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Brésil. Macunaïma, de Mario de Andrade. Spectacle
25 Août-12 Septembre 1982
Pièce en 4 actes. Mario de Andrade a composé une rhapsodie de mythes, contes et légendes du folklore populaire brésilien. Macunaïma en est le héros, né de la peur de la nuit dans la forêt vierge et de couleur sombre comme elle. Déjà dans son enfance, il a fait des choses épouvantables. D'abord, il a passé plus de six ans sans parler, et quand on l'obligeait à parler, il s'exclamait: "J'ai la flemme"
Avec:
Arciso Andreoni
Ary Franca
Cissa Carvalho
Christina Bouzan
Glaucia Regina
Jose Ferro
Ligia Cortez
Luiz Henrique
Malu Pessin
Manuel Paulino
Marcos Oliveira (Macunaïma)
Marlene Fortuna
Ricardo Hoflin
Roberto Francisco
Salma Buzzar
Walter Portella
Whalmyr Barros
Vera Zimmermann
Rhapsodie musicale, scénographie et costumes : Grupo de Teatro Macunaïma
Lumière: Sandro Polloni
Technique éclairage : Claudio R. Moares de Araujo
Assistant mise en scène : Luiz Henrique
Régisseur : Joel Jardim
Administrateur : Arciso Andreani
Collaboration spéciale Gastao M. Godoy
Promotion à l'étranger : Marcelo Kahns et Ariel Goldenberg.
Metteur en scène : Antunes Filho.
Acte I : Ouraricoera - Amazone.
Naissance de Macunaïma dans la tribu de Tapanioumas (Indiens noirs). Il a une vieille mère et deux frères : Maanape et Jigué.
Macunaïma est intelligent et paresseux ; très précose, il assiège les femmes de la tribu.
Il se transforme en "prince charmant" pour "s'amuser" avec Sofara femme de Jigué. Découvrant la trahison, Jigué punit Macunaïma, change de compagne et prend la belle Iriqui.
Inondation dans la région et famine dans la tribu. Macunaïma se procure magiquement de la nourriture mais la cache à sa mère.
Il est puni par cette dernière qui l'emmène au "Vauvert de Judas" pour qu'il s'y perde. Dans la brousse, il rencontre l'agouti qui le transforme en adulte.
Macunaïma revient fort et puissant à la maison. Jigué lui donne Iriqui.
Se promenant au Brésil, il trouve une biche qui vient de mettre bas, il la tue. C'était la mère Tapanioumas, que le Courroupira avait transformée pour se venger.
Macunaïma, ses frères et Iriqui s'en vont par le monde. Rencontre avec la Boïoune (le monstre à deux têtes), suivie de son esclave Naïpi, la jeune fille qu'elle avait transformée en cascade.
La cascade raconte son histoire et Macunaïma jure vengeance.... mais s'enfuit par peur de la Boïoune.
Dans sa fuite il renconte les amazones Icamiabas et leur reine Ci, la mère de la forêt.
Macunaïma épouse Ci et est proclamé empereur de la Forêt Vierge.
Naissance d'un fils tué peu après par la Boïoune.
Ci, inconsoloble décide de "monter au ciel" et de se transformer en étoile? Elle fait ses adieux à Macunaïma et lui donne un talisman : la mouiraquitan, pierre verte.
Aidé par la chance, Macunaïma tue la Boïoune mais perd sa mouiraquitan. La Boïoune "monte au ciel" et devient Lune.
Macunaïma apprend par l'oiseau Ouirapourou que la pierre est à Sao Paulo dans les mains de Venceslau Pietro Pietra, millionnaire et fameux collectionneur.
Macunaïma décide de partir pour Sao Paulo mais avant cela il laisse sa conscience dans l'île de Marapata.
Acte II : Forêt vierge, Sao Paulo, Rio de Janeiro.
Le héros fait ses adieux à la forêt vierge et, accompagné de ses frères, il descend le fleuve Araguaia en direction de Sao Paulo. La chaleur est intense, les 3 frères décident de se baigner dans une grotte pleine d'eau. C'est uen eau enchantée qui transforme Macunaïma en blanc. La saleté du héros trouble l'eau, et quand Jigué se baigne, il devient rouge. Quand arrive le tour de Maanape, il n'y a plus d'eau. Il restera noir à l'exception de la paume des mains et de la plante des pieds.
Arrivée à Sao Paulo et première bringue avec les femmes. Ils découvrent que les cabosses de cacao-monnaie de la forêt vierge ne valent rien, ils les échangent pour de l'argent à la Bourse des marchandises. Ils s'installent dans la pension de madame Rosa. Macunaïma téléphone à Venceslau Pietro Pietra, qui est en vérité le géant Piaïman, l'ogre. Ils prennent rendez-vous.
Le géant et sa femme, la vieille Ceïouci, la goulue Caapora, tendent un piège au héros. Piaïman tue Macunaïma.
Maanape, qui est sorcier, ressucite son frère. Macunaïma se réveille insultant Venceslau.
Déguisée en française (en prostituée), Macunaïma revient chez Venceslau pour voler la mouiraquitan mais n'y parvient pas. Il va à Rio de Janiero chercher de l'aide dans la macoumba et arrive grâce à Echou à punir Piaïman. Mais il rencontre Voloman, l'arbre qui donne tous les fruits. Il contrarie l'arbre qui le jette dans une île de la baie de Guanabara, dans une pénible situation.
