Ressource précédente
Ressource suivante

Mozambique. Ensemble de xylophones timbila, ensemble d'arc musical chitende, ensemble de jazz. Spectacle

Collection

Type de document

Évènement

Titre

Mozambique. Ensemble de xylophones timbila, ensemble d'arc musical chitende, ensemble de jazz. Spectacle

Date

1987-06-12

Date de fin

1987-06-13

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

12-13 juin 1987: Ensembles musicaux et choeurs

Pays bordé par l'Océan Indien et limité à l'ouest par la Rhodésie et la Zambie, au nord par le Malawi et la Tanzanie et au sud par l'Afrique du Sud.
Après l'Angola, le Mozambique est, entre les îles du Cap Vert, la Guinée Equatoriale et Sao Tomé, le plus grand territoire de colonisation portugaise, qui dura plus de 400 ans... mais l'histoire de ce pays commence bien avant celle des envahisseurs portugais.
Il est probable que les premiers groupes de langue Bantoue venant de l'Ouest et du Nord-Ouest s'installent, il y a un peu plus de 1500 ans, sur les rivages.
Du VIIe siècle à la moitié du XIIe, se développe, de l'embouchure du Zambèze à la Mer Rouge, un cordon régulier de villes commerçantes grâce aux routes empruntées par les marchands musulmans.
C'est aussi à partir de cette époque que s'enrichissent les marchands d'or et d'esclaves basés sur le rivage Sud-Est. Un informateur affirme qu'en 750, il y avait 400 esclaves du Mozambique dans les armées du Sultan de Bagdad.
Pendant ce temps, la plus grande partie de la côte Est servait de base stratégique aux combattants de Zanzibar et des autres îles en lutte contre les Arabes. Ceci n'empêcha nullement le jaillissement d'un royaume oriental africain, dont la forme complexe l'orienta malgré tout vers une certaine stabilité.
Il prit le nom de Monomotapa. S'étendant sur le Mozambique, le Zimbabwe et la Zambie, il connut une grande notoriété. Sur le plan politique, ce royaume atteignit son apogée au milieu du XVe siècle avec le roi Matope (qui était venu avec son troupeau, parcourant les immenses plaines entre le désert du Kalahari et la région de Sofala; aujourd'hui une province du Mozambique et avait atteint l'Océan Indien). Il attribua le gouvernement des différentes provinces du royaume à ses fils et neveux et mourut en 1480. C'est alors que commença le lent effritement de l'empire. Ce processus dura jusqu'à l'arrivée de Vasco de Gama en 1498.
En 1505, les Portugais s'établissent au sud de l'embouchure du Buzi (près de Sofala), appelé la porte du pays de l'or. Le métal noble et la traite des noirs constituent les richesses essentielles exploitées par les Portugais. Toute la période coloniale est marquée par l'oppression et l'exploitation, mais aussi par la résistance ou la résignation.
La république de 1910 du Portugal maintient ses "provinces d'Outre-mer" jusqu'en 1951, date à laquelle commencent les luttes pour l'indépendance. Le 25 juin 1975, la République Populaire du Mozambique est proclamée et celui-ci devient un état indépendant.

La musique.
Comme pour la plupart des pays de langue Bantoue, il est impossible de parler d'une culture unique et, par conséquent, d'une culture musicale unique à propos du Mozambique. La recherche des différents style musicaux dépend en grande partie de l'aire géographique du pays.
La vallée du Zambèze coupe le Mozambique en deux, d'ouest en est, et devient la frontière naturelle entre les peuples matrilinéaires du nord et patrilinéaire du sud.
La côte nord (langue Swahili) est très influencée par l'Islam, Les groupes du nord les plus importants sont les Makondé, Makua, Maravi. Au sud vivent les Thonga, et les Shona. Un groupe beaucoup plus petit, établi sur la côte dans la province de Zavala, les Chopi, comprend 300000 individus et doit sa renommée aux merveilleux ensembles de xylophones.
Dans plusieurs régions, les instruments se ressemblent, mais portent des noms différents. Par exemple, l'instrument à vent fait dans une corne d'antilope est appelé Mpundu dans le nord, Mpala-pala (ou Lipala-panda, ou Palaza) dans la vallée du Zambèze. Chez les Chopi, il accompagne l'ensemble de xylophones, tandis que dans la région de Teté, plusieurs trompes forment un ensemble de cinq à huit musiciens qui soufflent en alternance, avec des tons de hauteur différente, "en hoquet".
L'arc musical est largement répandu au Mozambique, et selon la région, possède une particularité (calebasse en guise de résonateur, languette buccale...). La méthode de fabrication est elle aussi différente. L'arc Chitende, possède à côté du résonateur un hochet. Le joueur frappe avec une baguette de chaque côté de la languette buccale et produit ainsi 3 sortes de sons différents. Le Chitende peut être un instrument de soliste ou un instrument d'accompagnement pour le chanteur, souvent satirique et plein d'humour.
Il est possible au Mozambique de définir 3 catégories de musique :
-La musique traditionnelle (musica traditional)
-La musique populaire et la musique urbaine (musica popular urbana et musica ligeira)
-Les chants révolutionnaires (musical vocal actual)

