réalisé d�innombrables enregistrements diffusés dans tout le pays et à l�étranger. Il connaît des centaines de chansons traditionnelles, qui constituent la base du répertoire de l�ensemble. D�une sincérité absolue, sa voix est reconnaissable à son grain particulièrement chaleureux et émouvant.
Khaled Arman, rubâb, est un musicien hors pair, qui a reçu une triple formation musicale : traditionnelle afghane par son père et l�environnement de son enfance, indienne par le sérieux avec lequel il aborde depuis quelques années le répertoire hindoustani, et enfin occidentale par sa profonde connaissance théorique et pratique de la tradition classique européenne. Après avoir été guitariste de l�orchestre de Radio-Kaboul, il poursuit ses études musicales à Prague, puis à Paris, où il obtient le Premier Prix du Concours international de guitare de Radio-France. Outre la pratique instrumentale, il est également compositeur de musique électroacoustique. Avec l�Ensemble Kaboul, il retourne à ses sources, sans aucune concession esthétique à son parcours occidental. Il a développé la technique et la musicalité du rûbab à un haut degré de perfection, prenant pour modèle le jeu du sarod indo-pakistanais, lui-même descendant en droite ligne de l�ancien rubâb afghan. Traditionnellement, les joueurs de rubâb n�utilisent en effet que la partie inférieure du manche, pourvue de trois ou quatre ligatures de boyau. Ses possibilités expressives sont ainsi limitées par le faible ambitus de l�instrument. Afin de les développer, Khaled a ajouté des frettes sur toute la longueur du manche, ce qui lui permet de gagner une octave sur chaque corde.
Osman Arman élevé dans cette famille de musiciens, est venu tout naturellement à jouer du tulak, la flûte traversière de bambou. Ses solos sont typiques du jeu traditionnel afghan et en démontrent l'esthétique particuliière ainsi que les ramifications régionales.
Paul Grant, santûr, est un des rares musiciens occidentaux à avoir atteint un haut degré de virtuosité dans la pratique des musiques savantes indienne et iranienne. Il enseigne d�ailleurs le santûr aux Ateliers d�ethnomusicologie de Genève.
Yussuf Mahmood, tabla, maîtrise aussi bien le style classique indien que la musique populaire afghane. Sa virtuosité et sa souplesse en font un excellent musicien, soliste ou accompagnateur.
Keyvan Chemirani est le digne fils du célèbre percussionniste iranien Djamchid Chemirani. Il maîtrise avec un égal bonheur le tambour classique persan zarb ou tombak et les grands tambours sur cadre daf utilisés dans les concerts dévotionnels ou soufis. Il vit en France où il participe à de nombreux concerts avec des musiciens iraniens, orientaux voire occidentaux.
Afghanistan. Ensemble Kaboul avec la participation exceptionnelle de Mahwash. Spectacle
Mercredi 4 avril 2002 à 20h30
avec le soutien de la VILLE D'AUBERVILLIERS
Les guerres successives que traverse l'Afghanistan depuis plus de vingt ans sont en train de totalement détruire la culture millénaire de ce pays. Parmi tant d'autres domaines, la musique y est particulièrement menacée puisque pendant plusieurs années, sa pratique a été tout simplement bannie. Il en résulte une réalité à la fois tragique et paradoxale: l'Ensemble Kaboul semble bien être aujourd'hui un des rares groupes constitués au monde, sinon le seul, à encore jouer cette musique à la fois en professionnels et dans la lignée des grands maîtres traditionnels.
Pour cette occasion particulière, l'Ensemble Kaboul a invité la grande chanteuse Mahwash à se joindre à lui pour la première fois, afin qu'on n'oublie pas la voix des femmes afghanes, longtemps réduites au silence dans leur patrie.