Veï, la mère Soleil passe avec ses filles, elles recueillent le héros qui devient le fiancé des filles du Soleil. Interdiction lui est faite de "s'amuser" avec les autres femmes. S'il tient sa promesse il sera toujours jeune et ne mourra jamais.
Macunaïma, seul, ne résiste pas aux charmes d'une portugaise. Surpris par Veï, il perd ses droits, de plus il se retrouve pauvre car la portugaise lui a volé tout son argent. Sans demander secours à Veï, il retourne à Sao Paulo.
Acte III. Sao Paulo
Préoccupé par le manque d'argent, Macunaïma se rappelle qu'il est Empereur de la Forêt Vierge et écrit à ses sujettes Icamiabas, leur demandant plus de cabosses de Cacao, pour les négocier à la Bourse.
Le héros attend le rétablissement de Piaïman, complètement bandé après la trempe qu'il a reçu d'Echou. Il garde la mouiraquitan dans l'anus.
Macunaïma se promène dans la ville le jour de la Fleur, il rencontre un mulâtre qui fait un discours sur le jour de la Croix-du-Sud. Macunaïma fait un autre discours contredisant le mulâtre et expliquant que la Croix-du-Sud n'est autre que le père du Mutu.
Alors qu'il surveille Piaïman, il rencontre pipi-d'ange, tous deux font un pari pour savoir lequel arriverait à faire peur au géant et à sa famille. Macunaïma avec ses gros mots ou pipi-d'ange en pissant ? Le héros perd et reste à jouer avec les enfants.
Les enfants sont la nouvelle arme de la vieille Ceïouci. Celle-ci prend le héros dans ses filets qu'elle laisse sous la garde de la fille ainée de Piaïman. Macunaïma réussit à s'échapper et la fille se transforme en comète. Ceïouci se met à la poursuite du héros. Macunaïma la fait arrêter.
Macunaïma découvre que Ceïouci a été déportée en Europe et que Piaïman l'a accompagnée. Il veut y aller mais n'a pas d'argent. Il essaye le jeu du "Bicho" (sorte de Loterie).
Rencontre avec le singe qui le trompe, Macunaïma écrase ses propres testicules et meurt... Maanape le ressuscite de nouveau.
Macunaïma gagne à la loterie mais ne va pas en Europe car il tombe malade. Halluciné, il voit des bateaux et des navires naviguant en plein centre de la ville, en face de la statue de carlos Gomes.
Piaïman et Ceïouci reviennent. Macunaïma aidé par le majordome du géant tue ce dernier et récupère la mouiraquitan.
Acte IV : Sao Paulo - Ouraricoera
Macunaïma et ses frères font leurs adieux et retournent à l'Ouraricoera
Ils remontent vers le Nord par les fleuves Tiété et Araguaia. Ils sont surpris par les changements de la forêt. Rencontre avec les monstres Pondé et Oibé.
L'asticot Oibé avait transformé une princesse en un piedd de carambole. Macunaïma brise l'enchantement, enlève la princesse et tous les quatre continuent leur chemin.
En arrivant, ils rencontrent Joao Ramalho qui quitte la région avec sa famille. La pénurie et la famine règnent. Maanape et Jigué cherchent de la nourriture, Macunaïma se rend à Marapata pour aller récupérer sa conscience. Celle-ci s'est envolée et il prend celle d'un hispano-américain, il s'en trouve aussi bien.
Jigué et la princesse trahissent Macunaïma qui décide de se venger. Il fait en sorte que Jigué attrape la lèpre.
Seul, et désespéré, Macunaïma raconte son histoire au perroquet qui ensuite s'en va la raconter à tout le monde.
Attaqué par la chaleur de Veï, la mère Soleil, Macunaïma va se baigner dans le lac, attiré par la Yara qui l'y attend. Elle le détruit et lui vole la mouiraquitan. Le héros se venge, tue les oiseaux et les poissons du lac, détruit la nature.
Lassé de tout, il décide de monter au ciel. Il y arrive aidé par le père Mutu (la croix-du-sud) et il devient la Grande Ourse.
Brésil. Macunaïma, grupo do brasil. Affiche
25 Août-12 Septembre 1982
Chine. Le Nan-Kouan. Spectacle
22 octobre 1982
Totalement inconnu en Europe, le "Style du Sud", Nan-Kouan, plonge ses racines dans la musique de cour, poèmes chantés et danses de l'époque Song (960-1278) et s'est développé et maintenu dans la région du sud de la province du Fou-Kien, et notamment dans la ville de Ts'iuan-tchéou, celle que Marco Polo connut sous le nom de Zayton. Des découvertes récentes ont permis de retrouver des livrets et partitions de Nan-Kouan du XVIe siècle qui se sont révélées en tout point identiques à ceux encore utilisé aujourd'hui. Ce qui atteste d'une tradition ininterrompue depuis cette époque.
