Italie. Pizzica et autres musique du Salento. Spectacle
Collection
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Évènement
Titre
Italie. Pizzica et autres musique du Salento. Spectacle
Sous-titre
Pizzica et autres musique du Salento
Date
2016-11-18
Artistes principaux
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Musique
Description de la pratique
Vers le XVe siècle dans le sud de l’Italie, apparaît un type de danse incontrôlée (chorée) que l’on associe à la piqûre de deux araignées : la tarentule et la Veuve noire. Ces crises surviennent en général au début de l’été et frappent les femmes travaillant comme journalières dans les exploitations agricoles. Les symptômes sont des chutes, des pertes de connaissance, un état catatonique pouvant conduire au décès de la « tarentulée ». La cure consiste à faire venir des musiciens au logement de la patiente et à la faire danser pendant plusieurs jours, couchée sur le sol ou debout, jusqu’à ce qu’un saint – en général saint Paul car il a survécu à une piqûre de serpent – accorde la grâce d’une guérison, même temporaire. La malade ou tarantata est stimulée par le rythme ternaire du tambour et par certains sons et couleurs. Au XVIIe siècle, ces danses et musiques de la région de Tarente, prennent le nom de tarentelles et sont dansées dans les fêtes populaires. La tarentelle essaime dans toute l’Italie du sud, en Calabre, en Sicile, en Campanie et dans les Pouilles. Dans le Salento, le « talon de la botte » italienne situé au sud des Pouilles, elle s’appelle pizzica (piqûre, pincement) . Si la tarentelle est vite réinterprétée et exploitée par les musiciens et les compositeurs, la pizzica restera une musique purement curative tant que le rituel existera. Elle se décline en plusieurs types selon les villages et son rôle au sein du rituel. Son rythme est généralement ternaire, souvent fébrile, c’est-à-dire difficile à identifier pour un non-initié, et marqué par le tamburello (un tambourin à cymbalettes) sur un tempo qui peut varier du lent jusqu’au rapide.
Dans la petite région de la Grecìa salentina rassemblant plusieurs bourgs et villages de la province de Lecce, se parle encore un dialecte grec appelé gríco. Cette communauté est réputée pour ses chants de Noël et de la Semaine sainte. À partir du dimanche des Rameaux, deux chanteurs a cappella ou accompagnés par un accordéon vont d’un carrefour à un autre, portant un rameau d’olivier décoré de rubans de couleur, des images saintes et des oranges (un vieux symbole de fertilité) . Ils interprètent à tour de rôle les strophes des canti di passione (chants de la Passion).
Dans la petite région de la Grecìa salentina rassemblant plusieurs bourgs et villages de la province de Lecce, se parle encore un dialecte grec appelé gríco. Cette communauté est réputée pour ses chants de Noël et de la Semaine sainte. À partir du dimanche des Rameaux, deux chanteurs a cappella ou accompagnés par un accordéon vont d’un carrefour à un autre, portant un rameau d’olivier décoré de rubans de couleur, des images saintes et des oranges (un vieux symbole de fertilité) . Ils interprètent à tour de rôle les strophes des canti di passione (chants de la Passion).
Répertoire
Le répertoire d’Anna Cinzia Villani comprend aussi des chants de travail, a cappella ou accompagnés par les instruments. Certains sont à deux voix, on les appelle canti alla stisa ou paravoce. Ce sont des chants responsoriaux dans lesquels la seconde voix se superpose à la première en tierces, en quartes ou en quintes parallèles. Anna Cinzia Villani et Carla Maniglio chantent également des sérénades et des stornelli, courtes strophes destinées à faire la cour à une jeune fille ou au contraire à marquer son dédain comme c’est le cas dans ce concert.
La voix salentine se caractérise par son extrême tension qui produit un timbre acide mais aussi une grande énergie. Les Salentins disent que c’est une voix faite pour couvrir de longues distances à travers la campagne. Mais il n’est pas impossible qu’il y ait aussi une relation esthétique entre la qualité de la voix et la fébrilité du tarentisme.
