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34e Festival international Jean Rouch
La Maison des Cultures du Monde a accueilli ces quatre dernières années le Festival international Jean Rouch. Malgré le retour de la manifestation au musée de l’Homme, cette formidable collaboration devait trouver le moyen de se poursuivre sous une forme nouvelle. C’est la raison pour laquelle le Comité du film ethnographique et le Département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique du ministère de la Culture, en lien avec les actions menées en faveur du patrimoine culturel immatériel par la Maison des Cultures du Monde, organisent une soirée exceptionnelle de projection et de débat pour faire découvrir les films en compétition et primés portant sur ces questions patrimoniales.
Argentine. Un malambo. Programme
Le malambo. Une danse de la plaine infinie de la Pampa argentine dont les origines remontent sans doute au XVIIe siècle. Une danse pour hommes, pour gauchos, hommes marginaux, hommes à cheval, qui, autour du feu, dansaient des malambos effrénés.
Le bandonéon. Un instrument qui est devenu le son emblématique d’une ville, Buenos Aires, et le symbole de la solitude essentielle de ses habitants. Pas de tango sans bandonéon. Aux origines, le tango, également, se dansait entre hommes. Dans d´autres régions de l’Argentine – Salta, Santiago del Estero – le bandonéon est aussi l’instrument des danses traditionnelles rurales.
Ce spectacle est une vision du malambo à travers deux de ses interprètes exceptionnels : le danseur Aníbal Jiménez et le bandonéoniste Pablo Mainetti. Les mouvements d’Aníbal Jiménez recueillent des souvenirs de danses perdues. Né au sein d’une famille de danseurs traditionnels, il commence à danser très jeune, parcourant toute l’Argentine, s’imbibant des diverses formes que cette danse a prises dans tout le territoire. Pablo Mainetti, un des bandonéonistes les plus en vue de la nouvelle génération, est engagé dans une démarche esthétique qui incorpore la musique traditionnelle et la création contemporaine.
Pablo Ortíz, compositeur argentin, également lié au tango et aux musiques traditionnelles ainsi qu´à la musique contemporaine, crée un espace sonore qui contient le timbre du bandonéon, le rythme du zapateo, ainsi que d´autres sonorités et voix qui s’imbriquent pour évoquer l'atmosphère magnétique du malambo.
Un regard contemporain sur une tradition – une musique, une danse, mais surtout un paysage, une littérature, une lecture du passé, un possible présent.
Diana Theocharidis, chorégraphe argentine qui travaille depuis longtemps sur des matériaux qu’elle recherche dans les danses traditionnelles, essaye ici d’aller à l'essentiel de cette danse qui fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’Argentine, de son héritage, mais qui est est aussi une création, une écriture vivante, toujours en transformation. Elle revisite cette forme souvent galvaudée aujourd’hui par les spectacles folkloriques et en fait ressortir la beauté rude, l’intrépidité grâce à la complicité d’Aníbal Jiménez. Ce spectacle évoque un univers où le malambo est présent au centre d’une constellation d’éléments de la culture – de l’imaginaire – argentine : la tradition et, aussi, les traductions et les lectures des personnes qui la pratiquent.
Argentine. Un malambo. Spectacle
Le malambo. une danse de la plaine infinie de la Pampa argentine dont les origines remontent sans doute au XVIIe siècle.
Une danse pour hommes, pour gauchos, hommes marginaux, hommes à cheval, qui, autour du feu, dansaient des malambos effrénés.
Le bandonéon. Un instrument qui est devenu le « son » emblématique d’une ville, Buenos Aires et le symbole de la solitude essentielle de ses habitants. Pas de tango sans bandonéon. Aux origines, le tango, également, se dansait entre hommes.
Dans d ́autres régions de l ́Argentine – Salta, Santiago del Estero – le bandonéon est aussi l’instrument des danses traditionnelles rurales.
Ce spectacle est une vision du malambo à travers deux de ses interprètes exceptionnels : le danseur Aníbal Jiménez et le bandonéoniste Pablo Mainetti.