Le répertoire, très riche en modes et en mélodies, est composé de musique instrumentale et de musique vocale. Les voix toujours hautes, mais douces peuvent être masculines et féminines. L'instrument principal est le luth à quatre cordes, accompagné de flûtes, violes et samisen. La percussion se présente sous forme de clochettes d'argent, de cymbales et gongs miniatures. Véritable musique de chambre, les programmes du Nan-Kouan sont composés avec soin, selon le jour et la période de l'année afin de rester en harmonie avec le cycle du temps.
Les ballades sont de véritables chants d'amour courtois, plaintes, souvenirs, évocations poétiques du ou de la bien-aimée. Les poèmes en vers libres qui les composent font allusion aux romances célèbres, tout en étant des créations originales. Ce répertoire rappelle celui de la musique de nos troubadours.
Kristofer Schipper, directeur d'Etudes à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, Paris.
La musique se présente sous trois formes:
-Les ballades (kiu). Elles constituent la forme fondamentale du Nan-Kouan. Ces chants sont écrits sur des modèles prosodiques précis (le chinois est une langue à tons) appelés kiu-p'ai.
Les paroles sont inspirées des grandes romances de la Chine ancienne. Les titres correspondent au premier vers de la ballade en question.
-Les suites (t'ao-tche) sont des séries de ballades anciennes exécutées sans chant par les seuls instruments mélodiques. La structure musicale des suites est donc basée sur la prosodie (kiu-p'ai) des ballades.
-Les airs (p'ou) sont des pièces de musique concertante et de nature descriptive.
Les instruments
La complexité rythmique du Nan-kouan a fait naître la fonction de Chef d'orchestre qui indique la mesure à l'aide de "tablettes métriques" (p'ai-pan). Pour les ballades, c'est le chanteur qui dirige.
Les quatre instrument principaux sont:
P'i-p'a: luth à quatre cordes
T'ong-siao: flûte droite
Eul-hien: viole
San-hien mandoline
Auquels s'ajoutent parfois
Ai-a: hautbois
Ti: flûte traversière
Castagnettes, clochettes, bloc et petit gong.
PROGRAMME
Traditionnellement, les concerts de Nan-Kouan commencent par une ou plusieurs suites, qui introduisent aux ballades, et se termine par un air. Notre concert respecte cet agencement, mais vu la durée, le répète trois fois.
Structure musicale.
Le Nan-kouan est une musique savante mais qui a été, jusqu'ici, peu étudiée par les musicologues. Il utilise quatre gammes pentatoniques différentes, une dizaine de modes (kouen-men) et un très grand nombre de modèles prosodiques (kiu-p'ai). Il y a six mesures rythmiques, de 16/4 à 1/4.
Les artistes.
Tsai Hsiao-yueh : chanteuse et chef d'orchestre
Tch'en Mei-o : chanteuse et luth
Sou Jong-fa : chanteur, mandoline et percussion
Tchang Hong-ming : maître de luth
Tch'en Yun : maître de flûte et de hautbois
Wou Kouen-jen : maître de viole
Weng Sieou-tang : chef d'orchestre
Hsieh Yong-k'in : flûte et percussion
Tsai Cheng-man : flûte
Tch'en Sin-fa : mandoline et percussion
Houang T'ai-lang : percussion
Chine. Nan kouan, chants et musique courtoise du XIVe siècle. Affiche
Nuit du 22 au 23 octobre 1982 à partir de 21h30
Chine. Nan kouan, chants et musique courtoise du XIVe siècle. Affiche
22 Octobre 1982 de 22h à 6 h du matin, musiques traditionnelles Nan-Kouan en direct sur France Musique.
Congo, RD. Opéra-ballet du Zaïre, Nkenge. Affiche
2-10 novembre 1982
Congo, RD. Opéra-ballet du Zaïre: Nkenge. Spectacle
2 au 10 novembre 1982
La troupe comprend 20 danseurs et musiciens. Les principaux instruments utilisés sont le Tam-tam, le Ngomi (luth) la Langung (Arc monocorde posé sur une calebasse, le m'fin (Tambour à friction) et le Madimba (xylophone). Purement africain et puisant son inspiration dans la tradition orale la plus authentique (conte, légende, épopée) ce spectacle n'est cependant pas un ballet traditionnel, mais une oeuvre moderne.
L'argument de cet opéra-ballet est tiré d'un conte populaire qui raconte l'histoire d'une jeune fille, Nkenge, que la nature a gratifiée d'une beauté extraordinaire. Consciente de cette faveur des dieux, la belle n'a guère que mépris pour ses nombreux soupirants du village.
Un jour, un jeune et riche étranger arrive au village et prétend à la main de Nkenge. Subjuguée par sa richesse et sa beauté, celle-ci succombe à son amour. Après la fête des noces, le jeune couple se met en route vers le toit conjugal. Méfiant et opposé à ce mariage, le frère cadet de Nkenge, l'idiot du village, suit de loin le couple. Chemin faisant, le bel étranger si richement vêtu, est assailli par des hommes qui le dépouillent de tous les beaux habits qu'ils lui avaient prêtés. Nkenge réalise que son époux n'est qu'un démon, bientôt rejoint par d'autres diables qui, au cours d'une cérémonie macabre, s'apprêtent à la dévorer. Elle sera sauvée in-extremis par son frère cadet. Lorsque Nkenge est ramenée au village, elle n'a plus rien de cette fille hautaine d'antan. Pour avoir été souillée par les démons, Nkenge est purifiée au cours d'une cérémonie rituelle, puis rendue à sa famille. La main tendue, Nkenge ira implorant l'amitié des jeunes du village. La communauté pardonnera, sans oublier, et la recevra au rythme des chants.