L'Ensemble Kaboul se consacre à la musique traditionnelle afghane. Il a été fondé en 1995 à Genève, dans le cadre des Ateliers d'ethnomusicologie, par Hossein Arman, chanteur anciennement réputé en Afghanistan, aujourd'hui contraint à l'exil. À ses côtés, son fils Khaled, jeune joueur de rubâb et responsable artistique de l'ensemble, et son cousin Osman, flûtiste d'une grande sensibilité, constituent avec lui le "noyau dur" de l'ensemble. Afin de perpétuer et de développer leur art dans le contexte de l'émigration, ces trois musiciens se sont assuré la participation des meilleurs spécialistes en la matière: tout d'abord Ustad Malang Nedjrabi, le grand maître du tambour zirbaghali aujourd'hui décédé; puis Yusuf Mahmood, descendant de la plus prestigieuse lignée afghane de joueurs de tabla; et enfin Paul Grant, d'origine américaine, qui réintroduit ici l'usage du santûr, un instrument à cordes frappées qui avait disparu de la pratique musicale afghane.
Pays multi-ethnique, l'Afghanistan offre une grande diversité musicale, dont l'Ensemble Kaboul présente une véritable mosaïque haute en couleurs et en émotions. Son répertoire comporte des chants d'amour, de fête, de mariage ainsi que de brillantes prestations instrumentales propres à mettre en valeur une palette de timbres particulièrement chatoyante. A la région de Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays, il emprunte les mélodies aériennes et les chants inspirés des bardes tadjiks ; à Hérat, proche de la frontière iranienne, ses subtiles compositions pour le luth rubâb ; à Jalalabad et à Logar, dans le sud, leurs airs de fête extatiques ; à la capitale Kaboul enfin, certaines de ses mélodies les plus populaires.
Comme la plupart des musiques orientales, le répertoire de l'Ensemble Kaboul est basé sur un corpus traditionnel de modes mélodiques (râg) et de cycles rythmiques (tâl, parfois aussi appelés zarb). La notion de râg n'est cependant jamais très explicite dans la musique populaire afghane ; elle n'est par exemple pas aussi clairement définie que dans la tradition savante hindoustanie, et les râgs ont été déterminés, souvent par analogie, grâce à la compétence de l'ethnomusicologue John Baily. Quant aux tâl, ce sont les trois principaux de la musique afghane, soit Gedah, à 8 ou 4 temps (matra), Mogholi, à 7 temps, et Dâdrah, à 6 temps, ainsi que le classique Tîntâl, à 16 temps, de l'Inde du Nord.
La démarche de l'Ensemble Kaboul allie un profond respect du patrimoine musical afghan, y compris toutes les influences qu'il a intégrées au cours des siècles, à un certain nombre de caractéristiques qui lui sont propres. Son répertoire puise au fonds classique et populaire des différentes régions d'Afghanistan, mais l'interprétation qu'il en donne est affinée par les arrangements très soignés de Khaled, qui les transforme en de véritables joyaux, dont l'éclat illumine les mélodies et les rythmes traditionnels d'un lustre nouveau. Le "son" de l'Ensemble Kaboul se caractérise par le mélange unique entre les timbres du rubâb et du santûr, ce dernier ayant rarement été utilisé en Afghanistan, et en tous cas pas depuis plus de quarante ans. La rencontre des instruments de percussion, le tabla d'origine indienne et le zirbaghali, proche du zarb iranien et de la darbouka arabo-turque, contribue également à créer une synthèse exceptionnelle entre ces deux sphères d'influence majeures de la musique afghane.
L'Ensemble Kaboul se signale en outre par un travail remarquable en ce qui concerne la facture instrumentale: Khaled Arman a conçu un rubâb dont le manche est pourvu de frettes supplémentaires, qui donne à son registre aigu une clarté de timbre et une précision optimales; Paul Grant a, pour sa part, conçu et réalisé un santûr chromatique permettant de produire tous les tons des mélodies afghanes.
Pour la première fois, l'Ensemble Kaboul a invité la grande chanteuse Mahwash à se joindre à lui. Chanteuse très réputéedès les années60 et 70, Mahwash possède un répertoire immense.
