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Géorgie. Polyphonies de Svanétie. Photos

Évènement

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Photo numérique

Titre

Géorgie. Polyphonies de Svanétie. Photos

Sous-titre

Ensemble vocal Riho

Date

2013-04-06

Artistes

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique
Danse

Résumé

fr Le chant polyphonique représente un des aspects majeurs de l’héritage culturel de la Géorgie et demeure vivant dans les quinze régions du pays. C’est la raison pour laquelle la Géorgie s’est empressée de le faire inscrire par l’Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Description de la pratique

Différentes selon les régions, ces traditions vocales partagent néanmoins un certain nombre de traits communs. Tout d’abord, elles occupent une place prééminente, reléguant au second plan la musique instrumentale. Le principe de la polyphonie domine tous les genres vocaux, sauf ceux exécutés en solo (chants de cavalier, berceuses, chants de travail solitaire) et le chant homophonique (chœur à l’unisson) n’existe pas. La polyphonie géorgienne se compose généralement de trois voix qui sont identifiées beaucoup plus par le rôle qu’elles jouent que par leur registre, même si on peut les classer grosso modo en basse, baryton et ténor. Le chant polyphonique est pratiqué aussi bien par les femmes que par les hommes, mais le répertoire masculin est beaucoup plus vaste. Un des traits principaux de la polyphonie vocale géorgienne est l’abondance d’accords dissonants construits sur des invervalles de seconde, de quarte, de quinte et de septième. Traditionnellement, seule la partie de basse est chantée par un groupe, alors que les parties supérieures sont toujours chantées par des solistes.
La Svanétie est l’une des quinze régions de la Géorgie. Elle se situe dans la partie nord-ouest du pays, sur la plus haute chaîne du Grand Caucase dont certains sommets dépassent les 5 000 mètres d’altitude. Les Svanes (ou shuan ainsi qu’ils se nomment entre eux) sont environ 48 000 en Svanétie mais on ignore le nombre de ceux qui vivent en dehors de leur région d’origine. Ils possèdent leur propre langue, le svane, qui appartient au groupe caucasique du sud (kartvélien) comme le géorgien, le mingrélien et le laze. On constate en outre d’importantes différences dialectales entre la Basse-Svanétie et la Haute-Svanétie. Les villages de Haute-Svanétie sont les plus hauts et les plus inaccessibles de toute la Géorgie ; le plus élevé, Ushguli, est à 2 200 mètres d’altitude.
L’activité économique des Svanes est traditionnellement fondée sur l’agriculture (principalement le blé), l’élevage et la chasse qui complète leur alimentation carnée. Par ailleurs, les Svanes entretiennent depuis longtemps des relations commerciales informelles avec leurs voisins mingréliens, géorgiens, balkars, etc. Du fait de son isolement, la Svanétie a conservé maints traits archaïques, tant en architecture que dans les domaines des croyances, de la structure sociale ou de la culture traditionnelle. Depuis le début du xxe siècle, l’introduction de l’électricité, de la radio et de la télévision, l’éducation (en langue géorgienne) et la possibilité de vivre un peu partout en Géorgie et en ex-Union Soviétique, enfin plus récemment le développement du tourisme en montagne, ont certes entraîné des changements sociaux ; les Svanes n’en gardent pas moins un fort attachement à leurs valeurs et coutumes traditionnelles.
Le chant choral est la forme musicale dominante. Tous les chants traditionnels (à l’exception des berceuses et de certains chants funèbres) sont exécutés en polyphonie à trois voix. La plupart des chants sont antiphonaux (alternance de deux chœurs de taille égale). Certains chants, notamment épico-historiques, peuvent être accompagnés par la vièle chuniri et par la harpe changi. Le changi est considéré comme un instrument féminin, même si les hommes peuvent en jouer, tandis que le chuniri est exclusivement masculin.
L’intervalle de quinte (par exemple : do - sol) revêt une importance toute spéciale dans la musique géorgienne et a donné naissance à des échelles diatoniques de cinq degrés qui sont comprises dans
cet intervalle (par exemple : do - ré [ou réb] - mi [ou mib] - fa [ou fa#] - sol). Si l’on ajoute à cela qu’à part la quinte, tous les autres intervalles ne coïncident pas avec les intervalles tempérés, il ne faut pas s’étonner si les progressions d’accords sonnent étrangement pour des oreilles européennes. Nombre de chansons sont aussi dansées sous forme de rondes auxquelles participent tous les chanteurs. Dans la danse svane, toute l’action est concentrée dans le bas du corps à partir de la taille. Les danseurs gardent leurs mains posées sur leurs poignards ou leurs ceintures et ne bougent ni les bras ni les épaules. Dans les rondes (perkhuli), les danseurs se tiennent les uns les autres par la main ou la ceinture. Il existe aussi des danses en solo dans lesquelles les danseurs marchent ou sautent en faisant des pointes.
Le programme de ce concert couvre différentes périodes du répertoire traditionnel svane. Certains, comme Lile, Kviria et Lemchili, sont considérés comme des trésors très anciens et évoquent les croyances et pratiques pré-chrétiennes. D’autres, en revanche, comme Shairi Mikheil Khergianze et Kojre Makhvshi furent composés dans les années 1970 et 1980 par des chanteurs traditionnels svanes. L’auditeur pourra ainsi apprécier la fascinante continuité de la musique svane, de ses plus anciens témoignages à ses compositions récentes.

