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Algérie. Baya d'après le roman d'Aziz Chouaki. Affiche
07 avril - 10 mai 1992
Algérie. Baya d'après le roman d'Aziz Chouaki. Spectacle
7 avril-10 mai 1992.
Adaptation Yveline AILHAUD et Michele SIGAL
Mise en scène Michèle SIGAL avec Yveline AILHAUD
Lumière: Maryse Gautier
Son: Philippe Cachia
Accessoires : Alwyne de Dardel
Maison des Cultures du Monde en Co-production avec Nanterre- Amandiers.
Ce spectacle a eté programmé en 1991 à Nanterre-Amandiers dans le cadre de "Artistes d'Algérie"
A la faveur de photos retrouvées, l'héroïne Baya se remémore des fragments de sa vie. Derrière ces photos, elle retrouve des événements personnels et nationaux des années 50 et 60. En filigrane, c'est Alger qui se transforme, les rapports sociaux et humains qui évoluent à travers le regard d'une petite vieille lucide et nostalgique.
Fugitive effervescence d'un matin comme les autres. Baya s'empresse autour de sa petite famille, elle s'active et virevolte.
Bruissements, rires, regards, soupirs. La radio chantonne. Sept heures, le mari et les gosses s'égayent aux quatre vents d'Alger, la journée commence.
Baya est seule, maintenant, assise dans la pesanteur du silence.
Par quoi commencer ? Le ménage, puis la vaisselle. Ensuite, la cuisine. Non, d'abord, recoudre le peignoir.
Dans l'armoire, sous les chemises et les mouchoirs, des vieilles photos, cinquante-huit années de mémoire, le poids léger d'un long oubli que sa main retrouve par hasard.
Et tout bascule. Flash back. Le noir et le blanc se colorent, les personnages figés devant le vieil objectif s'animent tout à coup.
Le mouvement est vertigineux, presque magique. Ce ne sont pas des fragments de passé qui remontent et viennent éclater à la surface de la mémoire en grosses bulles de nostalgie. Baya ne plonge pas dans les obscures profondeurs de ses souvenirs, tendue par l'effort de la quête. Non. Elle s'absente tout simplement de ce petit matin algérois trop semblable aux autres et change de présent. Au gré des photos, elle entreprend un long voyage immobile dans le désordre des saisons de sa vie.
Et tout renaît avec une miraculeuse fraîcheur. Tout est vivant. Les senteurs, les odeurs, les parfums, la lumière, les couleurs. Les sensations et les émotions jaillissent, intactes. Les êtres disparus sont à nouveau là, ils l'entourent, ils lui parlent, elle les écoute, fascinée par le pouvoir des mots qui, une fois prononcés ou écrits, ont le poids des choses.
D'abord, elle a vingt ans. Dans la moiteur de l'été de Saint-Eugène, elle découvre l'amour. Première rencontre, premières lettres, le corps exulte et la parole s'exalte, les lauriers-roses bruissent sous l'orage de juillet.
Puis, elle a trente ans. C'est l'Indépendance, Alger est en liesse.
Mais Baya demeure distante : trop de douleur, trop de violences, trop d'incertitudes.
Enfin, elle a dix ans. Elle est cette petite fille qui joue à l'ombre des grands, transportée par leur musique et troublée par leurs paroles qu'elle écoute religieusement sans les comprendre.
Baya parle. Et sa parole est abondante ou retenue, fluide ou heurtée, selon les séquences de sa vie qu'elle évoque. A part les brefs moments où elle passe d'une actualité à une autre, elle parle au présent : sa parole la fait vivre. En parlant, elle gravite autour d'elle-même et seule la pesanteur des mots la retient à elle-même.
