Haïti. Nanlakou, création chorégraphique vaudou. Spectacle
Collection
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Évènement
Titre
Haïti. Nanlakou, création chorégraphique vaudou. Spectacle
Sous-titre
Chorégraphie et mise en scène Kettly Noël
Date
1995-06-08
Date de fin
1995-06-26
Artistes principaux
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Danse
Description de la pratique
8-26 juin 1995
Nanlakou. Création chorégraphique vaudou. Chorégraphie et mise en scène Kettly Noël.
Prêtre Vaudou, caution spirituelle et comédien récitant: Errold Josué.
Danse: Kettly Noël, Julie Dossavi, Alison Ray, Merlin Niakam.
Chanteur soliste: James Germain
Choristes: Karin Forman, Evelyne Noël
Flûtiste: Mario Masse
Percussions: Atissou Loko, Djobi Irié, René Pierre
Peintre du décor : Edouard Duval-Carrié
Costumes : Xavier Harvouet
Maquillage : Sylvie Gréco
Assistante chorégraphe : Julie Dossavi
Conseiller artistique : Michel Meyer
Régisseur Général, son et lumières : Sylvain Carrey
Conseillère en ethnologie : Lilas Desquiron
Spectacle produit et distribué par Magic Media. Coréalisation Maison des Cultures du Monde. Avec le soutien du Ministère Français de la Coopération. Remerciements au Théâtre Contemporain de la Danse et à l'Académie des Arts Chorégraphiques de la Cité Véron.
"Le vaudou apparaît comme quelque chose de magique aux yeux du monde occidental. par son côté radical, par ses capacités de métamorphose et de vision, le vaudou est une arme unique pour stimuler l'imagination. Ses rituels et les sorts qu'il jette sont des techniques ayant pour but de stimuler la partie droite du cerveau, celle qui regroupe les rêves, la poésie, l'esprit, l'intuition et la sexualité. Il dote ses adeptes d'un pouvoir créatif qui les amène au-delà des façons d'être traditionnelles... le vaudou est une religion mais une religion sans dogme. Chaque façon de la vivre est personnelle, évolue et change en fonction du lieu et du moment."
Darius James
Ce spectacle est un rêve de Kettly Noël ; elle y montre sa vision personnelle du vaudou, liée autant à sa vie qu'à son travail artistique.
Dans la culture haïtienne, Nanlakou désigne le lieu sacré où se déroulent les cérémonies ; au centre de cet espace se trouve le poteau mitan qui représente un arbre, point de passage symbolique entre le réel et le divin.
Le spectacle commence par une invocation de Legba, interprète des dieux qui ouvre la porte de l'au-delà. Pour rentrer en contact avec l'esprit le prêtre fait une libation : offrande contenue dans une bouteille sacrée. l'eau est répandue au sol en invoquant l'esprit.
Une bouteille pailletée contenant de l'eau. Une goutte tombe. A l'instant où elle touche terre, tout bascule. C'est par ce geste banal tel celui-ci - une goutte d'eau répandue - que le vaudou marque l'entrée secrète du monde. Mais quel monde ? Il n'est loin pour aucun d'entre nous : la peur, le rire, l'angoisse, la joie, ces pulsions qui viennent du fond des temps at auxquelles le vaudou a donné un visage.
Kettly Noël a grandi au son des tambours qui hantent les nuits haïtiennes. Formée a l'école de la danse contemporaine, elle n'en a pas perdu pour autant cette capacité à l'émotion qui vient au moment où la brêche s'ouvre.
