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5e journée du Patrimoine Culturel Immatériel
mercredi 26 mars 2008, Maison des Cultures du Monde
Pour la cinquième fois, la Commission nationale française pour l'UNESCO collabore avec la Maison des Cultures du Monde pour l'organisation d'une journée du Patrimoine culturel immatériel. Accompagnant le long processus d'élaboration, d'adoption puis de ratification par la France de la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel, ces "journées" ont permis aux institutions publiques et privées concernées par cette convention d'en prendre connaissance (1ère journée 2004), d'en analyser les conséquences (2ème journée), de découvrir le précieux travail déjà entrepris dans les DOM-TOM (3ème journée 2006) et (4ème journée 2007) l'application de cette convention dans les pays européens. Cette cinquième journée nous permettra de mieux connaître trois systèmes, déjà anciens et ayant fait leurs preuves, d'inscription du patrimoine immatériel sur des listes représentatives et/ou de sauvegarde. La rencontre prévue avec des représentants de Chine, de Corée et du Japon, devrait être riche en enseignements, elle complétera la présentation, dans le cadre du festival de cette année de trois formes majeures du patrimoine immatériel de ces trois pays.
5EME JOURNEE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL
dans le cadre du 12ème Festival de l'Imaginaire
organisée avec le soutien de la direction de l'Architecture et du Patrimoine,
ministère de la Culture et de la Communication
L'immatériel à la lumière de l'Extrême-Orient
Mercredi 26 mars 2008 de 15h à 19h
Maison des Cultures du Monde, 101 boulevard Raspail - 75006 Paris
M° Notre-Dame-des-Champs ou Saint-Placide
PROGRAMME
Ouverture de la 5ème Journée du patrimoine culturel immatériel
Par M . Michel Clément, directeur de l'Architecture et du Patrimoine au ministère de la Culture et de la Communication (ou son représentant) et M. Chérif Khaznadar, président de la Maison des Cultures du Monde et président du Comité culture de la Commission nationale française pour l'Unesco
"Méthode et système de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Chine"
par M. Chen Feilong, professeur à l'Académie chinoise des beaux-arts, directeur de l'Institut de théorie de la littérature et des arts, rédacteur en chef de la revue Théorie et critique de la littérature et des arts, auteur d'une "Introduction au patrimoine culturel immatériel" (2006)
"La notion de "technique artisanale" en matière de patrimoine culturel immatériel"
(évolution de la notion au cours de l'histoire, système de protection légale de la "technique artisanale" en tant qu'élément du PCI)
par Mme Naoko Sato, spécialiste des questions de propriété culturelle auprès de l'Agence des affaires culturelles du Japon
"La sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, un nouveau défi pour les communautés"
(à partir du projet du Centre culturel Asie-Pacifique pour l'UNESCO (ACCU) associant les communautés)
par Mme Ohnuki Misako, directrice de la division de la culture, ACCU
"Activités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de la République de Corée"
par M. Lee Jae-Phil, directeur de recherche à la division du patrimoine culturel immatériel de la direction du patrimoine de la République de Corée
Débat avec le public et des spécialistes français.
Clôture de la 5ème Journée du patrimoine culturel immatériel par M. Jean Favier, président de la Commission nationale française pour l'UNESCO
ENTREE LIBRE dans la limite des places disponibles et sur inscription au 01 45 44 72 30
Pour consulter le texte de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : www.unesco.org
Algérie. Beihdja Rahal, Musique Arabo-Andalouse d'Alger. Spectacle
1-2 avril 2008, Maison des Cultures du Monde.
AVEC
Beihdja Rahal, chant et luth kwîtra
Nadji Hamma, luth 'ûd
Noureddine Aliane, mandoline
Amokrane Boussaid, alto
Rabah Azzoug, flûte nây
Hocine Soudani, tambourin târ
Sofiane Bouchafa, darbukka
La nûba (litt. "tour de rôle" et par extension "séance de musique") constitue le coeur de la tradition musicale citadine maghrébine et l'expression la plus classique de la musique arabo-andalouse qui s'est répandue au travers d'écoles régionales aux styles divers du Maroc jusqu'à la Libye. Dire que cette musique est une création de l'Espagne musulmane ' Al Andalus ' introduite au Maghreb par les émigrants andalous où elle aurait pris différentes formes selon leurs origines (école de Séville, de Cordoue, de Grenade, de Saragosse...) serait très simplificateur. Si l'on peut considérer le poète-musicien Ziryâb comme le fondateur de la nûba andalouse à Cordoue au IXe siècle, on ne peut ignorer l'apport des grandes villes du Maghreb, de Kairouan jusqu'à Fès, dans la constitution de ce patrimoine musical et l'élaboration de ses différents styles régionaux.
La nûba est une suite vocale et instrumentale composée sur des modes mélodiques qui déterminent son caractère expressif et sur des cycles rythmiques qui en structurent le déroulement. Elle est interprétée par un chanteur ou une chanteuse, ou bien même un choeur, accompagnés par un petit ensemble instrumental.
Toutes les traditions arabo-andalouses ont évolué dans un contexte strictement oral. À Alger, ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que des manuscrits permettent aux ma'alem, les maîtres de la musique andalouse, d'entamer un travail de recensement et de classement qui sera parachevé au début du XXe siècle grâce aux travaux de musicologues occidentaux et des ma'alem sous la conduite de Mohamed Ben Ali Sfindja (1844-1908). Un recueil, le diwan Yafil, est publié en 1904. Cette période est également marquée par l'émergence d'un mouvement associatif animé d'une volonté d'affirmation de l'identité algérienne; ce mouvement va jouer un rôle essentiel dans la pratique, la transmission et la préservation de ce patrimoine. Des orchestres verront également le jour, notamment à la Radio d'Alger, ainsi qu'un conservatoire. De cette époque de l'entre-deux-guerres date la véritable dissociation entre les trois écoles algériennes : Tlemcen, Alger et Constantine.
