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Mali. Les Dogon, sortie de masques. Spectacle

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Évènement

Titre

Mali. Les Dogon, sortie de masques. Spectacle

Date

1999-03-04

Date de fin

1999-03-16

Direction artistique

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Cérémonie, rituel

Description de la pratique

4 au 6 mars Centre Culturel Jacques Duhamel, Vitré
7 mars Le Triangle, Rennes
10 mars Théâtre Duchamp-Villon, Rouen
11 au 14 mars Musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie, Paris
16 mars L'Heure bleue, Grenoble

Une manifestation organisée par la Maison des Cultures du Monde en collaboration avec Afrique en Créations
Arte
Association Vitré'Djenné
Centre Culturel Jacques Duhamel, Vitré
Le Triangle, Rennes
Musée de l'Homme
Musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie, Paris
Théâtre Duchamp-Villon, Rouen
38e Rugissants, Grenoble
Ville de Rennes, Ville de Vitré

Peuple devenu emblématique par le mystère dont ils surent et savent encore s'entourer, les Dogon vivent enclavés dans une région rocheuse du centre du Mali, entre plaine et plateau, accrochés à la falaise de Bandiagara dont la hauteur varie entre quatre cents et sept cents mètres et qui s'étend en longueur sur plus de deux cent cinquante kilomètres. Venus du pays mandingue, à cheval sur la frontière du Burkina Faso et du Mali, les Dogon, émigrants conquérants, chassèrent les habitants troglodytes de la falaise de Bandiagara, les Tellem, et s'installèrent dans leurs abris rocheux. Ilstransformèrent les habitations des Tellem en tombeaux et bâtirent de caractéristiques villages en banco ponctués par les greniers à mil au toit pointu. Vivant à l'origine en plaine, ils ont dû, pour s'adapter à la vie de la falaise, faire face à une situation traumatique. L'ethnologue français Marcel Griaule a révélé une partie du secret de leur cosmogonie. Il semblerait qu'une cohérence peu commune puisse s'établir entre le langage, la musique et la danse, l'architecture, le tissage, les masques, le comportement des vivants et le culte des morts. Les Dogon, chasseurs et pêcheurs, cultivent depuis peu de minuscules jardins d'oignons. Ils connaissent parfaitement les propriétés botaniques de la brousse aride des cercles de Bandiagara, Koro et Bankass et maîtrisent la pharmacopée traditionnelle. Ils se mêlent assez peu aux autres peuples du Mali. Comme pour beaucoup d'autres groupes du pays, la musique et la danse religieuses des Dogon paraissent liées à un calendrier saisonnier pendant lequel sont pratiqués les rites des ancêtres, les rites funéraires et les rites agraires.
Un événement extraordinaire rythme la vie de l'homme Dogon : le sigi. Il s'agit d'un grand rituel pratiqué tous les soixante ans. Tout homme peut assister à un sigi. L'homme particulièrement chanceux voit deux sigi et l'homme extraordinaire assiste à trois sigi : le premier lorsqu'il est encore dans le ventre de sa mère, le second à l'âge mûr et le troisième au grand âge. La danse du sigi, appelée sigi melu, et la musique, sont confiées à l'awa une société initiatique chargée d'accomplir les levées de deuil, moment central des rites funéraires. Le contenu sacré est transmis à travers les nunge pei ou "vieux chants". A côté des "vieux chants" existent aussi les danji ou "chants funéraires" proprement dits, les boroni ou "chants de douleur" et les semele ou "chants de la mort". Les nunge pei contiennent aussi les chants liés à l'intronisation du hogon ou chef-patriarche des Dogon, à l'agriculture et aux répertoires secrets des hommes et des femmes, exécutés au moment de la dernière étape des funérailles. Tous les deux ou trois ans, après les récoltes de mil, de sorgho, de coton et d'oignons, mais aussi au retour d'une chasse fructueuse et lorsque plusieurs personnes sont mortes dans un village, se déroule le dama ou danse des masques ordinaires au caractère moins secret et exigeant que ceux du sigi. Le dama, chorégraphie processionnaire dans les lacis étagés du village, est entrecoupé de "stations" dans les différentes places. Moins sacré que le sigi, il présente cependant les caractéristiques d'un rituel et lorsqu'il est joué à l'extérieur de l'enceinte du village, il met en péril la vie des danseurs. Ils le font néanmoins, non sans avoir pris certaines précautions: par exemple, il leur est interdit de danser dans la cour d'une maison non dogon, à l'extérieur du village. S'ils quittent leur lieu de vie pour s'exprimer, ils doivent le faire en plein air ou bien simuler la construction d'une bâtisse dogon dans un endroit étranger qui représentera alors une falaise symbolique. La sortie de masques présentée aujourd'hui se réfère au dama. L'ensemble musical est composé de voix et de percussions diverses : le bar po ou tambour-calebasse, le baï na ou grand tambour, le boï tolo ou petit tambour, le gom boï ou tambour à aisselle et le sujei ou sifflet (remplacé parfois par une cloche). Les voix se répartissent en plusieurs catégories : le soliste qui entonne le chant et le choeur qui le reprend à l'unisson. Les voix s'échelonnent à des hauteurs diverses: le vociférateur qui parle-chante au-dessus du chant le sigi so ou langue secrète du sigi, le crieur qui dynamise à la fois les musiciens et les danseurs. Un par un les masques de bois peints de couleurs vives, ornés de cauris et d'étoffe sortent et forment un cercle avant que l'un d'eux ne vienne occuper le centre par une danse acrobatique. La ronde se brise ensuite et les masques interviennent par couple ou bien un à un. Tout d'abord vient la « s'ur des masques», surmontée d'une marionnette de soixante centimètres de hauteur, aux bras écartés, ensuite arrivent les deux jeunes femmes bambara à la face couverte de cauris, puis le ou les chasseurs, puis l'antilope, le lapin, le buffle, puis trois ou quatre kanaga, au heaume surmonté de la croix dogon (un axe vertical, le tronc cosmique et deux barres horizontales aux extrémités angulaires inversées représentant pour la base supérieure, le ciel et l'inférieure, la terre), puis deux échassiers dansant sur des tiges de un mètre vingt de hauteur et enfin le sirige ou la maison à étages surmontée d'une planche de plusieurs mètres de haut colorée de graphismes blancs et noirs.

