Recherche
107 items
3e rencontre Conteurs du Monde. Affiche
19-22 mars 1985
Année de l'Inde 1985-1986. Spectacle
Du 7 juin 1985 au 20 avril 1986
Le Comité Français du Festival de l'Inde a confié à la Maison des Cultures du Monde le soin de concevoir et d'élaborer le programme des manifestations traditionnelles et populaires qui illustreraient un an durant la multiplicité des spectacles de l'Inde (Les formes dites classiques seront présentées par le Festival d'Automne).
Ce programme a été conçu en totale harmonie avec les partenaires du Comité Indien du Festival de l'Inde et en particulier avec mon homologue indien Keshav Kothari qui, à cette occasion, a organisé un grand rassemblement des différentes expressions que nous avions pressenties, de tous les peuples du pays à Delhi. Le public indien lui-même découvrait la richesse des formes qu'il ne soupçonnait pas, vivant autour de lui, sur le même territoire.
Au grand Mela d'ouverture où seront présentées toutes les expressions qui nécessitent d'une part, le plein air et d'autre part, la participation du public, les spectateurs français verront, pour la première fois en France, un impressionnant déferlement festif dont le nombre de formes et de sons les plongeront d'emblée dans le bouillonnement du sub-continent. Deux spectacles classiques rappelleront au sein de ce même Mela l'importance de l'Inde urbaine.
Une succession de thèmes regroupe les spectacles présentés tout au long de cette Année de L'inde et dont la liste et la description figurent sur ce document.
Leur choix n'a, à aucun moment, relevé du hasard ou du compromis mais d'une volonté clairement exprimée: celle de faire connaître au public français des aspects méconnus de la culture indienne, d"éviter les redites par rapport à l'action menée dans ce sens depuis de nombreuses années en France, par différents organismes et associations, de découvrir l'ensemble de l'Inde en évitant de favoriser une région par rapport à une autre, d'éviter la monotonie qu'engendrerait la présence de formes parentes dont les subtilités de leurs différences n'intéresseraient que quelques spécialistes, de faire en sorte que chacun des artistes sélectionnés soit du meilleur niveau possible et de la plus grande rigueur.
Enfin, pour terminer ce grand Festival, un spectacle connu du public français constitue une sorte de clin d''il: le Kathakali.
Ainsi les cinq ou six cents artistes qui se déplaceront pour faire partager leur art et exposer leurs identités devraient rencontrer en France le succès qu'ils méritent auprès des publics les plus divers.
J'ai en effet, souhaité que l'ensemble de ses manifestations circule à travers toute la France et qu'à Paris même, les spectacles soient présentés dans les lieux qui leur seront les plus propices.
Jamais un festival n'aura ainsi éclaté avec autant de spectacles, ni sur autant de lieux en une période aussi longue et pourtant l'Inde n'aura pas révélé toutes ses merveilles tant celles-ci sont multiples.
Chérif Khaznadar.
Document annexe:
L'Année de l'Inde, Libération, supplément au n° 1259, 8 pages.
Année de l'Inde Calendrier 1985-1986.
Grand Mela d'Ouverture, Trocadéro, Paris, 7-8 juin 1985.
CYCLES DES PERCUSSIONS
Sankirtana, Manipur, 9 juin 1985
Kawwali, Jaafar Hussain, 9 juin 1985
Thayambaka, Kerala, 10 juin 1985.
Panchavadyam, Kerala, 10 juin 1985.
Teratali, Rajasthan, Bharon Das, 10 juin 1985
PANDAVANI, Tee Jan Baï, 11-20 juin 1985
"Les chevelures sculptées des déesses", l'art de la coiffure et de la parure.
