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Algérie, peinture années 80. Exposition
24 février - 13 mars 1986, Centre National des Arts Plastiques : Oeuvres de Khadda Mohammed, Silem Ali, Louail Mohamed, Bourdine Moussa, Ali-Kodja Ali, Mokrani Abdelouahab, Mesli Choukn, Zoubir Hellal, Madjoubi Abdelmalek, Benyahia Samta, Filali Mustapha, Malek Salah, Martinez Denis, Mouhoubi Akila, Issiakhem Mohammed, Larbi Arezki.
Pendant longtemps (1920-1945), la peinture algérienne a été incarnée par "l'inventeur" de la miniature algérienne, Mohamed Racim, dont le but - qu'il atteignit - fut de concevoir un art, à la fois traditionnel et moderne, en associant les symboles plastiques orientaux (un sens du décor et de la préciosité notamment) et occidentaux (modelé, perspective,').
Née dans des conditions historiques particulières (développement de l'orientalisme et intérêt concomitant pour l'art de l'Islam), la miniature algérienne a été vite remise en cause, d'abord par ce que l'on a appelé l'Ecole d'Alger (mouvement littéraire et pictural inspiré par Camus et prônant des valeurs culturelles plus méditerranéennes qu'orientales) puis par des jeunes peintres algériens qui étaient préoccupés (comme Kateb Yacine pour la littérature) par les problèmes de l'heure, l'émancipation des Algériens.
Le désir d'innovation qui habitait ces peintres ne se traduisit pas par une nouvelle thématique, dans une représentation réaliste de la situation que vivaient les Algériens dans les années 40-50 par exemple, mais plutôt au niveau des formes par l'adoption de la toile de chevalet et la recherche de manières nouvelles liées aux tendances artistiques des années 50. Khadda et Issiakhem en sont les meilleurs exemples.
Après l'indépendance, en 1962, d'autres peintres tels Mesli et Louaïl ainsi que Ali-Khodja se joignirent à eux pour organiser les peintres par la fondation de l'Union Nationale des Arts Plastiques et pour créer d'autres pôles artistiques. La recherche d'une identité plastique originale, puisant tant dans la symbolique locale que dans celle africaine et arabe, a marqué la peinture algérienne jusqu'au début des années 70. Le mouvement "Aouchem", animé principalement par Martinez et Mesli en a été le meilleur exemple.
Actuellement, une nouvelle génération d'artistes représentés par Salah Malek, Zoubir Hellal, Madjoubi, Mokrani et bien d'autres remet en question les préoccupations esthétiques de ses aînés, soit en reprenant, avec beaucoup de distanciation, le fonds artistique traditionnel, soit en se tournant, de manière très personnelle, vers la peinture internationale d'aujourd'hui.
Algérie. El Ajouad (Les Généreux) de Abdelkader Alloula. Affiche
18-22 février 1986.
Ministère de la Culture, Service des Affaires Internationales (France). Action Artistique (France).
Avec la collaboration du Ministère de la Culture et de l'Office Riadh El Feth (Algérie)
Dans le cadre de la manifestation Algérie, expressions contemporaines.
Algérie. El Ajouad (Les Généreux) de Abdelkader Alloula. Spectacle
18, 19, 21 et 22 février 1986: "EL AJOUAD" (Les Généreux) de Abdelkader Alloula, par le Théâtre Régional d'Oran.
Ecrite et réalisée par Abdelkader Alloula, 'El Ajouad' se présente comme une fresque dramatique composée de quatre ballades chantées et trois tableaux humoristiques.
Les héros en sont les petites gens du peuple algérien, ceux qui font et défont la vie de tous les jours.
C'est de la "grisaille" quotidienne que suintent, s'assument et se réalisent les plus grandes valeurs, les plus grandes vérités, et c'est en ce sens que les patrimoines populaires sont porteurs d'universel.
La pièce transporte irrésistiblement le spectateur par la force d'un lyrisme coulant à pleins bords, dans un jaillissement de bonne santé contagieuse sur lequel se trame une complicité active avec la salle.