Le groupe présenté au cours du troisième Festival de l'Imaginaire est formé par des Dogon de plusieurs villages des environs de Sangha, sous la direction de Sekou Dolo.

Le 13 mars à 10h00 dans le cadre du Bilan du film ethnographique, Projection des films de Jean Rouch : "Le dama d'Ambara" ; "Le Vieil Anaï" et rencontre avec le réalisateur et la troupe de masques dogon.
Cinémathèque du Musée de l'Homme.

Le 13mars à 18h30 au Musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie, Projection de "Les Dogon : chronique d'une passion" de Guy Seligman en partenariat avec ARTE entrée libre.

Remerciements à M. Jean Rouch, M. Thierry Simon, M. Yves de la Croix, M. Jean-Hubert Martin, M. Philippe Garcia de la Rosa et à l'association Vitré-Djenné

Contributeurs

Origine géographique

Mali

Mots-clés

Date (année)

1999

Cote MCM

MCM_1999_ML_S1

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Titre Localisation Date Type
Mali. Dogon, sortie de masques. Photos Mali 1999-03-04 Photo numérique
Mali. Dogon, sortie de masques. Photos Mali 1999-03-04 Photo numérique
Festival de l'imaginaire. 11 mars-16 avril 1999. Les Dogon. Affiche Mali 1999-03-04 Affiche
Titre Localisation Date Type
3e Festival de l'Imaginaire 1999