Comme par mégarde, l'histoire, celle de 1'Algérie des années 40 à aujourd'hui, se glisse dans ses paroles. Mais c'est une histoire singulière, une histoire vivante qui s'incarne dans les êtres, les odeurs, les couleurs, les gestes et les mots. Baya ne voit pas l'histoire, elle ne la comprend pas, et pourtant elle nous la livre, indissociablement liée a la vie que sa mémoire recrée et que ses mots rejouent.
Midi et demie. Le mari et les gosses rentrent pour manger.
Affolement. Tout se bouscule dans la tête de Baya. Ce trop-plein de mémoire l'a poussée à l'oubli d'elle-même. Et elle se retrouve brusquement, dévorée par le temps, encerclée par la vie.
Maintenant, il va falloir se mettre debout, Baya.
Michèle Sigal
Le roman BAYA d'Aziz CHOUAKI est en vente à l'issue du spectacle.
Yveline AILHAUD dans le rôle de Baya, co-adaptatrice du roman d'Aziz Chouaki a travail1é avec Jean-Pierre VINCENT, "Germinal", au T.N.S de Strasbourg et "Les fourberies de Scapin" au Théâtre des Amandiers ; Claude REGY (son maître et son ami), "Grand et petit" au Théâtre de I'Odéon, "Ivanov" à la Comédie Française, "Le Parc" au Théâtre National de Chaillot et "Le cerceau" au Théâtre des Amandiers ; Gildas BOURDET dans "Martin Eden", "La station Champbaudet" et Attention au travail" au Théâtre de la Salamandre ; Jacques LASSALLE dans "Tartuffe" au T.N.S de Strasbourg et au Théâtre de la Ville ; Bernard SOBEL dans "La forêt" et "Fatzer Brecht" au Théâtre de Gennevilliers.
Et a joué dans de nombreux films : "Les fugitifs", "Le mari de la coiffeuse", "La gueule du loup", "La femme publique", "Tartuffe"'
Michèle SIGAL mise en scène et co-adaptation du roman d'Aziz Chouaki
Activité de comédienne avec Bruno BAYEN, "Un chapeau de paille d'Italie" à la Comédie Française; Gildas BOURDET, "Dialogues des Carmélites" à la Comédie Française; Matthias LANGHOFF, "Macbeth" au Théâtre National de Chaillot
Et au cinéma avec Philippe LE GUAY (Les deux Fragonard).
Activité de dramaturge avec Gildas BOURDET dans "Fin de partie" à la Comédie Française.
Auteur de deux pièces de théâtre : "Les flambants" et "Les stagnants".
Aziz CHOUAKI, écrivain, musicien.
- Parution de "Argo", recueil de poèmes et nouvelles en 1985 aux Editions l'Unité puis de "Baya" en 1989 aux Editions Laphomic.
Ecrit régulièrement des nouvelles dans le journal Le Nouvel Hebdo.
- Musicien avec Safy Boutella, divers concerts.
Directeur artistique du Club de Jazz Le triangle, conception et rédaction de l'album "Kutche" de Cheb Khaled. Certaines de ces pièces musicales ont été interprétées lors du 3e Festival International de Jazz d'Alger.
Algérie. Fatma de Mohamed Benguettaf. Affiche
19-24 mai 1992
Algérie. Fatma de Mohamed Benguettaf. Spectacle
19-24 mai 1992
Mise en scène Ziani Cherif Ayad
Avec Sonia
spectacle en langue française
une production Compagnie de la Citadelle - Masrah al-Qalaâ
Avec le soutien de l'Association Française d'Action Artistique
Ce spectacle a été programmé en 1991 au théâtre de Nanterre-Amandiers
Fatma, personnage unique de la pièce, investit tout doucement l'espace d'évolution. C'est l'aube. Elle commence par délimiter son territoire.
Elle en prend possession, une fois par mois durant toute la journée. C'est une convention entre elle et ses voisins. Fatma est femme de ménage. Lors de cette journée qui coïncide avec la célébration de la fête de I'indépendance de I'Algérie, elle rejoint comme à son habitude son espace de liberté bien à elle. C'est son tour de lessive. Pourtant, sur la terrasse, là-haut, elle se sent libre. Elle s'élève au-dessus de sa triste quotidienneté, sans se renier.