Le répertoire d'Alger, la San'a, réunit douze nûba portant chacune le nom de son mode principal (ici Zîdân et Hsîn). La nûba algéroise se compose d'une ouverture, de cinq grandes phases vocales au milieu desquelles s'insère une belle improvisation vocale et instrumentale, et peut se conclure par un chant populaire. De nos jours, l'ouverture instrumentale tûshiya est souvent remplacée par un inqilab. Ce chant ne fait pas vraiment partie de la nûba, même si sa facture lui est comparable. Commence ensuite la nûba proprement dite, avec la pièce maîtresse du msaddar. Son tempo lent sur un rythme binaire lui confère un style solennel. Entre les parties chantées s'intercalent des ritournelles instrumentales, les kursi. Suit un btâyhi, assez semblable au msaddar mais joué sur un tempo plus alerte. Après le btâyhi on peut insérer un istikhbâr, interlude vocal improvisé et non mesuré, entrecoupé d'improvisations instrumentales. Le poème de l'istikhbar vient confirmer le thème général de la nûba ou au contraire assurer une transition thématique. Dans la nûba Zîdân, centrée sur le thème de la séparation des amants, Beihdja interprète un poème de la célèbre poétesse andalouse Wallada bint al-Mustakfi (XIe s.) adressé à son amant Ibn Zeydoun. La première partie de la nûba se termine par un darj, encore plus rapide, et dans lequel apparaissent des ruptures rythmiques. Avec l'insiraf, on passe à un rythme ternaire dans lequel certaines frappes plus courtes provoquent un effet de claudication. On en joue généralement deux ou trois. On termine enfin par un ou plusieurs khlas (litt. "final"), plus rapides encore que l'insiraf. Il est d'usage de faire suivre les khlas d'un postlude populaire, une qadriyya par exemple.
Selon les nûba, la mélodie reste dans le mode principal ou peut d'une pièce à une autre passer dans des modes secondaires. La nûba Hsîn par exemple, exploite le mode hsîn mais aussi les modes jârka et 'irâq. Autre caractéristique importante, chaque nûba comprend un corpus important de pièces à l'intérieur duquel il revient aux musiciens de choisir celles qu'ils interpréteront. Ce choix des mélodies, associé à celui des textes poétiques, permet ainsi de générer plusieurs versions différentes de la même nûba. Ce principe du répertoire à géométrie variable est d'ailleurs un trait commun à la plupart des traditions du monde islamique.
Beihdja Rahal interprète au cours de ces deux concerts deux grandes nûba : Zîdân et Hsîn, qu'elle vient de publier dans la collection de disques INÉDIT. Elle terminera chaque concert par des pièces au caractère léger et entraînant. Ces hawzi et 'arûbi, quoiqu'arabo-andalous, ne font pas partie du répertoire des nûba. Dans ces chants aux thèmes bacchiques, la voix aérienne de Beihdja Rahal quitte le registre sérieux et entraîne son public dans une véritable jubilation.
Beihdja Rahal est née en 1962 à Alger dans une famille de mélomanes et de musiciens. Elle étudie le chant et le jeu de la kwîtra, le luth emblématique de l'orchestre andalou algérien, avec les grands maîtres de l'époque, notamment Mohammed Khaznadji et Abderrezzak Fakhardji et complète sa formation au sein des associations algéroises les plus prestigieuses, El Fakhradjia et Es-Soundoussia. Ces associations se caractérisent cependant par de gros effectifs instrumentaux et choraux. Soucieuse d'un retour à la tradition, Beihdja Rahal rompt avec cette approche symphonique et opte pour le chant en solo accompagné par une petite formation de chambre comprenant la kwîtra, le luth 'ûd, le violon ou l'alto, la mandoline, la flûte nây, le petit tambourin à sequins târ et la darbukka. L'interprétation y gagne en liberté, en flexibilité et en complicité, et permet surtout un retour à l'hétérophonie, ce chevauchement des lignes musicales qui est un des fondements de l'esthétique musicale maghrébine.
Pierre Bois
Programme du 1er avril 2008
NÛBA ZÎDÂN
La nûba Zîdân est, dans la classification des modes, la septième nûba du répertoire algérois. Selon les anciennes croyances cosmogoniques liées aux modes, elle était associée à la nuit. La version que nous propose Beihdja Rahal est entièrement consacrée au thème de la séparation des amants, avec notamment un émouvant istikhbar sur un texte de la poétesse andalouse Wallada bint al-Mustakfi (XIe siècle) à son amant Ibn Zeydoun.
Prélude
Inqilâb : "Ya rashâ fattân"
Première phase
Msaddar : "Tahiyâ bi-kum"
Deuxième phase
Btâyhî : "Lâsh yâ 'âdhâb al-qulub"
Improvisations vocale et instrumentales
Istikhbâr : "Alâ hal la-nâ min ba'di al-tafarruqi"
Troisième phase
Darj : "Al-luzu fatah"
Quatrième phase
Insirâf 1 : "'Âtir al-anfâs"
Insirâf 2 : "Min hubbî hadh al-ghazâla"
Insirâf 3 : "Dir al'uqâr yâ sâqi wa-s'qinî"
Cinquième phase
Khlâs 1 : "Amâ tattaqî Allah"
Khlâs 2 : "Salli humumak"
Postlude
Qâdriya : "Mamhun man alli hjarni"
Pièces populaires citadines
'Arûbi : "Men ibet ira'i lah'beb"
Hawzi : "Âshqi fezzin ensaha"
Programme du 2 avril 2008
NÛBA HSÎN
La nûba Hsîn est la troisième du répertoire. Ses cinquante et quelques mélodies de référence en font la plus riche du répertoire et permettent d'en générer un grand nombre de versions différentes. Elle offre également un large éventail de thèmes : le vin et l'ivresse, la célébration de l'être cher, les flâneries au crépuscule, les feux de la passion et enfin les retrouvailles, mystiques ou profanes.
