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Indonésie. Wayang Kulit. Photos

Évènement

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Photo numérique

Titre

Indonésie. Wayang Kulit. Photos

Sous-titre

Théâtre d’ombres de Solo

Date

2013-03-20

Artistes

Direction musicale

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Marionnettes, théâtre d’ombres

Résumé

fr Dewa Ruci, le voyage spirituel de Bima * (20, 21 et 22 mars : 2 heures)
Ce récit initiatique est une variation javanaise à partir de l’épopée du Mahâbhârata. Le jeune Bima étudie auprès de son maître Drona. C’est un garçon épris de vérité, avide de connaissances et soucieux de l’état du monde. Mais sa puissance inquiète Duryudana, le roi d’Astina, qui ordonne à Drona de le perdre. Celui-ci lance Bima dans des quêtes impossibles, espérant secrètement que son disciple réussira et en sortira plus fort encore. Au cours de ces quêtes qui vont le mener sur le chemin la réalisation du Soi, Bima va acquérir la connaissance suprême et d’immenses pouvoirs.

Description de la pratique

Le théâtre d’ombres wayang kulit est une des plus anciennes formes spectaculaires de Java et certainement la plus élaborée. Ces figurines confectionnées en cuir finement ciselé et peint, maintenues par des tiges de corne et qu’une personne manipule derrière un écran éclairé par une lampe, ont permis à des générations de Javanais de représenter le monde des actions humaines et de transmettre un enseignement fondamental en psychologie, éthique, sciences politiques et militaires, mythologie, histoire et spiritualité javanaises.
Le terme wayang renvoie à bayang, ombre et moyang, ancêtre, révélant ainsi l’importance des esprits et des divinités à Java. Plus qu’un simple divertissement, le wayang kulit est un rituel propitiatoire et purificateur qui permet de maintenir l’harmonie avec le monde surnaturel. Et celui qui en est le centre, le dalang (mot que l’on peut traduire par marionnettiste mais aussi par cerveau), est autant respecté pour ses liens avec ce monde que pour ses talents d’artiste. À la fois savant et populaire, le wayang kulit intéresse toutes les couches de la société javanaise, du village au kraton princier. Pour les habitants des villes royales de Solo et Yogyakarta, dépositaires de l’ancienne culture classique de Java Centre, il est le wayang purwa, le théâtre primordial qui domine et féconde tous les autres. Sans doute est-ce la raison pour laquelle ce fut le premier élément que l’Indonésie fit inscrire par l’Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Une représentation dure normalement une nuit. Elle est organisée par une famille riche, une entreprise ou une collectivité pour une naissance, une circoncision, un mariage, l’inauguration d’une maison, d’un magasin, d’un pont, d’une route, etc. Dans une cour ou mieux, dans un pendhopo, ce vaste pavillon sans murs de l’habitation javanaise, on dresse un grand cadre de bois (gawang) sur lequel est tendu un écran de coton blanc (kelir). Derrière, le dalang s’assied en tailleur, plantant ses figurines dans un tronc de bananier fraîchement coupé (gedebog) et couché au sol. Au-dessus de lui, une lampe (blencong) projette les ombres sur l’écran. À sa gauche, un coffre en bois (kothak) : le dalang y puise ses figurines, le frappe avec un morceau de bois pour bruiter le spectacle et transmettre ses ordres à l’orchestre, enfin il y accroche des plaques de métal (kepyak) qu’il fait résonner avec son pied.
Le dalang est l’artiste principal de la représentation. Ce maître aux talents multiples déclame ou improvise ses dialogues dans le parler populaire des clowns ou la langue classique des nobles, tout en faisant évoluer ses personnages et en dirigeant l’orchestre. Et, tout en divertissant son public, il lui transmet des connaissances et des éléments de réflexion sur les valeurs culturelles et philosophiques javanaises ainsi que sur les mystères de l’univers et de la nature humaine. Cet art extrêmement complet s’appelle pedalangan, l’art du dalang.
Derrière lui se tient le gamelan, l’orchestre classique javanais. Il se compose pour l’essentiel d’instruments à percussion : métallophones à lames (saron, slenthem, gender), xylophones (gambang), jeux de gongs couchés (bonang), grands gongs suspendus, tambours (kendang), mais aussi d’une vièle (rebab), parfois d’une flûte (suling), d’une chanteuse (pesindhen) et d’un chœur d’hommes (gerong).
La direction du gamelan se partage entre le dalang qui indique de manière codée les pièces qui doivent être jouées, la vièle qui introduit la mélodie en solo et le tambour qui donne le rythme et pilote les constantes variations de tempo propres à cette musique.
Comme dans presque tous les théâtres asiatiques, la musique de scène se compose au fil de la représentation à partir d’un répertoire de morceaux-types appelés gendhing. Par exemple, les gendhing lampah ou “morceaux de marche” sont joués dans les scènes d’action, parfois précédés d’un ada-ada dans les moments de suspense ; les pathetan accompagnent le dalang lorsqu’il chante en ancien javanais pour créer une ambiance ou marquer un changement de climat ; l’exubérant titipati permet au tambour d’improviser et de s’amuser parfois à égarer ses camarades ; les dolanan et les jineman accompagnent les scènes de clowns, etc.
Quelle que soit sa durée, la pièce se divise en trois actes ou pathet. Le pathet nem plante le décor et expose la situation qui devra être résolue. Le pathet sanga commence par le tumulte de la nature et comprend une longue scène de clowns entrecoupée de chansonnettes dans laquelle le dalang rend hommage aux organisateurs de la soirée et ironise sur l’actualité du village ou sur diverses questions politiques, morales, sociales qui agitent le pays. Le pathet manyura constitue le dénouement et se compose principalement de batailles.
Les drames de wayang exposent en général un dilemme moral qui se pose à un héros au cours de sa vie, d’une histoire d’amour ou d’une guerre. Présentées comme l’éternelle lutte entre le Bien et le Mal dont aucun ne sort vraiment vainqueur, ces histoires puisées dans les épopées indiennes du Râmâyana et du Mahâbhârata ou dans des légendes javanaises s’interrogent sur ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, sur la quête de la vertu, de la noblesse et surtout sur le sens que l’on doit donner à sa vie.