Elle jette un regard naïf, sain, humain et spontané sur la société et ses contradictions. Elle fait la rétrospective de sa vie. Et elle raconte, chante, s'exprime, se défoule. Et surtout, se remémore le passé et sa jeunesse, qui aurait pu être normale si ce n'est le sort qui s'est abattu sur elle et sa famille.
Pourtant, rien ne lui ôte de son humanité Elle aussi a aimé et s'est faite aimer. Elle parle de ce temps-là avec nostalgie et amertume. Oui, elle aussi aurait pu être heureuse. Mais elle se console en parlant des autres. Les problèmes du mariage, la conception que se font les gens des choses futiles de la vie, les déboires des uns et la joie des autres. Elle raconte tout ça d'un trait, avec détachement mais aussi avec compassion. Rien n'est laissé de côté dans sa quête ininterrompue de nommer les choses par leur nom. Elle traite de tout avec une dérision à peine contenue. Rendant en cela un hommage à la femme, sans jamais se défaire de sa bonté et de son humanité.
Ziani Cherif Ayad
M'hamed Benguettaf est né le 20 décembre 1939. Dès 1966 il apparaît comme l'un des acteurs-phares du Théâtre National Algérien.
Après avoir fait ses premières armes comme traducteur et adaptateur, il entame en 1974 une carrière d'auteur : Hasna et Hassen (1974) Stop (1979), Djeha et les gens (1980), Ciel le rideau se lève (1982), Collier de perles (1984), Djilali Zine el haddat (1986), Le cri (1989) et Fatma (1990).
L'exigence dramaturgique de M'hamed Benguettaf se révtèe dans la rigueur de son propos. Mais l'austérité qui caractérisait ses premières 'uvres cède aujourd'hui la place à une audace et une imagination remarquables dans les situations dramatiques.
Aujourd'hui Benguettaf a cinquante ans, il estime avoir bouclé la première grande étape de son parcours qu'il considère en toute modestie comme un "stage de formation professionnelle" et peut désormais prétendre à élargir son audience.
Ziani Cherif Ayad, comédien et metteur en scène né le 15 janvier 1948, est propulsé à partir des anndes 80 grace à trois distinctions glanées sur la scène arabo-africaine des Journées théâtrales de Carthage (Tunisie) : Prix de la mise en scène pour Ils ont dit les Arabes (1983), Grand Prix de la création pour Les martyrs reviennent cette semaine (1987) et Le cri de M'hamed Benguettaf (1989).
Soucieux d'échapper aux diktats des auteurs et de leurs indications enfermées dans des pièces "closes", il est le premier metteur en scène algérien à jouer d'abord la carte de l'adaptation à la scène d''uvres littéraires puis à initier dans le cadre du "Théâtre de la Citadelle" un rapport de création dynamique et ouvert entre auteur, metteur en scène et comédien.
Cette démarche, qui l'amène à travailler depuis trois ans en étroite collaboration avec M'hamed Benguettaf et l'actrice Sonia, sera couronnée par un prix en 1989 pour Le cri et une invitation à présenter Fatma dans le cadre de "Artistes d'Algérie" au théâtre de Nantenre-Amandiers en 1991.
Sonia Mekiou Sakina, née en 1953, se meut sur les planches comme dans la vie, avec aisance et décontraction. Issue de la seconde promotion (1970) de comédiens formés par l'Institut National d'Art Dramatique et Chorégraphique de Bordj el Kiffan, elle fait ses premières armes dans la troupe du Ministère de la Jeunesse, avant de passer trois ans au Théâtre Régional d'Annaba. Puis elle entre au Théâtre National Algérien où elle se fait vite connaître par sa présence tonique.