Prélude
Inqilâb jârka : "Yâ farîd al-'asri ahyaf"
Première phase
Msaddar hsîn : "Raqib buka-l-muzni"
Deuxième phase
Btâyhî hsîn : "Ayyuhâ l-mujâwir"
Improvisations vocale et instrumentales
Istikhbâr 'irâq : "'Âynu al-lati 'âddabat"
Troisième phase
Darj hsîn : "Al-wardu yaftah fi-l-khudud"
Quatrième phase
Insirâf hsîn 1 : "Qad bashsharat bi qudumi-kum"
Insirâf hsîn 2 : "Ya man la'îbet bi-hi ash-shamulu "
Insirâf hsîn 3 : "Zad al-hubbu wajdi "
Cinquième phase
Khlâs hsîn 1 : "Sharibna wa tab sharbuna "
Khlâs hsîn 2 : "Way 'âshiya "
Postlude
Qâdriya 'irâq : "Mahla wusulak"
Pièces populaires citadines
'Arûbi : "Men ibet ira'i lah'beb"
Hawzi : "Âshqi fezzin ensaha"
Asie. Alim et Fargana Qasimov. Tengir-Too. Le Shashmaqâm Tadjik-Ouzbek. Spectacle
Ces 3 concerts bénéficient du soutien de l'Aga Khan Music Initiative in Central Asia, un programme de l'Aga Khan Trust for Culture. Ils vous sont proposés en collaboration avec la Maison des Cultures du Monde, dans le cadre du 12e Festival de l'Imaginaire.
Programmation : Pierre Bois
Azerbaïdjan. Alim et Fargana Qasimov. Photos
Alim Qâsimov, chant et tambour daf
Fargana Qâsimova, chant
Ali Asgar Mammadov, luth târ
Rauf Islamov, vièle kamânche
Rafael Asgarov, hautbois balaban
Natiq Shirinov, percussions naghara
Mugham Chargâh et Bayâti-Shirâz.
Azerbaïdjan. Alim et Fargana Qasimov. Spectacle
Samedi 5 avril 2008, Auditorium du Louvre.
avec
Alim Qâsimov, chant et tambour daf
Fargana Qâsimova, chant
Ali Asgar Mammadov, luth târ
Rauf Islamov, vièle kamânche
Rafael Asgarov, hautbois balaban
Natiq Shirinov, percussions naghara
Le mugham d'Azerbaïdjan est une des facettes les plus brillantes de l'art musical classique du monde islamique (Moyen-Orient, Asie centrale). Produit de plusieurs siècles de maturation à la charnière des traditions turques et de la musique classique persane, la musique azérie a également bénéficié des échanges avec d'autres cultures, arméniènne, centre-asiatique, voire afghane, et a trouvé son expression la plus parfaite dans le mugham, vaste composition vocale et instrumentale qui dépeint avec ardeur et raffinement toute la gamme d'expressions du sentiment amoureux.
Comme toutes les musiques savantes du Moyen-Orient, la musique d'Azerbaïdjan est monodique et modale. Le terme mugham, qui dérive du mot arabe maqâm, désigne non seulement le système de gammes modales sur lequel se fonde cette musique, mais aussi les suites vocales et instrumentales qui sont interprétées dans chacun de ces modes.
Chacune de ces 'uvre est fondée sur une succession de mélodies-cadres" qui laissent au chanteur une relative liberté d'improvisation et d'adaptation du texte poétique. Ces mélodies, extrêmement chargées sur le plan émotionnel, alternent avec des pièces vocales ou instrumentales de caractère plus populaire.
Les poèmes sont l'oeuvre des grands poètes classiques qui vécurent en Iran, en Azerbaïdjan et au Moyen-Orient arabe entre le XIVe et le XXe siècle: Nizâmi, Fuzûlî, Shirvâni, Tabrizi, Vahid pour n'en citer que les principaux, et parlent avec lyrisme de l'amour, de l'attrait de l'être aimé, du déchirement de la splendeur de Dieu. Totalement intégrés à la musique, ces poèmes éclatent littéralement dans le discours musical, du fait de l'introduction de vocalises, d'intermèdes instrumentaux et des multiples modulations qui caractérisent le parcours modal du mugham.
A chaque mugham correspond un état émotionnel spécifique, ainsi pour n'en citer que quelques-uns, Rast exalte la noblesse et le courage, Segâh exprime l'amour et la nostalgie, Chargâh, plus puissant, enflamme les passions, tandis que Shur incline à la méditation et à la mélancolie.
Le chanteur est accompagné par un luth à long manche târ, une vièle à pique kamânche et il tient lui-même le tambour sur cadre daf.
Dans ce concert, Alim Qâsimov innove en adjoignant au trio traditionnel des instruments des bardes ashig, le hautbois balaban et les petites timbales naghara.
Ces emprunts illustrent les échanges qu'entretiennent depuis le XIXe siècle le mugham classique et les muqiues des ashig. En effet, à cette époque, la tradition du mugham s'est renouvelée en intégrant dans les suites des mélodies du répertoire de bardes. A l'inverse aujourd'hui, ceux-ci n'hésitent pas à introduire dans leur prestation des extraits de mugham.
Bien qu'il nous apparaisse comme un flot musical continu, et c'est su reste l'effet recherché, le mugham est très strictement structuré. Il débute généralement par une introduction instrumentale rythmée, daramad, suivie d'une introduction instrumentale non mesurée bardasht. Le chanteur entonne ensuite le premier poème, un ghazal qui le conduit au "coeur" du mode principal, le mâye, qui est en quelque sorte ma "signature" du mode principal. On peut conclure le mâye par un chant populaire tesnif, accompagné au tambour daf. Puis tout en restant dans le même mode, le chanteur interprète un second ghazal en changeant de registre, passant par exemple au registre aigu zil. Un court interlude instrumental reng, puis le ghazal se poursuit dans un mode secondaire shobe. Parfois la modulation est difficile à détecter car elle se fait comme en fondu-enchaîné en jouant sur un groupe de notes commun aux deux modes. Chacune de ces modulations apporte ainsi un éclairage expressif particulier. Enfin, on revient généralement au mode principal et le mugham se conclut brillamment ou au contraire sotto voce par un cadence ayagh.