Les mouvements d’Aníbal Jiménez recueillent des souvenirs de danses perdues. Né au sein d’une famille de danseurs traditionnels, il commence à danser très jeune, parcourant toute l’Argentine, s’imbibant des diverses formes que cette danse a prises dans tout le territoire.
Pablo Mainetti, un des bandonéonistes les plus en vue de la nouvelle génération, est engagé dans une démarche esthétique qui incorpore la musique traditionnelle et la création contemporaine.
Pablo Ortiz, compositeur argentin, également lié au tango et aux musiques traditionnelles ainsi qu ́à
la musique contemporaine, crée un espace sonore qui contient le timbre du bandonéon, le rhytme du zapateo, ainsi que d ́autres sonorités et voix qui s’imbriquent pour évoquer l ́atmosphère magnétique du malambo.
Un regard contemporain sur une tradition – une musique, une danse, mais surtout un paysage, une littérature, une lecture du passé, un possible présent. Diana Theocharidis, chorégraphe argentine qui travaille depuis longtemps sur des matériaux qu’elle recherche dans les danses traditionnelles, essaye ici d’aller à l ́essentiel de cette danse qui fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’Argentine, de son héritage, mais qui est aussi une création, une écriture vivante, toujours en transformation. Elle revisite cette forme souvent galvaudée aujourd’hui par les spectacles folkloriques et en fait ressortir la beauté rude, l’intrépidité grâce à la complicité d’Aníbal Jiménez. Ce spectacle évoque un univers où le malambo est présent au centre d’une constellation d’éléments de la culture – de l’imaginaire – argentine : la tradition et, aussi, les traductions et les lectures des personnes qui la pratiquent.
Burkina Faso. Chants et balafons polyphoniques. Spectacle
Yé Lassina Coulibaly, musicien traditionnel et compositeur burkinabé, a grandi à l'école de la tradition mandingue.
Fortement marqué par les rites du koré, l’initiation masculine, qui enseigne le rapport à la nature et tout ce qui touche à la destinée humaine, il en respecte les formes musicales qu’il interprète avec son groupe Yan Kadi Faso, aux balafons (grands xylophones), aux djembé (grands tambours-calices), à la cloche, auxquels il ajoute parfois une flûte peule.
Mais plus encore, ses compositions et ses textes font vivre ce patrimoine du «pays des hommes intègres», en l’inscrivant dans les réalités de l'Afrique d'aujourd'hui : la déforestation, la raréfaction de l’eau, le problème de l'emploi et de la formation des jeunes, le mariage forcé, la liberté d’expression, le respect aux personnes âgées, le communautarisme...
Suivant l’adage qui souligne que « la tradition se crée à chaque instant », il introduit, dans les présentations de son groupe, des innovations destinées à interpeller un public local comme international.
Une rare délicatesse caractérise la musique de l’ensemble, qui évoque pourtant souvent les passions et les éléments déchaînés.
Corée. Hommage à Choi seung-hee, l'Isadora Duncan de l'orient. Spectacle
Choi Seung-hee est la première danseuse coréenne à s’être produite à l’étranger. À cette époque en Corée, les danseuses étaient encore considérées comme des courtisanes ou des chamanes. Pourtant, tous ceux qui la virent danser furent tellement émerveillés qu’on la surnomma « la perle de l’Orient » ou encore « l’Isadora Duncan de Corée ».
Née en 1911 dans une famille aristocratique de Séoul, Choi Seung- hee découvrit la danse à l’âge de
16 ans lors d’un spectacle de Baku Ishii, pionnier de la danse moderne japonaise. Partie au Japon étudier auprès d’Ishii, elle devint très vite, sous le nom de Sai Shoki, la danseuse vedette de la compagnie. Elle donna son premier récital de danse moderne en 1930 mais quelque chose lui manquait, l’essence coréenne. Elle se lança alors dans l’apprentissage des danses traditionnelles coréennes sous la direction de Han Seong-jun et se mit à combiner danse traditionnelle et danse moderne pour créer ses versions personnelles du seungmu, de la danse du couteau, de la danse de l’éventail et de la danse du masque.
