Etats-Unis. Platinum. Barbershop Quartet Singing. Spectacle
Collection
Type de document
Évènement
Titre
Etats-Unis. Platinum. Barbershop Quartet Singing. Spectacle
Date
2001-03-10
Date de fin
2001-03-11
Artistes principaux
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Musique
Description de la pratique
10-11 mars 2001
Totalement inconnu en France, et pourtant très apprécié sur le territoire américain, le barbershop singing relève d'un phénomène sociologique étonnant et unique. Tout commence au début du XXe siècle. Les noirs américains se retrouvent alors pour jouer aux cartes, boire et chanter chez le barbier. Ils interprètent ensemble des chants profanes a cappella dont ils improvisent l'accompagnement polyphonique à quatre ou cinq voix. Cette technique d'improvisation, appelée woodshedding, est devenue rare de nos jours, mais certains quartets comme Platinum la maîtrisent encore. Pour beaucoup de ces gens pauvres, c'est un instant de détente. Dans un pays encore jeune et en perpétuelle mutation, le barbershop cristallise les aspirations du Nouveau Monde, notamment celles du melting pot.
Imprégné des techniques d'harmonie du gospel et des musiques afro-américaines populaires, ce genre empruntera ensuite des mélodies aux répertoires européens. En effet, les blancs vont reprendre, pour ne pas dire récupérer, ce mouvement musical en arrangeant notamment des standards de jazz et de comédies musicales.
Aujourd'hui, de nombreuses formations associatives font perdurer le barbershop. Chaque année, des groupes amateurs de tous âges et leurs fans se retrouvent dans des compétitions acharnées pour remporter les premiers prix. Ces chanteurs ne se soucient guère des modes musicales. Dans une sympathique volonté d'aller à contrecourant, ils reprennent des airs d'hier comme pourraient le faire, de notre côté de l'Atlantique, nos amoureux du bal musette.
Qu'est-ce que le barbershop ?
' Il s'agit d'un chant a cappella, harmonisé à quatre voix, dont la seconde appelée lead chante la mélodie principale. Le ténor (partie de contre-ténor) harmonise la voix supérieure, la basse harmonise la voix inférieure et le baryton remplit les accords, leur donnant leur couleur particulière.
' Le style s'inspire de vieilles chansons datant de l'apogée de la Tin Pan Alley à New York entre 1890 et 1920. Mais l'objectif du barbershop n'est pas tant de chanter des mélodies plus ou moins surannées que de faire sonner des accords, 'ringing chords', en privilégiant les accords de septième ou de neuvième.
' Une des caractéristiques les plus frappantes du barbershop est le phénomène d'expansion sonore par lequel les harmonies chantées par des différentes voix contribuent par un renforcement mutuel à produire des sons harmoniques dans l'aigu et l'extrême grave. Chanter en quatuor et produire ainsi cette cinquième voix virtuelle provoque chez les chanteurs comme chez les auditeurs une intense sensation d'excitation.
Petite histoire du barbershop
Au début de ce siècle dans la communauté noire du sud des États-Unis, on fréquente le salon du barbier non seulement pour se faire coiffer ou raser, mais aussi pour boire, bavarder, jouer aux cartes ou encore improviser des harmonies à quatre voix sur des airs à la mode. Ces quartets sont si répandus qu'à Jacksonville (Floride) par exemple, chaque salon a le sien.
Aujourd'hui le barbershop est chanté presqu'exclusivement par des blancs, mais c'est néanmoins le résultat d'un mélange de traditions musicales afro-américaines, de cantiques, et de musique de variété empruntée aux vaudeville, les premiers music halls. Mais c'est sans doute dans la nature même de l'harmonisation improvisée que la culture noire américaine aura laissé sa marque la plus profonde. Sur la mélodie chantée par le leader, les autres chanteurs improvisaient chacun un accompagnement harmonique selon des règles tacites. C'est ce que l'on appelle le woodshedding, du mot woodshed (bûcher) par analogie sans doute aux différentes couches de bois superposées. La première référence écrite au barbershop remonte à 1910 avec la publication de la chanson Play that Barbershop Chord ('Joue cet accord de barbershop'), prouvant d'une part l'originalité stylistique du genre et d'autre part que le terme est déjà largement utilisé bien au-delà des États du sud.