Contrairement à d'autres traditions islamiques, comme la nûba maghrébine, cette structure n'est pas déterminée de manière irrévocable. Chaque interprète dispose en fait d'un cadre relativement élastique. Si les enchînements modaux doivent être fidèlement suivis, l'interprétation des différents passages laisse en revanche une grande liberté à l'interprète qui peut choisir de les chanter tous ou pas, ou d'en intervertir certains. Selon les interprètes, le même mugham peut donc offrir des visages bien différents. c'est sans doute à cet espace de créativité que le mugham doit d'être demeuré jusqu'à aujourd'hui une tradition si vivante et si prisée par les Azéris qu'ils en ont fait leur emblème national et ont obtenu en 2003 son classement par l'Unesco comme chef-d''uvre du pratrimoine oral et immatériel de l'humanité.
Notes Biographiques
Alim Qâsimov est aujourd'hui l'interprète de mugham le plus célèbre,et le plus créatif. Le jeune chanteur de 32 ans qui, en 1989, donna à la Maison des Cultures du Monde ses premiers concerts en Occident et y enregistra ses deux premiers disques, est devenu un maître et son empreinte sera à n'en pas douter comparable à celles d'autres figures marquantes de l'histoire du mugham : Khân Shushinski, Jabbar Qaryagdi Oghlu ou Zulfi Adigözelov.
Issu d'une famille modeste, Alim Qâsimov est un musicien complet, imprégné aussi bien par les répertoires religieux et populaires ' il doit ses premières émotions à son grand-père, barde de village ' que par une musique savante qu'il découvre à la fin de son adolescence.
Alim Qâsimov, c'est aussi une voix dont l'inspiration ' il parle volontiers de flamme intérieure ' anime la moindre inflexion, aussi bien dans les passages délicats, douloureux, chantés sotto voce, que dans ses vocalises spectaculaires et pathétiques.
Musicien atypique, réfractaire à l'académisme, Alim Qâsimov propose une relecture novatrice du mugham, le rebaignant dans son essence, une poésie romantique qui mêle le profane et le sacré et une forme musicale ouverte, de tous temps rebelle à la sclérose.
Pour sa fille Fargana, Alim est à la fois un père et un maître de musique à l'ancienne. Cette jeune chanteuse a grandi dans l'univers musical de son père, en dehors de tout conservatoire, comme cela se faisait autrefois. Elle excelle tout particulièrement dans le répertoire religieux qu'Alim fut un des premiers à réinvestir après la disparition de l'Union soviétique.
Leur duo vocal ne brise donc pas la tradition, il la prolonge. Pour Alim, son travail d'innovation ou de création à l'intérieur du mugham repose sur la formation en trio classique. De cette association où la voix commande, suivie pas à pas, avec de légers décalages, par le luth târ et la vièle kamânche, il se dégage une atmosphère de complicité, de spontanéité, propice à l'improvisation. Pour lui, chaque concert de mugham est une expérience méditative, voire mystique, dont il ne peut prévoir à l'avance le cheminement, même s'il s'appuie sur une trame fixée par la tradition. Rien n'empêche dès lors d'enrichir la palette sonore avec d'autres instruments, comme le hautbois des bardes, qui viennent nous rappeler que le mugham, pour classique qu'il soit, s'est aussi nourri d'apports populaires.
Ces musiciens hors-pair interprètent deux grandes suites vocales et instrumentales du répertoire : les mugham Chargâh et Bayâti-Shirâz.
Pierre Bois
A écouter :
Azerbaïdjan / Alim Qasimov
Anthologie du Mugham, vol. 1 & 2
CDs INÉDIT : W 260012 et W 260015
Chine. Cao Fei. Art contemporain – Exposition
Du 13 mars au 25 mai
Entrée libre
De 14h à 19h du mercredi au vendredi
et de 12h à 20h le samedi et le dimanche
Le Plateau / Frac Ile-de-France
Place Hannah Arendt, angle de la rue des Alouettes et de la rue Carducci
75019 Paris
M° Botzaris, Buttes-Chaumont ou Jourdain
Remarquée aux Biennales de Venise et de Lyon (2007), Cao Fei est l'une des plus brillantes représentantes d'une nouvelle génération d'artistes chinois apparue sur la scène artistique cette décennie.
Influencée par la publicité, le cinéma et la télévision ' de Taiwan ou de Hong Kong ', par les jeux vidéos et le rap, elle a décidé de rester vivre en Chine et de mettre à profit l'utilisation des nouvelles technologies en plein essor dans son pays. Familière de la low et pop culture, l'artiste n'en a pas moins intégré la culture traditionnelle ' du théâtre, à l'opéra en passant par la danse. Cao Fei combine ces différentes cultures et en examine les conséquences sociales dans la Chine actuelle.
Bien qu'interdisciplinaire, l'oeuvre de Cao Fei se concentre avant tout autour de l'image en mouvement, la mise en scène et le texte. Elle se compose de performances, vidéos, pièces de théâtre, photographies, écrits, pièces musicales et plus récemment un long-métrage.
Au Plateau, pour sa première exposition personnelle en France, Cao Fei présente un ensemble complet d'installations et de vidéos réalisées entre 1999 et 2007 :
- Cols player (2004) est une vidéo de 8 minutes dont le titre fait référence à un jeu de rôle en costumes. Des jeunes gens se déguisent en héros japonais dont ils miment les actions. Télescopage entre un manga et une pièce de théâtre, Cols player est un conte de fée contemporain dans lequel la magie tend à laisser la place au quotidien.