Cordophone - ektara
Ektara, instrument emblématique des bauls, probablement parce qu'il tire son origine de gopîyantra, l'instrument des bergères de Krishna. En pressant les deux branches de l'armature de bambou, la corde se tend et fait varier la note.
Corée. Le Pansori, opéra coréen. Affiche
Nuit du 12-13 novembre 1982
Corée. Le Pansori, opéra coréen. Affiche
12 novembre 1982 de 22h. 15 à 6 h. du matin.
Nuits blanches en direct sur France Musique
Corée. Le Pansori, opéra coréen. Spectacle
La nuit du 12 novembre 1982 de 22 heures à 6 heures du matin.
Le Pansori, composé par le mot "Pan" (les planches) et le mot "Sori" (le chant) est une forme d'opéra ou de théâtre chanté, interprété par un seul acteur-chanteur, qui exécute les trois éléments théâtraux:
-Aniri, dialogue et narration
-Ballini, action
-Sori, chant
Un musicien jouant d'un tambour à deux peaux, directement posé à terre, le Puk, accompagne le chanteur. Pour interpréter complètement un répertoire, il faut de quatre à huit heures.
Selon certains documents, le Pansori remonte au début du XVIIIe siècle, époque de la dynastie des Yi. A l'origine, c'était un long récit, soutenu par une série de chants, exécutés lors des cérémonies rituelles shamanistes dans la province de Jeonla (sud-ouest du pays). Même après que cet art eut pris une forme fixe, les chanteurs interprétaient certains airs populaires connus, considérés par eux comme appropriés au contenu et à l'atmosphère dramatique du récit. Le Pansori était pratiqué par les Kwangdae, sorte de saltimbanques itinérants professionnels, en relation avec les shamans. Les Kwangdae formaient une classe sociale mise hors la loi, dans la société coréenne de l'époque. Malgré cela, un petit nombre de Kwangdae interprétant bien le pansori se mit sous la protection de la classe dirigeante. Les textes de pansori se transmettent de bouche à oreille jusqu'au XIXe siècle.
La façon de chanter, révèle le rapport étroit entretenu par les coréens entre la notion de force et celle de beauté. En Corée, les spectateurs déprécient une vocalisation qui serait simplement jolie et considèrent comme idéale la technique qui consiste à chanter vigoureusement d'une voix puissante et bien entraînée qui semble rauque, sans jamais l'être.
En général, ce sont les femmes qui chantent, le puk peut-être indifféremment battu par un homme ou une femme. La formation du chanteur ou de la chanteuse se transmet par la famille véritable ou par la famille de choix. Il faut au moins quinze ans de travail pour exécuter un pansori.
Le répertoire reste surtout épique et élégiaque avec une alternance de pièces tristes ou tragiques et de pièces belliqueuses ou drôles. Ce savant dosage destiné à séduire le spectateur pendant de longues heures, se répartit selon une classification technique en "gosier tremblant", "gosier cabrant" et "gosier plat".
La chanteuse de pansori doit encore être actrice et danseuse. Son visage et ses mains portant un éventail (devenant tour à tour rocher, montagne, orage, fleuve, soleil, maison, champ de neige, vent, bride d'un cheval, etc') pour tout accessoire, expriment l'intensité du drame. Un très léger balancement rythmique du corps souligne certains mouvements musicaux particulièrement descriptifs. Le joueur de puk accompagne son jeu de cris d'encouragement à la chanteuse.
Ae-Suhn Han, chanteuse
Myong-Hwan Kim, joueur de puk
Etats-Unis. Les trois chemins d' Aladin à la lampe merveilleuse, la mama de New York. Affiche
17-21, 23 novembre 1982
Etats-Unis. Les trois chemins d' Aladin à la lampe merveilleuse. Spectacle
Voir programme papier pour les photos, illustrations, et textes complémentaires.
12/10/1982 au 4/12/1982
Représentations:
12-30 octobre 1982, Théâtre de la Mama de New York
4-7 novembre 1982, Théâtre de la ville de Rennes
9-11 novembre 1982, Théâtre musical d'Angers
13-13 novembre 1982, Théâtre municipal d'Orléans
17-23 novembre 1982, Maison des Cultures du Monde, Paris (M.C. Aulnay S/Bois)
26 novembre- 4 décembre 1982, Commonwealth Art Center, Londres
Musique et direction musicale : Elisabeth Swados.