En effet, dans les années 1900, l'industrie phonographique en étant encore à ses balbutiements, le succès des musiques de variété passe inévitablement par la vente de partitions.
Il s'agit alors de mélodies relativement simples sur lesquelles les quartets de l'époque peuvent facilement improviser les autres parties vocales. Cette période, qui durera jusque dans les années vingt, est celle de l'apogée de la Tin Pan Alley, un quartier de New York où sont établis la plupart des éditeurs, compositeurs et musiciens de variété ; George Gershwin y fera d'ailleurs ses débuts.
Profitant du développement du phonographe, nombre de quartets vont également enregistrer pour les grandes compagnies d'alors : Victor, Edison, Columbia' L'avènement de la radio quelques années plus tard entraîne une transformation sensible de la variété américaine. Les compositeurs se mettent à écrire des partitions plus compliquées, destinées à des musiciens professionnels, et dont il devient difficile d'improviser l'harmonisation. Les quartets commencent à se faire rares, à tel point que quelques musiciens et amateurs soucieux de préserver ce genre musical décident en avril 1938 de fonder une association, la Barbershop Harmony Society (The Society for the Preservation and Encouragement of Barber Shop Quartet Singing in America - SPEBSQSA) à Tulsa, Oklahoma.
Cette association va mener un travail considérable de promotion et de développement du barbershop, constituant des réseaux, organisant des concerts et des festivals, ouvrant un musée, et animant des émissions de radio.
La tradition du barbershop se fixant et laissant de moins en moins de place à l'improvisation, quelques membres de la Barbershop Harmony Society décident en 1977 de fonder une seconde association consacrée plus particulièrement au woodshedding, The Ancient Harmonious Society of Woodshedders (AHSOW).
Aujourd'hui, le barbershop constitue aux États-Unis, mais aussi en Angleterre et dans quelques autres pays européens, un véritable phénomène social, avec 2.800 quartets recensés par la Barbershop Harmony Society dont les plus célèbres ' comme Platinum ' donnent en moyenne 200 concerts par an. Fidèle à l'esprit de divertissement de cette musique, le répertoire s'est modernisé au fil des années, incluant aussi bien des chansons à la mode des années trente que des airs de jazz, des compositions de Gershwin ou de Leonard Bernstein et des succès de Frank Sinatra.
Mais peu importe le répertoire qui n'est là, en définitive, que pour servir le talent des arrangeurs ' chaque quartet a le sien ', toujours à la recherche de nouvelles trouvailles harmoniques. Et puis il y a cette émotion et cette jubilation à se plonger délicieusement dans un son harmonique riche et généreux qui prend l'auditeur aux tripes.
Pierre Bois
PLATINUM, barbershop singing quartet
Fondé en 1998 par des vétérans du barbershop, Platinum connaît un succès foudroyant et s'octroie deux ans plus tard la médaille d'or à l'International Champion Quartet organisé par la Barbershop Harmony Society à Kansas City en juillet 2000.
Joe Connelly, lead, chante le barbershop depuis 23 ans. Avant le triomphe de Platinum en juillet 2000, il a remporté deux médailles d'or, en 1987 avec le quartet Interstate Rivals et en 1992 avec Keepsake. Il est par ailleurs membre du jury auprès de la Barbershop Harmony Society.
Gary Lewis, ténor et contre-ténor, est membre de la Barbershop Harmony Society depuis 9 ans. Il enseigne la musique au lycée de Defiance, Ohio, et compose une partie des arrangements chantés par Platinum.
Tony DeRosa, baryton, est issu d'une famille de musiciens et de barbershoppers ; il chante depuis une vingtaine d'années. Il a été le plus jeune barbershopper a avoir jamais remporté la médaille d'or à l'International Champion Quartet. C'était en 1992 avec Keepsake.
Kevin Miles, basse, pratique le barbershop depuis un quart de siècle. Il fait également partie d'autres ensembles et tourne avec son duo vocal Miles and Webb.
