Burkina Faso. Chants des Samogo. Chasseurs du Sahel du village de Samorogouan. Spectacle
Collection
Type de document
Évènement
Titre
Burkina Faso. Chants des Samogo. Chasseurs du Sahel du village de Samorogouan. Spectacle
Date
1992-11-03
Date de fin
1992-11-08
Artistes principaux
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Musique
Résumé
site principal
Description de la pratique
3-8 novembre 1992
Au Burkina Faso, comme au Mali, il existe des sources de connaissance appelées gwanadugu et wassulu. Les futurs initiés qui entrent dans ces univers culturels et religieux font l'apprentissage de la science, de la musique et de la danse et du donsoya ou l'art de la chasse. Le donsoya consiste en un don de soi-même pour acquérir le courage : "être brave parmi les braves", mais aussi la renommée : "les sages doivent retenir le nom et l'inscrire dans l'histoire du clan".
Le village de Samorogouan où vivent les Samogo ou Samo, chef-lieu du département du même nom, est situé dans l'ouest du pays à une cinquantaine de kilomètres de la frontière malienne. Et c'est vers le mali que le futur chasseur dirige ses pas, en quête d'un maître. Dès qu'il l'a trouvé, il doit le convaincre de se faire admettre dans le petit cercle de ses disciples. Dès leur initiation et jusqu'à leur mort ceux-ci porteront la marque du maître sur leurs vêtements et sous forme de talismans ou de scarifications faciales. Quant aux enfants du maître, ils deviennent automatiquement des initiés et héritent du titre de leur père.
Une fois de retour dans son clan, le chasseur nouvellement initié jouit d'un statut particulier et de privilèges. Il bénéficie en particulier du respect mêlé de crainte que l'on témoigne à tous ceux qui contrôlent des forces surnaturelles.
Bien que récemment islamisés, les Samogo demeurent attachés à de nombreuses valeurs et pratiques animistes, indispensables à la réussite de la chasse.
Si la chasse demeure encore aujourd'hui une des activités essentielles des Samogo ceux-ci sont devenus également des agriculteurs et des éleveurs. Ainsi, aujourd'hui, alors que la tradition de la chasse demeure toujours bien vivante, les thèmes des chants de ces griots-chasseurs également appelés gnanssa ("les grands") se sont élargis à leurs autres activités : travaux des champs, bénédictions pour les récoltes, et renvoient bien sûr à tous les grands événements de la vie sociale, initiations, circoncisions, funérailles.
L'ensemble de Massa Konaté comprend :
-deux nyang, des harpes luths comparables à la kora et équipées de deux plans de cordes parallèles de 3 à 4 cordes chacun. Au sommet du manche est fixé un sistre de fer blanc qui vibre lorsque le musicien joue.
-un xylophone bah, mieux connu en Afrique occidentale sous le nom de "bala" ou "balafon". Il est composé d'un cadre sur lequel sont lacées 20 lames de bois dur. Sous chaque lame est fixé un résonateur en calebasse ou en courge muni d'une petite membrane destinée à déformer le son. Ce principe qui s'apparente au mirliton est d'un usage très fréquent dans toute l'Afrique.
-deux tambours d'aisselle tuway en forme de sablier et dont les deux membranes sont maintenues par un laçage cylindrique de telle manière que lorsque le tambour est placé sous l'aisselle, les pressions du bras sur le laçage permettent de faire varier la hauteur du son. Par commodité, le tambour d'aisselle est généralement battu au moyen d'un maillet courbe.
-deux râcleurs en fer ngnue kahka.
Massa Konaté et Baba Traoré, chant et harpes-luths nyang.
Lakole Amadou Traoré, xylophone bah.
Karfa Traoré et Siaka Traoré, tambours d'aisselle tuway.
Fousseni Traoré et Nouma Diakité, râcleurs ngnue kahka.
Co-réalisation Maison des Cultures du Monde / ODAS AFRICA, avec le soutien du Ministère de la Coopération.
Programme :
Les textes de Massa Konaté sont le plus souvent chantés en langue samo (variante dialectal du Bambara)
-Barka: chant de remerciements et de louanges aux hôtes qui honorent les chasseurs de leur invitation.
-Tolowilila: chant d'invocation aux esprits sollicitant l'autorisation de danser
-Koudobolo: chant en l'honneur des chasseurs qui ont montré du courage et en l'honneur de leurs initiateurs, exécuté pendant la préparation de la grande chasse: siumbosi (en bambara) ou au moment des funérailles de chasseurs: donsosanga.
Donso, qui va tuer le gibier et m'offrir la queue ?
Si tu vas à la chasse, donne-moi la queue,
Si tu tues un animal, donne-moi la queue,
Si tu tues une antilope, donne-moi la queue,
Si tu tues un éléphant, donne-moi la queue,
Fisillier, si tu tues un animal, donne-moi la queue,
Grâce à toi, la peau du buffle est sandales à mes pieds.
Attention Donso, pendant la chasse
Evite les clairières où vivent les génies.