d’après Joseph Jordania et Frank kane

Programme détaillé

fr - Murza I Bekzil : Cette ronde chantée héroïque et guerrière célèbre deux héros svanes.
- Lile : Un chant dédié au soleil et considéré comme l’un des plus anciens de Svanétie.
- Lazhgvash : Prière aux dieux que les Svanes appellent leurs chefs, accompagnée au chuniri et au changi.
- Dala Kojas Khelgwazhale : Dali est la déesse de la chasse qui récompense le bon chasseur et punit celui qui tue trop de gibier.
- Jguragish : Saint Georges est très populaire en Géorgie.
- Didebata : Version a cappella et dansée du chant rituel Lazhgvash.
- Riho : Chant rituel autrefois chanté à l’aube dans la petite église Sainte-Marie d’Ushguli.
- Lashgari : Cette ronde raconte la campagne menée par les guerriers du village d’Etseri contre Qudushera.
- Vitsbil-Matsbil : Comment plusieurs villages de Haute-Svanétie combattirent contre la tutelle de la famille Dadeshkeliani.
- Mirangula : Parti venger son père, Mirangula fut grièvement blessé. Rentré chez lui, sa mère organisa une fête mais il mourut pendant les préparatifs. Sa mère dissimula la mauvaise nouvelle jusqu’à la fin de la fête.
- Kviria : Ce chant est probablement lié au culte de fertilité pré-chrétien.
- Gergili : Gergili découvrit près du village de Lenjeri une source d’eau si savoureuse qu’il en but jusqu’à s’enivrer.
- Mélodies à la vièle chuniri
- Sozar-Tsioq : Histoire d’une vendetta tragique qui dura pendant plusieurs générations.
- Kojre Makhvshi : Chant inspiré par la vie extraordinaire et la mort de l’alpiniste Mikheil Khergiani.
- Lemchili : Une ancienne ronde chantée de chasseurs.
- Yelia Lurde : Littéralement “le disciple d’Elie”. Un ancien chant sacré destiné à influencer le climat.
- Qansav Qipiane : Chant consacré à un chef de guerre célèbre pour sa vaillance.
- Qaltiid : Ce chant dont le texte archaïque est intraduisible semble avoir été une prière.
- Shairi Misha Khergianze : Hommage à l’alpiniste Mikheil Khergiani que la reine d’Angleterre appelait le “Tigre des cimes”.
- Gaul-Gavkhe : Résistance tragique du village de Qalde contre des envahisseurs venus de Letchkhumi.
- Tamar Dedpal : Cette ronde chantée raconte une visite de la reine Tamar en Svanétie et loue sa beauté, sa puissance et sa victoire sur les Turcs.

Présentation des artistes

fr Vakhtang Pilpani
Nuri Khergiani
Archil Murgvliani
Givi Pirtskhelani
Perbenks Stepliani
Giorgi Pilpani
Guram Pirtskhelani
George Pilpani
Datuna Shukvani
Roin Shukvani
Giorgi Udesiani
Giorgi Merlani

Photographe

Origine géographique

Géorgie

Contexte de captation

Spectacle

Cote MCM

MCM_2013_GE_S1_PN1

Date du copyright

2013

Editeur