Atelier et démonstration par Veena Schroff, styliste de la coiffure indienne. MCM, 21-25 juin 1985
Festival d'avignon Juillet 1985 (voir calendrier papier)
Danses et chants des Nagas, Grand Foyer de l'Opéra de Paris, 10-21 septembre 1985
Festival d'Automne, Paris (voir calendrier papier)
CYCLES DES MARIONNETTES
Tolu Bomalata. Ombres géantes de l'Andhra Pradesh, 13 novembre "Les Gémeaux", Sceaux; 14-17 Novembre, "Espace Kiron", Paris.
Yakshagana du Karnataka, MCM 19-24 novembre 1985.
Kathputli du Rajasthan, MCM 26 novembre-1 décembre 1985
DANSES CHHAU
Le Thangta, MCM et animation à la station de métro Miromesnil,17-21 décembre 1985
Le Chhau de Seraikella. MCM et animation à la station de métro Miromesnil, 17-21 décembre 1985
Le Chhau de Mayurbhanj. Théâtre de la Ville, Paris, 26-28 décembre 1985
Le Chhau de Purulia. Théâtre de la Ville, Paris, 26-28 décembre 1985
Bauls du Bengale ou Fous de Dieu. Les chants Bhakha du Jammu, Cachemire. 7 au 12 janvier 1986.
Danse sacrée du Raslila. Opéra Rituel. 4-9 février 1986
Chants épiques et ballades de l'Inde. 4-9 mars 1986
Chants Gondhal (Maharashtra)
Chants Mando (Goa)
Langas et Manganiars, Rajasthan 15-20 avril 1986.
Année de l'Inde, premiers spectacles : coiffures, mahabharata, percussions. Affiche
9-10 juin 1985 Les percussions de l'Inde, trois concerts différents.
11-20 juin 1985 Pandavani, Mahabharata populaire.
21-22, 24-25 juin 1985 L'art de la coiffure et de la parure, ateliers.
Année de l'Inde. Danses Chhau de l'Inde. Chhau du Mayurbhanj. Chhau de Seraikella. Affiche
10-14 décembre 1985. Chhau du Mayurbhanj.
17-21 décembre 1985. Chhau de Seraikella.
Année de l'Inde. Danses et chants des Nagas. Spectacle
Grand Foyer de l'Opéra de Paris, 10-21 septembre 1985
Venus des collines accidentées au pied de l'Himalaya, au bour de l'Inde, tout au Nord et tout à fait à l'Est, à la frontière de la Birmanie, les Nagas sont des peuples tribaux, qu'on dirait "arrivés d'une autre planète". Par leurs danses et par leurs chants, ils semblent ne pas appartenir à l'Asie. Ils se livrent à des rituels étranges où la musique exclusivement vocale et polyphonique les emporte dans une sorte de transe douce.
Les jambes enduites de pâte de riz, ils dansent en cercle, retraçant inlassablement la ronde cosmique des étoiles.
Personne ne va dans le Nagaland, territoire faisant partie de l'Union Indienne depuis 1963. Exceptionnellement les Nagas se déplacent pour la première fois hors de leurs frontières. Ces danses animistes de places de villages, exécutées dans le Foyer de l'Opéra de Paris!'choc des cultures'certes; mais surtout révélation des trésors magnifiques et secrets du patrimoine des peuples inconnus.
Depuis quarante ans, le Nagaland est tenu à l'écart des routes pratiquées par les voyageurs européens. Par une faveur toute spéciale, les autorités indiennes ont permis à Chérif Khaznadar d'y effectuer un séjour en octobre 1984, dans le cadre des préparatifs de l'Année de l'Inde.
-Nagas, Chants et Danses. Plaquette de 12 pages, textes de Chérif Khaznadar, d'après des documents du gouvernement du Nagaland, photos en couleurs C.K. et Sangeet Natak Akademy.
-Interview de Chérif Khaznadar par Françoise Gründ, suite à son voyage dans le Nagaland et au spectacle donné à l'Opéra Garnier. (8 pages)
PROGRAMME
1. Aphilo Kuwo. Danse guerrière Sema.
Cette danse est une survivance des temps où la chasse aux têtes se pratiquait au Nagaland. Les guerriers Sema de retour au village, rapportant leurs trophées de crânes humains, célébraient cet événement important.