Hossein Arman, chanteur, fut un des pionniers du renouveau de la chanson afghane dans les années cinquante et soixante ; en tant que tel, il a réalisé d'innombrables enregistrements diffusés dans tout le pays et à l'étranger. Il connaît des centaines de chansons traditionnelles, qui constituent la base du répertoire de l'ensemble. D'une sincérité absolue, sa voix est reconnaissable à son grain particulièrement chaleureux et émouvant.
Khaled Arman, rubâb, est un musicien hors pair, qui a reçu une triple formation musicale : traditionnelle afghane par son père et l'environnement de son enfance, indienne par le sérieux avec lequel il aborde depuis quelques années le répertoire hindoustani, et enfin occidentale par sa profonde connaissance théorique et pratique de la tradition classique européenne. Après avoir été guitariste de l'orchestre de Radio-Kaboul, il poursuit ses études musicales à Prague, puis à Paris, où il obtient le Premier Prix du Concours international de guitare de Radio-France. Outre la pratique instrumentale, il est également compositeur de musique électroacoustique. Avec l'Ensemble Kaboul, il retourne à ses sources, sans aucune concession esthétique à son parcours occidental. Il a développé la technique et la musicalité du rûbab à un haut degré de perfection, prenant pour modèle le jeu du sarod indo-pakistanais, lui-même descendant en droite ligne de l'ancien rubâb afghan. Traditionnellement, les joueurs de rubâb n'utilisent en effet que la partie inférieure du manche, pourvue de trois ou quatre ligatures de boyau. Ses possibilités expressives sont ainsi limitées par le faible ambitus de l'instrument. Afin de les développer, Khaled a ajouté des frettes sur toute la longueur du manche, ce qui lui permet de gagner une octave sur chaque corde.
Osman Arman élevé dans cette famille de musiciens, est venu tout naturellement à jouer du tulak, la flûte traversière de bambou. Ses solos sont typiques du jeu traditionnel afghan et en démontrent l'esthétique particuliière ainsi que les ramifications régionales.
Paul Grant, santûr, est un des rares musiciens occidentaux à avoir atteint un haut degré de virtuosité dans la pratique des musiques savantes indienne et iranienne. Il enseigne d'ailleurs le santûr aux Ateliers d'ethnomusicologie de Genève.
Yussuf Mahmood, tabla, maîtrise aussi bien le style classique indien que la musique populaire afghane. Sa virtuosité et sa souplesse en font un excellent musicien, soliste ou accompagnateur.
Keyvan Chemirani est le digne fils du célèbre percussionniste iranien Djamchid Chemirani. Il maîtrise avec un égal bonheur le tambour classique persan zarb ou tombak et les grands tambours sur cadre daf utilisés dans les concerts dévotionnels ou soufis. Il vit en France où il participe à de nombreux concerts avec des musiciens iraniens, orientaux voire occidentaux.
Laurent Aubert
à écouter Ensemble Kaboul, Nastaran. Disques Arion / collection Ethnomad ARN 64543 distribution Night & Day.
Remerciements à Monsieur Jack Ralite, sénateur-maire d'Aubervilliers, à Bartabas et l'équipe du Théâtre Équestre Zingaro , à Monsieur Laurent Aubert, directeur des Ateliers d'Ethnomusicologie (Genève).
Afghanistan. Musiques du nord. Spectacle
29 mai 1984.
A l'extrémité occidentale de l'Himalaya (Hindou Kouch) les peuples qui y vivent gardent leurs particularismes préservés.