Dans Ils ont dit les Arabes présenté à Carthage en 1983, elle est remarquée par l'actrice libanaise Nidal el-Achqar qui la retient pour Mille et une histoires du Souk Oqadh, spectacle regroupant 18 comédiens de sept nationalités arabes et mis en scène par le Marocain Tayeb Saddiki.
Puis c'est la grande rencontre avec Les martyrs reviennent cette semaine où elle place encore plus haut la barre de ses possibilités dans un personnage riche d'épaisseur humaine et chargé d'intensité symbolique. Toute de sobriété dans Le cri où elle tient le rôle d'un conteur moderne curieusement asexué, elle se re-conjugue femme une et plurielle dans Fatma, premier one-woman-show du théâtre algérien.
America 92. Argentine. Haïti. Pérou. Affiche
18-21 juin 1992 (Argentine).
23-27 juin (Pérou).
02-14 juin (Haïti).
America 92. Contes, Théâtre, Chants. Spectacle
2-14 juin, Mimi Barthélémy, contes et chants "La dernière lettre de l'Amiral" Josep Maria Balanya, au piano.
18-21 juin Les racines de l'Argentine, musiques, chants et danses.
23-27 juin Musiques et danses du Pérou, flûtes de pan et danses chamaniques de la région de Lima.
Argentine. Les racines de l'Argentine. Musiques chants et danses. Spectacle
18-21 juin 1992
Ce spectacle tente de restituer dans toutes leurs diversités les traditions indiennes, créoles et métisses d'Argentine.
Musiques et danses des Indiens Chorotes de la région du Gran Chaco.
Les indiens Chorotes vivent depuis plusieurs siècles dans la région du Gran Chaco. Chasseurs, pêcheurs, cueilleurs, leur culture fut jusqu'à ces dernières années la cible des missionnaires soucieux de leur inculquer la "vrai foi". A travers leurs chants et leurs danses, c'est tout un monde magique qui s'exprime en étroite relation avec leur vie quotidienne.
(15 minutes environ)
Musique indienne guarani par Ramon Ayala chant et guitare à 10 cordes.
Ramon Ayala est depuis 30 ans l'un des musiciens majeurs de cette région du littoral pacifique. Guitariste, compositeur, chanteur et poète en langue indienne guarani, il est l'une des grandes personnalités musicales d'Amérique Latine. Ses chants dépeignent avec beaucoup de justesse les gens de la région nord-ouest de l'Argentine : bûcherons, moissonneurs saisonniers, conducteurs des grands convois de bois flottant...
(10 minutes environ)
Musiques créoles de la ville de Salta:
-Avec le malambo, musiciens jongleurs et danses accompagnées à la guitare et au tambour. Le malambo est à l'origine de la danse des vachers argentins et se pratique encore très largement dans la pampa et le nord du pays. Courage, adresse et imagination des danseurs s'expriment dans cette danse qui unit le cavalier à son cheval, la fronde à sa proie, le coup de poignard à sa blessure...
(10 minutes environ)
-Ensemble Tumparenda, chant à 4 voix accompagné de 3 guitares et d'un tambour bombo. A partir de mélodies typiquement andines, les chanteurs entrelacent leurs voix dans un style qui rappelle le negro spiritual.
(40 minutes environ)
-Silvia Barrios, l'une des plus célèbre chanteuse de cette région.
(10 minutes environ)
Azerbaïdjan. Mugam, Sakina Ismaïlova, Bakou 1992. Mission de terrain. Photos
Photo de terrain utilisée dans la notice du disque Inédit W260049.
Braderie XIIIe. Livres, catalogues, revues, affiches. Affiche
17-18 octobre 1992.
Manifestation réalisée dans le cadre de la Fureur de Lire.
Burkina Faso. Chants des chasseurs du Sahel. Affiche
03-08 novembre 1992
Burkina Faso. Chants des Samogo, chasseurs du Sahel du village de Samorogouan, avec l'ensemble de Massa Konaté. Photos
3-8 novembre 1992
Massa Konaté et Baba Traoré, chant et harpes-luths nyang.
