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Indonésie, Bali. Topeng Shakti. Spectacle

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Évènement

Titre

Indonésie, Bali. Topeng Shakti. Spectacle

Date

2003-02-28

Date de fin

2003-03-02

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

28 février, 1-2 mars 2003
Le théâtre dansé et masqué de Bali, appelé Topeng, est un spectacle total conjuguant danse pure, paroles et chants. Le Topeng appartient au répertoire des danses classiques de Bali et fait partie intégrante de la vie rituelle de l'île. Il date d'au moins cinq cents ans. Contrairement aux autres formes de théâtre-dansé balinais qui s'inspirent des épopées indiennes du Mahâbhârata et du Râmâyana, le Topeng raconte les histoires du Babad, chronique des royaumes indigènes, qui se déroule dans les villages, royaumes et temples de Bali.
La représentation commence toujours avec deux ou trois personnages (pengelembar) qui exécutent une danse d'introduction uniquement destinée à montrer la virtuosité du danseur. Ces personnages sont généralement les archétypes des premiers ministres : soit jeunes et vigoureux, soit vieux et sages. Ils portent un masque en bois qui couvre entièrement le visage du danseur. Puis, la fable est introduite avec l'entrée des deux serviteurs du roi, Penasar et Wijil, qui seront les narrateurs tout au long du spectacle. En effet, Penasar et Wijil portent des demi-masques qui leur permettent de parler. À leur tour, ils préparent l'entrée du roi archétype, le Dalem. Ce personnage, hyperbole du raffinement, porte un masque entier blanc, symbole de pureté et de perfection. Il est l'androgyne divin, la manifestation de l'osmose entre le masculin et le féminin. Le roi, balinais ou javanais selon l'histoire, est le personnage central et le récit se développera autour des événements politiques et religieux qui surgissent dans son royaume.
Jusque-là l'entrée des personnages suit un schéma immuable. Ensuite l'ordre des entrées suit les nécessités de l'histoire qui est racontée. Dans le Topeng, les différents personnages reproduisent fidèlement la complexité de la hiérarchie de la société balinaise. Les Bondres, gens du peuple, interprètent les personnages comiques qui interviennent dans l'histoire et portent eux aussi des demi-masques ou des masques entiers articulés qui leur permettent de parler. Alors que les personnages nobles appartiennent au temps passé, les Bondres ont la liberté d'aller et venir entre le passé et le présent, d'être dans le récit ou de parler des événements de l'actualité. Ils sont généralement appelés pour servir la communauté et préparer les festivités religieuses (cérémonies dans les temples, mariages'). Leurs improvisations, qui ont pour sujet les problèmes du quotidien ou de société, tels le contrôle des naissances ou les brusques évolutions politiques et économiques, déclenchent les rires des spectateurs.
La pièce se termine en général par le dénouement des conflits. Dans le Topeng Padjegan, le danseur exécute tout seul une danse rituelle, utilisant alternativement tous les masques avec un changement à vue. Il conclut toujours avec le masque du Dalem Sidhakarya, personnage de magicien-souverain qui accomplit les rites finaux.

L'histoire de Candra Kirana
Cette histoire est extraite du cycle Malat qui relate les aventures du Prince Panji. Dans cet épisode, Panji, le Prince de Kuripan, est affolé car Candra Kirana, sa promise, a disparu. Une diablesse (démone) prétendant être Candra Kirana le console : celle-ci, grâce à un sortilège de Durga, la déesse de la mort, ne retrouvera son apparence véritable qu'une fois mariée au Prince. Panji, plein d'espoir, ordonne les préparatifs de la cérémonie de mariage. Pendant ce temps-là, la vraie Candra Kirana est perdue, seule, dans la forêt. Les dieux, qui ont entendu ses pleurs, lui assurent que si elle souhaite réellement retrouver celui qu'elle aime, elle doit retourner au palais déguisée en homme.
Elle y retourne donc, et là, ne pouvant supporter les attentions dont le Prince Panji couvre son double, elle lui écrit une lettre lui révélant la vérité. Mais elle disparaît à nouveau et Panji, au comble du désespoir, s'en va à la recherche de son aimée tandis que son peuple met à mort la diablesse malfaisante.