Aujourd'hui, les villageois exécutent la danse à l'occasion de grandes fêtes généralement offertes par les riches propriétaires de la région.
Toutes les parties du costume sont codées depuis les plumes de toucan portées dans la chevelure jusqu'à la queue faite de cheveux humains qui frémissent dans la danse.
2. Liamkhang Gulei. Danse Zeliang des esprits.
Les danseurs s'invitent à danser en chantant: "Nous danserons dans des habits divins, nous danserons dans des habits Zeliang"
3. Aphilo Kuwo. Danse de fête Sema.
Cette danse de femmes est exécutée pour célébrer la joie, au moment de presque toutes les fêtes Sema. La polyvocalité qui caractérise la musique Sema ne repose sur aucun mot particulier.
4. Thishole. Danse de décorticage de riz Sema.
Les femmes Naga s'aident du chant et de la danse afin de séparer la balle du riz. En chantant elles rendent hommage à leurs parents. Soudain, craignant l'arrivée d'ennemis, les chanteuses demandent à la lune et aux étoiles de briller.
5. Tuiphudkouwa. Danse traditionnelle Zeliang.
Le jeune homme amoureux chante à la fille qu'il aime: "Il est difficile de quitter ton village. Laisse-moi voir ton coude paré de bijoux du Manipur".
6. Chant d'amour Zeliang. Solo vocal
7. Défi à l'épée et au bouclier. Sema
8. Chant populaire. Sema
Ce chant basé sur la polyvocalité divise les chanteurs en deux groupes qui utilisent les systèmes de répond et de tuilage.
9. Aye Kuzule. Chanson à filer Sema.
Les femmes expliquent par l'intermédiaire de ce chant de travail, les différentes étapes de la transformation du coton, de la touffe de la plante au bobinage du fil.
10. Haizulz. Danse de fête Zeliang avec la participation des Naga.
Les Zeliang exécutent cette danse pendant leur grande fête, le "Ke-Ngia" qui se situe, chaque année entre la fin du mois de mars et le début du mois d'avril, juste avant l'ensemencement des champs. Les Sema se sont joints à eux pour chanter: "dansons; la danse est belle!".
Année de l'Inde. Marionnettes. Ombres de l'Andra Pradesh. Yakshagana du Karnataka. Kathputli du Rajasthan. Affiche
13 novembre 1985. Ombres de l'Andra Pradesh, "Les Gémeaux" à Sceaux
15-17 novembre 1985. Ombres de l'Andra Pradesh, Espace Kiron à Paris.
19-24 novembre 1985. Yakshagana du Karnataka, Théâtre de l'Alliance à Paris.
26 novembre - 1er décembre 1985. Kathputli du Rajasthan, Théâtre de l'Alliance.
Avec le concours de la Société Générale.
En collaboration avec les Semaines de la Marionnette à Paris.
Année de l'Inde. Mela d'inauguration, grande fête populaire traditionnelle les vendredi 7 et samedi 8 juin 1985. Affiche
7-8 juin 1985
Du Palais de Chaillot à la Tour Eiffel : 200 artistes, 50 boutiques, 20 restaurants. Entrée libre.
Avec le concours de CGE et de ses filiales : Alcatal, Alsthom, CGEE-Alstham, Ceraver et Schlumberger.
Affiche conçue par Dashrath Patel.