Lakole Amadou Traoré, xylophone bah.
Karfa Traoré et Siaka Traoré, tambours d'aisselle tuway.
Fousseni Traoré et Nouma Diakité, râcleurs ngnue kahka.
Les textes de Massa Konaté sont le plus souvent chantés en langue samo (variante dialectal du Bambara)
-Barka: chant de remerciements et de louanges aux hôtes qui honorent les chasseurs de leur invitation.
-Tolowilila: chant d'invocation aux esprits sollicitant l'autorisation de danser
-Koudobolo: chant en l'honneur des chasseurs qui ont montré du courage et en l'honneur de leurs initiateurs, exécuté pendant la préparation de la grande chasse: siumbosi (en bambara) ou au moment des funérailles de chasseurs: donsosanga.
Donso, qui va tuer le gibier et m'offrir la queue ?
Si tu vas à la chasse, donne-moi la queue,
Si tu tues un animal, donne-moi la queue,
Si tu tues une antilope, donne-moi la queue,
Si tu tues un éléphant, donne-moi la queue,
Fisillier, si tu tues un animal, donne-moi la queue,
Grâce à toi, la peau du buffle est sandales à mes pieds.
Attention Donso, pendant la chasse
Evite les clairières où vivent les génies.
Donso, va dans les champs de haricots
C'est là que broutent les biches grasses
Grâce à toi, la tête de buffle est à ma porte.
-Samagnitigui: chant d'exhortation au courage et énumération des difficultés que rencontrera le chasseur d'éléphant.
Oh ! Il n'est pas facile de combattre celui qui a des défenses.
Oh ! Ils ne sont pas nombreux ceux qui luttent contre celui qui a des défenses.
Certains peuvent tuer des buffles
Mais pas celui qui a des défenses,
Certains peuvent tuer des cobras
Mais pas celui qui a des défenses.
-Nibijoro: chant de conseil et de louange au maître-chasseur.
Si tu crains de t'attaquer aux fauves,
Cours demander conseil à ton maître.
-Donsosanga: chant de funérailles, évocation des chasseurs disparus et de leurs exploits.
Si j'étais Dieu, le Donso serait immortel
Le Donso est mort pour le joueur de vièle
L'espoir des joueurs de vièle et des pauvres s'est éteint
La mort ne tue pas parce que tu es capable
La mort ne tue pas parce que tu as un bel enfant ;
Et si la mort ne frappait pas
A cause de la sagesse ?
A cause de la richesse ?
A cause de la connaissance ?
La mort de Lassina Woulé fait peur.
Elle donne la peur de Dieu.
-Anikongo: chant de salutations aux chasseurs de retour de brousse
Refrain :
Salut aux chasseurs qui reviennent,
Salut aux tueurs de fauves qui rentrent.
Couplet :
Salut aux chasseurs qui luttent contre les fauves,
Salut aux chasseurs tueurs de bêtes,
Le buffle a été tué d'un coup de feu.
Salut au Donso qui a tiré,
Le monstre est mort.
Salut au Donso, au chasseur courageux,
Salut au Donso qui rentre les bras lourds de gibier,
Le village tout entier t'est reconnaissant.
-Nassasso Nassakongo , "Nul ne sait où il périra": chant d'initiation et d'avertissement aux chasseurs préparant une expédition
-Dinani: d'après le nom d'un esprit protecteur auquel est comparé le maître-chasseur
-Dankoro bagnanssa, "La danse des grands": Les bagnanssa ou "grands" sont des chasseurs musiciens. Ce morceau est un chant de louanges et d'exhortation
-Gonitigi tagatoye "Le maître du goni s'en va": goni est le nom bambara de la harpe-luth, chant d'adieu.