Une goute d'eau, et ces sensations "du fond des tripes" l'appellent à la transe, comme le prêtre vaudou appelle les esprits à prendre possession du Lakou. Papa Legba, le gardien du passage, Erzulie Freda, la coquette, l'amoureuse ; Damballah Wedo, le serpent arc-en-ciel ; et toutes ces figures qu'il nous suffit de voir danser dans un corps pour les connaître... même au coin d'une rue parisienne. C'est le pari de Nanlakou : revendiquer à la fois la transe et la lucidité, chercher à travers la gestuelle vaudou, si chargée, le corps de nos pulsions. Sur le plan technique, les transes et possessions permettent à Kettly Noël de développer sur un mode stylisé les danses de sa tradition : yanvalou, rara, petro, rabordaille, etc... Avec en prime le rythme et la grâce, et cette envie de partager, de se mêler au point de ne faire plus qu'un, d'accumuler cette énergie pour qu'zllz explose, et que se vide le corps dans "on délire". Le tout dans une éclaboussante mêlée de musiciens et de danseurs habités...!
Programme :
Prélude: Salutations rituelles
Dans le vaudou, pour que les divinités se manifestent, il y a un ordre immuable des choses à respecter. Tout commence au moment exact où quelques gouttes d'eau lustrale s'échappant d'une bouteille sacrée touchent le sol du Lakou.
Suivent une série de salutations rituelles aux quatre coins cardinaux qui délimitent le périmètre sacré et à l'issue desquelles, selon son rang, est invoqué Papa Legba, le maître des carrefours, celui qui ouvre les portes et transmet les prières aux autres divinités.
Les attributs des dieux sont ensuite disposés au pied du Poteau Mitan, lien symbolique entre l'ici-bas et l'au-delà.
Les gestes corrects ayant été accomplis, les formules appropriées prononcées, les consciences ouvertes, l'espace du Lakou est maintenant prêt à recevoir la visite des Lwas.
Tableau 1: Damballah Wedo et Erzili Freda
Le premier tableau évoque le puissant Lwa serpent Damballah originaire du royaume dahoméen d'Allada.
Associé à son épouse Aïda Wedo, il devient le serpent arc en ciel Damballah Wedo, qui en se lovant sur lui-même empêche le monde de s'écrouler. A la fois mâle et femelle, il apporte la prospérité, la fécondité et le bonheur. C'est une force qui donne vie au mouvement et réside dans tout ce qui bouge, est rond ou sinueux. Elle s'exprime ici dans la danse sensuelle du Yanvalou dont les ondulations évoquent les reptations du serpent.
Arzili Freda, la déesse de l'amour, intervient dans la seconde moitié du tableau. Elle est personnifiée par une femme sensuelle et coquette, capricieuse et changeante qui aime le luxe et la volupté. Elle vit au fond des rivières où on l'imagine se coiffant dans son miroir au milieu de ses richesses. Comme toutes les divinités de l'eau, elle est experte en magie et peut se montrer impitoyable si on l'offense. Dans ce tableau elle est confrontée, par le jeu du miroir, à son reflet dans lequel s'incarne une autre facette de son caractère changeant.
Tableau 2: Baron Samedi
Nous sommes au cimetière et il est minuit.
C'est l'heure à laquelle aime sortir Baron Samedi, le père des guédés, les génies de la mort.
Sous son aspect macabre de cadavre ambulant vêtu d'un frac et d'un haut de forme, il cache une vigueur et une paillardise sans pareille. Elle s'esprime par la danse du Banda dont les mouvements suggestifs mélangent, dans une symbolique sexuelle, les principes de la vie et de la mort.
Baron Samedi est confronté à un groupe de femmes dont fait partie la reine des Guédés: la Grande Brigitte. Elles le provoquent crûment, se moquent de lui et cherchent à l'épuiser pour lui faire regagner le royaume des morts.
Tableau 3: Danse Nago et Rara
Le culte nago célèbre les esprits d'Ogou, Lwa de la guerre, du fer et de la force virile. C'est une divinité "dure" qui vit dans les flammes de la forge, sur les champs de batailles, sur le tranchant des fers et sur tout ce qui coupe et pénètre. Le caractère d'Ogou est violent et guerrier mais il est courageux, travailleur et combat l'injustice.