Ordre d'apparition des personnages :
Topeng Keras, premier ministre, chef de l'armée.
Topeng Tua, le vieux conseiller du prince Panji.
Penasar et Wijil, les serviteurs du prince et conteurs. Ils présentent le prince Panji.
Topeng Dalem, le prince Panji. Il découvre la disparition de Candra Kirana et est au comble du désespoir.
Topeng Patih, premier ministre de Panji. Il rencontre le prince qui est totalement désespéré.
Topeng Raksasa, la diablesse. Elle prétend être Candra Kirana
Topeng Raja Putri, Candra Kirana perdue dans la forêt.
Bondres, les villageois (personnages comiques) :
Bondres Suab, la grande bouche.
Bondres Kedek, le moqueur.
Bondres Luh, la femme coquette.
Bondres Luh, la grande s'ur, épouse de Penasar.

La troupe Topeng Shakti
Cristina Wistari Formaggia est née en Italie et vit à Bali depuis 1983. Elle s'initie au théâtre par l'apprentissage du mime en Italie et étudie différentes formes de danses d'Orient. À partir de 1977, elle voyage à travers l'Asie à la recherche des expressions artistiques relevant des traditions anciennes. Elle s'installe enfin à Bali où elle étudie le Gambuh et le Calonarong avec I Made Djimat auprès duquel elle travaillera pendant plusieurs années. Outre les représentations et l'enseignement qu'elle donne à travers le monde (Europe, Australie, Asie et Amérique du Sud), elle se consacre, durant ces dix dernières années, à la conservation et à une recherche documentaire sur le Gambuh, la plus ancienne forme de théâtre dansé balinais. En l'an 2000, elle dirige la publication d'un ouvrage collectif dédié à cet art classique dont elle rédige le volume consacré à l'analyse du spectacle (Gambuh, éditions Lontar). Parallèlement, en 1998, Cristina Formaggia décide de former une troupe féminine de Topeng.
Le Topeng était, à l'origine, uniquement interprété par des hommes et accompagné par un gamelan ne comptant pas de femmes et il n'y a que peu de pièces dans lesquelles les femmes balinaises sont représentées. "Il était donc important pour nous de donner aux femmes de Bali l'opportunité de raconter leur propre expérience, leur expérience en tant que femmes dans une forme artistique reconnue mais qui reste dominée exclusivement par les hommes."
En janvier 2000, la troupe Topeng Shakti a participé au festival de femmes Transit III, qui s'est tenu à l'Odin Teatret à Holstebro au Danemark où elles ont donné plusieurs représentations et ont animé des ateliers. La troupe a ensuite effectué une tournée dans diverses villes du Danemark.

Les danseuses, au nombre de trois, sont :
-Ni Nyoman Candri, chanteuse accomplie, est aussi danseuse et marionnettiste (une des rares femmes marionnettistes à Bali). Elle se produit lors de fêtes religieuses mais aussi à la télévision et anime une émission de radio hebdomadaire. Elle se produit souvent à l'étranger. Elle interprète un Wijil, ou conteur, qui est l'un des rôles les plus demandés dans les formes de théâtre dansé.
-Le Penasar, l'autre conteur, est interprété par Cokorda Isteri Agung, qui est aussi une danseuse et chanteuse d'Arja (opéra balinais) accomplie.
-Enfin, la troisième danseuse est Cristina Wistari Formaggia, qui, depuis vingt ans maintenant, vit et étudie les danses de Bali.

Le gamelan Luh Luhé
Après avoir vécu à l'étranger une grande partie de sa vie, Desak Nyoman Suarti est revenue vivre et travailler à Bali en 1990 où elle a fondé le premier gamelan de femmes. En 1997, cet ensemble a remporté le premier prix au concours de gamelan de femmes organisé lors du festival annuel des arts de Bali.

Danseuses :
Ni Nyoman Candri
Cokorda Agung Isteri
Cristina Wistari

Musiciennes :
Ni Wayan Mudiari, Kendang
Ni Ketut Suerti, Gangsa
Ni Komang Artati, Gangsa
Ni Wayan Eka Sumantriani, Kajar
Ni Nyoman Nanik Kormaniati, Reong
Desak Made Purnani, Reong
Desak Nyoman Suarti, Ceng-ceng
Ni Komang Apti, Gong kempur, Klentong

Remerciements à Madame Cristina Formaggia, à l'Ambassade de France en Indonésie, à l'Ambassade d'Indonésie en France, à S. E. Monsieur Adian Silalahi, ambassadeur d'Indonésie en France, au Dr. Yanto Santosa, conseiller scientifique et culturel près l'ambassade d'Indonésie en France.

Contributeurs

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

2003

Cote MCM

MCM_2003_ID_S2

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