Saint Domingue, Geo Ripley. En clôture du cycle "Théâtres et rituel". Spectacle
Collection
Type de document
Évènement
Titre
Saint Domingue, Geo Ripley. En clôture du cycle "Théâtres et rituel". Spectacle
Date
1989-06-23
Direction artistique
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Théâtre
Description de la pratique
23 juin
Image rêvée de Geo Ripley. Performance.
L'Ancêtre au corps peint en rouge.
Geo Ripley, un homme qui va vers la quarantaine.
Peintre au piston éléctrique, muraliste des bidonvilles de Santo Domingo, major des Gaga, ritualiste vaudou, frappeur de tambours, anthropologue, professeur d'art plastique, instigateur d'événements, il représente un pur produit, subversif et créateur, latino-américain des Caraïbes.
Il porte sa nostalgie de blanc qui vit parmis le noirs, non pas comme un fardeau, mais comme une flamme qu'il attise, par ses questions. Son corps et sa peau, ses meilleurs supports, servent de base à la création de ses visions. Ses mains frappent les tambours et agitent les sistres et les hochets rituels.
L'Amérindien des origines plane dans sa voix. Où est passé le premier fils de l'île avant que les navigateurs venus de l'est ne lui donnent le nom d'Hipanola ?
L'Africain autrefois esclave lui succède dans le dur travail de jour, dans la célébration des fêtes de la nuit.
Il est blanc, Geo Ripley, mais dans ses veines coulent les sangs mêlés des ancêtres : de ceux qui lui ont donné le chant Taïno et Arawak, les pots chamanes qui guérissent les fièvres ; de ceux qui lui ont enseigné le Vaudou et les rites de la transe qui libère, les tracés des Vévé sur la terre et les appels des tambours Palos de la forêt.
Qui est le père de ses pensées et de ses gestes ?
Où sont les vieux qui détiennent la parole ancienne ?
Comment sanglotent les morts des Caraïbes.
Dans la recherche de l'identité moderne , il semble méler son langage à celui d'un René Depestre.
Pour déconcerter, il croise le regard innocent des peintres naïfs qui vivent de l'autre côté de la frontière haïtienne tandis qu'il trace des signes graphiques au laser.
Il se joint à la danse de ceux qui possédés par les dieux de l'Afrique réinventent une terre de vie dans la contrainte d'une existence étroite et douloureuse d'un exil interminable.
Parfois se sentant prisonnier de son île, il construit comme Borges, des ruines circulaires et des labyrinthes de sable où l'imaginaire du spectateur peut errer et gagner des zones inconnues.
Avec des gestes, des musiques, des pierres, des tracés, des flammes, des sculptures éphémères, Geo Ripley façonne une invitation permanente au départ.
L'événement qui commence doucement à partir de son propre corps, devient une prière joyeuse, un appel aux retrouvailles at aux unions, une célébration de l'énergie.
Connaissant parfaitement les données anthropologiques de son pays, Geo Ripley, au cours d'une action multiforme d'une heure, crée un rituel contemporain, ouvre sa porte à la connaissance poétique et au rêve, très modestement, en laissant l'inachevé gagner du terrain, chez ceux qui l'écoutent et le regardent puis passent.
Image rêvée de Geo Ripley. Performance.
L'Ancêtre au corps peint en rouge.
Geo Ripley, un homme qui va vers la quarantaine.
Peintre au piston éléctrique, muraliste des bidonvilles de Santo Domingo, major des Gaga, ritualiste vaudou, frappeur de tambours, anthropologue, professeur d'art plastique, instigateur d'événements, il représente un pur produit, subversif et créateur, latino-américain des Caraïbes.
Il porte sa nostalgie de blanc qui vit parmis le noirs, non pas comme un fardeau, mais comme une flamme qu'il attise, par ses questions. Son corps et sa peau, ses meilleurs supports, servent de base à la création de ses visions. Ses mains frappent les tambours et agitent les sistres et les hochets rituels.
L'Amérindien des origines plane dans sa voix. Où est passé le premier fils de l'île avant que les navigateurs venus de l'est ne lui donnent le nom d'Hipanola ?
L'Africain autrefois esclave lui succède dans le dur travail de jour, dans la célébration des fêtes de la nuit.
Il est blanc, Geo Ripley, mais dans ses veines coulent les sangs mêlés des ancêtres : de ceux qui lui ont donné le chant Taïno et Arawak, les pots chamanes qui guérissent les fièvres ; de ceux qui lui ont enseigné le Vaudou et les rites de la transe qui libère, les tracés des Vévé sur la terre et les appels des tambours Palos de la forêt.
Qui est le père de ses pensées et de ses gestes ?
Où sont les vieux qui détiennent la parole ancienne ?
Comment sanglotent les morts des Caraïbes.
Dans la recherche de l'identité moderne , il semble méler son langage à celui d'un René Depestre.
Pour déconcerter, il croise le regard innocent des peintres naïfs qui vivent de l'autre côté de la frontière haïtienne tandis qu'il trace des signes graphiques au laser.
Il se joint à la danse de ceux qui possédés par les dieux de l'Afrique réinventent une terre de vie dans la contrainte d'une existence étroite et douloureuse d'un exil interminable.
Parfois se sentant prisonnier de son île, il construit comme Borges, des ruines circulaires et des labyrinthes de sable où l'imaginaire du spectateur peut errer et gagner des zones inconnues.
Avec des gestes, des musiques, des pierres, des tracés, des flammes, des sculptures éphémères, Geo Ripley façonne une invitation permanente au départ.
L'événement qui commence doucement à partir de son propre corps, devient une prière joyeuse, un appel aux retrouvailles at aux unions, une célébration de l'énergie.
Connaissant parfaitement les données anthropologiques de son pays, Geo Ripley, au cours d'une action multiforme d'une heure, crée un rituel contemporain, ouvre sa porte à la connaissance poétique et au rêve, très modestement, en laissant l'inachevé gagner du terrain, chez ceux qui l'écoutent et le regardent puis passent.
Origine géographique
Dominicaine, République
Mots-clés
Date (année)
1989
Cote MCM
MCM_1989_DO_S1
Ressources liées
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Titre | Localisation | Date | Type | |
---|---|---|---|---|
Saison 1989 | 1989 |