Année de l'Inde. Nagas, chants et danses. Affiche
10-21 septembre 1985
Asie. Musiques d'Asie centrale des Républiques d'U.R.S.S. Spectacle
Musiques d'Asie centrale des Républiques d'U.R.S.S. 26 février-9 mars 1985
L'an dernier, la Maison des Cultures du Monde présentait plusieurs formes vocales et instrumentales d'Asie Centrale qui, non seulement éveillèrent la curiosité mais suscitèrent un intérêt passionné pour des musiques inconnues, aux techniques étranges et à la richesse insoupçonnée. Un enregistrement des concerts des musiques d'Azerbaïdjan, de Bachkirie et de Touva fait l'objet d'un disque (Inédit I ' collection Maison des Cultures du Monde).
Aujourd'hui désireuse d'apporter plus de connaissances et de plaisir à son public, la Maison des Cultures du Monde présente d'autres formes musicales ou d'autres interprétations de ces formes.
Les polyphonies de Géorgie, 26-27 février.
Ensemble Roustavi.
Termeh Kazakhstan, Diphonies de l'Altaï et de Touva.1-2 mars.
Les mugam d'Azerbaïdjan. 5-6 mars
Shashmaqom d'Ouzbékistan. 7-9 mars
Azerbaïdjan. Les mugam. Spectacle
5-6 mars 1985.
Troisième nation de la Transcaucasie, par l'importance de son territoire, l'Azerbaïdjan reste un foyer vivant de culture traditionnelle. Les achug ou bardes colportent toujours les légendes et les chants (plus de 500 achug sillonnent encore aujourd'hui le pays). La musique est monodique, et lorsqu'un choeur chante, c'est à l'unisson. Les instruments principaux gardent tous un caractère oriental comme la musique: le kemankha (vièle à pique), la saz et le tar (instrument à cordes pincées), la zurna (hautbois), le duduk (flûte) et plusieurs types de percussions. Parmi les formes musicales traditionnelles, les plus fameuses restent les mugam ou modes semi-improvisés, vocaux et instrumentaux, exécutés par de petits ensembles de chanteurs (kanande) et d'instrumentistes (sazande).
Des artistes émérites, Arif Babaev, Gabil Aliev, Gabiboulla Boïramov interpréteront ces mugam.
Azerbaïdjan. Mugam. Photos
5-6 mars 1985
Bulgarie. Les choeurs de Bulgarie. Affiche
6 janvier 1985. Messe à Notre-Dame de Paris
8-9 janvier 1985. Concerts au Théâtre de l'Alliance.
(Dont une affiche plastifiée)
Bulgarie. Les choeurs de Bulgarie. Spectacle
Dimanche 6 janvier: Messe des Rois en la Cathédrale notre Dame de Paris
Mardi 8 et le mercredi 9 janvier 1985, concerts à la Maison des Cultures du Monde
Il est dit parfois que les voix bulgares sont parmi les plus riches du monde. Ceci se confirme pour les voix d'hommes qui dans la technique des polyphonies atteignent des degrés inouïs de subtilité. Les basses chaudes et caressantes côtoient les barytons et s'élèvent jusqu'à l'aigu cristallin des "haute-contre". Lorsque les accents flexibles des voix déjà orientales atteignent les dômes des cathédrales aux bulbes dorés, chaque chanteur mais aussi chaque auditeur devient le créateur d'une fraction de seconde qui se prolonge indéfiniment dans les paysages sonores de la mémoire.
Joan Kukusel vivait au monastère d'Athos à la fin du XIIIe siècle. Théoricien et chanteur, il possédait un diapason vocal si entendu que ses proches lui donnèrent le nom de "voix d'Ange" qu'il garda par la suite.
L'ensemble Joan Kukusel crée à Sofia, en 1966, par Tania Christova, spécialiste de musique vocale bulgare, interprète des chants anonymes anciens ou dus à des auteurs religieux et profanes, du XIVe au XXe siècle.
Les choeurs Kukusel chanteront la Messe des Rois en la Cathédrale Notre-Dame de Paris et donneront deux concerts à la Maison des Cultures du Monde.