- Whose Utopia (2006) a été réalisée dans l'usine Osram installée dans la région du River Delta, qui connaît aujourd'hui un fort développement économique. Cette usine de pointe illustre la manière dont les réformes récentes ont permis à la Chine de rejoindre l'économie globale et, dans le même mouvement, démontre comment l'économie de marché s'insère localement. Les jeunes travailleurs, venus en masse de différentes provinces, se retrouvent ainsi soumis à des méthodes de travail internationales reposant sur la division des taches et une forte culture d'entreprise. Whose Utopia se présente sous la forme d'un opéra en trois actes dont les employés seraient les héros ordinaires et l'usine le décor.
- Présenté à la dernière biennale d'Istanbul le film d'animation RMB City (2007) est un condensé des principales caractéristiques de la ville chinoise contemporaine. Soit la description de nouveaux royaumes caractérisés par l'apologie de la technologie, le cynisme, le divertissement, l'absence de politique, où toutes ces valeurs interagissent, s'influencent et se contredisent mutuellement.
- Entièrement réalisée sur second life la vidéo I Miror (2007) met en scène l'avatar de l'artiste, China Tracy, dont on peut suivre les aventures dans ce monde parallèle.
Si Cao Fei tend souvent à décrire des univers fantastiques, où toutes les émotions sont comme cristallisées, c'est pour mieux révéler les rites, fonctionnements et mécanismes du monde dans lequel elle évolue. Elle reste ainsi toujours attentive aux signes de ses transformations ' qu'elle révèle ainsi en filigrane dans ses pièces ' qu'ils soient architecturaux, urbanistiques, comportementaux ou sociaux.
À mi chemin entre la fiction et le documentaire, l'oeuvre de Cao Fei mêle fantaisie et réalité
Chine. Costumes du Nuo de Guichi
Les chevaux-jupons sur échasses sont des parures revêtues par certains participants aux cérémonies du Nuo de Guichi, dans les villages de Dangliyao et Xihuayao, en Chine. Des saynètes théâtralisées ont été incorporées au rituel du Nuo. La scène à laquelle se réfèrent les chevaux-jupons est appelée le Gaoqiao Ma : elle recrée le combat équestre de Guan Suo, fils de Guan Gong, contre la belle Bao Sanniang et ses deux frères. Au cours du combat, Guan Suo et Bao Sanniang, remplis d'une admiration réciproque pour leur adresse et leur beauté respective, vont tomber amoureux. Les rituels du Nuo ont lieu chaque année au moment du Festival du Printemps, c'est-à-dire lors du Nouvel An chinois, dans de nombreux villages du Sud de la Chine. L'arrivée du printemps est source de renouveau : les dieux protecteurs du village sont alors invités à descendre sur terre, à s'incarner dans des masques, afin que les villageois puissent se placer sous leur protection
Chine. Nuo de Guichi de la province du Anhui. Photos
Nuo de Guichi
1� Invocation des dieux.
2� Wusan, ou danse de l�ombrelle. Celle-ci représente le Ciel et les dieux descendent sur terre le long de son manche.
3� Victoire de Lao Yang sur l�oiseau Chiniao. Selon une légende, à l�époque du Royaume de Shu il y a plus de 2000 ans, des oiseaux avaient envahi le ciel, ne laissant plus passer la lumière et détruisant les récoltes. La légende raconte comment Lao Yang a mis fin à ce fléau à l�aide de son arc.
4� Fu, Lu, Shou, Xi et Cai Xing, les dieux-étoiles de la chance, de la prospérité, de la richesse, de la longévité et du bonheur.
Ces dieux sont empruntés au taoïsme. Ils sont rejoints par Kui Xing, étoile-dieu de la réussite aux examens. Il suffit à celui-ci de toucher une personne de son pinceau pour qu�elle réussisse ses examens.
5� Gaoqiao Ma (chevaux sur échasses), combat de Guan Suo, fils de Guan Gong, contre la belle Bao Sanniang et ses deux frères. Au cours du combat, Guan Suo et Bao Sanniang, pleins d�admiration mutuelle pour leur adresse et leur beauté, vont tomber amoureux.
6� Extrait de l�histoire de Liu Wen Long et de sa femme. Extrait d�un "opéra Nuo" donné pour divertir les dieux. Liu Wen Long, accompagné de sa femme, se rend à la capitale pour passer ses examens mandarinaux. En chemin, ils font escale dans une auberge. Sa femme décide d�y rester pour attendre son retour�
7� Guan Gong, Guan Ping (son autre fils) et Zhou Cang (son aide fidèle) chassent deux petits démons.
Chine. Nuo de Nanfeng de la province du Jiangxi. Photos
Nuo de Nanfeng
1� Invocation des dieux
2� Kaishan, l�ouvreur de montagnes
3� Zhi Qian, le dieu des offrandes d�argent de papier. Kaishan, puis Zhi Qian, appellent, chacun à son tour, les autres dieux à les rejoindre.
4� Lei Gong, le dieu du tonnerre qui foudroie les âmes viles et indignes.
5� Nuo Gong et Nuo Po, le père et la mère du Nuo qui apportent fertilité et descendance saine aux ménages.
6� Da Gui et Xiao Gui, les deux acolytes de Zhong Kui le pourfendeur de démons. Scène comique où ils boivent ensemble et finissent par être ivres.
7� Zhong Kui, le pourfendeur de démons et Xiao Gui. Celui-ci finit également ivre. Il se fait voler son arme par Xiao Gui qu�il insulte et chasse après avoir repris ses esprits.
8� Les deux frères Shuang Bolang. Ils se préparent à aller en guerre. Ils s�entraînent et vénèrent leurs armes.
9� Guan Gong, grand héros de la période des Trois Royaumes, élevé au statut de dieu pour sa bravoure.
