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Rwanda. Percussions du Rwanda. Spectacle

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Évènement

Titre

Rwanda. Percussions du Rwanda. Spectacle

Sous-titre

Ensemble Amasimbi N'Amakombe

Date

1991-12-03

Date de fin

1991-12-14

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

3-8, 14 décembre 1991

Le Rwanda, "pays des mille collines", est encadré au nord par l'Ouganda, à l'ouest par le Zaïre, au sud par le Burundi et à l'est par la Tanzanie. Ses 7 millions d'habitants se répartissent en trois peuples principaux : Hutu, Tutsi et Twa qui par delà leurs différences, doivent à une langue commune et plus de six siècles d'histoire de partager un profond sentiment d'appartenance à la même nation.

Les tambours ingoma
L'origine de l'ingoma est difficile à reconstituer. Une chose est sûre, cependant, c'est que ces tambours étaient utilisés autrefois non seulement dans les villages mais également à la cour. Selon les témoignages, le roi Musinga qui régna de 1897 à 1931 battait l'ingoma quotidiennement, réaffirmant ainsi rituellement son autorité et son pouvoir. Selon d'autres témoignages, ce tambour semble avoir appartenu aux Hutu avant l'arrivée des Tutsi, ces derniers l'ayant assimilé pour en composer leurs propres ensembles, ce qui situerait donc son origine bien avant le XVe siècle.
La fonction de tambourinaire était considérée comme l'une des professions les plus nobles et les plus enviées à la cour, puisque celui-ci avait l'honneur et le privilège d'approcher le roi et de travailler pour et avec lui. Se transmettant leur charge de père en fils, les tambourinaires n'acceptaient un étranger dans leur corporation qu'avec l'autorisation expresse du roi.
Par l'intermédiaire du langage tambouriné, les ingoma servaient à célébrer les louanges du roi, d'un membre de sa famille ou d'un grand chef, lors des divertissements ou de la présentation des troupeaux de vaches sélectionnés pour être offerts au roi. Lors de ses déplacements ce dernier emmenait toujours un groupe de cinq ou six tambourinaires qui battaient le matin et le soir. Plus tard, les missionnaires, faute de cloches utilisèrent également les batteries d'ingoma pour annoncer les offices religieux.
Le nombre des ensembles ingoma a connu récemment une extension considérable. Mais peu de groupes ont eu la chance dans les vingt dernières années d'être instruits par les tambourinaires renommés faisant partie, avant la révolution de 1962, des ensembles traditionnels du roi, de la reine-mère ou des grands chefs. C'est cependant le cas de l'Ensemble Amasimbi n'Amakombe. Outre la cinquantaine de rythmes créés ces dernières années, il maîtrise à la perfection les 18 rythmes traditionnels autrefois pratiqués à la cour du Rwanda.
L'ensemble ingoma comprend trois types de tambours construits sur un modèle à peu près identique, mais de tailles différentes ; il s'agit de tambours tronconiques dont la peau est fixée sur la caisse grâce à un savant laçage :
-un tambour dans le registre aigu, ishakwe
-3 ou 4 tambours dans le registre moyen, inyahura, l'un d'entre eux étant joué par le maître-tambourinaire
-2 ou 3 grands tambours dans le registre grave, ibihumurizo.
L'ishakwe joue le rôle de tambour-guide en battant un rythme de base continu sur lequel les autres tissent leurs formules spécifiques. Les inyahura et les ibihumurizo jouent à l'unisson une sorte d'ostinato rythmique sur lequel l'inyahura du chef improvise de nombreuses variations et improvisations.

