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Inde. Pandit rajendra prasanna. Spectacle

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Évènement

Titre

Inde. Pandit rajendra prasanna. Spectacle

Sous-titre

Maître de la flûte bansuri et du hautbois shehnai

Date

2016-09-30

Date de fin

2016-10-03

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Résumé

De bambou et de bois, instruments enchanteurs et porte-bonheurs, la flûte bansuri et le hautbois shehnai sont pétris d’une histoire complexe où se rencontrent l’Inde et la Perse, le temple et la cour, les dieux et les hommes, l’amour et la douleur de la séparation. Le parcours et la musique du maître Rajendra Prasanna et de ses ancêtres reflètent la richesse de cette histoire au cours de laquelle la flûte bansuri et la scène de concert se sont imposées face au shehnai et aux espaces sacrés, à travers une musique désormais appelée « classique de l’Inde du Nord».

Description de la pratique

Musique hindoustanie
Cette musique résulte de la rencontre entre l’Inde et la Perse entre les XIIIe et XXe siècles dans tout le nord du sous-continent indien. Une longue période d’échanges où langues, littératures, religions, musiques se sont côtoyées, inspirées mutuellement, et parfois associées pour donner naissance à de nouvelles formes de penser, dire et chanter. Sa pratique actuelle témoigne de la richesse de ces échanges à travers une diversité des genres, des styles, des instruments, des formes vocales et des contextes de jeu. Ceux-ci incluent le temple hindou comme le sanctuaire soufi ou, le plus souvent, la salle de concert moderne.
Lors d’une performance, les musiciens déploient un mode mélodique, un raga (« ce qui colore d’émotion l’esprit »), au sein d’une structure rythmique (tala) pour en faire émerger toute la saveur (rasa). Le but du soliste est de faire partager cette émotion tout en exposant ses qualités d’interprète et d’invention à travers l’ornementation, le jeu des nuances, les effets de surprise, les combinaisons rythmiques ou mélodiques. L’acquisition de ce savoir-faire se déroule, traditionnellement, dans une relation de maître à disciple qui nécessite un engagement de longue durée auprès d’un maître. Les musiciens sur scène et le public de connaisseurs (rasika) expriment leur appréciation par des mots et gestes qui attestent de la qualité d’une performance et de l’effet (asar) de la musique.
Représentée par les grandes institutions (radio, télévision, académies, universités), diffusée à travers des festivals et dans des auditoriums modernes, la musique hindoustanie continue d’exister dans un cadre plus intime rassemblant musiciens et connaisseurs, à la manière des salons de musique (mehfil) mis en scène par le cinéaste Satyajit Ray.

Répertoire

Le répertoire de Rajendra Prasanna
Le maître Rajendra Prasanna s’inscrit dans la grande tradition du khyal, un des principaux genres vocaux de la musique hindoustanie qui s’est développé au cours du XVIIIe siècle. Un raga développé dans ce genre comporte généralement trois parties : un court prélude mélodique (alap), un long développement du thème sur un cycle rythmique à tempo lent, et une dernière partie à tempo rapide. Lors d’un concert, il développe un ou deux grands ragas puis termine par une pièce plus courte, empruntée au répertoire des airs régionaux (dhun). Son jeu est cependant nourri de diverses influences héritées d’un apprentissage instrumental et vocal varié. Ainsi, de nombreuses compositions relèvent du répertoire des chants saisonniers (kajri, hori, caiti) de Varanasi (Bénarès). Associés à la saison des pluies et au printemps, ces poèmes ont pour thème la nature et l’amour. D’autre part, le style thumri imprègne son usage de l’ornementation, souvent comparée à de la dentelle.

Présentation des artistes

Rajendra Prasanna, bansuri & shehnai
Né à Varanasi (Bénarès), le maître Rajendra Prasanna a grandi dans une famille de musiciens. Son père, Raghunath Prasanna, figure dans la fameuse anthologie de la musique classique indienne enregistrée par Alain Daniélou dans les années 50 et publiée par l’UNESCO. Déjà associé aux deux instruments, le nom Prasanna deviendra discrètement célèbre à l’ombre de deux grands maîtres étroitement liés à la famille : Hariprasad Chaurasia, initié à la flûte bansuri par Bholanath Prasanna, et Bismillah Khan, auprès duquel Vishnu Prasanna a fait résonner son shehnai pendant de nombreuses années. Les trois frères, Raghunath, Bholanath et Vishnu, ont transmis leur savoir et savoir-faire à leurs enfants : une musique imbibée du répertoire régional de la vallée du Gange, inspirée de la tradition vocale khyal et thumri, et nourrie des perfectionnements techniques qui ont porté ces deux instruments sur le devant de la scène. Rajendra Prasanna incarne et transcende cet héritage. Dernier de sa lignée à pratiquer et maîtriser les deux instruments au plus haut niveau, il est aujourd’hui un des plus grands représentants de sa tradition qu’il porte dans le monde entier.

Rishab Prasanna, bansuri
Rishab Prasanna, fils et disciple de Rajendra Prasanna, est né dans la musique, entouré de son grand-père, ses oncles, son père et ses frères avec qui il a appris l’art du raga et de la flûte bansuri. Depuis l’âge de 17 ans, Rishab joue en duo avec son frère Rajesh («Prasanna Brothers»), accompagne son père sur les plus grandes scènes du monde et se produit en solo en Inde, en Europe et dans le monde arabe, loué pour sa sensibilité musicale, la finesse de son jeu à la flûte et son sens de l’improvisation. À l’occasion de ses tournées en Europe il a développé des affinités musicales à travers des projets interculturels qui l’ont mené récemment au Festival d’Avignon, à l’Abbaye de Royaumont et dans le cinéma.