Totalement inconnu en France, et pourtant très apprécié sur le territoire américain, le barbershop singing relève d'un phénomène sociologique étonnant et unique. Tout commence au début du XXe siècle. Les noirs américains se retrouvent alors pour jouer aux cartes, boire et chanter chez le barbier. Ils interprètent ensemble des chants profanes a cappella dont ils improvisent l'accompagnement polyphonique à quatre ou cinq voix. Cette technique d'improvisation, appelée woodshedding, est devenue rare de nos jours, mais certains quartets comme Platinum la maîtrisent encore. Pour beaucoup de ces gens pauvres, c'est un instant de détente. Dans un pays encore jeune et en perpétuelle mutation, le barbershop cristallise les aspirations du Nouveau Monde, notamment celles du melting pot.
Imprégné des techniques d'harmonie du gospel et des musiques afro-américaines populaires, ce genre empruntera ensuite des mélodies aux répertoires européens. En effet, les blancs vont reprendre, pour ne pas dire récupérer, ce mouvement musical en arrangeant notamment des standards de jazz et de comédies musicales.
Aujourd'hui, de nombreuses formations associatives font perdurer le barbershop. Chaque année, des groupes amateurs de tous âges et leurs fans se retrouvent dans des compétitions acharnées pour remporter les premiers prix. Ces chanteurs ne se soucient guère des modes musicales. Dans une sympathique volonté d'aller à contrecourant, ils reprennent des airs d'hier comme pourraient le faire, de notre côté de l'Atlantique, nos amoureux du bal musette.
Qu'est-ce que le barbershop ?
' Il s'agit d'un chant a cappella, harmonisé à quatre voix, dont la seconde appelée lead chante la mélodie principale. Le ténor (partie de contre-ténor) harmonise la voix supérieure, la basse harmonise la voix inférieure et le baryton remplit les accords, leur donnant leur couleur particulière.
' Le style s'inspire de vieilles chansons datant de l'apogée de la Tin Pan Alley à New York entre 1890 et 1920. Mais l'objectif du barbershop n'est pas tant de chanter des mélodies plus ou moins surannées que de faire sonner des accords, 'ringing chords', en privilégiant les accords de septième ou de neuvième.
' Une des caractéristiques les plus frappantes du barbershop est le phénomène d'expansion sonore par lequel les harmonies chantées par des différentes voix contribuent par un renforcement mutuel à produire des sons harmoniques dans l'aigu et l'extrême grave. Chanter en quatuor et produire ainsi cette cinquième voix virtuelle provoque chez les chanteurs comme chez les auditeurs une intense sensation d'excitation.
Petite histoire du barbershop
Au début de ce siècle dans la communauté noire du sud des États-Unis, on fréquente le salon du barbier non seulement pour se faire coiffer ou raser, mais aussi pour boire, bavarder, jouer aux cartes ou encore improviser des harmonies à quatre voix sur des airs à la mode. Ces quartets sont si répandus qu'à Jacksonville (Floride) par exemple, chaque salon a le sien.
Aujourd'hui le barbershop est chanté presqu'exclusivement par des blancs, mais c'est néanmoins le résultat d'un mélange de traditions musicales afro-américaines, de cantiques, et de musique de variété empruntée aux vaudeville, les premiers music halls. Mais c'est sans doute dans la nature même de l'harmonisation improvisée que la culture noire américaine aura laissé sa marque la plus profonde. Sur la mélodie chantée par le leader, les autres chanteurs improvisaient chacun un accompagnement harmonique selon des règles tacites. C'est ce que l'on appelle le woodshedding, du mot woodshed (bûcher) par analogie sans doute aux différentes couches de bois superposées. La première référence écrite au barbershop remonte à 1910 avec la publication de la chanson Play that Barbershop Chord ('Joue cet accord de barbershop'), prouvant d'une part l'originalité stylistique du genre et d'autre part que le terme est déjà largement utilisé bien au-delà des États du sud.
En effet, dans les années 1900, l'industrie phonographique en étant encore à ses balbutiements, le succès des musiques de variété passe inévitablement par la vente de partitions.
Il s'agit alors de mélodies relativement simples sur lesquelles les quartets de l'époque peuvent facilement improviser les autres parties vocales. Cette période, qui durera jusque dans les années vingt, est celle de l'apogée de la Tin Pan Alley, un quartier de New York où sont établis la plupart des éditeurs, compositeurs et musiciens de variété ; George Gershwin y fera d'ailleurs ses débuts.
