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Irak. Le maqâm de Bagdad. Photos

Évènement

Type de document

Photo numérique

Titre

Irak. Le maqâm de Bagdad. Photos

Date

2013-04-26

Artistes

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

Le maqâm irakien est le fruit d’un long brassage de civilisations et plus particulièrement des traditions arabe, persane et turque. Cet art essentiellement vocal et poétique est organisé en suites modales, composées de pièces vocales et d’interludes instrumentaux selon un principe général qui prévaut depuis des siècles dans presque tout le monde islamique, depuis la nûba maghrébine à l’ouest jusqu’au muqâm ouïgour aux confins de la Chine. Le maqâm irakien se subdivise en trois grandes traditions, celle de Bagdad (al- maqâmât al-baghdâdîyya) et celles de Mossoul et de Kirkouk.
Chaque suite ou maqâm est fondée sur l’enchaînement de modes musicaux, de rythmes spécifiques et de formes poétiques selon un ordre établi par la tradition. Elle se compose généralement de deux parties. La première débute par une pièce instrumentale muqaddima ou par une improvisation instrumentale en solo taqsîm suivie d’un tahrîr, partie vocale non mesurée et chantée sur un ou quelques mots seulement. Puis s’enchaînent plusieurs passages chantés de rythme libre ou des pièces vocales entrecoupées de mélodies instrumentales. La première partie se conclut enfin par une cadence djalsa. Le seconde partie comprend une ou plusieurs meyana (parties médianes) chantées dans le registre supérieur renforçant, par contraste, l’effet dramatique, et qui alternent avec des passages chantés et des pièces vocales entrecoupées de refrains instrumentaux teslim, de ritournelles dulab ou d’improvisations taqsîm. Puis le maqâm se conclut sur un rythme plus alerte par des chansons citadines peste ou rurales abûdhîyya.
Le chanteur, appelé qari’ (récitant), a toute liberté de puiser dans l’immense corpus poétique, que ce soit en arabe littéraire ou en dialecte de Bagdad, à condition de respecter la forme imposée et de préserver l’intelligibilité du poème tout en l’embellissant par son chant. Le poème éclate donc sous l’effet des parties musicales qui se succèdent et des passages instrumentaux insérés entre les vers ou les stances, le maqâm est donc avant tout une musique expressive, aux couleurs nostalgiques ou dramatiques, accentuées par diverses techniques ornementales dont une sorte de huchement ou de sanglot, que Hamed Al Saadi est aujourd’hui l’un des seuls à avoir conservé.
Deux chanteurs ont marqué l’art du maqâm au XXe siècle : Muhammad al-Gubantchi (1901-1989) et Yusuf Omar (1918-1987). Hamed Al Saadi fut le principal disciple de Yusuf Omar et peut à bon droit se considérer comme son héritier. Le style du maqâm est aux antipodes de celui des musiques d’Égypte ou du Proche Orient. Le timbre est tout sauf brillant, on affectionne au contraire un chant légèrement voilé, presque rauque,
marqué par de subtiles hésitations. Il est soutenu par le son plaintif de la petite vièle djozé, les frappes un peu fragiles de la cithare à cordes frappées santûr et des percussions au jeu sobre, dénué d’esbrouffe : un tambour tabla et un tambourin à sequins riqq ou daff zindjari, parfois une paire de petites timbales naqarat. Récemment, nombre de chanteurs influencés par la chanson égyptienne ont en partie abandonné ce style ainsi que les instruments du tchalghi baghdadi traditionnel au profit du violon, du nây et du ‘ûd. Hamed Al Saadi demeure quant à lui fidèle à l’équilibre sonore du tchalghi et à l’héritage de ses maîtres, héritage qu’il a consolidé, enrichi de son apport personnel et qu’il transmet aujourd’hui au sein du conservatoire de Bagdad.
Art savant autrefois chanté dans les cafés, lieux d’échange et de détente mais aussi de spectacle et de transmission de la tradition, le maqâm touchait tous les milieux : populaire, bourgeois, aristocratique. Avec la disparition des cafés, il s’est transporté dans les soirées privées, plus bourgeoises, et c’est là qu’il survécut jusqu’à l’orée des années 90. Les guerres, les embargos ont failli le faire disparaître, éparpillant chanteurs et musiciens un peu partout dans le monde arabe et à l’étranger. Quelques artistes ont cependant assuré sa préservation et sa diffusion. Hamed Al Saadi est de ceux-là. Il n’a pratiquement jamais quitté l’Irak et c’est de là qu’il vint en 1998 donner ses premiers concerts en France, à la Maison des Cultures du Monde.
En 2003, le maqâm irakien a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, mais beaucoup d’efforts restent à faire pour préserver ce fleuron des musiques orientales.

Programme détaillé

fr PROGRAMME DU 26 AVRIL
• Maqâm Urfa
• Maqâm Awshâr
• Maqâm Mansûri
• Abyat shaer, abûdhîyya et peste dans le mode bayât

PROGRAMME DU 27 AVRIL
• Maqâm Sharqî rast
• Maqâm Hweyzawî
• Maqâm Sharqî dugâh
• Abyat shaer, abûdhîyya et peste dans le mode saba

Présentation des artistes

fr Hamed Al Saadi, chant
Dakhil Ahmad, djozé
Amir Al Saffar, santûr
Sabah Kadem, tabla
Ahmad Dakhil, riqq

Photographe

Origine géographique

Irak

Contexte de captation

Spectacle

PCI

fr Le maqâm irakien a été proclamé par l'UNESCO chef d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité en 2003.

Cote MCM

MCM_2013_IQ_S1_PN1

Date du copyright

2013

Editeur