10� "Sou Nuo", cérémonie d�exorcisme. Kaishan, l�ouvreur de montagnes et Zhong Kui, le pourfendeur de démons agitent leurs chaînes magiques et chassent le petit démon.
11� Prières.
Chine. Nuo du Jiangxi et du Anhui, théâtre d'exorcisme. Spectacle
10-13 avril 2008. Théâtre Équestre Zingaro.
Les rituels du Nuo ont lieu chaque année au moment du Festival du Printemps, c'est à dire lors du Nouvel An chinois, dans de nombreux villages du Sud de la Chine. L'arrivée du Printemps est source de renouveau, les dieux protecteurs du village sont alors invités à descendre sur terre, à s'incarner dans des masques, afin que les villageois puissent se placer sous leur protection pour l'année à venir et leur demander de faire le « grand ménage » parmi les démons et mauvais esprits qui rôdent autour et parfois même à l'intérieur des foyers, causant toutes sortes de tracas et calamités. Ce sont eux qui seraient à l'origine des mauvaises récoltes, du mauvais temps, des maladies et de la stérilité. De grandes cérémonies d'exorcisme, qui peuvent durer jusqu'à plus d'un mois, ont alors lieu. Elles commencent dans les temples. Là, les prêtres ou chamanes préparent les autels où sont disposées des offrandes de fruits, d'encens, d'alcool, d'argent en papier et d'animaux sacrifiés pour l'occasion - souvent des poulets. Les ritualistes scandent ensuite des incantations, appelant les dieux à rendre visite aux humains et à venir s'incarner dans des masques. Si ceux-ci acceptent l'invitation, un déferlement de pétards, de cymbales et de gongs annonce leur arrivée. Dans certains villages, ce sont même des fusées qui déchirent les cieux. Plus il y a de bruit, plus les démons prennent peur. Des processions masquées traversent alors les allées étroites des villages et les chemins de campagne qui les entourent. Les dieux se rendent dans chaque maison pour apporter bonheur, fortune et prospérité. Ils dansent les uns après les autres et sont accueillis à leur tour par tous les villageois. Parfois, des scènes comiques sont jouées car le rire effraie aussi démons et fantômes. Dans certaines provinces, ces rituels sont accompagnés de représentations théâtrales, toujours masquées, où sont mis en scène des personnages de la littérature orale. Tout le village assiste à ces représentations données en offrande aux dieux, afin de les divertir. Ces rituels remontent à la haute Antiquité et ont incorporé, au fil des millénaires, de nombreux éléments du bouddhisme, du taoïsme, mais également de toutes les croyances et traditions populaires qui ont croisé leur chemin. C'est pourquoi, ces rituels varient énormément, dans leurs formes, de province en province, et même de village en village.
Nuo de Nanfeng, village de Shiyou
Nanfeng est un district de la province du Jiangxi, au Sud-Est de la Chine. Les cérémonies de Nuo qui s'y déroulent ont conservé une forme très ancienne. Ni scènes théâtralisées, ni dieux bouddhistes ou taoïstes. Seuls les dieux de la religion populaire "dansent" pour les villageois. La cérémonie d'ouverture, au cours de laquelle les ritualistes appellent les dieux, se termine par un jeté de cornes divinatoires par le maître de cérémonie. Celles-ci doivent tomber l'une face au sol et l'autre face au ciel, en représentation de l'harmonie du yin et du yang. Une fois cette cérémonie terminée, les ritualistes masqués vont en procession de maison en maison "danser" le Nuo. On nomme cette partie du rituel "monter le cheval". Le premier dieu à se manifester est Kaishan, l'ouvreur de montagnes. Puis vient Zhi Qian, le dieu des offrandes d'argent de papier. Tous les deux appellent les autres dieux à les rejoindre. Viennent alors Lei Gong, le dieu du tonnerre qui foudroie les âmes viles et indignes, puis Nuo Gong et Nuo Po, le père et la mère du Nuo qui apportent fertilité et descendance saine aux ménages. Arrivent ensuite Da Gui et Xiao Gui, les deux acolytes de Zhong Kui qui boivent ensemble. La scène est comique car ils finissent par être ivre. Tous les enfants accourent à ce moment autour d'eux pour partager leur boisson. Puis c'est au tour de Zhong Kui, le pourfendeur de démons, qui finit également ivre. Il se fait même voler son arme par Xiao Gui qu'il insulte et chasse après avoir repris ses esprits. Passé cet interlude comique, arrivent les deux frères Shuang Bolang, qui se préparent à aller en guerre. Ils s'entraînent et vénèrent leurs armes. Guan Gong, grand héros de la période des Trois Royaumes, élevé au statut de dieu pour sa bravoure, leur succède. Le rituel se termine avec la cérémonie du "suo nuo", qui a une fonction d'exorcisme. Kaishan, l'ouvreur de montagnes, et Zhong Kui, le pourfendeur de démons, agitent leurs chaînes magiques et vont chasser le petit démon, qui se débat avec force galipettes. Les ritualistes masqués "descendent du cheval" et retournent alors en procession au temple.