Burkina Faso. Chants des Samogo. Chasseurs du Sahel du village de Samorogouan. Spectacle
3-8 novembre 1992
Au Burkina Faso, comme au Mali, il existe des sources de connaissance appelées gwanadugu et wassulu. Les futurs initiés qui entrent dans ces univers culturels et religieux font l'apprentissage de la science, de la musique et de la danse et du donsoya ou l'art de la chasse. Le donsoya consiste en un don de soi-même pour acquérir le courage : "être brave parmi les braves", mais aussi la renommée : "les sages doivent retenir le nom et l'inscrire dans l'histoire du clan".
Le village de Samorogouan où vivent les Samogo ou Samo, chef-lieu du département du même nom, est situé dans l'ouest du pays à une cinquantaine de kilomètres de la frontière malienne. Et c'est vers le mali que le futur chasseur dirige ses pas, en quête d'un maître. Dès qu'il l'a trouvé, il doit le convaincre de se faire admettre dans le petit cercle de ses disciples. Dès leur initiation et jusqu'à leur mort ceux-ci porteront la marque du maître sur leurs vêtements et sous forme de talismans ou de scarifications faciales. Quant aux enfants du maître, ils deviennent automatiquement des initiés et héritent du titre de leur père.
Une fois de retour dans son clan, le chasseur nouvellement initié jouit d'un statut particulier et de privilèges. Il bénéficie en particulier du respect mêlé de crainte que l'on témoigne à tous ceux qui contrôlent des forces surnaturelles.
Bien que récemment islamisés, les Samogo demeurent attachés à de nombreuses valeurs et pratiques animistes, indispensables à la réussite de la chasse.
Si la chasse demeure encore aujourd'hui une des activités essentielles des Samogo ceux-ci sont devenus également des agriculteurs et des éleveurs. Ainsi, aujourd'hui, alors que la tradition de la chasse demeure toujours bien vivante, les thèmes des chants de ces griots-chasseurs également appelés gnanssa ("les grands") se sont élargis à leurs autres activités : travaux des champs, bénédictions pour les récoltes, et renvoient bien sûr à tous les grands événements de la vie sociale, initiations, circoncisions, funérailles.
L'ensemble de Massa Konaté comprend :
-deux nyang, des harpes luths comparables à la kora et équipées de deux plans de cordes parallèles de 3 à 4 cordes chacun. Au sommet du manche est fixé un sistre de fer blanc qui vibre lorsque le musicien joue.
-un xylophone bah, mieux connu en Afrique occidentale sous le nom de "bala" ou "balafon". Il est composé d'un cadre sur lequel sont lacées 20 lames de bois dur. Sous chaque lame est fixé un résonateur en calebasse ou en courge muni d'une petite membrane destinée à déformer le son. Ce principe qui s'apparente au mirliton est d'un usage très fréquent dans toute l'Afrique.
-deux tambours d'aisselle tuway en forme de sablier et dont les deux membranes sont maintenues par un laçage cylindrique de telle manière que lorsque le tambour est placé sous l'aisselle, les pressions du bras sur le laçage permettent de faire varier la hauteur du son. Par commodité, le tambour d'aisselle est généralement battu au moyen d'un maillet courbe.
-deux râcleurs en fer ngnue kahka.
Massa Konaté et Baba Traoré, chant et harpes-luths nyang.
Lakole Amadou Traoré, xylophone bah.
Karfa Traoré et Siaka Traoré, tambours d'aisselle tuway.
Fousseni Traoré et Nouma Diakité, râcleurs ngnue kahka.
Co-réalisation Maison des Cultures du Monde / ODAS AFRICA, avec le soutien du Ministère de la Coopération.
Programme :
Les textes de Massa Konaté sont le plus souvent chantés en langue samo (variante dialectal du Bambara)
-Barka: chant de remerciements et de louanges aux hôtes qui honorent les chasseurs de leur invitation.