L'occasion de jouer de la musique est donnée par les fêtes surtout d'origine musulmane. En temps ordinaire, des bardes s'accompagnant au rhobab (luth à manche court) sillonnent le pays en chantant de long poèmes épiques ou religieux. Certains de ces bardes à l'habileté prodigieuse acquiérant une certaine réputation ont fait passer la musique populaire au rang de la musique classique (Issa Kassimi)
La musique afghane a su préserver des éléments de musique indienne, arabe, turque, et des vestiges de musique grecque ancienne, etc'avec une dominante de l'une ou de l'autre selon la localisation géographique. Les musiciens jouent et chantent une musique modale où le schéma d'expression se nomme le Rag (cf. le Raga indien). Le rag est une sorte de canevas musical sur lequel le musicien se permet d'improviser de d'ornementer selon des règles très précises.
Instruments de musiques les plus courants : Nay (flûte), Rhobab (luth à manche court muni de 18 cordes), le Damboura (luth en bois à deux cordes et sans frette), Ghajak (vièle à archet) Tabla (couple de tambour à une peau, de taille différentes), Fasak (petites cymbales de cuivres), Kang (guimbarde de fer), Doyra (tambour sur cadre pourvu à l'intérieur d'une rangée anneaux de métal), Setar (luth à manche long), Dothar (luth à deux cordes de soie et à seize frettes) et plus récemment l'harmonium importé d'Inde.
Le chant tient une place importante dans la vie quotidienne. Les mélodies populaires de bergers voisinent avec les chants d'amour, les chants de consolation, les balades pour la liberté, les chants du nouvel an afghan du nord, les champs de caravanes. Les techniques vocales varient selon les régions. Le nord développe en particulier les voix tremblées, rythmées par les secousses glotales.
PROGRAMME
1. Le chant des fleurs, mélodie jouée à l'occasion des fêtes rituelles d'été.
2. Lailly-Djair, mélodie populaire du nord
3. Douce vie éphémère,
cette caravane de la vie, comme elle marche !
capte chaque instant avec sa joie !
Ne te soucie pas, échanson, du lendemain des convives ;
Apporte-nous la coupe, car la nuit s'en va !
4. Nos trois mille demeures, chant populaire de la vallée d'Estalef (renommée pour son éblouissante beauté, son artisanat, et son architecture antique)
5. Mélodie jouée avec le Robab, instrument spécifique afghan ; transformé en Inde sous le nom de Sarod, au XVIe siècle.
6. Ma bien-aimée, au crépuscule, rencontrerai-je ton visage ?, mélodie populaire de la vallée de Loghar
7. Les yeux noirs, chant folklorique.
8. Mélodie exécutée à la flûte nay (instrument connu depuis la Haute Antiquité, convient surtout à l'expression incantatoire et mystique de toute la civilisation émanant de la vallée de l'Indus)
9. Kârwân, poème lyrique chanté, du célèbre poète Saadi du XIIIe siècle.
10. Mélodie jouée à la flûte et au robab, dédiée à Nassvo-Djan, personnage légendaire.
11. Chant populaire du nord, Moulah-Mohamad-Djair, figure historique.
12. Tant qu'il y a un Afghan, vivra l'Afghanistan, chant de résistance.
13. Mélodie folklorique de la vallée de Loghar, habituellement chantée sur un poème lyrique de style typiquement afghan.
Paienda, Farouk : Nay, Tinbour
Karimpur, Ismaël : Harmonium et chant
Khesravi, Besmel :Tabla
Paienda, Ismaël : Robab
Afghanistan. Ustad Essa Kassimi, récital de luth rohbab ; Hameed Khân, tabla. Spectacle
22-23 juin 1991
L'Afghanistan se situe au carrefour de trois grandes civilisations qui ont profondément marqué sa culture, l'Inde, l'Iran, Turcs d'Asie centrale. C'est pourquoi il est plus convenable aujourd'hui de parler de cultures musicales régionales savantes et populaires que d'une musique proprement afghane. On peut actuellement distinguer 4 grandes zones :
A l'ouest dans la région de Hérat, les musiques s'apparentent à celles de l'Iran.
Au nord, on retrouve les formes propres aux Ouzbeks et aux Tadjiks (suites vocales et instrumentales savantes ou shahmaqom, et diverses formes populaires).