Présentation des artistes

fr Figure marquante du monde du spectacle en Indonésie, Purbo Asmoro est le chef de file de l’école de wayang classique appelée garapan. Né en 1961, il appartient à une lignée de six générations de dalang et même plus si l’on en croit la légende familiale, mais il est le premier à être également diplômé de l’Université Gadjah Mada de Yogyakarta. Professeur à l’Institut des arts indonésiens de Solo, il donne de nombreuses représentations en Indonésie ainsi qu’aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en France (13e Festival de l’Imaginaire en 2009), au Japon et un peu partout en Asie. Très apprécié des amateurs de pedalangan, il sait aussi captiver le grand public par sa virtuosité, son émotion et son humour.
Le gamelan Garasi Seni Benawa a été fondé et est dirigé par Rahayu Supanggah. Né dans une famille de dalang, Supanggah est musicien, compositeur et musicologue et l’un des pionniers de la musique contemporaine en Indonésie.

Purbo Asmoro, dalang
Ensemble Gamelan Garasi Seni Benawa :
Rahayu Supanggah, rebab & saron barung Sri Eko Widowo, kendang
Suyatmi, pesindhen (chant)
Joko Purwanto, gambang & siter Sukamso Gondodarsono, gender
Supardi Atmo Sukarto, bonang & suling
Suraji, slentem
Hadi Boediono, saron demung
Sri Joko Raharjo, saron barung & gerong (chœur) Robertus B. Soewarno, saron penerus & gerong (chœur) Singgih Sri Cundamanik, kenong & gerong (chœur) Kuwat, gong & suling

Photographe

Origine géographique

Indonésie

Contexte de captation

Spectacle

PCI

fr Le théâtre de marionnettes wayang a été inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, (originellement proclamé « chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel » en 2003).

Cote MCM

MCM_2013_ID_S1_PN1

Date du copyright

2013

Editeur