-Tolowilila: chant d'invocation aux esprits sollicitant l'autorisation de danser
-Koudobolo: chant en l'honneur des chasseurs qui ont montré du courage et en l'honneur de leurs initiateurs, exécuté pendant la préparation de la grande chasse: siumbosi (en bambara) ou au moment des funérailles de chasseurs: donsosanga.
Donso, qui va tuer le gibier et m'offrir la queue ?
Si tu vas à la chasse, donne-moi la queue,
Si tu tues un animal, donne-moi la queue,
Si tu tues une antilope, donne-moi la queue,
Si tu tues un éléphant, donne-moi la queue,
Fisillier, si tu tues un animal, donne-moi la queue,
Grâce à toi, la peau du buffle est sandales à mes pieds.
Attention Donso, pendant la chasse
Evite les clairières où vivent les génies.
Donso, va dans les champs de haricots
C'est là que broutent les biches grasses
Grâce à toi, la tête de buffle est à ma porte.
-Samagnitigui: chant d'exhortation au courage et énumération des difficultés que rencontrera le chasseur d'éléphant.
Oh ! Il n'est pas facile de combattre celui qui a des défenses.
Oh ! Ils ne sont pas nombreux ceux qui luttent contre celui qui a des défenses.
Certains peuvent tuer des buffles
Mais pas celui qui a des défenses,
Certains peuvent tuer des cobras
Mais pas celui qui a des défenses.
-Nibijoro: chant de conseil et de louange au maître-chasseur.
Si tu crains de t'attaquer aux fauves,
Cours demander conseil à ton maître.
-Donsosanga: chant de funérailles, évocation des chasseurs disparus et de leurs exploits.
Si j'étais Dieu, le Donso serait immortel
Le Donso est mort pour le joueur de vièle
L'espoir des joueurs de vièle et des pauvres s'est éteint
La mort ne tue pas parce que tu es capable
La mort ne tue pas parce que tu as un bel enfant ;
Et si la mort ne frappait pas
A cause de la sagesse ?
A cause de la richesse ?
A cause de la connaissance ?
La mort de Lassina Woulé fait peur.
Elle donne la peur de Dieu.
-Anikongo: chant de salutations aux chasseurs de retour de brousse
Refrain :
Salut aux chasseurs qui reviennent,
Salut aux tueurs de fauves qui rentrent.
Couplet :
Salut aux chasseurs qui luttent contre les fauves,
Salut aux chasseurs tueurs de bêtes,
Le buffle a été tué d'un coup de feu.
Salut au Donso qui a tiré,
Le monstre est mort.
Salut au Donso, au chasseur courageux,
Salut au Donso qui rentre les bras lourds de gibier,
Le village tout entier t'est reconnaissant.
-Nassasso Nassakongo , "Nul ne sait où il périra": chant d'initiation et d'avertissement aux chasseurs préparant une expédition
-Dinani: d'après le nom d'un esprit protecteur auquel est comparé le maître-chasseur
-Dankoro bagnanssa, "La danse des grands": Les bagnanssa ou "grands" sont des chasseurs musiciens. Ce morceau est un chant de louanges et d'exhortation
-Gonitigi tagatoye "Le maître du goni s'en va": goni est le nom bambara de la harpe-luth, chant d'adieu.
Chine. Médée, d'après l'oeuvre d'Euripide. Mission de terrain. Photos
Mission de terrain réalisée en mai 1992 par Françoise Gründ.
Comores. Chants et danses de femmes de l'Île d'Anjouan. Affiche
12-22 novembre 1992
Comores. Chants et danses de femmes de l'Île d'Anjouan. Spectacle
12-22 novembre 1992
Voir programme papier pour Histoire et Géographie d'Anjouan.
