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Alep, Syrie. Hommage à Bakri al-Kurdi. Spectacle

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Évènement

Titre

Alep, Syrie. Hommage à Bakri al-Kurdi. Spectacle

Sous-titre

Ensemble Ornina, direction Muhammad Qadri Dalal

Date

2004-03-13

Date de fin

2004-03-14

Artistes principaux

Direction musicale

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

13-14 mars 2004
Ahmad Baddour, chant
Fouad Maher, chant
Fakhir Sabri Mudallal, chant
Muhammad Qadri Dalal, luth 'ud et direction
Ghassan Amouri, cithare sur table qanun
Muhammad Shihan, flûte oblique nay
Abdulhalim Hariri, violon kaman
Abdulbaset al Bakar, violon kaman
Ali al Naser, tambour sur cadre riqq

Bakri al Kurdi (1909-1979) fut, avec Omar al Batsh et 'Ali al Darwish, l'une des trois principales figures de la musique à Alep au XXe siècle. Ce compositeur prolixe, à la fois novateur et fidèle à l'esprit raffiné de la musique alépine, a laissé quelques centaines d''uvres vocales, certaines dans le plus pur style classique arabe (muwashshah, dawr), d'autres dans le style populaire (taqtuqa) et enfin un nombre conséquent de pièces marquées par l'époque de la Nahda (renaissance culturelle arabe).
Le luthiste alépin Muhammad Qadri Dalal (né en 1946) fut le disciple de Bakri al Kurdi. On retrouve dans son jeu le même souci d'élégance et de recherche qui distinguaient le maître. Désireux de témoigner de l'immense apport d'al Kurdi à la tradition musicale arabe, Muhammad Qadri Dalal a donc réuni autour de lui son ensemble Ornina et trois chanteurs ' dont le fils du célèbre Sabri Mudallal qui créa la plupart des compositions vocales de Kurdi ' dans un programme de compositions vocales du maître : muwashshah, dawr, taqtuqa, monoloj entrecoupées d'improvisations instrumentales comme le veut la tradition.
Haj Bakri al Kurdi est né dans la petite ville de Jisr al Chughur au nord-ouest de la Syrie en 1909. Son père, un commerçant en laine et en produits laitiers, amateur de musique et bon chanteur, représente cette classe moyenne citadine qui de tous temps constitua dans le monde arabe le creuset des traditions populaires, savantes et religieuses. Bientôt, la famille al Kurdi s'établit à Alep et Bakri accompagne son père dans ses visites aux différentes zawiya soufies. Il va ainsi s'imprégner de l'art des munshidin (chantres) mais aussi des plus grands maîtres de ce temps : Omar al Batsh, 'Ali al Darwish, Abdellatif Nabki. Tout en perfectionnant sa connaissance du Coran dont il cantille déjà les versets de mémoire (plus tard il sera muezzin à la grande mosquée d'Alep), il se plonge dans le riche répertoire poétique et musical de muwashshahat et de qudud alépins. À treize ans, Bakri al Kurdi suit les cours du maître Abdel Halim al Muri. En l'espace de trois ans, il maîtrise la technique du luth arabe 'ud et l'art de la poésie chantée proche-orientale. Puis, rompant avec une époque où l'illetrisme musical est particulièrement répandu chez les musiciens, il apprend le solfège et la composition auprès de Tawfiq al Sabbagh. À vingt ans, il chante sur les scènes d'Alep en s'accompagnant au 'ud. Plusieurs années durant, il va circuler entre Beyrouth et Istanbul, chantant le répertoire traditionnel mais aussi ses 'uvres et celles de ses contemporains. Ses modèles sont les Égyptiens Sayyed Darwish et Mohammad Abdel Wahab qu'il considère comme un rénovateur, l'Alépin Camille Chambir et le Libanais Iskandar Chalfoun'