Argument, scénographie, mise en scène, costumes et décors : Françoise Gründ
Réalisation des :
-Décors : Jun Maeda
-Costumes : Aline Landais
-Masque à transformation et chevaux : Yoshinico Tanaka
-Masques métalliques : Jun Maeda
Eclairages : Anne Millitello
Assistante : Marybeth Ward
Régisseur : Richard Jakiel
Distribution par ordre d'entrée
David Sawyer, Jeune homme du village, percussionniste
Valois Mickens, Femme du marché, esprit de la terre, dame de Chine, esclave, combattant
Esther Levy, Femme du marché, esprit de la terre, pleureuse, dame de Chine, esclave, combattant
Soni Moreno, Femme du marché, esprit de la terre, dame de Chine, singe, esclave aux douceurs, combattant
Kostas Charrlambides, Jeune homme du village, lutteur de foire, prophète-fou
Ronnie Gilbert, Marchande de fromage, esprit de la terre, dame de Chine, chef des esclaves, combattant
Youn-Cho Park, Dame du marché, princesse de Chine
Arundhati, Dame du marché, esprit de la terre, dame de Chine, esclave-danseuse, combattant
Dan Erkkila, Homme du marché, musicien
Gengi Ito, Homme du marché, musicien, lutteur de foire, bourreau de la Chine
Sheila Dabney, Femme du marché, Djinna de la terre, dame de Chine, esclave-amante, âme de l'homme aux épingles, combattant
Sussan Deihim, Danseuse de foire, mère d'Aladin, dame de Chine, esclave-laveuse, combattant
Larry Marshall, Conteur
Endo Suanda, Aladin
Mohammad Ghaffari, Magicien, homme de la Chine, médecin de l'Empereur, homme aux épingles
Michael Edward Stevens, Génie de la lampe, empereur de Chine
Voir biographies dans le programme papier
Création mondiale. Opéra en 1 acte et 52 tableaux :
1. Le souk
2. La danseuse de foire
3. Les combattants au bambou
4. Entrée du conteur
5. Entrée d'Aladin
6. Entrée de la mère d'Aladin
7. Entrée du magicien
8. Marche dans les rues de la ville
9. La maison d'Aladin
10. L'histoire peinte
11. Marche dans la montagne
12. Ouverture de la terre
13. Descente dans la caverne du centre de la terre
14. Ramassage des diamants et de la lampe magique
15. Remontée vers la surface de la terre
16. Le magicien referme la terre sur Aladin
17. La chute vers le coeur de la terre
18. La caverne
19. Le génie de la lampe
20. L'empire de Chine
21. Entrée du prophète-fou
22. Entrée de la pleureuse
23. Exécutions
24. Entrée de la princesse de Chine
25. La pluie
26. Danse d'amour d'Aladin
27. Aladin appelle le génie à l'aide
28. Le génie envoie le paquet magique
29. Le prophète fou ouvre le paquet magique
30. Le petit cheval d'ébène
31. Le bonnet magique
32. La cour impériale
33. Arrivée de la princesse dans sa chambre aérienne
34. Danse parodique
35. Le singe et le montreur
36. Le médecin - Shaman
37. Le bain de la princesse
38. Chant de douleur de la princesse
39. Lancée des diamants
40. Retour au paquet magique
41. La bourse magique et la chevauchée dans le désert
42. Les esclaves
43. Retour au paquet magique
44. La fiole et le bâton magique
45. Le vieil homme aux flèches
46. Mort et résurrection d'Aladin
47. Les armées de la princesse de Chine
48. Arrivée d'Aladin à cheval
49. La princesse au masque d'ogresse attaque Aladin
50. Mort et résurrection de la princesse
51. Sourire de la princesse
52. Choeur final
Résumé :
1. Un marché de la ville au petit matin
Les marchands s'installent et appellent les passants entre une danseuse de foire et deux saltimbanques qui se prennent aux sérieux.
Arrive le conteur qui commence l'histoire d'Aladin, enfant pauvre qui tente de grappiller pour calmer sa faim. Il vole une orange, les marchands le pourchassent, prêts à le battre, la mère d'Aladin surgit et cherche à protéger l'enfant... mais la poursuite va reprendre quand survient le magicien.
2. Le mensonge du magicien
Le vieil homme étrange sauve l'enfant. La mère d'Aladin, troublée, invite l'étranger à se reposer dans l'humble maison qu'elle habite avec son fils. Arrivé dans la maison, le magicien découvre le fourreau d'un poignard pendu au mur. Par magie, il fait jaillir le poignard de sa ceinture.
Aladin et sa mère sont très émus car il s'agit d'un fourreau et de l'arme du défunt, père d'Aladin.
3. La marche vers la montagne
La mère d'Aladin prend congé de son fils et le vieil homme, changeant d'attitude entraîne Aladin en dehors de la ville. Il devient dur, menaçant et hisse l'enfant épuisé jusqu'au sommet d'une montagne. Arrivé "en haut de la terre", il prononce une formule magique.
4. Le coeur de la terre
Aussitôt la formule magique prononcée, la terre s'ouvre et le vieil homme demande à Aladin d'aller chercher une petite lampe de cuivre qui se trouve au fond de la fosse. Aladin descend ramasser quelques cailloux brillants sans bien savoir que ce sont des diamants, trouve la lampe et remonte en s'aidant de la corde que lui tend le magicien. Presque arrivé au sommet, le vieil homme demande à Aladin de lui donner la lampe. Aladin, alerté par le conteur, refuse avant d'avoir posé le pied sur la surface de la terre.
Le magicien, fou de colère, referme la terre. Aladin prisonnier dans une sorte de caverne sans issue, rencontre différents esprits de la terre. La terreur le fait délirer. Dans sa fièvre il frotte la lampe de cuivre.