Le xylophone des Chopi.
C'est en 1517 que les premiers écrits portugais mentionnent l'extraordinaire musique des "languettes de bois montées sur des calebasses". Ils parlent déjà d'une tradition très ancienne d'ensembles comprenant plus de quarante musiciens. En 1960, chaque communauté Chopi de Zavala possédait un de ces ensembles appelé Ngodo (pluriel migodo) composé de Vaveti (musiciens) et de Vassinyi (danseurs). La renommée et la puissance des chefs de groupe est devenue proverbiale, car elle dépassait de beaucoup l'autorité exercée sur douze ou quize musiciens, autant de danseurs avec deux joueurs de hochets. Les ensembles ne comprenaient que des hommes.
Le xylophone des Chopi Mbila (timbila au pluriel) se compose d'un ensemble de languettes (de 4 à 20), posées sur un système de résonateurs formé de calebasses. Ces languettes en bois très dur et à la texture sérée, sont chauffées au feu jusqu'à obtention de la tonalité désirée. Le système est équi-heptatonique.
Un ensemble de timbila comprend cinq sortes d'instruments de grandeur et de tonalité différentes, d'une amplitude de quatre à cinq octaves, sur les quatre premiers, les musiciens jouent en position assise, sur le dernier, le musicien reste débout. De village en village et de ngodo en ngodo, la sonorité ne varie pas plus d'un demi-ton, si bien qu'il est possible de parler de ton absolu. Dans chaque ensemble, l'ordre des positions des musiciens assis ne varie pas, de même que l'organisation des danseurs dans l'espace. Les xylophonistes se placent sur deux rangs au milieu desquels se trouve l'instrument du chef de groupe, le Sange.
Les groupes de danseurs agissent de chaque côté des rangs de musiciens, ce qui leur permet de percevoir toutes les nuances des polyrythmies.
1. le Chilanzane (la tonique est donnée par la sonorité la plus basse)
2. le Sanje (ou Sange) instrument du chef de groupe
3. le Mbingwi (ou Dole)
4. le Dibhinda
5. le Chinzumana

Le programme se compose de trois lignes musicales:
Ensemble de Mpundu (cornes)
Ensemble de Chitende (arc musical)
Ensemble de Timbila (xylophones)

Un concert de timbila se compose d'une suite allant de neuf à douze morceaux:
-Msitso uoLata, msitso uoMbidi, msitso uoRaro, sont des morceaux d'ouverture joués par le msaho (chef des musiciens) et repris par l'ensemble.
-Nguenisso, commencé par le msaho, ce morceau fait intervenir progressivement tous les instruments puis les danseurs et enfin le chant.
-Mdano, danse très vivante dans laquelle les danseurs interpellent par le chant et une gestuelle très particulière des bras, chaque musicien.
-Cidaduuna combidi, la musique et la danse suivent un rythme très lent qui permet l'insertion de versets chantés.
-Chibudo, danse au rythme des hochets, entrecoupée de chants.
-Mzeno, morceau de virtuosité du msaho au cours duquel l'ensemble doit prouver sa parfaite solidarité musicale avec le maître. En outre, au cours de la danse, les danseurs s'approchent des musiciens et au cours d'une chorégraphie particulière, leur témoignent le respect qui leur est dû.
-Mabandla, chant et danse célèbrent les plus âgés du village.
-Msitso cuquita, conclusion qui reprend les morceaux d'ouverture sous une autre forme, et en ajoutant un chant responsoriel dirigé par le chef des danseurs qui souffle dans un petit sifflet le pitula.
"D'ou viennent les meilleurs danseurs?
-De Zavala! De Zavala!"

La troupe Nyati-Utamaduni, composée de plus de 50 participants, a établi son lieu de travail dans le village de Nzali à 58 km au Nord-Est de Dodoma, la nouvelle capitale de la Tanzanie. Les artistes sont fermiers et bergers (vaches, moutons, chèvres). Ils appartiennent à l'ethnie Wagogo, de langue bantoue. A l'occasion de le venue en Europe, ils ont constitué un groupe de seize personnes, intrumentalistes, chanteurs et danseurs. Musique et danse sont traditionnelles et en tout points comparables aux formes issues des régions de Tanzanie.

PROGRAMME

1. Ouverture instrumentale avec Zeze (vièles), Chipangwa, Ngoma, Mlanzi, Idodolo, Filimbi (flûtes), Marimba, Ndono ou Singila, Njuga, Isumbi, Baragumu (cornes), Kayamba (percussions)

2. Nindo-Ndulila, danse des Wagogo de l'est de la vallée du Rift.

3. Muheme, mot gogo du nom d'un arbre de la région de Dodoma dans lequel sont creusés les tambours. Danse féminine (en l'honneur de la jeune fille qui devient le centre des cérémonies d'excision, d'initiation au passage à l'état de femme et de mariage) où trois joueurs (hommes) de Kayamba maintiennent un rythme très vif.

4. Chant traditionnel.

5. Nindo Nyamba, danse des Wagogo.

6. Chipande, danse exécutée lors des circoncisions et excisions. Les hommes et les femmes du village sont invités à y participer. Elle est censée rendre toute l'énergie au corps. Les mouvements des danseurs, contrôlés par les cloches de fer, sont accompagnés de chants.

7. Chants

8. Msunyunho et Saigwa, danse de réjouissance.

9. Uvina wa Masumbi, suite de danses servant de clôture à une réjouissance.

Contributeurs

Origine géographique

Mozambique

Mots-clés

Date (année)

1987

Cote MCM

MCM_1987_MZ_S1

Ressources liées

Filtrer par propriété

Titre Localisation Date Type
Mozambique. Ensembles de xylophone mbila, d'arc musical chitende, ensemble de jazz. Photos Mozambique 1987-06-12 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1987 1987