Nuo de Guichi, villages de Dangliyao et Xihuayao
Guichi est un district de la province du Anhui, qui se trouve à l'ouest du Jiangxi. Les cérémonies du Nuo y débutent dans la nuit du sixième jour du Nouvel An et se prolongent jusqu'à à l'aube du seizième jour. Au cours de la première nuit, les ritualistes s'isolent, se purifient et préparent leurs vêtements de cérémonie. Ils ne doivent voir ni parler à personne. A deux heures du matin, ils commencent les prières et à l'aube ils vont « ouvrir les visages » des masques. De l'alcool de riz est passé sur chacun d'eux, puis ils sont purifiés à l'encens et placés sur un autel. Les dieux sont alors appelés. Des offrandes sont faites dans plusieurs temples par un petit groupe de ritualistes, dont l'un d'eux fait tournoyer une ombrelle. Le rôle de cette dernière est très important dans le Nuo de Guichi : l'ombrelle représente le Ciel et les dieux descendent sur terre le long de son manche. Des processions conduisent les dieux sur des « palanquins aux dragons » jusqu'au temple principal où les supérieurs des temples alentour viennent leur rendre hommage. Des milliers de villageois assistent à cette cérémonie qui est suivie de danses masquées. A Guichi, des saynètes théâtralisées ont été incorporées au rituel, telle l'histoire de la victoire de Lao Yang sur l'oiseau Chiniao. Cette légende se déroule à l'époque du Royaume de Shu, il y a plus de 2000 ans. Des oiseaux avaient alors envahi le ciel, ne laissant plus la lumière passer et détruisant les récoltes. La légende raconte comment Lao Yang a mis fin à ce fléau à l'aide de son arc. Des « opéras Nuo » sont également donnés pour divertir les dieux. Est souvent jouée à cette occasion l'histoire de Liu Wen Long que sa femme accompagne sur la route de la capitale où il doit se rendre pour passer les examens mandarinaux. En chemin, ils font escale dans une auberge. Sa femme décide d'y rester pour attendre le retour de son mari. En l'absence de celui-ci, elle se fait courtiser par le gouverneur de la région, qui désire en faire sa concubine. Elle refuse de lui céder et pour se venger, il la fait tuer. De retour, son mari apprend ce qu'il s'est passé. Il porte plainte auprès du juge Bao lequel détient des pouvoirs surnaturels, dont celui de descendre aux enfers interroger les victimes des crimes qu'il juge. Cette histoire de la littérature orale possède de nombreuses variantes à travers toute la Chine. A Guichi, interviennent également des dieux empruntés au taoïsme, tels les cinq dieux-étoile de la chance, de la prospérité, de la richesse, de la longévité et du bonheur (Fu, Lu, Shou, Xi et Cai Xing), auxquels s'ajoute Kui Xing, le dieu-étoile de la réussite aux examens, à qui il suffit de toucher une personne de son pinceau pour qu'elle réussisse ses examens. Une des facettes les plus impressionnantes du Nuo de Guichi est la présence d'échassiers masqués. Ils recréent le combat qui a opposé Guan Suo, fils de Guan Gong, à la belle Bao Sanniang et à ses deux frères. Au cours du combat, Guan Suo et Bao Sanniang, pleins d'admiration mutuelle pour leur adresse et leur beauté, vont tomber amoureux. Les rituels prennent fin dans la nuit du quinzième jour du Nouvel An au cours d'une soirée où tous les villageois apportent des aliments frais qu'ils font cuire ensemble dans un énorme chaudron. Une grande fête s'ensuit où tout le village mange et boit jusqu'au petit matin, moment où les dieux sont raccompagnés. Les lanternes, drapeaux et autres accessoires qui ont servi au rituel sont alors brûlés à côté du fleuve.
Stéphanie Mas
Le Festival de l'Imaginaire remercie
Monsieur Hervé Ladsous, Ambassadeur de France en Chine, Bartabas, Jean Pathenay, Wu Yunming, Wenti
Nuo de Nanfeng
1' Invocation des dieux
2' Kaishan, l'ouvreur de montagnes
3' Zhi Qian, le dieu des offrandes d'argent de papier. Kaishan, puis Zhi Qian, appellent, chacun à son tour, les autres dieux à les rejoindre.
4' Lei Gong, le dieu du tonnerre qui foudroie les âmes viles et indignes.
5' Nuo Gong et Nuo Po, le père et la mère du Nuo qui apportent fertilité et descendance saine aux ménages.
6' Da Gui et Xiao Gui, les deux acolytes de Zhong Kui le pourfendeur de démons. Scène comique où ils boivent ensemble et finissent par être ivres.
7' Zhong Kui, le pourfendeur de démons et Xiao Gui. Celui-ci finit également ivre. Il se fait voler son arme par Xiao Gui qu'il insulte et chasse après avoir repris ses esprits.
8' Les deux frères Shuang Bolang. Ils se préparent à aller en guerre. Ils s'entraînent et vénèrent leurs armes.
9' Guan Gong, grand héros de la période des Trois Royaumes, élevé au statut de dieu pour sa bravoure.
10' "Sou Nuo", cérémonie d'exorcisme. Kaishan, l'ouvreur de montagnes et Zhong Kui, le pourfendeur de démons agitent leurs chaînes magiques et chassent le petit démon.
11' Prières.
Nuo de Guichi
1' Invocation des dieux.
2' Wusan, ou danse de l'ombrelle. Celle-ci représente le Ciel et les dieux descendent sur terre le long de son manche.
3' Victoire de Lao Yang sur l'oiseau Chiniao. Selon une légende, à l'époque du Royaume de Shu il y a plus de 2000 ans, des oiseaux avaient envahi le ciel, ne laissant plus passer la lumière et détruisant les récoltes. La légende raconte comment Lao Yang a mis fin à ce fléau à l'aide de son arc.
4' Fu, Lu, Shou, Xi et Cai Xing, les dieux-étoiles de la chance, de la prospérité, de la richesse, de la longévité et du bonheur.
Ces dieux sont empruntés au taoïsme. Ils sont rejoints par Kui Xing, étoile-dieu de la réussite aux examens. Il suffit à celui-ci de toucher une personne de son pinceau pour qu'elle réussisse ses examens.
5' Gaoqiao Ma (chevaux sur échasses), combat de Guan Suo, fils de Guan Gong, contre la belle Bao Sanniang et ses deux frères. Au cours du combat, Guan Suo et Bao Sanniang, pleins d'admiration mutuelle pour leur adresse et leur beauté, vont tomber amoureux.