Profitant du développement du phonographe, nombre de quartets vont également enregistrer pour les grandes compagnies d'alors : Victor, Edison, Columbia' L'avènement de la radio quelques années plus tard entraîne une transformation sensible de la variété américaine. Les compositeurs se mettent à écrire des partitions plus compliquées, destinées à des musiciens professionnels, et dont il devient difficile d'improviser l'harmonisation. Les quartets commencent à se faire rares, à tel point que quelques musiciens et amateurs soucieux de préserver ce genre musical décident en avril 1938 de fonder une association, la Barbershop Harmony Society (The Society for the Preservation and Encouragement of Barber Shop Quartet Singing in America - SPEBSQSA) à Tulsa, Oklahoma.
Cette association va mener un travail considérable de promotion et de développement du barbershop, constituant des réseaux, organisant des concerts et des festivals, ouvrant un musée, et animant des émissions de radio.
La tradition du barbershop se fixant et laissant de moins en moins de place à l'improvisation, quelques membres de la Barbershop Harmony Society décident en 1977 de fonder une seconde association consacrée plus particulièrement au woodshedding, The Ancient Harmonious Society of Woodshedders (AHSOW).
Aujourd'hui, le barbershop constitue aux États-Unis, mais aussi en Angleterre et dans quelques autres pays européens, un véritable phénomène social, avec 2.800 quartets recensés par la Barbershop Harmony Society dont les plus célèbres ' comme Platinum ' donnent en moyenne 200 concerts par an. Fidèle à l'esprit de divertissement de cette musique, le répertoire s'est modernisé au fil des années, incluant aussi bien des chansons à la mode des années trente que des airs de jazz, des compositions de Gershwin ou de Leonard Bernstein et des succès de Frank Sinatra.
Mais peu importe le répertoire qui n'est là, en définitive, que pour servir le talent des arrangeurs ' chaque quartet a le sien ', toujours à la recherche de nouvelles trouvailles harmoniques. Et puis il y a cette émotion et cette jubilation à se plonger délicieusement dans un son harmonique riche et généreux qui prend l'auditeur aux tripes.
Pierre Bois
PLATINUM, barbershop singing quartet
Fondé en 1998 par des vétérans du barbershop, Platinum connaît un succès foudroyant et s'octroie deux ans plus tard la médaille d'or à l'International Champion Quartet organisé par la Barbershop Harmony Society à Kansas City en juillet 2000.
Joe Connelly, lead, chante le barbershop depuis 23 ans. Avant le triomphe de Platinum en juillet 2000, il a remporté deux médailles d'or, en 1987 avec le quartet Interstate Rivals et en 1992 avec Keepsake. Il est par ailleurs membre du jury auprès de la Barbershop Harmony Society.
Gary Lewis, ténor et contre-ténor, est membre de la Barbershop Harmony Society depuis 9 ans. Il enseigne la musique au lycée de Defiance, Ohio, et compose une partie des arrangements chantés par Platinum.
Tony DeRosa, baryton, est issu d'une famille de musiciens et de barbershoppers ; il chante depuis une vingtaine d'années. Il a été le plus jeune barbershopper a avoir jamais remporté la médaille d'or à l'International Champion Quartet. C'était en 1992 avec Keepsake.
Kevin Miles, basse, pratique le barbershop depuis un quart de siècle. Il fait également partie d'autres ensembles et tourne avec son duo vocal Miles and Webb.
Contributeurs
Origine géographique
Etats-Unis
Mots-clés
Date (année)
2001
Cote MCM
MCM_2001_US_S2
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Titre | Localisation | Date | Type | |
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Etats-Unis. Platinum. Barbershop Quartet Singing. Vidéos | Etats-Unis | 2001-03-10 | Vidéo numérique | |
Etats-Unis. Platinum. Barbershop Quartet Singing. Etats-Unis. Photos | Etats-Unis | 2001-03-10 | Photo numérique | |
Etats-Unis. Platinum. Barbershop Quartet Singing. Etats-Unis. Photos | Etats-Unis | 2001-03-10 | Photo numérique |
Titre | Localisation | Date | Type | |
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5e Festival de l'Imaginaire | 2001 |