Après des représentations couronnées de succès au Japon et quelques tournages de films, elle partit en tournée aux Etats-Unis. Silhouette élancée, yeux pétillants, Choi Seung-hee fascina l’Amérique par sa sensualité et sa grâce. En 1938 elle débarque au Havre. Son interprétation de la danse choripdong à la Salle Pleyel en janvier 1939 suscite à Paris un engouement immédiat. Picasso, Matisse, Romain Rolland lui témoignent leur admiration et elle fait très vite partie du Tout-Paris.
Mais la guerre s’annonce, elle quitte Paris après une dernière représentation au théâtre de Chaillot. Après une seconde tournée aux Etats-Unis et en Amérique du sud elle retourne en Asie où elle doit danser pour les soldats japonais, ce qui lui vaudra d’être accusée de collaboration.
Lors de la partition de la péninsule quelques années plus tard, elle fait le choix de la Corée du nord avec son mari, militant socialiste. Elle y jouera un rôle majeur jusqu’à sa disparition mystérieuse à la fin des années soixante.
Personnalité controversée, Choi Seung- hee n’en fut pas moins une pionnière de la danse coréenne contemporaine. Transcendant la tradition et la modernité, l’Orient et l’Occident, elle se jouait des codes et créait une œuvre originale. Ce n’est que ces toutes dernières années que son apport artistique a été enfin reconnu, grâce notamment à sa disciple Kim Baek- bong, et il est tout naturel qu’elle ait inspiré la danseuse Yang Sun-ok, l’une des personnalités les plus originales de la danse coréenne aujourd’hui.
Spécialiste de la danse traditionnelle coréenne – elle est notamment reconnue comme détentrice de la danse Thaephyeongmwu, bien culturel immatériel n°92 – Yang Sun-ok est également réputée pour ses propres créations chorégraphiques à partir d’éléments traditionnels. Elle est donc mieux que toute autre à même de faire revivre les œuvres originales de Choi Seung-hee et nous replonger dans le souvenir de ces soirées de 1939 où Choi émerveillait le public de Pleyel et de Chaillot.
Corée. Maîtres du sanjo et du sinawi. Spectacle
Le sanjo est une suite pour un instrument mélodique accompagné au tambour. Ce genre créé à la
fin du XIXe siècle par Kim Chang-jo incarne plus que tout autre la musique traditionnelle des Coréens d’aujourd’hui, sans doute en raison de ses sonorités très contemporaines et de la virtuosité qu’il impose à ses interprètes. Le sanjo puise dans plusieurs héritages : la musique chamanique sinawi, le drame chanté pansori, la musique des lettrés pungnyu. D’abord calme et méditative, la pièce composée de plusieurs mouvements gagne peu à peu en rapidité et en virtuosité, entraînant l’auditeur dans une spirale d’émotions : sérénité, détermination, passion, ressentiment, chagrin, résignation, allégresse, jubilation.
Conçu à l’origine pour la cithare à chevalets gayageum, le sanjo a très vite été adopté par les maîtres des autres instruments coréens, la cithare à frettes geomungo, la cithare à cordes frottées ajaeng, la flûte daegeum, le hautbois piri etc. Forme en perpétuel devenir, le sanjo s’est rapidement subdivisé en de multiples écoles, chaque musicien se réappropriant et réinterprétant la version héritée de son maître pour la transmettre à son tour à ses propres disciples.
L’une des sources du sanjo est le sinawi, une improvisation collective jouée lors des rituels chamaniques.
Les dissonances produites par la libre superposition des instruments se fondent dans l’harmonie d’une tonalité commune, produisant ce que les Coréens appellent une “discorde harmonieuse”. Autrefois déjà, le sinawi pouvait être simplement joué pour le plaisir, on l’appelait alors simbanggok (airs à écouter).
L’ensemble The SINAWI est un des seuls groupes de musiciens professionnels qui improvise encore cette musique en dehors du rituel. Il rassemble plusieurs maîtres de renom, dont certains sont considérés comme des trésors vivants.