Si l'islam est considéré comme religion officielle et fait l'objet d'une assez stricte observance, il permet aussi (comme dans bien d'autres sociétés musulmanes) la coexistence de croyances aux djinns ou jini et des pratiques propitiatoires qui leur sont associées. Ainsi, les mwalimu ou devins sont consultés pour décider la date d'une première coupe de cheveux d'un garçon, une circoncision ou tout autre événement important de la vie. Ce sont eux également qui contrôlent le bon déroulement des danses de possession ngoma ya masra.
La vie collective tourne autour du calendrier imposé par la religion et est étroitement liée aux fêtes d'origine musulmane : le maulid (anniversaire du prophète), jeûne et rupture du jeûne (idi), miradji (ascension du prophète), pèlerinage à La Mecque. Viennent s'y ajouter les rites liés aux pratiques confrériques, notamment les anniversaires des morts dayira de la confrérie Chadhuli (Chazouli) (commémorations des saints de la Chazuliyya), confrérie la plus importante aux Comores, et le nouvel An anjouanais mwaha. Ces fêtes sont l'occasion de musique, de chants et de danses. Il en va de même pour les grands moments de la vie individuelle qui concerne également le reste de la communauté : la circoncision (entre 1 et 5 ans), la fête de la puberté mtsamis lorsqu'il atteint l'âge de 15 ans, la première coupe de cheveux d'un garçon ou d'une fille, enfin le "grand mariage" qui, à la différence des autres unions matrimoniales simplement déclarées au cadi, est accompagné de festivités impor-tantes.
Le chant des femmes accompagne tous ces grands moments, il intervient également dans les pratiques confrériques, notamment au sein de la confrérie Chazouli qui accepte des membres des deux sexes.
Les chants des femmes, qu'ils soient religieux ou profanes, sont tous responsoriaux et généralement dansés. Entonné de manière assez libre et ornementale par la soliste, le chant se poursuit par un premier répons du choeur également de rythme libre, et ce n'est qu'ensuite qu'interviennent les tambours (tar et dof) s'il s'agit d'un chant religieux ou les claquements de mains et les bâtons de bois entrechoqués (mbiu)
Les mélodies obéissent à un système modal qui reflète bien le métissage culturel des Comores. L'on peut ainsi entendre aussi bien des échelles équiheptatoniques propres à certaines cultures d'Afrique orientale que des modes heptatoniques arabes tels que le saba zamzama ou le hijaz.
Il en va de même pour les danses, la disposition en ligne des danseuses renvoyant aux traditions du Golfe, tandis que certains mouvements tels que les oscillations du bassin semblent venus directement du continent africain.
PROGRAMME :
Tari, danse chantée à l'occasion des festivités d'un grand mariage. Celles-ci durent parfois deux semaines. Cette danse est exécutée le vendredi et le jour où le fiancé se rend chez la fiancée. Les sujets sont généralement lyriques ou religieux. Les femmes se couvrent le visage de poudre odoriférante msinzan, autrefois seul parfum en usage à Anjouan.
Ilahiya, chant de dévotion en solo
Ugodro, danse chantée de divertissement, exécutée à l'occasion de la première coupe de cheveux d'un garçon, d'une circoncision ou de toute autre occasion de réjouissances.
Ilahiya, chant de dévotion en solo
Izan lala, danse chantée de divertissement
Ilahiya, chant de louange au prophète
Ngoma ya masra, danse des jini, primitivement danse de possession.
Ilahiya, chant de dévotion en solo
Kandza, danse chantée religieuse, généralement exécutée pendant le mois où est célébré le mawlid, anniversaire du prophète. Le sujet du chant se rapporte à la vie du prophète et à ses compagnons.
Ilahiya, chant de dévotion en solo
Namandzia, danse de réjouissance exécutée à l'occasion des mariages, des circoncisions et des grandes fêtes. Les textes traient de sujets lyriques, d'incidents de la vie'
Ilahiya, chant de dévotion en solo
Deba, danse chantée religieuse
Ilahiya, chant de dévotion en solo
Wadaha, danse de réjouissances