Après un chant à Ogou, c'est une version profane des danses Nago qui est présentée dans ce tableau. Elle donne l'opportunité aux danseurs d'exhiber leur vitalité et leur force physique dans des défis qu'ils se lancent l'un à l'autre autour du Poteau Mitan, centre spirituel du Lakou et chemin qu'empruntent les esprits.
Le Hougan intervient et met fin à ce duel. A son appel, musiciens et danseurs forment un Rara et se déplacent en cortège joyeux, dansant le Rabordaille aux sons des tambours et des vaksinnes.
En Haïti, les troupes Rara cachent souvent sous leur apparence de fête bonne enfant de redoutables activités de magie noire et les joyeux fêtards peuvent soudain se changer en dangereux sorciers.
Intermède Musical: James Germain et Rosy Basile interprètent 2 chansons traditionnelles, Sole et Papa Loko.
Tableau 4: Petro
Le mot Petro suggère immanquablement des idées de force implacable, de dureté et même de férocité.
Les Lwas des rites Petro sont qualifiés de "raides", "amers" ou "salés". Ils sont souvent spécialisés dans la magie et la sorcellerie et des charmes puissants s'effectuent sous leur contrôle.
Dans ce dernier tableau, les danseurs prennent un bain rituel, administré par le Hougan, le prêtre vaudou, à l'issue duquel leurs corps sont enduits de terre rouge, couleur du sang des sacrifices du Petro.
Différents Lwas s'incarnent ensuite et expriment leurs caractères par des transes de possession.
Erzili Dantor, double austère d'Erzili Freda.
Damballah la Flambo, avatar redouté de Damballah Wedo.
Ti Jean Petro, le "veilleur de nuit" expert en poisons et remèdes.
Gran Boi, gardien des bois et des forêts dans les profondeurs moites desquels dort le secret des feuilles.
...
Nanlakou. Création chorégraphique vaudou. Chorégraphie et mise en scène Kettly Noël.
Prêtre Vaudou, caution spirituelle et comédien récitant: Errold Josué.
Danse: Kettly Noël, Julie Dossavi, Alison Ray, Merlin Niakam.
Chanteur soliste: James Germain
Choristes: Karin Forman, Evelyne Noël
Flûtiste: Mario Masse
Percussions: Atissou Loko, Djobi Irié, René Pierre
Peintre du décor : Edouard Duval-Carrié
Costumes : Xavier Harvouet
Maquillage : Sylvie Gréco
Assistante chorégraphe : Julie Dossavi
Conseiller artistique : Michel Meyer
Régisseur Général, son et lumières : Sylvain Carrey
Conseillère en ethnologie : Lilas Desquiron
Spectacle produit et distribué par Magic Media. Coréalisation Maison des Cultures du Monde. Avec le soutien du Ministère Français de la Coopération. Remerciements au Théâtre Contemporain de la Danse et à l'Académie des Arts Chorégraphiques de la Cité Véron.
"Le vaudou apparaît comme quelque chose de magique aux yeux du monde occidental. par son côté radical, par ses capacités de métamorphose et de vision, le vaudou est une arme unique pour stimuler l'imagination. Ses rituels et les sorts qu'il jette sont des techniques ayant pour but de stimuler la partie droite du cerveau, celle qui regroupe les rêves, la poésie, l'esprit, l'intuition et la sexualité. Il dote ses adeptes d'un pouvoir créatif qui les amène au-delà des façons d'être traditionnelles... le vaudou est une religion mais une religion sans dogme. Chaque façon de la vivre est personnelle, évolue et change en fonction du lieu et du moment."
Darius James
Ce spectacle est un rêve de Kettly Noël ; elle y montre sa vision personnelle du vaudou, liée autant à sa vie qu'à son travail artistique.