L’organetto est un accordéon diatonique utilisé depuis le XIXe siècle et qui a peu à peu remplacé le violon dans les musiques de tarentelle et de pizzica. Il est largement répandu dans les musiques populaires d’Europe, d’Amérique du nord et du sud mais sa facture varie selon les régions et les styles musicaux. Annamaria Bagorda joue d’un organetto bi-sonore à deux rangées et à huit basses : à la main droite, le clavier mélodique comprend deux rangées d’une dizaine de boutons, une pour la gamme de la majeur, l’autre pour la gamme de ré. En tirant ou en poussant le soufflet, chaque bouton produit deux notes différentes de sorte que 10 boutons produisent 20 notes. À la main gauche, 8 boutons permettent de jouer les basses d’accompagnement, également en « poussé-tiré ».
Attilio Turrisi joue de deux guitares différentes, une guitare classique à six cordes en nylon et une chitarra battente qui s’est répandue dans toute l’Italie méridionale au XVIIIe siècle. La chitarra battente a une caisse plus étroite que la guitare classique. Ses cordes sont doubles et en métal. Un fil de fer en spirale est placé à l’intérieur de la caisse. Lorsque le musicien joue en égrenant ou en plaquant ses accords, ce fil résonne par sympathie avec les cor des, donnant à l’instrument un timbre métallique tr ès particulier.
Roberto Chiga est un virtuose du tamburello, le tambourin à cymbalettes autrefois utilisé dans les rituels. C’est un instrument difficile car il est battu tour à tour avec la paume, les doigts à plat, les doigts repliés, les phalanges ou la tranche de la main, sur un rythme rapide qui ne tolère aucune faiblesse.
Depuis l’essor du festival La Notte della Taranta qui rassemble chaque année des milliers de personnes dans le petit village de Melpignano, les musiques du Salento connaissent un regain sans précédent mais aussi un fort métissage avec les musiques actuelles et amplifiées (rock, rap etc.) ce qui les écartent de plus en plus des sonorités traditionnelles.
Sans tomber dans une démarche folklorique ou muséographique, et n’hésitant pas à faire aussi évoluer ce patrimoine en le remaniant, Anna Cinzia Villani s’attache à préserver le son et les techniques vocales des paysannes d’autrefois, des techniques qu’elle a acquises au fil de ses années de collectage dans les villages de sa région, et qu’elle utilise dans ces répertoires anciens mais aussi dans ses propres compositions.
La voix salentine se caractérise par son extrême tension qui produit un timbre acide mais aussi une grande énergie. Les Salentins disent que c’est une voix faite pour couvrir de longues distances à travers la campagne. Mais il n’est pas impossible qu’il y ait aussi une relation esthétique entre la qualité de la voix et la fébrilité du tarentisme.
L’organetto est un accordéon diatonique utilisé depuis le XIXe siècle et qui a peu à peu remplacé le violon dans les musiques de tarentelle et de pizzica. Il est largement répandu dans les musiques populaires d’Europe, d’Amérique du nord et du sud mais sa facture varie selon les régions et les styles musicaux. Annamaria Bagorda joue d’un organetto bi-sonore à deux rangées et à huit basses : à la main droite, le clavier mélodique comprend deux rangées d’une dizaine de boutons, une pour la gamme de la majeur, l’autre pour la gamme de ré. En tirant ou en poussant le soufflet, chaque bouton produit deux notes différentes de sorte que 10 boutons produisent 20 notes. À la main gauche, 8 boutons permettent de jouer les basses d’accompagnement, également en « poussé-tiré ».
Attilio Turrisi joue de deux guitares différentes, une guitare classique à six cordes en nylon et une chitarra battente qui s’est répandue dans toute l’Italie méridionale au XVIIIe siècle. La chitarra battente a une caisse plus étroite que la guitare classique. Ses cordes sont doubles et en métal. Un fil de fer en spirale est placé à l’intérieur de la caisse. Lorsque le musicien joue en égrenant ou en plaquant ses accords, ce fil résonne par sympathie avec les cor des, donnant à l’instrument un timbre métallique tr ès particulier.
