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Mexique. El Automovil Gris, une interprétation du film d'Enrique Rosas (1919), dans le style du benshi japonais, Teatro de Ciertos Habitantes, mise en scène : Claudio Valdés Kuri

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Évènement

Titre

Mexique. El Automovil Gris, une interprétation du film d'Enrique Rosas (1919), dans le style du benshi japonais, Teatro de Ciertos Habitantes, mise en scène : Claudio Valdés Kuri

Date

2004-03-30

Date de fin

2004-04-01

Artistes principaux

Direction artistique

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Projection

Description de la pratique

30-31 mars et 1 avril 2004
Teatro de Ciertos Habitantes
Mise en scène de Claudio Valdés Kuri
Irene Akiko Iida, benshi japonaise
Enrique Arreola, benshi mexicain
Fabrina Melon, benshi française
Claudio Valdés Kuri, commentateur
Deborah Silberer, piano

Cette projection du film muet mexicain d'Enrique Rosas mise en scène par Claudio Valdés Kuri dans le style japonais du benshi fait revivre certaines expressions artistiques du début du siècle, où se mêlent cinéma et arts de la scène, formes traditionnelles et nouveaux codes théâtraux.
Le Teatro de Ciertos Habitantes crée ainsi un langage qui lui est propre et propose, en l'ouvrant au monde, une approche résolument contemporaine du patrimoine cinématographique mexicain.

Le film
Réalisé en 1919, en plein âge d'or du cinéma mexicain, par Enrique Rosas, le film muet El automovil gris (L'automobile grise) est devenu un classique du genre. Entre 1897 et 1925, un peu plus de quatre-vingt dix films, fictions et documentaires, furent produits au Mexique. Le film d'Enrique Rosas, unique en son genre, est emblématique de la créativité qui animait alors le cinéma mexicain. Ce drame policier se déroule en 1915. Profitant de la confusion qui règne dans le pays après la révolution zapatiste, un gang de cambrioleurs sème la terreur dans la haute bourgeoisie de Mexico. Meurtres, vols et séquestrations se succèdent tandis qu'un détective poursuit les criminels.
Sorti le 11 décembre 1919 dans vingt salles de la capitale, El automovil gris s'est imposé comme le film majeur du cinéma muet mexicain. Dans les années soixante-dix, des expositions et des rediffusions à la télévision ont contribué à le garder vivant dans l'imaginaire des Mexicains.
Réalisé à l'origine en douze épisodes, le film d'Enrique Rosas est une véritable superproduction qui a surpris le public et conquis la critique de l'époque. Fondé sur des faits réels qui ont secoué Mexico en 1915, El Automovil Gris frappe par la modernité et l'audace de sa conception qui en fait une 'uvre de "cinéma-vérité" avant la lettre. Construite en effet autour de deux éléments réels : l'interprétation par l'inspecteur Juan Manuel Cabrera de son propre rôle dans cette affaire et la scène finale de l'exécution des bandits, filmée en 1915 par Rosas lui-même, El automovil gris est sans doute le premier docu-fiction de l'histoire du cinéma.
Malgré son succès, El automovil gris faillit tomber dans l'oubli, en partie à cause de la mort prématurée du réalisateur en 1920 et surtout parce que la mauvaise conservation des 'uvres cinématographiques à cette époque causa aux bobines des dégâts irréparables. En 1933, dans un souci de modernisation, les épisodes furent sonorisés et montés en un long-métrage dont, pour des raisons de durée, plusieurs scènes durent être supprimées. De ces coupes, ajoutées aux plans abîmés et donc inutilisables, il résulte un film assez confus. Et pourtant tel qu'il est aujourd'hui, et en dépit de toutes ces imperfections, El automovil gris réussit encore à toucher le spectateur. Les plus belles images du film sont celles, fantomatiques, d'un Mexico d'apocalypse qui se relève à peine de la fièvre révolutionnaire. Des habitants coiffés de leur sombrero, arpentent, canne à la main, les rues désertes de la capitale, images-vestiges d'une ville aujourd'hui disparue .

Le benshi
Le benshi est un phénomène unique dans l'histoire du cinéma. Il est apparu au Japon avec l'introduction du cinéma muet en 1896. Les spectateurs novices avaient alors besoin d'un médiateur, appelé benshi, qui commentait les scènes du film et prêtait sa voix aux personnages en s'inspirant des techniques du nô et du kabuki. Généralement assis à côté de l'écran, les benshi devenaient ainsi partie intégrante du film, partageant la scène avec un orchestre d'instruments japonais et occidentaux. Chacun de ces benshi développait un style de narration qui lui était propre, au point qu'ils acquirent une notoriété telle que les salles de spectacles plaçaient leurs noms en tête d'affiche, avant ceux des acteurs. Bien évidemment, l'apparition du parlant mit fin à l'ère du benshi. Le Teatro de Ciertos Habitantes a donc décidé de faire revivre cette forme d'art de la scène qui allie théâtre, cinéma et musique, et trouve naturellement sa place dans une création contemporaine orientée vers l'interdisciplinarité.

La compagnie
Créé en 1997, le Teatro de Ciertos Habitantes a déjà monté trois spectacles : Beckett ou l'honneur de Dieu, De monstruos y prodigios : la historia de los castrati (Monstres et prodiges : l'histoire des castrats) et El automovil gris. Ces productions ont remporté un vif succès dans plusieurs théâtres et festivals internationaux : le festival international Cervantino à Mexico, Kunsten ' festival des arts à Bruxelles, la Maison des cultures du monde à Berlin, les festivals hispaniques internationaux de New York et de Miami, le festival international de Caracas, le festival international Teatro a Mil de Santiago du Chili' Outre ces représentations, la compagnie anime régulièrement des ateliers, des lectures, et produit des émissions radiophoniques et télévisées.

Production : Coordinación Nacional de Teatro ' INBA, Haus der Kulturen der Welt (Berlin).
Mécénat : Famille Rosas Priego, Mexico : Puerta de las Americas, CONACULTA.
Remerciements : Mercedes Iturbe, Alliance Française de Mexico et tout particulièrement M. Gérard Saurin.

Mise en scène

Origine géographique

Mexique

Mots-clés

Date (année)

2004

Cote MCM

MCM_2004_MX_S2

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