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Guinée. Musiques des Kpelle. Chants polyphoniques, trompes et percussions. Guinea. Kpelle Music. Polyphonic songs, trumpets and drumming.

Collection

Titre

Guinée. Musiques des Kpelle. Chants polyphoniques, trompes et percussions. Guinea. Kpelle Music. Polyphonic songs, trumpets and drumming.

Artistes

Type de document

Audio édité

Cote MCM

646 KPE

Date de parution

1998

Origine géographique

Guinée

Description

1. Kaniko koye
Chant de salutations et de réjouissances commençant la plupart des pêle. Les paroles de ce morceau semi-improvisé relatent les impressions ressenties par les musiciens lors de leur accueil à Paris et leur sentiment d’avoir été accompagnés par leurs ancêtres tout au long de leur voyage.
Toute la pièce est soutenue par un rythme syncopé à quatre temps frappé avec une baguette sur la plaque de fer blanc (sonnailles) d’un tambour d’aisselle.
Après quelques mesures, entre le chœur à trois voix en hoquet qui répète inlassablement la même formule polyphonique.
Une fois cet accompagnement installé, le soliste peut alors entonner son chant sous la forme de longues phrases chantées dans un style déclamatoire, ponctuées par des notes tenues et entrecoupées de longs silences.
On observe ici un exemple intéressant de l’esthétique musicale kpelle, fondée sur l’opposition entre un accompagnement vocal intriqué et rigoureusement assujetti à une structure métrique fixe, et un chant solo d’apparence assez libre et autorisant donc l’improvisation poétique.

Mon chant est un kaniko koye ( ) (bis).
Réveillez-vous !
Je vous salue,
Je vous dis bonjour,
Je suis comblé de joie.

Mon chant est un kaniko koye (bis).
Aujourd’hui c’est un événement heureux.
Oui, ça s’appelle un événement heureux.
Oui, nous sommes heureux,
C’est le kaniko koye.

Ce n’est pas seulement pour sa beauté qu’on s’installe dans un pays,
Ce n’est pas parce que l’on vous offre de l’eau chaude pour le bain du matin, qu’on s’installe dans un pays !

Cet événement heureux, je ne l’attendais pas,
C’est un kaniko koye.

Mes amis, répondez au refrain de mon chant,
Un beau refrain qui conduit au beau chant.

Et vous, les initiés, je vous remercie.

Je m’offre à vous,
Je vous salue,
Je suis chez vous,
Je suis votre hôte.

Voyez en moi un étranger honnête.
C’est moi Houlou ( ) et c’est ma voix.
Ma voix a été prise par vous.
Lorsque la voix est prise, elle se perd pour les circonstances ordinaires.

Mon chant est un kaniko koye.

2. I ya polma / Ce que tu peux
Chant moral évoquant les capacités et les dons de chacun et recommandant que chaque être en fasse le meilleur usage. En certaines circonstances, ce chant peut revêtir un caractère critique.
De même que le précédent, ce chant débute par un rythme frappé sur les sonnailles du tambour d’aisselle. Au milieu du chant, l’accompagnement rythmique est relayé par deux tambours d’aisselle wannan, un tambour damaré et un hochet-sonnailles kèè.

Ce que tu peux,
Ce que tu peux faire,
Ce que tu sais faire,
Ta récompense en dépendra,
Ton salaire en dépendra,
Ton salut en dépendra.

Ce chant est difficile à chanter.

Le peu que tu sais faire,
Ta récompense en dépendra.

Oui, tu trouveras ton salaire dans ce que tu peux faire.
Tu trouveras ton salaire dans ce que tu sais faire.

Lancez !
Lancez !
Lancez les tambours !


3. Kol wile wele
Ce chant de salutations et les quatre suivants sont accompagnés par deux tambours d’aisselle wannan, un tambour damaré et un hochet-sonnailles kèè.