Au sud, se fait sentir l'influence pakistanaise.
Le centre et la région de Kaboul sont marqués par l'influence de l'Inde du nord.
C'est cette dernière région qui nous intéresse ici. Depuis le XVIIIe siècle en effet, la musique classique afghane s'est développée plus particulièrement dans le cadre de la cour de Kaboul. Malgré de nombreux emprunts à l'art musical savant de l'Inde du nord (concept de mode musical rag calqué sur celui du raga indien, utilisation des rythmes tala d'Inde du nord dont, notamment, le cycle à 16 temps tintal), les musiciens afghans ont développé un instrumentarium relativement spécifique dont le fleuron est le luth rohbab.
Ancêtre du sarod indien, le rohbab est un luth à manche court taillé dans une seule pièce de bois de mûrier (partie la plus serrée du coeur de l'arbre). Le corps se compose de deux cavités sonores reliées entre elles et dont la plus basse est recouverte de peau. Le système de cordes se répartit de la manière suivante :
-trois cordes mélodiques principales faites de boyau et accordées à la quarte.
-deux ou trois cordes de métal pour l'exécution du parand, motifs mélodiques aigus qui sont ajoutés à la mélodie principale à la fin du rag
-treize à dix-huit cordes de métal servant à l'accompagnement et accordées selon l'échelle du rag interprété.
Les cordes sont pincées au moyen d'un petit plectre de bois.
Spécifique de l'Afghanistan, cet instrument se retrouve parfois en Ouzbekistan et au Tadjikistan sous le nom de rohbab afghani pour le distinguer du rohbab d'Asie centrale ou rohbab kashgarli qui appartient à la famille des luths à manche long.
Chaque pièce est improvisée à partir d'un mode musical ou rag. Après une courte introduction qui permet d'asseoir l'échelle et l'ambiance expressive du mode choisi, la percussion entre dans le jeu soutenant une serie de variations mélodiques tissées sur un motif principal.
Ustad Essa Kassimi, chanteur classique et maître du luth à manche court rohbab est né à Kaboul en 1932 dans une famille de musiciens traditionnels célèbres. Son grand-père maternel Ustad Mohammed Kassem qui comptait autrefois parmi les musiciens les plus importants de la cour royale, est considéré comme l'un des fondateurs de l'art classique afghan. C'est lui qui enseigna à Essa Kassimi les techniques du chant, du tabla et du rohbab. De son père, Aga Mohammed, fameux chanteur classique, Essa Kassimi a appris la maîtrise de divers instruments, dilruba, sarangi et harmonium.
Il est accompagné aux tabla par Hameed Khân. Ce jeune virtuose né à Jaïpur en 1965 est originaire d'un famille de musiciens indiens du Rajastan. Depuis son installation en France, il a notamment accompagné la chanteuse Lakshmi Shankar, les sitaristes Narendra Bataju et Krishna Bhatt avec lesquels il a enregistré deux disques compacts (réf. Elicoper system 00001 et Playasound PS 65037), ainsi que nombre d'artistes indiens et afghans.
PROGRAMME
22 juin
Gujiri todi rag
Pièce populaire
Konsia rag
23 juin
Bopalik kalyan rag
Gorok kalyan rag
Berevi rag.
Afghanistan. Ustâd Mahwash la diva d'Afghanistan. Spectacle
21-22 novembre 1998
Prahbu Edouard, tabla
Yussuf Mahmood, harmonium et tabla
Daoud Sadozaï, robâb
Ikram Khan, Sarangi
Tous ensemble pour l'Afghanistan. A l'occasion du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme.
Une initiative de : Amitié Franco-Afghane, Médecins du Monde avec le soutien de la Maison des Cultures du Monde.