6' Extrait de l'histoire de Liu Wen Long et de sa femme. Extrait d'un "opéra Nuo" donné pour divertir les dieux. Liu Wen Long, accompagné de sa femme, se rend à la capitale pour passer ses examens mandarinaux. En chemin, ils font escale dans une auberge. Sa femme décide d'y rester pour attendre son retour'
7' Guan Gong, Guan Ping (son autre fils) et Zhou Cang (son aide fidèle) chassent deux petits démons.
Colombie. Fiesta de musicas colombianas. Films et table ronde
Lundi 14 avril 2008 de 12h à 22h30 à la Maison des Cultures du Monde
Pour aller plus loin dans la connaissance de l'univers riche et complexe des musiques de Colombie, des projections de films documentaires autour de la musique et des traditions orales colombiennes auront lieu le lundi 14 avril, à la Maison des Cultures du Monde. Elles seront suivies par une table ronde animée par Rosalia Martinez, ethnomusicologue, directrice du laboratoire d'ethnomusicologie du Musée de l'Homme / CNRS. La participation d'auteurs de textes, d'ethnomusicologues, d'anthropologues, d'artistes, de conteurs colombiens, permettra de compléter l'information autour de la transmission orale et des musiques colombiennes.
Fiesta de músicas colombianas
Projections (v.o. sous-titrée en français)
12h : Si c'était vu par un enfant (Si lo ve un niño, 57mn)
Réalisation : Santiago Lozano
Dans le 20e arrondissement de Cali, le club photo 'OEil Rouge' a initié un atelier pour enfants. Équipés d'une petite caméra, les enfants découvrent la magie de la photographie grâce à une bouteille de lait, avant de s'approprier les rues de leur quartier, l'intimité de leur domicile et de porter un regard en noir et blanc sur le quotidien de leur vie.
13h : L'envers du décor (En lo escondido, 78mn)
Réalisation : Nicolás Rincón
Au rythme lent des traditions orales, de la beauté des images de la vie quotidienne d'un paysan, de la narration de Carmen, une femme qui vécut dans la violence et la sorcellerie, ce film questionne la place du documentaire engagé en Colombie.
14h30 : Paradis (Paraiso, 55mn)
Réalisation : Felipe Guerrero
Paradis est une évocation poétique d'un pays et de sa mémoire historique, un portait intimiste de la Colombie d'aujourd'hui.
16h : Yurupai-San Martin, 25mn
16h30 : Yurupai-Gaitas, 25mn
Réalisation : Gloria Triana, anthropologue
Le premier documentaire est consacré aux traditions et légendes des Llanos, le second à la flûte gaita et au répertoire qui lui est associé.
Rencontre animée par Rosalia Martinez
17h à 20h30 : Ethnomusicologue, directrice du Laboratoire d'ethnomusicologie du Musée de l'Homme, Rosalia Martinez présentera les répertoires musicaux colombiens et s'entretiendra avec les artistes invités au 12ème Festival de l'Imaginaire sur la tradition, l'héritage musical et la manière dont la tradition est réinvestie par les nouvelles générations de musiciens. Ceux-ci illustreront leur propos sur la musique par des démonstrations.
Avec la participation des artistes :
El Cholo Valderrama, musica llanera
Nafer Duran, vallenato
Gualajo / José Antonio Torres et Miriam Caicedo, musiques afro-colombiennes du Pacifique
Pedro Ramaya et Victor Ramos, cañamilleros
Gaiteros de Guacamayal, musiques des Caraïbes.
et de :
Carlos "Cachi" Ortegon : avocat de profession, El Cachi Ortegon est un llanero.
Amoureux de sa terre et de "la manière d'être" propre aux Llaneros, il est auteur de poèmes chantés notamment par Cholo Valderrama.
Lolita Acosta : journaliste originaire de Valledupar où elle réside, Lolita Acosta a par miracle, réussi à sortir indemne d'une tentative d'assassinat en 1995, à la suite de quoi elle a décidé de cesser ses activités journalistiques et a été vivre pour quelques temps en Espagne. De retour à Valledupar, Lolita Acosta se consacre principalement au Vallenato dont elle connaît toute l'histoire et le développement.
Alfredo Vanín : poète, né sur les bords du rio Saija, a grandi à Guapi. Outre ses divers recueils de poèmes, Alfredo Vanin a également beaucoup écrit sur la réalité et les mythes de la région du Pacifique colombien.
Wilder Guerra : anthropologue, ex-secrétaire du Bureau des Affaires Indigènes de La Guajira, ex-directeur de l'Observatorio del Caribe Colombiano. Wilder Guerra qui appartient au clan Uliana des indigènes wayúu est actuellement directeur du "Rapport sur le développement humain de la région Caraïbe de Colombie".
Projection (v.o. sous-titrée en français)
21h : Un tigre en papier (Un tigre de papel, 114mn)
Réalisation : Luís Ospina
Évoquant la vie de l'artiste précurseur du collage en Colombie, Pedro Manrique Figuero, le film met en avant de nombreux personnages importants de la scène culturelle colombienne (Carlos Mayolo, Jaime Osorio, Juan José Vejarano, Arturo Alape, Vicky Hernández, Joe Broderick, Santiago García, Jotamario Arbeláez, Umberto Giangrandi, Beatriz González, Lucas Ospina...). Loin d'être autobiographique, la vie de Figueroa est ici un roman d'aventure, incomplet et contradictoire, toujours lié à l'incertitude de la transmission orale. Véritable photographie de la Colombie politique et artistique de 1934 à 1981 (année de la disparition mystérieuse de l'artiste), ce film examine les relations qui existent entre documentaire et fiction, art et politique, vérité et mensonge.
Avec le soutien des Ministères de la Culture et des Affaires Étrangères de Colombie
Maison des Cultures du Monde
101 boulevard Raspail 75006 Paris
M° Notre-Dame-des-Champs ou Saint-Placide
> Renseignements : 01 45 44 72 30 ou www.mcm.asso.fr
> Entrée libre dans la limite des places disponibles