Dans la culture haïtienne, Nanlakou désigne le lieu sacré où se déroulent les cérémonies ; au centre de cet espace se trouve le poteau mitan qui représente un arbre, point de passage symbolique entre le réel et le divin.
Le spectacle commence par une invocation de Legba, interprète des dieux qui ouvre la porte de l'au-delà. Pour rentrer en contact avec l'esprit le prêtre fait une libation : offrande contenue dans une bouteille sacrée. l'eau est répandue au sol en invoquant l'esprit.
Une bouteille pailletée contenant de l'eau. Une goutte tombe. A l'instant où elle touche terre, tout bascule. C'est par ce geste banal tel celui-ci - une goutte d'eau répandue - que le vaudou marque l'entrée secrète du monde. Mais quel monde ? Il n'est loin pour aucun d'entre nous : la peur, le rire, l'angoisse, la joie, ces pulsions qui viennent du fond des temps at auxquelles le vaudou a donné un visage.
Kettly Noël a grandi au son des tambours qui hantent les nuits haïtiennes. Formée a l'école de la danse contemporaine, elle n'en a pas perdu pour autant cette capacité à l'émotion qui vient au moment où la brêche s'ouvre.
Une goute d'eau, et ces sensations "du fond des tripes" l'appellent à la transe, comme le prêtre vaudou appelle les esprits à prendre possession du Lakou. Papa Legba, le gardien du passage, Erzulie Freda, la coquette, l'amoureuse ; Damballah Wedo, le serpent arc-en-ciel ; et toutes ces figures qu'il nous suffit de voir danser dans un corps pour les connaître... même au coin d'une rue parisienne. C'est le pari de Nanlakou : revendiquer à la fois la transe et la lucidité, chercher à travers la gestuelle vaudou, si chargée, le corps de nos pulsions. Sur le plan technique, les transes et possessions permettent à Kettly Noël de développer sur un mode stylisé les danses de sa tradition : yanvalou, rara, petro, rabordaille, etc... Avec en prime le rythme et la grâce, et cette envie de partager, de se mêler au point de ne faire plus qu'un, d'accumuler cette énergie pour qu'zllz explose, et que se vide le corps dans "on délire". Le tout dans une éclaboussante mêlée de musiciens et de danseurs habités...!
Programme :
Prélude: Salutations rituelles
Dans le vaudou, pour que les divinités se manifestent, il y a un ordre immuable des choses à respecter. Tout commence au moment exact où quelques gouttes d'eau lustrale s'échappant d'une bouteille sacrée touchent le sol du Lakou.
Suivent une série de salutations rituelles aux quatre coins cardinaux qui délimitent le périmètre sacré et à l'issue desquelles, selon son rang, est invoqué Papa Legba, le maître des carrefours, celui qui ouvre les portes et transmet les prières aux autres divinités.
Les attributs des dieux sont ensuite disposés au pied du Poteau Mitan, lien symbolique entre l'ici-bas et l'au-delà.
Les gestes corrects ayant été accomplis, les formules appropriées prononcées, les consciences ouvertes, l'espace du Lakou est maintenant prêt à recevoir la visite des Lwas.
Tableau 1: Damballah Wedo et Erzili Freda
Le premier tableau évoque le puissant Lwa serpent Damballah originaire du royaume dahoméen d'Allada.
Associé à son épouse Aïda Wedo, il devient le serpent arc en ciel Damballah Wedo, qui en se lovant sur lui-même empêche le monde de s'écrouler. A la fois mâle et femelle, il apporte la prospérité, la fécondité et le bonheur. C'est une force qui donne vie au mouvement et réside dans tout ce qui bouge, est rond ou sinueux. Elle s'exprime ici dans la danse sensuelle du Yanvalou dont les ondulations évoquent les reptations du serpent.