Mahwash, la voix d'Afghanistan
Celle qui fut et reste la plus grande chanteuse d'Afghanistan a permis par son courage et sa carrière fulgurante à la femme afghane d'accéder, à l'égal des hommes au statut d'artiste. Après elle, des générations de femmes venues de tous les horizons se sont consacrées ouvertement à des carrières musicales.
Mahwash est le symbole de la libération de la femme afghane par l'art.
Mahwash naquit dans une famille religieuse. Son père est mollah ; homme strict mais éclairé, il décide de l'envoyer à l'école.
Comme toutes les jeunes filles de cette génération, elle se marie tôt, quitte l'école mais poursuit avec l'accord de son mari une formation de secrétaire. A l'époque elle est encore Farida, connue de toutes ses camarades et amis pour sa voix exceptionnelle. A la maison elle ne peut chanter mais à l'école ou dans des cercles amicaux, elle chante, et si bien, que son don finit par briser les tabous les plus ancrés. Même son époux la pousse et l'incite. Elle chante incognito à la Radio Kaboul et sa voix enflamme le pays tout entier. Les grands maîtres de la musique savante s'intéressent à cette jeune femme dotée d'une gorge de rossignol et le maître de Kharabat (berceau de la musique de cour de Kaboul) la prend sous sa protection et lui enseigne son art.
En 1973, Mahwash se voit décerner le titre de maître (Ustad), distinction suprême réservé aux hommes jusqu'alors. Elle chante et son répertoire dépasse les 1000 titres. Sa voix, que l'on compare pour son amplitude et son timbre à celle de Lata Mangeshkar (la grande chanteuse indienne), est impressionnante. Comme cette dernière, elle se consacre aussi bien au répertoire classique et semi-classique, qui en Afghanistan n'a jamais admis les femmes dans son cercle serré, mais ne délaisse pas pour autant la chanson traditionnelle. Elle est un symbole national, et en tant que tel, elle chante des mélodies folkloriques de toutes les régions, en persan ou en pashtou. Elle ne connaît pas les frontières.
A l'image du pays et de ses traditions, la culture afghane est multiple et encore peu connue. Les musicologues et ethnomusicologues se sont beaucoup intéressés à la musique instrumentale des régions et plus particulièrement des régions du nord, dont la tradition musicale est proche de l'Asie centrale.
Les mélodies afghanes, les chansons populaires, celle que chantent les femmes à toutes les occasions, naissances, mariages, printemps, celle que les voyageurs français et étrangers ont rapporté sur leurs lèvres, celles qui sont les icones de la musique afghane, restent à ce jour inconnues du public occidental.
Ce répertoire n'existait que dans les archives de la Radio Kaboul ou sur des cassettes de production locale. Depuis leur exil, la plupart des chanteurs ont dû pour survivre se plier aux pressions des nouvelles demandes de la communauté afghane exilée : musiques éléctroniques, influence de la variété occidentale et également iranienne ou pakistanaise, selon les terres d'acceuil.
Mahwash se refuse de céder à ces nouvelles mannes financières. Conclusion ; elle est exclue du grand business musical. Elle se produit peu et n'a pas les moyens de financer son CD comme le font aujourd'hui la plupart des artistes afghans.
Aujourd'hui il n'existe aucun enregistrement de qualité de ce répertoire . Le premier concert de Mahwash à la MCM en 1996 a fait salle comble, deux ans plus tard, nous recevons encore des appels et des demandes de CD et des réactions de dépit à l'annonce que ce concert n'avait pu être enregistré.
Pourquoi faut-il absolument enregistrer Mahwash ?
Voir texte du programme.
Brève biographie des musiciens.
Chant d'amour ouzbek.
Ce chant est interprété et accompagné par des tadjiks qui expliquèrent que le thème était ouzbek mais que le style était particulier aux tadjiks de Mazar i Charif.
Chant pachtoun.
Ce chant pachtoun est carctéristique par son tempérament "nonchalant".
Chant turkmène.
Ce chant d'amour turkmène, faisant allusion à la religion est chanté par un ouzbek "à la manière turcomane".