La langue de Alloula, drue, colorée, nuancée, rythmée à souhait, pur produit de la langue du terroir, soumise au martelage et au ciselage de l'artiste, ne dédaigne pas d'annexer des néologismes de la modernité et de se plier à certains impératifs normalisateurs.
C'est une langue qui a la vitalité de la langue parlée et la rigueur de la langue écrite : une vraie langue de théâtre, à l'image du propos de la pièce, manifestation de générosité et correspondant au projet social comme au projet artistique qu'elle sert.
D'abord comédien au Théâtre National d'Alger, Abdelkader Alloula réalise en 1965 sa première mise en scène. Dès 1969 il met en scène ses propres pièces ("Laalegue", "El Khobza", "Lagoual", "El Ajouad", '). A. Alloula est également auteur de scénarii de films ("Gorine", "Yalti").
Algérie. Expressions contemporaines. Affiche
Février 1986
Office Riadh El Feth, Alger.
Ministère de la Culture, Algérie.
Ministère de la Culture, France.
Algérie. Expressions contemporaines. Spectacle
Cette plaquette a été éditée à l'occasion de la grande manifestation: ALGÉRIE EXPRESSIONS CONTEMPORAINES, organisée à Paris en février 1986
Pour l'Algérie, par: le Ministère de la Culture, l'Office Riadh El Feth
Pour la France, par: le Ministère de la Culture, le Ministère des Relations Extérieures, la Maison des Cultures du Monde, le Centre d'Art et de Culture Georges Pompidou, le Centre National des Arts Plastiques, le Centre National du Cinéma, l'Institut du Monde Arabe, l'Action Artistique.
L'OFFICE RIADH EL FETH qui, du côté algérien, a organisé ces manifestations est dirigé par le Lt Colonel H. Snoussi.
Direction de l'animation : Fadila Sahraoui
Division Théâtre, Musique et Danse : Ahmed Merghoub
Division Art et Patrimoine : Mustapha Orif
Division du Livre : Farid Mammeri
Division de l'Audiovisuel : Lyazaid Khodja
ALGÉRIE EXPRESSIONS CONTEMPORAINES a également bénéficié du concours de: Libération, Actuel, TF 1, Radio 7, Philippe de Vischer, Pierre Sins, Michel Levy, François Paul-Pont.
L'ensemble de la programmation a été coordonnée par la Maison des Cultures du Monde.
ALGÉRIE EXPRESSIONS CONTEMPORAINES
5-24 février 1986: Exposition de manuscrits et de brochures reflétant les aspects les plus créatifs de la vie littéraire et éditoriale algérienne. Littérature, Poésie.
Centre d'Art et de Culture Georges Pompidou
Piazza Beaubourg - 75004 PARIS.
17 février 1986: "Synergies" - Spectacle poétique.
Centre d'Art et de Culture Georges Pompidou Petite Salle, Piazza Beaubourg - 75004 PARIS.
17 février 1986: 'Le Rai dans tous ses états' ' concert avec : les Medahats, Remitti, Bouteldja, Bellemou, Amarna et Chab Khaled.
GRANDE HALLE - LA VILLETTE, 211, bd Jean-Jaurès - 75019 PARIS
18,19,21 et 22 février 1986: 'El Ajouad' de Abdelkader Alloula par le Théâtre Régional d'Oran.
MAISON DES CULTURES DU MONDE, 101, bd Raspail - 75006 PARIS.
19-25 février 1986
Festival de Cinéma Algérien. LE COSMOS, 76, rue de Rennes - 75006 PARIS.
20 février 1986: Concert de jazz par Safy Boutella.
NEW MORNING, 79, rue des Petites-Ecuries - 75010 PARIS.
20 février - 12 mars 1986 Neuf créations d'Abdi Abdelkader.
V.I.A., 1, place Ste-Opportune - 75001 PARIS.
22 février 1986: Concert rock par 'T.34'.
REX CLUB, 5, bd Poissonnière - 75002 PARIS.
24 février - 13 mars 1986: Algérie, peinture année 80.
Hall du C.N.A.P., 27, avenue de l'Opéra - 75001 PARIS.