5. Le génie de la lampe
Apparaît alors le génie de la lampe qui rassure Aladin. Celui-ci devient désormais le maître du génie. Aladin demande alors au génie de le transporter instantanément sur la terre.
6. L'Empire de Chine
Avec un grand fracas, la terre s'ouvre et Aladin se trouve dans une ville inconnue au milieu d'une foule en deuil. Le prophète-fou commence les funérailles des jeunes gens exécutés sur ordre de l'empereur.
7. La Princesse de Chine
Dans un bruit de gong apparaît la princesse. Chacun cache son visage. La regarder est interdit sous peine de mort. Aladin ne connaît pas la règle. Le prophète-fou se précipite et lui baisse le front contre terre. La princesse,"qui-ne-peut-pas-sourire", descend de son équipage et ramasse l'écharpe des jeunes hommes morts pour elle. Elle pleure et, levant le vêtement du mort, elle provoque la pluie.
8. La conquête de la Princesse
Aladin, qui vient de contempler, malgré l'interdiction, le visage de la jeune fille malade, est bouleversé d'amour et de compassion. Il déclare au prophète-fou son intention de conquérir la princesse, de la faire sourire, d'obtenir ainsi sa main et la moitié de l'Empire de Chine.
Le prophète-fou tente en vain de le dissuader. Aladin appelle de génie de la lampe qui lui avoue ne rien pouvoir dans le domaine des sentiments. Il lui envoie un sac rempli de talismans, dont un cheval d'ébène qui possède le pouvoir d'abolir le temps et l'espace.
9. Le Cheval d'ébène
Le cheval indique à Aladin la façon dont il doit se servir des talismans envoyés par le génie : un bonnet qui rend invisible, une fiole d'eau de résurrection, une bourse qui ne se vide jamais, un bâton magique.
10. Le Palais impérial
Aladin monte le cheval d'ébène, coiffe le bonnet et se trouve transporté dans le palais impérial. Là, il découvre combien la princesse souffre entre les efforts de son père pour la guérir, les grimaces des courtisans et le charlatanisme du médecin de l'empereur.
Aladin chasse les courtisans avides en lançant les diamants ramassés au coeur de la terre. Il se monte à la princesse envoûtée qui le supplie de la délivrer.
11. Les esclaves
Aladin cherchant un moyen de secourir celle qu'il appelle désormais sa bien-aimée, choisit d'après les conseils du cheval d'ébène, la bourse magique. Le cheval l'entraîne dans le désert, là Aladin achète de belles esclaves qu'il délivre. Il obtient d'elles certains secrets en échange de leur liberté.
12. Le vieil homme aux épingles
Aladin aidé par le cheval magique retourne chercher l'eau de résurrection. Il se trouve face) face avec un vieil homme et de son âme chantante (peut-être le magicien) qui l'attaque sans raison et le tue. Le prophète-fou et le cheval d'ébène versent de l'eau magique sur Aladin qui se réveille du sommeil de la mort.
13. La victoire sur le sortilège
Aladin, après avoir affronté les épreuves de la magie, se prépare à délivrer la princesse (en fait, une ogresse qui lutte contre sa propre monstruosité). Il attaque les combattants de l'Empire de Chine à la tête desquels se trouve la princesse. Désenvoûtée, elle se prépare à partir avec Aladin qu'elle aime.
Histoire d'une complicité
Je ne connaissais Elisabeth Swados que par son travail de compositeur des "Troyennes", de "Médée", d'"Electre" et de "Haggadah".
La pensée de construire quelque chose avec elle ne m'avait jamais effleurée malgré l'admiration que je portais à sa musique.
Grâce à Ellen Steward*, un jour, le rêve se transforme en réalité. Je rencontre Elisabeth Swados à New York et je lui raconte plusieurs histoires des "Mille et Une Nuits. Avec cette attention aiguë qui la caractérise, elle pose quelques questions-pirouettes et nous décidons de nous mettre à l'oeuvre.
De France, je lui envoie une synopsis de quelques pages. Pour elle-même, elle cherche plusieurs atmosphères musicales. Ensemble nous faisons la distribution. Elle connaît pratiquement toutes les voix "ethniques" de ce creuset international qu'est New York (et grâce au FAT, je possède quelques contacts non négligeables). Les personnalités des chanteurs, acteurs, danseurs se révèlent d'une richesse insoupçonnée. En fonction des caractères de chacun, nous imaginons elle une ligne particulière de la musique, moi une précision des images. En 4 semaines jaillit, des voix et des corps, une oeuvre vivante et souple qui respecte la technique de chacun tout en guidant l'initiative vers un point déterminé. Le processus de création d'Elisabeth est rapide, riche et d'une intelligence incroyable.
L'habitude (qu'elle me reproche avec malice) de travailler sur la musique de compositeurs morts m'incite souvent à m'effacer devant la phrase musicale sui vient de naître. Si la donnée "image-son" ne provoque pas immédiatement un résultat efficace, Elisabeth modifie à l'instant, soit le thème, soit la durée, soit le rythme. Quel rêve, pour un metteur en scène ! Quelle inimaginable réalité ! Les répétitions se déroulent dans une sorte d'excitation perpétuelle absolument inconnue pour moi jusqu'à présent. Aucune barrière d'incompréhension ne s'élève jamais entre nous. Au cours du travail, il nous arrive de faire un point rapide et de remettre, d'un commun accord, une séquence entière en chantier.