Si vous dormez, réveillez-vous !
Je vous salue.
Je vous dis bonjour.
Je suis votre hôte.
Sortez pour m’accueillir.
Je suis à votre porte.
Si vous dormez, réveillez-vous.
Je vous salue tous.
Nous sommes venus pour vous saluer.
Ce chant n’est qu’une salutation.


4. Likala wuya / Le raphia est lourd
Ce chant est une évocation de Nyamu, le génie de la forêt sacrée qui, lorsqu’il sort, est entièrement vêtu de raphia. Il s’agit d’un chant d’initiés dans lequel ceux-ci rendent hommage aux grands prêtres.

Ce qui doit se faire se fera.
Soyez calmes.
Écoutez ce chant majestueux.
Le raphia est lourd (bis).

Le chant est beau le soir.
Le raphia est lourd (bis).

Les initiés et les esprits suivent la même route.
Les initiés ne regardent pas derrière eux.

Le raphia est lourd (bis).
Mes amis, c’est cela,
Si le génie m’oublie, je ne l’oublie pas.

Tirez,
Tirez mes amis,
Tirez le chant,
Le raphia est lourd.


5. Zale kaye
Chant pour les féticheurs.

C’est toi qui as le fétiche
Je le dis, c’est toi qui as le fétiche.


6. Pawoo / Rends-moi ma voix
Chant d’hommage aux prêtres de la forêt.
Le terme zöo désigne les grands prêtres de la forêt sacrée. Le zöo est capable d’enrouer la voix des chanteurs s’ils ne lui rendent pas hommage avant de chanter pour une quelconque circonstance.

Rends-moi ma voix (bis).
Zöo, rends-moi ma voix.
S’il veut prendre ma voix.
Rends-la moi.
Zöo, rends-moi ma voix.


7. Kele palay wooni / L’oiseau des palmiers-raphia
Ce chant de libations est exécuté lors des fêtes arrosées de vin de palme. Il est entrecoupé de plusieurs solos dans lesquels les chanteurs improvisent quelques paroles sur des sujets de circonstance.

L’oiseau, perché sur les palmiers-raphia a chanté,
L’oiseau du zöo a chanté (bis).

Dormez-vous encore ?

Il fait grand jour,
Et je suis votre hôte.
L’oiseau du zöo a chanté (bis).

Les Blancs de Paris savent tenir le monde,
Ils ont construit une route dans le ciel ( ).
L’oiseau du zöo a chanté.

MUSIQUES POUR PERCUSSIONS

8. Key hin bala / Rythmes pour les labours
Pièce pour percussions conduite par le jeu de cinq tambours accordés bala qui symbolise la femelle de l’esprit de la forêt de Nyamu. La pièce débute par l’entrée du bala. Après une minute et demie environ, un jeu de deux tambours accordés entre à son tour et entame un dialogue avec le bala. Puis entrent deux tambours feli et enfin le grand tambour à deux peaux gbangban dont le musicien frappe avec ses baguettes tantôt la caisse, tantôt les membranes.


9. Kôno / Rythme des femmes âgées
Pièce pour percussions appartenant au répertoire des sociétés secrètes. L’élément féminin, symbolisé par le chiffre 3, est représenté par trois cornes de bœuf tronquées (nyé miné) et frappées avec une baguette. L’élément masculin, symbolisé par le chiffre 4, est matérialisé par la combinaison d’un hochet-sonnailles (kèè) et de trois tambours-xylophones en bambou (kôno).
Après une introduction au cours de laquelle les cornes de bœuf entrent successivement, suivies par les trois tambours-xylophones et le hochet en vannerie zoso kèè, les musiciens enchaînent sur un tempo plus rapide une succession de formules rythmiques entrecoupées de silences.


10. Mana bala / Rythme pour une danse de réjouissances
Cette danse est accompagnée par cinq tambours feli de tailles différentes (avec leurs sonnailles) et une cloche en fer tanin.


CHANTS, TROMPES ET PERCUSSIONS
11. Daa-zaa-to / Cérémonie de funérailles
Afin de faciliter la compréhension des différentes parties de la cérémonie, celle-ci a été chronométrée.