Ses chansons commencent à être très appréciées car tout en étant ancrées dans le style alépin elles dénotent un esprit novateur, notamment dans le traitement des maqam (modes musicaux). Les mélomanes sont séduits par la souplesse avec laquelle il passe d'un maqam à un autre, sa recherche de la phrase idéale qui servira de lien entre les modes, l'élégance de ses cadences. Il sait aussi s'associer à des poètes de valeur, et sa collaboration avec Hussameddine al Khatib, maître et répétiteur à la cour des Hachémites (Jordanie), va donner naissance à l'un des plus beaux répertoires de qasida, dawr et muwashshah d'Alep. Dès les années quarante, ses 'uvres sont interprétées par tous les chanteurs de l'époque.
1949 est une année charnière dans sa carrière de compositeur. Ses chansons sont interprétées en direct à la radio par des chanteurs connus comme son élève Nur al Huda (alias Alexandra Badrane) ou Sabri Mudallal. Quelques années plus tard, la radio est dirigée par le regretté Fouad Raja'i Agha al Qalaa. Ce dernier est aussi poète et Bakri al Kurdi met ses paroles en musique dans une chanson qui va devenir célèbre : Yalli sakan qalbi (Celui qui hante mon coeur). Grâce à Agha al Qalaa, les chansons de Bakri al Kurdi sont enregistrées par de grands chanteurs comme Mohammad Khairi, Mustapha Maher, Sabah Fakhri et diffusées avec succès dans tout le monde arabe.
Le travail de Bakri al Kurdi est considéré aujourd'hui comme une étape particulièrement importante dans l'histoire de la composition musicale en Syrie, car il n'a imité aucun de ses prédécesseurs ni de ses contemporains. Son 'uvre donne une impression de classe, de calme et de sérénité qui est la marque distinctive de la musique alépine, et témoigne en même temps d'une recherche exempte de toute facilité. Il me racontait qu'un jour un directeur de la radio lui demanda de composer rapidement la musique d'une qasida. Bakri lui demanda un délai d'un mois. Et comme le directeur, étonné, lui disait que d'autres le faisaient en un jour ou deux, Bakri lui répondit sèchement : 'Et c'est pour cela que vous les oubliez en un jour ou deux. Moi, je compose pour l'éternité'.
Bakri al Kurdi fut constamment à la recherche de tout ce qui sortait des sentiers battus, même dans ses muwashshah profanes ou religieux. Il recherchait des maqam insolites ou peu utilisés comme Basta nkar, Musta'ar, ou encore 'Ajam, Farah Faza et Rasta'yn. Une de ses dernières 'uvres a été composée dans le maqam Rast (un des modes fondamentaux de la musique arabe) mais sur un rythme aksak (boîteux) qui donne au phrasé une merveilleuse étrangeté. Quand Oum Kalsoum entendit la musique de Bakri al Kurdi, elle exprima sa profonde admiration et demanda des enregistrements ; après quoi, satisfaite, elle déclara posséder enfin la discothèque idéale'
Les aristes syriens surnomment Bakri al Kurdi le 'Sinbati syrien'. Ses mélodies et chansons sont toujours interprétées par les artistes arabes, notamment Ibacatli jawab wa taminni (Envoie-moi une lettre et rassure-moi) rendue célèbre par le chanteur Sabah Fakhri.
MUHAMMAD QADRI DALAL

Pogramme :
1. Da'i as salaam. Celui qui cherche la paix.
chant religieux.

2. Tarfuha sahmun. Son regard est une flèche.
poème chanté.

3. Al qalbi mal lilgamal. Le coeur incline pour le beau.
dawr.

4. Yigi yom tergaa li. Un jour tu me reviendras
taqtuqa.

5. Al 'abrah. La larme.
poème chanté.

6. Law zarani il habab. Si l'aimé me rendait visite
muwashshah.

7. Leh al 'amar' Pourquoi la lune'
monoloj.

8. Aqbal al subhu. Le jour se lève.
muwashshah.

9. Al lil juneh alzalam. La nuit obscurcit de son aile'
monoloj.

10. Iba'atli jawab wa taminni. Envoie-moi une lettre et rassure-moi.
taqtuqa.

Composition musicale, arrangements

Contributeurs

Origine géographique

Syrie

Mots-clés

Date (année)

2004

Cote MCM

MCM_2004_SY_S1

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