25 février 1986: Défilé de mode algérienne
Présentation de 68 créations de NASSILA
A l'Hôtel Intercontinental, Salon Concorde.
Algérie. Le cinéma algérien : une expérience originale.
19-25 février 1986: Centre National du Cinéma.
Dès l'indépendance de la jeune nation algérienne, une expérience originale dans le domaine du cinéma allait voir le jour, que ce soit sur le terrain de la gestion et de l'organisation ou sur celui de la création et de l'esthétique. Le dialogue permanent du cinéaste avec son peuple restera la constante qui traverse de part en part l'histoire du cinéma.
Cette démarche allait donner naissance à des films majeurs et attirer l'attention du monde sur ce qui se passait à Alger. Il faut se souvenir du "Lion d'Or" à Venise pour "La Bataille d'Alger", les prix à Cannes et Moscou pour "Le vent des Aurès", la palme d'or pour "Chronique des Années de Braises", etc.
Aujourd'hui, le cinéma algérien a atteint l'âge adulte, après plus de deux décennies de développement culturel, économique et social: une autre réalité, d'autres cinéastes, d'autres préoccupations'
Ce qui était en filigrane dans "Tahia ya Didou" de Mohamed Zinet, film inclassable, allait trouver son aboutissement ces dix dernières années.
"Ecoutez l'histoire aux portes de la légende", disait Mohamed Lakhdar Hamina. En écho, les jeunes cinéastes prennent distance avec ce cinéma "fortement marqué par le réalisme, le conformisme et trop souvent codé". Ces critiques, pas toujours justifiées ont ouvert la porte à d'autres tentatives.
Bouamari parle "d'esthétique de la frustration", Assia Djebar est "à la recherche d'un langage musical" et Tsaki plongé dans le monde du silence, organise ses matériaux filmiques "pour une plus grande liberté de lecture".
Cette liberté de ton et ces préoccupations majeures sont aussi le résultat de contacts nombreux tissés par les cinéastes algériens avec les créateurs du monde entier.
Algérie. Le Raï dans tous ses états ou l'anthologie du Raï. Affiche
17 février 1986
Avec la collaboration du Ministère de la Culture (France) et l'Office Riadh El Feth (Alger)
Algérie. Le Raï dans tous ses états ou l'anthologie du Raï. Affiche
17 février 1986
Présenté par l'Office Riadh El Feth.
Avec le concours du Ministère de la Culture (Algérie), du Ministère de la Culture et du Service des Affaires Internationales (France)
Algérie. Le Raï dans tous ses états ou l'anthologie du Raï. Spectacle
17 février 1986
Le Raï, musique aux racines anciennes, sort du ghetto au début des années 80 pour occuper le devant de la scène algérienne.
Phénomène musical mais également social et culturel, il part à la conquête de millions d'amateurs. Enfant de la musique et du chant bédouin Melhûn, il n'en a gardé ni les instruments originels (Gasba et Guellal), ni les poèmes chantés, ni même le dépouillement de la phrase musicale.
Loin du raffinement de la musique arabo-andalouse, le voici qui déborde des mariages et des cabarets pour envahir les ondes et bientôt les antennes.
Au début des années 50 et pendant 20 ans, la poésie chantée bédouine, religieuse ou profane fut le fait exclusif des chiukh (pl. de cheikh), alors que le Raï fut principalement l'apanage des femmes qui devaient lui fournir le label qu'il continue d'assumer.
A la fois chanteuse et courtisane, elle n'est ni fille, ni s'ur, ni cousine, ni tante de personne. La plus célèbre d'entre elles est sans conteste Remitti El Relizania (du sobriquet Remitti issu du français 'Remettez-moi ça', et une ville d'adoption, Relizane).
Puis vint la période où les cheikhat étant épuisées et où les sonorités des instruments traditionnels devenant inaudibles aux oreilles assourdies par la musique disco dont les échos avaient fini par traverser la Méditerranée, surgissent la trompette et le saxophone de Bellemou, un musicien issu d'un orphéon municipal.