PROGRAMME DE LA MESSE DES ROIS
6 janvier 1985
Te Ri Rem
Éloge de la femme
Joan Kukusel 1280 ' 1360
Tebe Poem
Nous chantons pour toi
Anonyme du XVIIe siècle
Angel Vopijashe
Les anges se sont mis à pleurer
Anonyme du XVe siècle
Gospodi Pomiloui
Seigneur aie pitié de nous
Anonyme du XVIIe siècle
Vladikou I Sveshtenonachalnika
Le maître et son grand prêtre
Joan Kukusel 1280 ' 1360
Otche Nash
Notre père
Nikolaï Rimski Korsakov 1844 ' 1908
Hvalite Imya Gospodne
Louez le nom du Seigneur
Dobri Christov 1875 ' 1941
PROGRAMME DES CONCERTS
8-9 janvier 1985
Angel Vopijashe
Les anges se sont mis à pleurer
Anonyme du XVIIe siècle
Herouvimska Pessen
Le chant des chérubins
Anonyme du XVe siècle
Voskreseniya Den
Le jour de la résurrection
Neofit Rilski 1793 ' 1881
Anixantar n°4
Joan Kukusel 1280 ' 1360
Gospodi Pomiloui
Seigneur aie pitié de nous
Anonyme
Vladikou I Sveshtenonachalnika
Le maître et son grand prêtre
Joan Kukusel 1280 ' 1360
Otche Nash
Notre père
Pierre Dinev 1889 - 1980
Tebe poem
Nous te louons
Roman Sapozhnikov 1903
Herouvimska Pessen
Chant de chérubins
Graviil Lomakin 1812 ' 1885
Nine Otfousthaesti
Nous te servirons maître
Nikolaï Sokolov 1859 ' 1922
Tebe poem
Notre père
Nikolaï Kompaneiski 1875 ' 1910
Veliko Slavoslovie
Nous chantons pour ta gloire
Pierre Dinev 1889 ' 1980
Sveti Boje
Dieu très saint
Pierre Chaykovski 1840 ' 1893
Hvalite Imya Gospodne
Louez le nom du seigneur
Dobri Christov 1877 - 1941
Congo. 3e rencontre conteur du monde. Spectacle
La littérature orale congolaise, dont l'inventaire des riches matériaux est loin de se terminer, est composée de contes, légendes proverbes.
Le griot et le conteur expriment en musique les événements de la communauté, ceux du présent mais aussi ceux qui sont liés aux mythes d'origine de l'humanité et à son histoire.
On retrouve souvent dans la musique, le conte congolais, une fonction vitaliste, une vision de la mort, une conception des forces maléfiques qu'il faut conjurer, l'appel aux puissances du bien pour se protéger.
Mars 1985
Antoine Moundanda se sert d'une Sanza pour chanter ses contes.
Corée. Samul Nori, Tambours de Corée. Spectacle
28-29 mai et 1-2 juin 1985
Dérivé de la musique "Nongak" ou "musique des fermiers" le Samul Nori; Nori "jeu de quatre" instruments de percussions se compose:
-Ching, grand gong
-Soe ou Kkwaengwari, petit gong
-Puk, tambour tonnelet à deux peaux
-Changgo, tambour sablier
Parfois comme dans le "Nongak" s'ajoutent un Pokgu (tambourin) ainsi qu'un T'Aep'Yongso (hautbois conique).
Les groupes ruraux de "Nongak" formés de musiciens non-professionnels mais agriculteurs, jouant pour des occasions spéciales ou au temps des moissons avaient pour but d'exorciser les mauvais esprits et d'apporter des bénédictions à la communauté. Certains de ces groupes étaient formés par des musiciens ambulants qui se déplaçaient de villages en villages.
En échange de cette musique rituelle, les musiciens recevaient de l'argent pour la construction des temples. Agissant dans la tradition shamaniste, chaque groupe se rattachait à une montagne ou à un temple. Les groupes de "Nongak" emmenaient avec eux un mât décoré supposé être le support d'arrivée des esprits et des dieux au moment des percussions. Des offrandes faites au mât devaient assurer de bonnes extases dont le but était de guérir ou d'apporter la prospérité.