Gopal Dayal, shehnai
Rajendra Prasanna n’a pas transmis l’art du shehnai à ses propres enfants mais compte en Inde de nombreux disciples qui forment une génération prometteuse. Né à Delhi, Gopal a reçu l’enseignement de son père Ashok Chourasya avant de poursuivre son apprentissage au sein de la famille Prasanna. Lauréat de l’Institut indien pour les relations culturelles (ICCR), il s’est produit en Russie, en Italie et au Portugal et joue pour la première fois en France.

Lalit Kumar, tabla
Maître de musique à la prestigieuse Banaras Hindu University, Lalit Kumar est né lui aussi dans une famille de musiciens de Varanasi. Après avoir appris les rudiments du tabla avec son père Sundar Lal il a reçu l’enseignement des grands maîtres Ramji Mishra et Kishan Maharaj, tous deux représentants de la tradition de Varanasi (Banaras Gharana). Un son, une couleur et un phrasé particulièrement appréciés par Rajendra Prasanna et qu’on entendra pour la première fois en dehors de l’Inde.

Instruments, objets

La flûte bansuri
La flûte traversière bansuri (du sanskrit bans = bambou et sur = note) est indissociable du dieu Krishna, figure mythologique qui enchante la nature, les animaux et les hommes par sa beauté et le son de sa petite flûte. Instrument raffiné de cour ou instrument populaire de rue, la flûte a traversé les siècles sous différents noms et morphologies, comme en témoigne l’évolution de sa facture. Pour interpréter le répertoire hindoustani les musiciens jouent sur une longue flûte dont le son profond et dense s’accorde aux exigences esthétiques de cette musique. La richesse et la subtilité de l’ornementation développée par ses interprètes, la douceur du timbre et les inflexions chantantes du bambou en font un des instruments favoris des Indiens. Popularisée à l’échelle internationale par le maître Hariprasad Chaurasia, la flûte est désormais enseignée dans de grandes institutions internationales et attire chaque année de nombreux musiciens en Inde venus du monde entier en quête d’un apprentissage traditionnel auprès d’un maître. Parmi eux, Hariprasad Chaurasia, Rajendra Prasanna et Nityanand Haldipur représentent trois grandes écoles stylistiques qui se distinguent par leur style, leur répertoire, leur technique et leur approche du raga ; autant d’éléments réinvestis par une nouvelle génération de flûtistes qui poussent encore les limites de l’instrument vers de nouveaux sommets.

Le hautbois shehnai
Le shehnai est un instrument qui a longtemps été associé aux événements de bon augure : que ce soit pour fêter un dieu, inaugurer un temple ou célébrer un mariage, le son du hautbois indien accompagne les processions de joie. « Il n’y a pas de lieu habité sans temple et pas de temple sans hautbois » dit un proverbe indien. Si l’on trouve des traces de la présence de hautbois dans l’Inde ancienne, le terme shehnai est dérivé du persan (shah = roi et nai = instrument à vent) introduit en Inde au temps des empereurs moghols. La pratique actuelle de cet instrument témoigne de cette rencontre entre deux cultures musicales et religieuses qui s’est développée à travers l’art de quelques grands maîtres. Parmi eux, Bismillah Khan est incontestablement la personnalité qui a fait résonner l’instrument au-delà des portes du temple en propulsant le hautbois sur les scènes de concer t nationales et internationales.

Les tambours tabla
Les tabla sont aujourd’hui les percussions emblématiques qui accompagnent tout récital de musique hindoustanie. Constitués de deux tambours à peaux de chèvre, ils ont pour particularité une pastille noire formée de poudres de métaux et placée au centre de la peau qui permet une variation du timbre caractéristique de ces percussions. À chaque frappe est associée une onomatopée (bol) qui lorsqu’elles sont assemblées forment des phrases musicales que les percussionnistes apprennent à dire avant de les jouer. Les lanières de cuir qui entourent l’instrument permettent de contrôler la tension de la peau afin d’accorder l’instrument de manière très fine. La légende attribue la création des tabla à Amir Khusrau (XIIIe siècle), mais les historiens tr ouvent les premières mentions de l’instrument dans les récits de voyageurs du XVIIe.

Le luth tanpura
Le tanpura est couramment qualifié de «bourdon» en raison de la résonance des notes égrenées une à une qui se superposent et créent un bourdonnement continu. C’est un luth non fretté à quatre ou cinq cordes accordées sur les notes de référence du raga joué. Il n’a d’autre fonction que d’instaurer ces notes en continu et de maintenir un tapis sonore sur lequel les musiciens développent les ragas. Apparu dans les pratiques vocales de l’Inde du Nord à partir de la fin du XVIe siècle, le tanpura est désormais présent à tous les concerts, considéré comme l’emblème de la musique indienne. Il existe plusieurs tailles de ce luth ainsi que des versions électronique et numérique qui en reproduisent le son. Ces dernières sont devenues inséparables d’une grande majorité de musiciens qui les utilisent autant pour la pratique personnelle que pour les concerts : un logiciel doté de samples de tanpura est branché sur un iPod et diffusé à l’aide de petites enceintes.

Auteur du programme

Musiciens

Origine géographique

Inde

Représentations

30/09 et 01/10 Amphithéâtre de l'Opéra, Lyon
02/10 et 03/10 Théâtre du Ranelagh, Paris
08/10 Festival Musiqat, Tunis

Mots-clés

Date (année)

2016

Cote MCM

MCM_2016_IN_S1

Ressources liées

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Titre Localisation Date Type
Inde. Pandit rajendra prasanna (flute). Photos Inde 2016-10-02 Photo numérique
Inde. Pandit rajendra prasanna (hautbois). Photos Inde 2016-10-02 Photo numérique
Inde. Pandit rajendra prasanna. Programme Inde 2016-10-02 Programme de salle