Roberto Chiga est un virtuose du tamburello, le tambourin à cymbalettes autrefois utilisé dans les rituels. C’est un instrument difficile car il est battu tour à tour avec la paume, les doigts à plat, les doigts repliés, les phalanges ou la tranche de la main, sur un rythme rapide qui ne tolère aucune faiblesse.
Depuis l’essor du festival La Notte della Taranta qui rassemble chaque année des milliers de personnes dans le petit village de Melpignano, les musiques du Salento connaissent un regain sans précédent mais aussi un fort métissage avec les musiques actuelles et amplifiées (rock, rap etc.) ce qui les écartent de plus en plus des sonorités traditionnelles.
Sans tomber dans une démarche folklorique ou muséographique, et n’hésitant pas à faire aussi évoluer ce patrimoine en le remaniant, Anna Cinzia Villani s’attache à préserver le son et les techniques vocales des paysannes d’autrefois, des techniques qu’elle a acquises au fil de ses années de collectage dans les villages de sa région, et qu’elle utilise dans ces répertoires anciens mais aussi dans ses propres compositions.
Programme détaillé
- Occhiniura
Chant d’amour a cappella également interprété pendant le travail dans les champs (version traditionnelle)
- Intra sta curte stannu li bellizzi
Chant d’amour autrefois a cappella et arrangé ici avec un accompagnement instrumental
- Pizzica de la ville de Copertino
- Serenata
Chant d’amour
- Stornelli di sdegno
Chant traditionnel responsorial dont le texte exprime le dédain
- Lu lunidia matina
Le lundi matin. Chant de Pâques du répertoire des canti di passione chantés en gríco
- Pizzica de la ville de Galatone (arrangée par les musiciens du MacuranOrchestra)
- La lettera
La lettre, chant sur un amour déçu (version traditionnelle)
- La tabbaccara
Chant de récolte du tabac et de mise des feuilles au séchage (version traditionnelle)
- La cupa cupa
Chanson originaire de la Basilicate, région voisine du Salento. La cupa cupa est un tambour à friction
- Pizzica de la ville de Nardò
- La strada de Martanu
Chant d’amour a cappella également interprété pendant le travail dans les champs (version traditionnelle)
- Intra sta curte stannu li bellizzi
Chant d’amour autrefois a cappella et arrangé ici avec un accompagnement instrumental
- Pizzica de la ville de Copertino
- Serenata
Chant d’amour
- Stornelli di sdegno
Chant traditionnel responsorial dont le texte exprime le dédain
- Lu lunidia matina
Le lundi matin. Chant de Pâques du répertoire des canti di passione chantés en gríco
- Pizzica de la ville de Galatone (arrangée par les musiciens du MacuranOrchestra)
- La lettera
La lettre, chant sur un amour déçu (version traditionnelle)
- La tabbaccara
Chant de récolte du tabac et de mise des feuilles au séchage (version traditionnelle)
- La cupa cupa
Chanson originaire de la Basilicate, région voisine du Salento. La cupa cupa est un tambour à friction
- Pizzica de la ville de Nardò
- La strada de Martanu
Auteur du programme
Origine géographique
Italie
Représentations
16/11 Centre culturel Jacques Duhamel, Vitré
17-18/11 Cabaret sauvage, Paris
20/11 musée de la Corse, Corte
17-18/11 Cabaret sauvage, Paris
20/11 musée de la Corse, Corte
Date (année)
2016
Cote MCM
MCM_2016_IT_S1
Ressources liées
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Italie. Pizzica et autres musique du Salento. Photos | Italie | 2016-11-18 | Photo numérique | |
Italie. Pizzica et autres musique du Salento. Vidéos | Italie | 2016-11-18 | Vidéo numérique | |
Italie. Pizzica et autres musique du Salento. Programme | Italie | 2016-11-18 | Programme de salle |