Donso, va dans les champs de haricots
C'est là que broutent les biches grasses
Grâce à toi, la tête de buffle est à ma porte.
-Samagnitigui: chant d'exhortation au courage et énumération des difficultés que rencontrera le chasseur d'éléphant.
Oh ! Il n'est pas facile de combattre celui qui a des défenses.
Oh ! Ils ne sont pas nombreux ceux qui luttent contre celui qui a des défenses.
Certains peuvent tuer des buffles
Mais pas celui qui a des défenses,
Certains peuvent tuer des cobras
Mais pas celui qui a des défenses.
-Nibijoro: chant de conseil et de louange au maître-chasseur.
Si tu crains de t'attaquer aux fauves,
Cours demander conseil à ton maître.
-Donsosanga: chant de funérailles, évocation des chasseurs disparus et de leurs exploits.
Si j'étais Dieu, le Donso serait immortel
Le Donso est mort pour le joueur de vièle
L'espoir des joueurs de vièle et des pauvres s'est éteint
La mort ne tue pas parce que tu es capable
La mort ne tue pas parce que tu as un bel enfant ;
Et si la mort ne frappait pas
A cause de la sagesse ?
A cause de la richesse ?
A cause de la connaissance ?
La mort de Lassina Woulé fait peur.
Elle donne la peur de Dieu.
-Anikongo: chant de salutations aux chasseurs de retour de brousse
Refrain :
Salut aux chasseurs qui reviennent,
Salut aux tueurs de fauves qui rentrent.
Couplet :
Salut aux chasseurs qui luttent contre les fauves,
Salut aux chasseurs tueurs de bêtes,
Le buffle a été tué d'un coup de feu.
Salut au Donso qui a tiré,
Le monstre est mort.
Salut au Donso, au chasseur courageux,
Salut au Donso qui rentre les bras lourds de gibier,
Le village tout entier t'est reconnaissant.
-Nassasso Nassakongo , "Nul ne sait où il périra": chant d'initiation et d'avertissement aux chasseurs préparant une expédition
-Dinani: d'après le nom d'un esprit protecteur auquel est comparé le maître-chasseur
-Dankoro bagnanssa, "La danse des grands": Les bagnanssa ou "grands" sont des chasseurs musiciens. Ce morceau est un chant de louanges et d'exhortation
-Gonitigi tagatoye "Le maître du goni s'en va": goni est le nom bambara de la harpe-luth, chant d'adieu.
Au Burkina Faso, comme au Mali, il existe des sources de connaissance appelées gwanadugu et wassulu. Les futurs initiés qui entrent dans ces univers culturels et religieux font l'apprentissage de la science, de la musique et de la danse et du donsoya ou l'art de la chasse. Le donsoya consiste en un don de soi-même pour acquérir le courage : "être brave parmi les braves", mais aussi la renommée : "les sages doivent retenir le nom et l'inscrire dans l'histoire du clan".
Le village de Samorogouan où vivent les Samogo ou Samo, chef-lieu du département du même nom, est situé dans l'ouest du pays à une cinquantaine de kilomètres de la frontière malienne. Et c'est vers le mali que le futur chasseur dirige ses pas, en quête d'un maître. Dès qu'il l'a trouvé, il doit le convaincre de se faire admettre dans le petit cercle de ses disciples. Dès leur initiation et jusqu'à leur mort ceux-ci porteront la marque du maître sur leurs vêtements et sous forme de talismans ou de scarifications faciales. Quant aux enfants du maître, ils deviennent automatiquement des initiés et héritent du titre de leur père.
Une fois de retour dans son clan, le chasseur nouvellement initié jouit d'un statut particulier et de privilèges. Il bénéficie en particulier du respect mêlé de crainte que l'on témoigne à tous ceux qui contrôlent des forces surnaturelles.
Bien que récemment islamisés, les Samogo demeurent attachés à de nombreuses valeurs et pratiques animistes, indispensables à la réussite de la chasse.
Si la chasse demeure encore aujourd'hui une des activités essentielles des Samogo ceux-ci sont devenus également des agriculteurs et des éleveurs. Ainsi, aujourd'hui, alors que la tradition de la chasse demeure toujours bien vivante, les thèmes des chants de ces griots-chasseurs également appelés gnanssa ("les grands") se sont élargis à leurs autres activités : travaux des champs, bénédictions pour les récoltes, et renvoient bien sûr à tous les grands événements de la vie sociale, initiations, circoncisions, funérailles.
L'ensemble de Massa Konaté comprend :
-deux nyang, des harpes luths comparables à la kora et équipées de deux plans de cordes parallèles de 3 à 4 cordes chacun. Au sommet du manche est fixé un sistre de fer blanc qui vibre lorsque le musicien joue.
-un xylophone bah, mieux connu en Afrique occidentale sous le nom de "bala" ou "balafon". Il est composé d'un cadre sur lequel sont lacées 20 lames de bois dur. Sous chaque lame est fixé un résonateur en calebasse ou en courge muni d'une petite membrane destinée à déformer le son. Ce principe qui s'apparente au mirliton est d'un usage très fréquent dans toute l'Afrique.