Ses cuivres et son association avec le chanteur Bouteldja ouvrent la voie du pop-raï des années 80, confusément attendu par les jeunes comme alternative au cha'abi à la mode dans les années 60. Enfin, on leur offre une identité musicale, une langue qui soit la leur et des rythmes qui électrisent les corps.
Après les chiukh et les cheikhat (litt. les vieux et les vieilles), voici donc les chebab (les jeunes) dont le chef de file d'alors, Cheb Khaled, assurera au raï sa renommée internationale.
LES MEDAHATS: Les Medahats ou celles qui font des louanges, sous-entendu du prophète, ouvriront le grand concert Raï. La présence de cette forme religieuse et traditionnelle dans cette soirée n'est pas fortuite car c'est dans cette musique et ce chant que le Raï a puisé ses sources d'inspiration musicale et vocale. Avec les Medahats, nous remontons aux racines, aux origines du Raï.
CHEICKHA REMITTI
Impossible Remitti ! Personnage de légende, outrageusement brodée d'or, cette dame est une symphonie inachevée. Un monument hanté, un saint maudit qu'on ne visite que la nuit, un n'ud gordien, une contradiction historique.
Que n'est-elle pas Remitti ? Entre un passé qui ne lui appartient déjà plus et un présent qu'elle consomme avidement, elle palpe sa présence au son de sa voix.
C'est une femme qui probablement parce qu'elle a le mieux intériorisé la douleur du peuple algérien, l'a ensuite crachée sans fioritures, sans ménagements, sans indulgence et aussi - c'est peut-être cela qu'on lui pardonne le moins ' sans retenue.
Remitti, c'est le point géométrique. de l'art concevable et des réflexes paillards.
Grivoise, profonde, sensible, rebelle, elle est salvatrice de sa propre culture pour avoir été teigneuse, pour son enfance de bergère chétive et pour tous les troubadours du monde.
C'est 'une chanteuse pour nocturnes', comme elle se définit elle-même.
BELKACEM BOUTELDJA et MESSAOUD BELLEMOU
Dans les années 65, une voix nouvelle d'un adolescent nommé Bouteldja Belkacem enchantait les quartiers populaires de la périphérie d'Oran où venaient s'échouer les vagues incessantes de l'exode rural.
Cet auditoire fraîchement urbanisé, tiraillé entre les tentations faciles de la ville et la nostalgie de la terre délaissée, se reconnaissait dans les chansons émouvantes de Kacimo.
Sa voix perdant de son innocence à l'âge adulte, il se place iusqu'en 1975 sous la houlette du virtuose trompettiste, Massaoud Bellemou, dont l'itinéraire musical remonte aux années 50, quand il jouait dans les bals les airs dansants, en vogue à l'époque. Il imposa dans les années 70 la trompette indolente qui bouscula la cérémoniale 'ghaïta'.
En vieux routiers, Bellemou et Bouteldja ouvrirent une voie royale pour le Raï des chebs et chabates d'aujourd'hui, devenant leurs initiateurs à tous.
AMARNA
Nom emprunté à l'une des trois grandes familles qui composaient la tribu des Béni Ameur, AMARNA est fondé par des musiciens transfuges du groupe Raina Raï (dont le guitariste Attar Lotfi), avec le souci de développer une musique Raï tendant à la synthèse de l'ancien et du nouveau.
Ainsi, à partir d'une vieille chanson du folklore oranais telle que "Ya Zina", le groupe apporte quelques retouches au texte initial, perfectionne les harmonies et fait un travail de construction rythmique tout à fait nouveau.
Si les Chabs oranais du pop-Raï tels que Khaled ou Saharaoui se sont attachés à développer une 'poésie' Raï contemporaine, AMARNA souhaite innover au niveau d'une musique spécifiquement Raï, aussi vivante que celle des Chabs, mais plus savante et plus riche.
Comme pour prouver que le Raï est né à Bel Abbès, ainsi qu'il est dit dans 'Ya
Zina'. F. P.-P.
CHAB KHALED
Insaisissable, contradictoire, ambigu, Khaled est incontestablement le roi des Chabs, fondateur d'un style, d'un genre musical : le pop-raï.