Les ensembles de sifflets insengo
L'urusengo (pluriel insengo) est un sifflet conique taillé dans un morceau de bois d'une quinzaine de centimètres de long. La tradition orale fiat remonter l'usage de cet instrument à Gihanga, considéré comme le fondateur du pays, et sa présence est clairement attestée dès le XVIIIe siècle. Il servit comme symbole de la dynastie avant que celle-ci n'adopte le tambour comme emblème de la royauté. Les joueurs d'insengo formaient alors avec les grands chefs, les ritualistes et les poètes, le groupe d'élite qui escortait le roi dans ses déplacements.
De même que pour les tambours, la tradition musicale des insengo a été transmise à travers les générations de père en fils et cela exclusivement en milieu Hutu, puisque les Tutsi avaient le tambour.
Avec la disparition de la royauté, la musique insengo a définitivement perdu son caractère royal. Les morceaux traditionnels ont pu toutefois retrouver un contexte plus ou moins semblable lors des festivités locales organisées par les préfets et bourgmestres, représentants de l'autorité nationale.
Le musicien tient son instrument entre le pouce et l'index contre la lèvre inférieure. En se servant de trou de modulation avec l'index de la main gauche il obtient deux sons différents. Comme les sifflets sont toujours joués en ensembles, ils sont accordés de telle manière qu'en jouant en alternance (hoquet) ils couvrent une échelle musicale plus importante.
De même que les ingoma, l'ensemble de sifflets se répartit entre trois types d'instruments : ishakwe (aigu), inyahura (medium), ibihumurizo (grave). La mélodie se compose de courtes cellules jouées alternativement par les inyahura et les ibihumurizo qui accompagnent les variations du chef sur l'ishakwe.
Le répertoire comprend plusieurs pièces dont les plus anciennes, attachées à la vie de la cour en évoquent les divers aspects : chasse, expédition, relations entre les Hutu et la cour, louanges, etc.
Outre les insengo, on trouve au Rwanda une flûte droite, umwirongi, qui est l'instrument privilégié des pasteurs.

Les trompes traversières amakondera
Elles sont taillées dans des tubes de bambou munis de résonateurs en corne. Autrefois jouées par les Hutu puis tombées en désuétude, elles furent réintroduites au début du siècle sous le règne de Yuhi V Musinga. L'orchestre de trompes amakondera, soutenu par un tambour, comprend cinq types d'instruments différents par leur taille et leur rôle musical. De même que les sifflets insengo, chaque trompes produit deux notes, la musique s'organisant donc à partir de la superposition et de l'intercalage d'instruments jouant des hauteurs et des rythmes différents (hoquet). La musique amakondera comme les tambours ingoma est jouée en l'honneur de personnages importants et elle accompagne la danse des jeunes guerriers intore.

La cithare inanga
Cet instrument à cordes se compose d'une caisse en forme de bouclier sur laquelle est lacée une longue corde en nerf de boeuf. La cithare inanga accompagne des chants à caractère narratif, historique et culturel, notamment lors de la levée d'un deuil. Elle est réputée pour attirer l'attention de la déesse bienfaisante.

L'arc musical umuduri
Cet instrument composé d'un arc et d'une calebasse et dont la corde est frappée à l'aide d'une baguette, est considérée comme d'origine étrangère (probablement de Tanzanie). Il n'est joué que par les Hutu. Son répertoire consiste en chansons populaires traitant de sujets historiques, politiques, religieux ou personnels.

La sanza ikembe
Il s'agit d'un petit instrument à lamelles pincées qui s'apparente étroitement à la famille des sanzas du Bas-Zaïre dite de "type fluvial". Les lames sont généralement frabriquées à partir de rayons de vélo préalablement aplatis ou de baleines de parapluie. Chaque lame est accordée par glissement dans un chevalet, définissant ainsi la longueur vibrante. Sur chaque lame est enfilé un petit anneau de métal qui enrichit le son d'une vibration supplémentaire.

d'après Jos Gosemans, "Les instruments de musique du Rwanda", Butare 1988.

PROGRAMME
1. Tambours ingoma, appel au rassemblement des guerriers, et danse à l'arc.

2. Danse chantée célébrant le bonheur familial, accompagné à la flûte umwirongi, à l'arc musical umuduri et à la sanza ikembe.

3. Ensemble de sifflets insengo.

4. Chant narratif dansé, accompagné à la cithare inanga.

5. Danse des agriculteurs

6. Tambours ingoma.

7. Mhundu, polyphonie vocale et danse.

8. Cyuzuzo cyanjye, danse didactique accompagnée à la flûte umwirongi, à l'arc musical umuduri et à la sanza ikembe.

9. Ensemble de sifflets insengo et danse.

10. Amahamba, chant pastoral accompagné à la flûte umwirongi.

11. Tambours ingoma et danse.

12. Danse des jeunes guerriers intore accompagnée par les trompes amakondera.

13. Umwanzuro, final.

Contributeurs

Origine géographique

Rwanda

Mots-clés

Date (année)

1991

Cote MCM

MCM_1991_RW_S1

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Titre Localisation Date Type
Rwanda. Percussions du Rwanda. Photos Rwanda 1991-12-03 Photo numérique
Rwanda. Percussions du Rwanda. Affiche Rwanda 1991-12-03 Affiche
Titre Localisation Date Type
Saison 1991 1991