Ressource précédente
Ressource suivante

Guinée. Les Amazones de Guinée. Spectacle

Collection

Type de document

Évènement

Titre

Guinée. Les Amazones de Guinée. Spectacle

Date

1988-05-05

Date de fin

1988-05-06

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

5-6 mai 1988
Les "tigresses des planches"
Les déesses de la musique urbaine africaine. 17 musiciennes, chanteuses, danseuses, qui s'étaient révélées au plublic parisien à la Mutualité en 1983. Aventure symbolique de la libération de la femme africaine.

Les Amazones ! Un patronyme qui nous donne rendez-vous avec l'histoire africaine. Les musiciennes Guinéennes en le choisissant ont voulu ouvrir les portes de la mémoire du temps pour qu'en sortent plus vivants que jamais et l'image et le message des braves guerrières du Roi Béhanzin du Dahomay (actuel Bénin) : le don de soi pour les nobles causes que sont la liberté, l'égalité et la paix.
Etre plus qu'un exemple et devenir le symbole de l'émancipation de la femme africaine, c'est l'ambition qui anime les Amazones de Guinée depuis 22 ans. 22 ans de musique !
L'histoire des Amazones n'est pas faite de dentelles roses. Les musiciennes l'ont tissée point par point au carrefour des volontés et des passions, au dépassement des complexes et des obstacles ; elles l'ont structurée au fil du temps, l'ont ravigotée à la rencontre d'événements politiques et culturels malgré les surprises fatales du destin avec la mort de certaines d'entre elles. Cette histoire prend racine dans l'histoire de la Guinée indépendante qui amplifie le combat de la liberté, de l'égalité des sexes, de la justice sociale tout court. Ainsi, la femme guinéenne jusqu'alors esclave de son mari, lui-même esclave du colon blanc, rompt ses chaînes et veut retrouver à la sueur de son front sa place dans la nouvelle société.
Décasatiser l'art, promouvoir une mentalité nouvelle et laisser la femme de Guinée s'assumer et ss'épanouir librement dans tous les domaines de la vie, tel est l'esprit qui enfante "l'Orchestre Féminin de la Gendarmerie Nationale" qui deviendra plus tard les "Amazones de Guinée". Elles commencent avec des mandolines, bongos, congas, violons, violoncelles, contrebasses, etc. Avec des instruments acoustiques, elles élaborent déjà une musique simple, aérée et agréable. Chantent joyeusement des titres exhortant les femmes africaines à se libérer de leurs fardeaux de complexes hérités des systèmes coutumier et féodal. Les chansons "Femmes d'Afrique", "Limania", "Vive les femmes africaines", "P.D.G.", etc..., ont ainsi longtemps chatouillé les orailles des mélomanes africains.
En 1965, les Amazones procèdent à la modernisation de leur orchestre, intègrent aisément des guitares électriques, des saxophones ténor et alto et même une trompette ! Elles n'oublient pas surtout la batterie de jazz. Armées de ces nouveaux instruments, elles s'en vont en guerre contre le paternalisme facile de certains hommes et l'indifférence arrogante de quelques femmes. A coup de patience, de constance et d'endurance les Amazones réussissent avec panache et punch à gagner les coeurs des plus sceptiques. Grâce à une discipline remarquable et surtout une musique de bon aloi, elles s'affirment géniales au travail et admirables de caractères. Inévitablement, les grandes tournées commencent : Dakar, Dar-Es-Salam, Freetown, Banjul, Monrovia, Kinshasa, etc.
Partout, les Amazones font écumer les foules. Le délire frise l'hystérie. La manne sonore qu'elles distribuent comble dde bonheur les spectateurs. Les chants dansés et les danses chantées qu'elles offrent en exclusivité sont d'une entraînante chorégraphie.
pendant plus d'une décennie, les Amazones triomphent en groupe musical homogène alors qu'ailleurs en Afrique, les expériences du genre échouent. Au FESTAC 77 à Lagos, les musiciennes guinéennes se révèlent au monde comme des identités remarquables. Les saxophonistes fulminent en soli voluptueux, les guitaristes ddistillent avec maestria des notes mélodieuses et les rythmiciennes dans leur "va-tout" éclaboussent de leur talent le public cosmopolite réuni sur le sol nigérian. Une sorte de communion solennelle de la diaspora "afro". Ineffable !
Depuis le FESTAC 77, les Amazones sont indubitablement devenues les artistes africaines les plus sollicitées. Elles sont rarement un mois en Guinée et ont même visité certains pays plus de cinq fois. Les Amazones connaissent pratiquement toute l'Afrique : Maroc, Tanzanie, Algérie, Niger, Nigéria, Haute-Volta, Sénégal, Côte d'Ivoire sont parmi leurs principales escales. En 1979, l'orchestre franchit pour la première fois l'Atlantique et va à l'assaut culturel du vienx monde : l'Europe. Coup de foudre. Elles font l'événement au Festival Horizon 79 à Berlin-Ouest. Devant l'éclat de leurs talents, les mélomanes ne tichent pas. Ils crient leur bonheur et proclament les Amazones "Les déesses de la musique africaine". Depuis, la gloire n'a plus quitée les Amazones. les tournées se succèdent. Enfin voici Paris en 1983 ! les Amazones en France, visitent aussi Lille, Bordeaux, Le Havre, Toulouse, Lyon, Marseille et confirment leur réputation internationale de "Tigresses des planches" en des spectacles de haut voltage.
Justin Morel Junior

Contributeurs

Origine géographique

Guinée

Mots-clés

Date (année)

1988

Cote MCM

MCM_1988_GN_S1

Ressources liées

Filtrer par propriété

Titre Localisation Date Type
Guinée. Les Amazones de Guinée. Photos Guinée 1988-05-05 Photo numérique
Guinée. Les Amazones de Guinée. Affiche Guinée 1988-05-05 Affiche
Titre Localisation Date Type
Saison 1988 1988