Depuis 10 ans, il alimente les rumeurs. Jeté à 14 ans sur le marché de la musique par un marchand prophétique, il est aujourd'hui la voix la plus vendue d'Algérie.
La plus chère aussi. Une voix en or, puissante et envoûtante, que beaucoup lui envient. Les éditeurs le traquent pour obtenir l'exclusivité de ses enregistrements. Les musiciens parmi les meilleurs lui promettent un avenir glorieux, si seulement il voulait se discipliner'
Depuis 10 ans, il charme et enchante des milliers de personnes de ses litanies.
Plus populaire aujourd'hui que jamais, demain il sera encore le premier.
A n'en pas douter, c'est un sorcier. Mais il ne s'agit que de magie'
En vente le soir du concert.
'LE RAÏ DANS TOUS SES ETATS' un disque édité à l'occasion du concert par l'Office Riadh El Feth et la Maison des Cultures du Monde.
Algérie. Safy Boutella : "Mejnoun". Spectacle
New Morning
Le 20 février 1986: SAFY BOUTELLA : "MEJNOUN"
Une enfance dans une ambiance très imprégnée de musique classique ; une formation musicale à la guitare, aux claviers, aux percussions' Il joue dans des groupes à Alger et à Paris au début des années 70.
Puis, quatre années d'études à l'université de Berkeley (U.S.A.) où il se forme à la composition et à l'écriture dans le domaine de la musique moderne.
"Ce que j'ai appris à l'université, c'est d'abord la liberté d'inventer ses propres règles' Le jazz par exemple est très important pour notre musique. Il y a le rythme et l'improvisation. Dans la musique arabe, on improvise également beaucoup. En sortant graduellement ces improvisations de leur contexte initial on peut arriver à les faire aller plus loin. De là découle tout un système d'écriture qui va nous amener à une musique nouvelle et surtout dynamique."
A partir d'un orchestre composé de musiciens venus d'horizons divers (Brésil, France, Sénégal, Algérie, etc.), aux sensibilités multiples et riches, Safy Boutella construit une musique ancrée dans le terroir arabe en même temps qu'universelle : un jazz mâtiné de mélodies arabes sur un fond de percussions africaines.
Dans son travail, l'utilisation d'instruments traditionnels tels que le bouzouk ou l'esradje est profonde et tient un rôle essentiel. Ils ne sont pas là pour la couleur ou pour l'effet, mais parce que la musique arabe est dans son écriture musicale, dans le rythme et dans la mélodie.
Sur des thèmes de 'sève arabe', il réinvente la transparence et sa musique fait sonner le silence. Si les compositions marchent avec l'évolution de l'électronique et des musiques actuelles, elles ne renient pas pour autant la tradition et les racines.
A quel stade de cette démarche singulière se situe-t-il en 1986?
"Je pense que je n'ai pas suffisamment exprimé pour réellement parler de stade.
Ceci dit, si à 65 ans comme Miles Davis, je peux encore être mu par cet immense désir de tout redéfaire pour construire à nouveau, j'aurais gagné la partie. Mes affinités vont à deux genres différents, mais qui se rejoignent au niveau de la liberté : la musique contemporaine avec Schoenberg, Berg, Webern, avec à sa source tous les impressionnistes français, Fauré, Debussy, Ravel et le jazz avec des gens comme Miles ou Weather Report qui ont la particularité et le souci de renouvellement constant. Ils sont très importants pour moi. Pour ce qui est de chez nous, je reste toujours très attaché à ce que je connais de la musique chaâbi, à notre folklore et j'avoue commencer à me laisser séduire par une certaine musique andalouse.
Pour éventuellement conclure au niveau de la démarche, je pense que l'essentiel d'une démarche est qu'elle soit mûre pour le coeur ; mon souci ne serait pas de vendre mais de diffuser et, si possible susciter le besoin chez nos jeunes de faire, d'essayer de s'oxygéner car j'ai le sentiment que notre musique en a nettement besoin comme elle a aussi nettement besoin de confiance en elle et de celle des autres."*
* in Algérie Actualité n° 1002
Algérie. Synergies poétique. Spectacle
Le 17 février 1986: Revue parlée : SYNERGIES.