Arzili Freda, la déesse de l'amour, intervient dans la seconde moitié du tableau. Elle est personnifiée par une femme sensuelle et coquette, capricieuse et changeante qui aime le luxe et la volupté. Elle vit au fond des rivières où on l'imagine se coiffant dans son miroir au milieu de ses richesses. Comme toutes les divinités de l'eau, elle est experte en magie et peut se montrer impitoyable si on l'offense. Dans ce tableau elle est confrontée, par le jeu du miroir, à son reflet dans lequel s'incarne une autre facette de son caractère changeant.
Tableau 2: Baron Samedi
Nous sommes au cimetière et il est minuit.
C'est l'heure à laquelle aime sortir Baron Samedi, le père des guédés, les génies de la mort.
Sous son aspect macabre de cadavre ambulant vêtu d'un frac et d'un haut de forme, il cache une vigueur et une paillardise sans pareille. Elle s'esprime par la danse du Banda dont les mouvements suggestifs mélangent, dans une symbolique sexuelle, les principes de la vie et de la mort.
Baron Samedi est confronté à un groupe de femmes dont fait partie la reine des Guédés: la Grande Brigitte. Elles le provoquent crûment, se moquent de lui et cherchent à l'épuiser pour lui faire regagner le royaume des morts.
Tableau 3: Danse Nago et Rara
Le culte nago célèbre les esprits d'Ogou, Lwa de la guerre, du fer et de la force virile. C'est une divinité "dure" qui vit dans les flammes de la forge, sur les champs de batailles, sur le tranchant des fers et sur tout ce qui coupe et pénètre. Le caractère d'Ogou est violent et guerrier mais il est courageux, travailleur et combat l'injustice.
Après un chant à Ogou, c'est une version profane des danses Nago qui est présentée dans ce tableau. Elle donne l'opportunité aux danseurs d'exhiber leur vitalité et leur force physique dans des défis qu'ils se lancent l'un à l'autre autour du Poteau Mitan, centre spirituel du Lakou et chemin qu'empruntent les esprits.
Le Hougan intervient et met fin à ce duel. A son appel, musiciens et danseurs forment un Rara et se déplacent en cortège joyeux, dansant le Rabordaille aux sons des tambours et des vaksinnes.
En Haïti, les troupes Rara cachent souvent sous leur apparence de fête bonne enfant de redoutables activités de magie noire et les joyeux fêtards peuvent soudain se changer en dangereux sorciers.
Intermède Musical: James Germain et Rosy Basile interprètent 2 chansons traditionnelles, Sole et Papa Loko.
Tableau 4: Petro
Le mot Petro suggère immanquablement des idées de force implacable, de dureté et même de férocité.
Les Lwas des rites Petro sont qualifiés de "raides", "amers" ou "salés". Ils sont souvent spécialisés dans la magie et la sorcellerie et des charmes puissants s'effectuent sous leur contrôle.
Dans ce dernier tableau, les danseurs prennent un bain rituel, administré par le Hougan, le prêtre vaudou, à l'issue duquel leurs corps sont enduits de terre rouge, couleur du sang des sacrifices du Petro.
Différents Lwas s'incarnent ensuite et expriment leurs caractères par des transes de possession.
Erzili Dantor, double austère d'Erzili Freda.
Damballah la Flambo, avatar redouté de Damballah Wedo.
Ti Jean Petro, le "veilleur de nuit" expert en poisons et remèdes.
Gran Boi, gardien des bois et des forêts dans les profondeurs moites desquels dort le secret des feuilles.
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Chorégraphie
Origine géographique
Haïti
Mots-clés
Date (année)
1995
Cote MCM
MCM_1995_HT_S1
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Titre | Localisation | Date | Type | |
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Haïti. Nanlakou, création chorégraphique vaudou. Photos | Haïti | 1995-06-08 | Photo numérique | |
Haïti. Nanlakou, création chorégraphique vaudou. Affiche | Haïti | 1995-06-08 | Affiche |
Titre | Localisation | Date | Type | |
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Saison 1995 | 1995 |