La qualité de la communication devient telle, qu'elle se répercute sur les interprètes. A la base de cette expérience nouvelle et incroyable pour moi, l'intelligence, la générosité et le plaisir de créer.
Françoise Gründ.
* Ellen Stewart, fondatrice et "animatrice" du Théâtre de la Mama à New York où a été créé le spectacle en octobre dernier.
Grèce. Chant profond de la Grèce. Affiche
3-4 Décembre 1982
Musique, poésie de la Grèce contemporaine choisie, traduite et mise en scène par Jacques Lacarrière. Une production du Centre d'Action Culturelle du Creusot.
Grèce. Chant profond de la Grèce. Spectacle
3-4 décembre 1982
LA MAISON DES CULTURES DU MONDE propose un spectacle musical et poétique du Centre Culturel du Creusot.
Poème de la Grèce d'aujourd'hui, choisis, traduits et mis en scène par Jacques Lacarrière
Avec:
Angela, chanteuse
Marie Balvet, comédienne
Sylvia Lipa, comédienne
Francis Arnaud, comédien
Bernard Meulien, comédien
Et les musiciens du Rébétiko Tsardi:
Nikos Moraitis (guitare)
Nicolas Syros (bouzouki)
Yorgos Tsortis (baglama)
Jacques LACARRIÈRE
Né en 1925 à Limoges, il a publié une série d'ouvrages dont les thèmes essentiels sont la Grèce, la nature et la quête de vérité. Au premier appartient "L'Été Grec" ; au second, "Chemin Faisant" ; au troisième, son premier livre, "Mont Athos, Montagne Sainte", puis, "Les Hommes Ivres de Dieu" et "Les Gnostiques". Jacques Lacarrière a également traduit Georges Séféris (Prix Nobel 1963 Poèmes) et Vassili Vassilikos (Les Photographies). Il a monté des spectacles à caractère rituel et poétique: "Grécité", d'après le poème de Yannis Titsos à l'Odéon (1974), "Chant Profond de la Grèce" (Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon. 1976), "Chant de la Création" (Village des Bories Gordes 1977).
Il n'est pas de poète grec contemporain qui n'ait à un moment ou à un autre parlé pour son pays. La Grèce reste énigme et miracle vivant pour ses propres poètes comme si chacun redécouvrait chaque jour en elle, sa part d'ombre et sa part de lumière. Le Grec moderne possède en un mot révélateur, un mot crucial "martys". Il signifie en même temps témoin et martyr. Tel est le cas des textes ici proposés dans l'alliance chaque jour difficile mais magnifiée du témoignage et de l'engagement. Chacun d'eux dit, décrit, réécrit une Grèce impérieuse, exigeante, valeureuse mais aussi meurtrie, éplorée ou convalescente. Ce regard à la fois chaleureux et critique, fraternel et moqueur, il appartient à tous les créateurs poétiques de la Grèce d'aujourd'hui.
Ce qui explique à la fois la mélancolie de Georges Séféris, né en Asie Mineure au début du siècle, poète éternel, errant et déplacé, à la recherche de la patrie perdue ou de la patrie invisible, et qui écrit: "Où que me porte mon voyage, la Grèce me fait mal." Et qui explique aussi l'exigence fraternelle de Yannis Ritsos, poète de la grécité, témoin des combats de la Grèce d'hier, militant du verbe et amoureux de Troie et de la jeune fille torturée dans les caves de l'Asphalia, la sécurité du territoire, Sécurité du territoire : y a-t-il expression plus absurde et vraie en même temps pour une terre sans cesse envahie, depuis les turcs jusqu'au touristes, traités tour à tour comme réservoir de janissaires et comme réservoir de soleil. Alors apparaît Odysséas Elytis, le chantre de la nouvelle grécité, le poète des Îles nues et des blancheurs éblouissantes, le buveur de soleil de la Grèce. Et quelques autres aussi, que j'ai voulu mêler à ces noms déjà célèbres et célèbres parce qu'ils ont eux aussi la voix précise et chaude de ceux qui savent : Alexandrou, Négrepontis, Patrikios, Zaphiriou, Chritodoulou et Angelaki-Rooke.
Le spectacle se déroule à l'aube du midi, comme une journée passée en un lieu grec indéfini, une journée dont les paroles et les instants seraient ceux des poètes et des musiciens grecs d'aujourd'hui. Aucune autre intention, donc, que de montrer, par la fréquentation que j'en ai faite pendant les années, une Grèce révélée par elle-même, par le verbe de ces poètes et les mélodies de ses compositeurs, y compris en ses instants de détente ou de sensualité puisque le Proche-Orient n'est pas loin ni l'antique Ionie où la Grèce a puisé la chair de ses musiques et de ses danses. Les Montagnes et les îles, les vents et les arbres, les paysages arides et les villes torrides se mêlent en une fresque de facture tour à tour savante ou naïve, et qui dit le bonheur et le malheur inouï d'être grec aujourd'hui.