Quel que soit l'espace qui porte le verbe, quelle que soit sa graphie ou le chant qui l'amplifie, il y a pour tout texte une durée comme un 'bivouac des certitudes'.
SYNERGIES se propose, à travers la poésie plurielle de jeunes voix algériennes, leurs réminiscences d'amour, leurs envolées d'espoir, la fougue de leurs cris ou tout simplement leur désir de dire, de donner une vision fragmentaire d'un poème plus vaste.
Celui qu'écrivent chaque jour ceux qui veulent que la poésie soit pour tous et que pour tous elle soit le sourire miraculeux d'un devenir de paix, d'amitié et de fraternité universelle.
Spectacle poétique avec Mohamed Boulifa, Malika Boussouf, Abdellaoui Cheikh, Tahar Djaout, Mohamed Fellag, Khadidja Hamsi, Abderrahmane Lounes, Hamid Remas, Habib Tengour.
Algérie. T.34, le rock Dielna. Spectacle
Rex Club
Le 22 février 1986: T.34, LE ROCK DIELNA
Septembre 1976 : Faculté de Droit de l'université d'Alger. Rencontre de deux étudiants qui décident de faire de la musique pour meubler des. week-ends trop longs. Sollicitée, la Cité Universitaire leur accorde du matériel.
Décembre 1976 : trois autres musiciens rejoignent le duo initial. Les premiers concerts furent une véritable avalanche de bruit : le répertoire du groupe était alors essentiellement composé de titres des Beatles, interprétés avec une violence inouïe. Pendant six mois le groupe fera le tour des salles de spectacle des universités et des divers instituts du pays.
Après chaque concert, les musiciens se retrouvaient à la chambre 34 du pavillon T de la Cité Universitaire de Ben Aknoun. Le nom du groupe était trouvé ; dans le même temps, il se modifiait avec l'arrivée de Mourad, jeune guitariste plutôt inspiré de Chaâbi, et Omar, batteur en rupture de ban avec le Conservatoire. La rencontre fut explosive. Le groupe jouait de plus en plus fort, glissant quelques compositions personnelles en anglais. Mais ils commencent surtout à se faire connaître pour ses reprises bien "amenées".
Pendant quatre ans, le groupe piétine car il refuse de se conformer aux goûts du jour, en pleine période de gloire pour la musique disco. Mais ces années de traversée du désert se sont avérées salutaires, le groupe acquérant une plus grande maturité et une notoriété underground en jouant dans les boîtes de la côte ouest d'Alger.
A partir de 83, il commence à introduire, entre deux enchaînements, des chansons bizarres que tout le monde comprend. T.34 reprend alors la scène avec ce nouveau répertoire qui surprend par ses chansons en "Chaâbi", parfois caustiques, parfois graves, mais toujours dans un langage simple et direct. T.34 a trouvé un style, une musique, et semble pouvoir devenir le pionnier d'un rock algérois, le rock Dielna.
Juillet 85 : Fête de la Jeunesse à Alger. L'Office Riadh el Feth, organisateur du Festival, décide de programmer T.34 pour juger de l'impact d'une production musicale restée jusque-là dans l'ombre des circuits parallèles. Et c'est l'événement : toute la foule amassée sur l'esplanade reprend "Ma'dir oualou". Le lendemain la télévision retransmet leur prestation. Depuis, T.34 est en tête des hits de "local rock" sur Alger Chaîne 3.
A l'occasion de son concert au Rex, il espère faire découvrir en France son rock carré et bien en place, la voix puissante et la présence de son chanteur, Khaled Louma, et un guitariste, Mourad Rahali, dont le jeu de scène fait irrésistiblement penser à Bertignac, de Téléphone.
T.34 : un rock algérien, composite, mi-velours mi-émeri, tendre et féroce.
F.P.-P.