C'est en 1960 qu'apparaît le premier groupe de Samul nori détachant en partie, la musique de percussions de son contexte magico-rituel et n'utilisant que quatre instruments. En 1978, plusieurs groupes parcourent le pays utilisant toujours des instruments traditionnels mais rassemblant autour d'eux des foules jeunes, attirées à la fois par la force de la musique archaïque et le dynamisme d'une force nouvelle proche des concerts de jazz occidentaux.
C'est incontestablement le Soe qui dirige l'ensemble. Ce petit gong fait de cuivre est frappé avec une fine baguette de bambou enrobée d'une tête douce de caoutchouc. La main gauche placée à l'intérieur ou éloigné de la cavité de l'instrument sert à assourdir ou à amplifier le son. Une harmonie importante se dégage grâce à la réduction ou à l'amplitude de l'interférence sonore.
Le Ching suspendu à une potence de bois ou parfois tenu entre les genoux comme dans les cérémonies shamanistes frappé avec un maillet de bois à la tête enveloppée d'étoffe, émet une vibration lourde et durable modifiable par l'introduction de la main gauche dans la cavité.
Le Puk, tendu de peau de vache est frappé des deux côtés ainsi que sur le cadre par un bâton de bois. Il donne d'importantes ornementations.
Le Changgo recouvert des deux côtés d'une solide peau de vache est frappé du coté gauche par un bambou à tête douce et du côté droit par une baguette sèche. Ce côté produit les ornementaions. Le Changgo permet un jeu varié grâce à une richesse harmonique et rythmique.
KIM Yong-Bae, Soe et chef de l'ensemble
CHONG Su-Dok, Changgo
PAK Un-Ha, Ching et Soe
PANG Sung-Hwan, puk
Corée. Ssikkim Kut, rituel shamaniste. Photos
4-5 juin 1985
Corée. Ssikkim Kut, rituel shamaniste. Samul Nori, Tambours rituels. Affiche
28 mai-5 juin 1985
En collaboration avec le Fonds International d'Entraide Musicale (CIM-UNESCO)
Tambours Samul Nori 28 mai-2 juin
Rituel Shamaniste Ssikkim Kut 4-5 juin
Corée. Ssikkim Kut, rituel shamaniste. Spectacle
4-5 Juin 1985
La Maison des Cultures du Monde propose au public, non pas un spectacle mais un rituel. Le fait que ce rituel soit présenté sur une scène de théâtre devant des assistants qui ne possède pas toujours toutes les clefs, ne change rien à l'efficacité de la cérémonie.
Les Shamans, les musiciens et les assistants doivent accomplir une sorte de devoir sacré. Peu importe le lieu où il est pratiqué! Il est fort possible qu'au cours de cette cérémonie, l'extase qui se manifeste par un changement de comportement ou de voix de la Mudang (femme shaman) passe inaperçue. Il n'en reste pas moins une expression forte et vraie, témoignage d'une culture vivante en relation avec un tissu d'influences plus ou moins perdues par l'occident.
Le Ssikkim Kut
Le "Kut" n'est pas un spectacle mais une cérémonie. Il s'agit d'un rituel shamaniste. Le Shamanisme que certains perçoivent comme une religion et d'autres comme une croyance, consiste, pour une communauté, à vivre au milieu de mondes animés et animistes et à entretenir une communication aussi complète et aussi régulière que possible avec les esprits qui peuplent ces mondes, pour le bien de la société toute entière.