JACQUES LACARRIÈRE
PROGRAMME
CHANT DU SOLEIL LEVANT (chant traditionnel d'Épire)
O. Elytis, Naissance du jour
Y. Ritsos, Notre pays
Christodoulou, Terre, ma terre
Y. Ritsos, Dans ce pays
NOUS SAVONS (texte de Yannis Ritsos, musique de Christos Léondis)
G. Séféris, Un vieillard sur le bord du fleuve
G. Séféris, Les Argonautes
O. Elytis, hymne aux îles ' aux vents- aux arbres ' aux montagnes de la Grèce
Y. Ritsos, Racines
O. Elytis, Aspect de la Boétie
SOLO BOUZOUKI
G. Séféris, Les feux de la Saint Jean
T. Patrikios, La fin de l'été
AIR INSTRUMENTAL
V. Vassilikos, Le retour de l'émigré
Négropontis, Les Ancêtres
Zaphiriou, Les Touristes
C. Anghélaki-Rooke, Levant
Y. Ritsos, La jeune Fille
MIROLOGUE
Chant traditionnel du Magne
G. Séféris, Un vieillard sur le bord du fleuve
G. Séféris, Que cherchent nos âmes
REBETIKO
Musique et paroles de Kaldaras
G. Séféris, Les maisons que j'avais
EPIPHANIE
Poème de G. Séféris, musique de Mikis Theodorakis
Haïti. Peintres. Exposition. Affiche
13 mars-24 avril 1982
Inde. Bauls du Bengale ou Fous de dieu. Affiche
12-13 octobre 1982
Inde. Bauls du Bengale ou Fous de dieu. Spectacle
12-13 octobre1982
Bauls du Bengale ou Fous de dieu.
"C'est pourquoi mon frère je devins un Baul. A, ni maître, ni ordre, ni coutumes, je n'obéis. Maintenant aucune des distinctions humaines n'a de prise sur moi. Je me réjouis seulement du plaisir de mon propre amour. En amour il n'y a pas de séparation, mais union seulement. Aussi chacun et tous je rejoins dans le chant et la danse".
Le mouvement Baul est un culte religieux avec une tradition millénaire sur le sol du Bengale: de nos jours le Bangladesh et le Bengale de l'Ouest, Calcutta. La philosophie de cette secte particulière (chevaux longs, robe safran) libre de conventions et d'attachements, s'exprime dans les chants et danses colportés de maison en maison à travers tout le Bengale. Ménestrels perpétuant une tradition mystique connue sous le nom de "Sahaj" (recherche de l'Inné, du spontané), leur origine remonterait au règne des rois Pala (700 à 1100 av JC) époque où la foi bouddhiste et tantrique prévalait au Bengale. Considérés comme déchus car ils croyaient que la relation sexuelle d'un homme et d'une femme révélait un aspect de la quête de Dieu, ils continuent de nos jours à vivre comme moines errants, un couple avec des enfants. Maîtres dans l'art de la communication directe, leur source d'inspiration est l'expérience du peuple dont ils expriment l'âme. Depuis de nombreuses années, les musicologues, ethnologues, théâtres d'avant-garde se sont intéressés à ce que l'on peut appeler la magie Baul; musique, danse, mysticisme, tout à la fois.
Cette tournée a été organisée grâce à la rencontre de Deepak Majumdar, un professeur de Chitrabani (centre de recherches sur les moyens de communication). Intellectuel bengali ayant vécu 5 ans aux USA, 4 ans en Grèce, il entreprend, de retour à Calcutta, l'étude du mouvement Baul comme "moyen de communication" dans le Bengale rural: pendant 4 ans, son équipe va sillonner la campagne, collectant un important matériel de photos et enregistrements mais aussi développant des relations de confiance avec les bauls. Il en naîtra de nombreux films tournés par des pays occidentaux sur cette secte unique au monde par ses qualités musicales liées à l'expression d'un mysticisme, d'une philosophie qui exercent un extraordinaire pouvoir de fascination à travers le monde. Les Bauls accompagnent leurs chants et danses en jouant de différents instruments:
-Ektara: tige de bambou fendue en deux sur toute la longueur sauf à une extrémité, entre les deux parties de l'extrémité fendue est fixée une calebasse ou cylindre de bois creux ouvert sur deux faces, la face intérieure est fermée par une membrane de cuir fin ou parchemin dont le centre est traversé par une corde métallique rendue solidaire de la membrane par un système de n'uds, l'autre extrémité de la corde est fixé par une cheville à l'extrémité supérieure de la tige de bambou. En pressant les deux branches de l'armature de bambou, la corde se tend et fait varier la note
-Goba: ektara sans manche
-Dotara: luth à quatre cordes, le corps en bois est recouvert d'une peau sur laquelle repose le chevalet, l'instrument est joué avec un petit plectre tenu entre le pouce et l'index.
-Kartals: grappe de grelots fixés aux chevilles, la rythmique est marquée par les pas de la danse
-Duggi: timbale métallique de 25 cm de diamètre tendue d'une peau fixée par un système de cordage à tension variable
-Dubki: sorte de tambourin comme en utilisent les gitans.
Isabelle Durand, Traditions populaires du monde
Inde. Chants dévotionnels d'Ujjain et danses du Rajasthan. Affiche
23-25 novembre 1982