Année de l'Inde. Bauls du Bengale. Bhakha du Cachemire. Affiche
07-12 janvier 1986
Année de l'Inde. Raslila, Opéra Rituel. Affiche
4-9 février 1986
Asie. Rencontre des musiques de l'islam d'Asie, Brunei, Inde, Indonésie, Malaisie Pakistan, Turquie. Affiche
26 mai - 10 juin 1986
Pour la première fois en Europe :
Pakistan : Récitation Coranique, Kawwal, Fakirs (26-28 mai)
Turquie : Chants et musique Soufi (29-30 mai)
Indonésie : Salawat Dulang, Indang et Maouloud de Sumatra (31 mai-2 juin)
Malaisie : Maouled Nabawi et Kassida (3-4 juin)
Bruneï : Chants et danses de mariage (5-7 juin)
Inde : Kawwal (8-10 juin).
En collaboration avec l'E.E.A. (Extra EUropean Arts Committee).
Avec le soutien de l'Action Artistique; du Service des Affaires Internationales du Ministère de la Culture et de la Communication (France); Du Ministère de la Culture Jeunesse et Sports de Negara Bruneï Darussalam; du Ministère de la Culture, Jeunesse et Sports de Malaisie; de l'I.C.C.R. (Indian Council for Cultural Relations); du Pakistan National Council of the Arts.
Asie. Rencontre des musiques de l'islam d'Asie, Brunei, Inde, Indonésie, Malaisie Pakistan, Turquie. Spectacle
26 mai au 10 juin 1986
L'islam qui s'étend sur tous les continents, développe des expressions particulières à certains groupes de cultures appartenant à des pays non-arabes.
Ainsi en Asie, où l'Arabe, la langue du Coran, se mêle à la langue vernaculaire, ou est, souvent, remplacée par elle, dans les fonctions dévotionnelles ou semi-profanes, co-existent des formes spécifiques à chaque culture. Ces formes (musicales, poétiques et dansées) résultent d'un syncrétisme entre la technique de chant, la formulation des images, la gestuelle locale, la texture des instruments et les apports de plusieurs cultures arabes véhiculées par l'islam.
Pakistan, 26-28 mai
Récitation coranique, psalmodie exécutée par Wahid Zafer
Kawwali, Abidah Parveen, la plus grande chanteuse du Pakistan interprète des ghazals (chants d'amour) et des kawwali (chants spirituels soufi) du grand poète mystique Abdul Latif Shah
Les Fakirs, de la vallée du Sind, sous la direction d'Allan Fakir, interprètent avec des techniques vocales et instrumentales différentes les Shah Betaï Kalam (chants spirituels soufi) du même Abdul Latif Shah
Turquie, 29-30 mai
Musiques et chants des soufis
Cinq musiciens ayant eu pour maître les chefs de confréries mystiques (Mevlevi, Halveti, Roufaï, Kadiri) exécutuent grâce au chant, au bendir (tambour plat à une peau) à la flûte nay, au luth tanbur et au kemânche, les musiques menant peu à peu à la transe des adeptes du soufisme, la 'religion de l'amour'.
Nezih Uzel, Kudsi Erguner, Suleyman Erguner, Necdec Yasar, Ihsan Ozgen.
Indonésie. Sumatra ouest, 31 mai au 2 juin.
Salawat Dulang, joute chantée, improvisation poétique et musicale à partir de la vie du prophète. Ensemble Dunia. Baru de Gaung
Indang, rituel musical et gestuel (véritable danse assise), exécuté à l'occasion de naissances, mariages, fêtes religieuses. Les vers chantés sont plus ou moins liés aux textes coraniques. Ensemble de Sungaï Garing-Gieng
Zikr Maouloud, cérémonie en l'honneur du prophète, possède des vertus bénéfiques et thérapeutiques. Kumpulan Zikr Maouloud Talang de Talang Haur
Malaisie, 3-4 juin
Ensemble de Kempling de Batu Pahat
Chant de Kassidah, par le soliste Abder Rahman Baladi.
Negara Bruneï Darussalam
Cérémonie de mariage, avec Zulkifli Bin Ayant Tengah et Emram Bin-Abd Aji et leur ensemble.
Inde, 8-9 juin
Kawwali, Nahmud Nizami et son ensemble
Brésil. A hora e vez de Augusto Matraga, de Guimaraes Rosa. Spectacle
Théatre des Amandiers, Nanterre, 31 mars-12 avril 1987