Ainsi, au moyen du "voyage" shamanique, la communauté connaîtra son passé et son histoire, pourra prévoir l'avenir et se prémunir contre les discordes de clan ou les catastrophes naturelles, et saura guérir les corps et les esprits soit en extrayant le mal, soit en "rapportant" d'ailleurs des conseils thérapeutiques ou des remèdes. Le "voyage" shamanique s'effectue dans le monde des airs, dans le monde des eaux, dans le monde de la terre, passé, présent et futur confondus. Les animaux, les végétaux, les minéraux et les éléments constituent des microcosmes vivants qui délivrent des messages à ceux qui savent se montrer disponibles. Or dans une communauté (qu'elle appartienne au monde africain, amérindien, boréal ou asiatique), la personne la plus disponible est le shaman.
Le (ou la) shaman montre très tôt des dispositions pour la communication supra-humaine et subit un apprentissage pour maîtriser les techniques de l'extase, car c'est au cours de l'extase que s'établira la communication nécessaire non seulement au bien-être mais à la survie de la communauté. L'extase shamanique se construit grâce à la musique et parfois grâce à une respiration particulière, provoquée par la danse. En Corée les shamans sont presque toujours des femmes, les Mudangs. Elles chantent, dansent, prononcent des formules magiques et changent plusieurs fois de personnalité au cours de la transe.
Les occasions de cérémonies shamanistes en Corée sont nombreuses: naissances, mariages, funérailles, fêtes d'anniversaire, demande spéciale d'un des membre de la communauté, besoin de trancher un situation conflictuelle dans un village; de guérir une maladie (surtout mentale) ou un état de trouble; de communiquer avec l'esprit des morts, etc'
La "Mudang" d'un village ou d'un quartier coréen joue ainsi le rôle de médecin, de directeur de conscience, d'astrologue et de journaliste.
La cérémonie comporte une gestuelle très théâtralisée, pratiquée à l'aide d'accessoires (longues bandes d'étoffes, papiers découpés, mèches rituelles végétales, offrandes, épées, poignards, réduction de cercueils, reproduction stylisée des vêtements du défunt etc') et des costumes spéciaux. La danse, composée au début du Kut, de pas pré-structurés et de gestes hiératiques, devient désordonnée, frénétique puis improvisée au fur et à mesure que se construit la transe. La musique du kut, appelée "Shinawi" joue un rôle capital et c'est grâce à la qualité de l'ensemble musical que la transe peut-être élaborée, parvenir à un point culminant, décroître selon une ligne parabolique et se calmer sans dommage pour la Mudang et les assistants.
La musique "Shinawi", non écrite fait appel aux instruments suivants:
-Changgo, grand tambour-sablier frappé avec deux baguettes différentes, une douce et une sèche.
-Puk, petit tambour à deux peaux, frappé avec une baguette et le plat de la main
-Ching, grand gong
-Para, cymbales
-Kkwaengwari: petit gong
-Piri, sorte de hautbois
-Taegum, longue flûte traversière à 6 trous supérieurs et un trou inférieur comportant une fine membrane.
-Haegum, viole à deux cordes de soie que le musicien place verticalement sur le genou gauche.
Dans la composition de l'ensemble Shinawi, il faut remarquer l'importance des percussions qui jouent le rôle de dynamiseurs ou de calmants pour la construction de la transe.
L'ensemble de Ssikkim kut vient de l'île de Tshindo au sud de la Corée et se livrera à une "danse pour le repos de l'âme". Le rôle de la Mudang"consistera à purifier l'âme du mort (un des morts précédent du village). Ssikkim veut dire nettoyer, purifier, calmer. Par le kut, elle entraînera vers des lieux déliceux afin que cette âme ne se transforme pas en mauvais esprit. La Mudang entre en transe et débarasse l'âme du mort de tous les regrets ou choses désagréables qu'il aurait vécu sur terre. Si par exemple une jeune fille meurt avant son mariage, le rite shamanique veut que l'on procède au mariage de la jeune fille défunte, afin que celle-ci n'éprouve aucun regret une fois morte et ne se transforme pas en mauvais esprit qui reviendrait errant parfois sur terre importuner la famille.
Françoise Gründ