-deux tambours d'aisselle tuway en forme de sablier et dont les deux membranes sont maintenues par un laçage cylindrique de telle manière que lorsque le tambour est placé sous l'aisselle, les pressions du bras sur le laçage permettent de faire varier la hauteur du son. Par commodité, le tambour d'aisselle est généralement battu au moyen d'un maillet courbe.
-deux râcleurs en fer ngnue kahka.
Massa Konaté et Baba Traoré, chant et harpes-luths nyang.
Lakole Amadou Traoré, xylophone bah.
Karfa Traoré et Siaka Traoré, tambours d'aisselle tuway.
Fousseni Traoré et Nouma Diakité, râcleurs ngnue kahka.
Co-réalisation Maison des Cultures du Monde / ODAS AFRICA, avec le soutien du Ministère de la Coopération.
Programme :
Les textes de Massa Konaté sont le plus souvent chantés en langue samo (variante dialectal du Bambara)
-Barka: chant de remerciements et de louanges aux hôtes qui honorent les chasseurs de leur invitation.
-Tolowilila: chant d'invocation aux esprits sollicitant l'autorisation de danser
-Koudobolo: chant en l'honneur des chasseurs qui ont montré du courage et en l'honneur de leurs initiateurs, exécuté pendant la préparation de la grande chasse: siumbosi (en bambara) ou au moment des funérailles de chasseurs: donsosanga.
Donso, qui va tuer le gibier et m'offrir la queue ?
Si tu vas à la chasse, donne-moi la queue,
Si tu tues un animal, donne-moi la queue,
Si tu tues une antilope, donne-moi la queue,
Si tu tues un éléphant, donne-moi la queue,
Fisillier, si tu tues un animal, donne-moi la queue,
Grâce à toi, la peau du buffle est sandales à mes pieds.
Attention Donso, pendant la chasse
Evite les clairières où vivent les génies.
Donso, va dans les champs de haricots
C'est là que broutent les biches grasses
Grâce à toi, la tête de buffle est à ma porte.
-Samagnitigui: chant d'exhortation au courage et énumération des difficultés que rencontrera le chasseur d'éléphant.
Oh ! Il n'est pas facile de combattre celui qui a des défenses.
Oh ! Ils ne sont pas nombreux ceux qui luttent contre celui qui a des défenses.
Certains peuvent tuer des buffles
Mais pas celui qui a des défenses,
Certains peuvent tuer des cobras
Mais pas celui qui a des défenses.
-Nibijoro: chant de conseil et de louange au maître-chasseur.
Si tu crains de t'attaquer aux fauves,
Cours demander conseil à ton maître.
-Donsosanga: chant de funérailles, évocation des chasseurs disparus et de leurs exploits.
Si j'étais Dieu, le Donso serait immortel
Le Donso est mort pour le joueur de vièle
L'espoir des joueurs de vièle et des pauvres s'est éteint
La mort ne tue pas parce que tu es capable
La mort ne tue pas parce que tu as un bel enfant ;
Et si la mort ne frappait pas
A cause de la sagesse ?
A cause de la richesse ?
A cause de la connaissance ?
La mort de Lassina Woulé fait peur.
Elle donne la peur de Dieu.
-Anikongo: chant de salutations aux chasseurs de retour de brousse
Refrain :
Salut aux chasseurs qui reviennent,
Salut aux tueurs de fauves qui rentrent.
Couplet :
Salut aux chasseurs qui luttent contre les fauves,
Salut aux chasseurs tueurs de bêtes,
Le buffle a été tué d'un coup de feu.
Salut au Donso qui a tiré,
Le monstre est mort.
Salut au Donso, au chasseur courageux,
Salut au Donso qui rentre les bras lourds de gibier,
Le village tout entier t'est reconnaissant.
-Nassasso Nassakongo , "Nul ne sait où il périra": chant d'initiation et d'avertissement aux chasseurs préparant une expédition
-Dinani: d'après le nom d'un esprit protecteur auquel est comparé le maître-chasseur
-Dankoro bagnanssa, "La danse des grands": Les bagnanssa ou "grands" sont des chasseurs musiciens. Ce morceau est un chant de louanges et d'exhortation
-Gonitigi tagatoye "Le maître du goni s'en va": goni est le nom bambara de la harpe-luth, chant d'adieu.
Contributeurs
Origine géographique
Burkina Faso
Mots-clés
Date (année)
1992
Cote MCM
MCM_1992_BF_S1
Ressources liées
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Titre | Localisation | Date | Type | |
---|---|---|---|---|
Burkina Faso. Chants des Samogo, chasseurs du Sahel du village de Samorogouan, avec l'ensemble de Massa Konaté. Photos | Burkina Faso | 1992-11-03 | Photo numérique | |
Burkina Faso. Chants des chasseurs du Sahel. Affiche | Burkina Faso | 1992-11-03 | Affiche |
Titre | Localisation | Date | Type | |
---|---|---|---|---|
Saison 1992 | 1992 |