Première partie : Loozo kôno
Cette pièce est jouée par les musiciens des maîtres-chasseurs lors des veillées de vénération des fétiches protecteurs et pendant les funérailles.
0’00” — Pluriarc, cloche en fer, hochet-sonnailles et tambour de bois à deux fentes.
1’48” — Entrée de la première trompe. Le musicien joue et chante en hoquet.
3’01” — Cloche en fer et trompe.
3’42” — Entrées successives des trois autres trompes combinées avec les voix dans un vaste hoquet vocal et instrumental. Le nombre des trompes (4) symbolise l’élément masculin parfait.

Deuxième partie : cortège du linceul.
8’01” — Le linceul, fait d’une pièce de coton blanc, est déplié. Quatre personnes le saisissent par les coins, le tiennent au-dessus de leurs têtes et le cortège s’ébranle accompagné par les musiciens et les chanteurs.
Le chant est accompagné par un tambour à deux fentes et un hochet-sonnailles.

Troisième partie : chant au fils aîné.
12’43” — Le mélé létomu (soliste) s’assied aux côtés du fils aîné du mort et s’adresse à lui sous la forme d’un récitatif :

Quelle tristesse et quelle douleur !
Ne pleure pas,
Calme-toi,
Le calme appartient aux rois,
Et tu es roi.

Dans la vie tout peut arriver.

Maintenant, avec qui resterai-je dans cette concession ?
Maintenant, avec qui resterai-je dans cette maison ?

C’est difficile d’être orphelin (bis).
Il faut du calme et de la patience.
Pense aux enfants.
Quel malheur !
Quelle douleur !

Quatrième partie : cortège du mort et dons
13’44” — Quatre hommes amènent le corps qu’ils portent sur leurs épaules accompagnés par les chanteurs, les trompes, le tambour à deux fentes et la cloche. Puis ils le posent à terre. Des cadeaux divers sont posés à côté du corps et seront enterrés avec lui.
Après une prière courte et silencieuse, le fils aîné dépose sur le corps un paquet de noix de kola que le mort mâchera pendant son voyage au pays des ancêtres.
Puis le chant et la musique de trompes reprend.

Cinquième partie : chant au mort
18’48” — Le mélé létomu s’agenouille devant le corps et lui adresse cette longue lamentation ponctuée ici et là par l’assistance :

Oncle, est-ce bien toi ?
Tu n’as pas encore fini de nous donner tes conseils !
Est-ce que tu dors ?
Si tu dors, réveilles-toi ?

Initiés, souvenez-vous
On pleure un homme à cause de ce qu’il a fait dans le monde !

Oncle, tu ne nous as même pas dit adieu !
Oncle
Voici ces noix de kola, offertes pour toi !
Je t’appartiens, oncle,
Jamais je ne t’ai désobéi !

Que les ancêtres qui t’appellent t’accueillent dans la joie !
Que le pays des ancêtres où tu vas vivre envoie ses bénédictions à tes enfants à tes femmes, à tes oncles, à tes neveux !

Oncle tu est parti
Tes neveux sont désormais sans soutien
Bénis-nous !
Bénis ceux qui sont devant moi et ceux qui sont derrière moi !
Que Dieu exauce tes souhaits !

Mon chant est la voix du peuple
Que ta bénédiction soit sur moi, ton neveu et sur ton peuple

Sixième partie : Mayabo
22’26” — Tandis que les chanteurs, les trompes et les percussions interprètent le chant Mayabo, le corps est enveloppé dans le linceul puis emporté vers sa dernière demeure.

Mayabo, mayabo !
Oncle je pars avec toi
Je ne pleure pas
Je sais que tu dors
Je suis là, à tes côtés
Et je pars avec toi !

Éditeur

Maison des Cultures du Monde
2

Collection

Inédit

numéro

W260086

Durée

63'10''

Support physique

Audio - CD

Type d'évènement

Musique

Type de captation

Spectacle

Mots-clés

traducteur

choreographer

management and organization

Festival de l'Imaginaire