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Congo. Chants et danses des Pygmées Aka. Spectacle

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Évènement

Titre

Congo. Chants et danses des Pygmées Aka. Spectacle

Date

2014-05-25

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique
Danse

Description de la pratique

Les pygmées habitent les forêts d’Afrique entre l’océan Atlantique et les grands Lacs et se répartissent en différents groupes comme les Baka, Bambuti, Batwa, Babongo, Efé et autres. Traditionnellement nomades, ils sont aujourd’hui en voie de sédentarisation. En République du Congo, on compte plusieurs groupes de pygmées parmi lesquels les Aka dont font partie les musiciens de l’ensemble Ndima.
Les pygmées Aka habitent quant à eux dans les forêts du nord de la République du Congo et du sud de la Centrafrique. Ils parlent le aka et tentent de préserver leur mode de vie et leur culture en dépit de l’influence croissante du modernisme en milieu rural et de la raréfaction des ressources dans une sylve peu à peu dévastée par les agriculteurs et les exploitants forestiers.Minoritaires et marginalisés, les pygmées Aka entretiennent avec leurs voisins bantous majoritaires des rapports de clientèle, voire de servage, exerçant pour leur compte différentes tâches économiques : chasse, pêche, récolte du miel sauvage, travail dans les plantations et portage.
Enfants de la forêt, les Aka savent en prendre soin car toute leur vie en dépend. Pour se nourrir, ils ont recours aux animaux et aux végétaux comestibles qui poussent à leur portée. Ils se soignent à base de plantes et d’essences diverses dont ils connaissent les vertus. Ils en font aussi usage dans leur vie sentimentale pour conquérir l’amour d’une femme, d’un homme ou pour consolider une union matrimoniale. Des objets divers sont confectionnés à base de végétaux pour servir à la chasse, à la cuisine, à la récolte du miel...
La musique fait partie du quotidien et elle est pratiquée par tous. Comme l’écrit l’ethnomusicologue Simha Arom dans l’Encyclopédie des pygmées Aka : « à entendre chanter un chœur aka, c’est-à-dire l’ensemble d’un campement, on retient l’impression d’un extraordinaire entrelacs de voix et de timbres vocaux où prédomine le procédé du jodel ». On retrouve dans leur répertoire des chants de divination, de guérison et des musiques réservées aux esprits de la forêt qui se matérialisent en public à travers des masques végétaux lors des événements auxquels ils sont chacun et nominalement conviés : rituel de chasse, levée de deuil, musiques de divertissement...
Les Aka pratiquent la polyphonie contrapuntique, technique complexe et riche qu’ils apprennent depuis leur petite enfance et qui distingue leur musique de celle de leurs voisins bantous. Ils font également usage du jodel – l’alternance de la voix de tête et de la voix de poitrine – qui constitue également un élément culturel identitaire. De même, leurs rythmes tambourinés, leurs danses, leur musique instrumentale pour harpe arquée, arc musical, flûte, témoignent d’une riche culture artistique aujourd’hui menacée d’extinction.
Le groupe Ndima (littéralement : la forêt) est composé de trois hommes et trois femmes aka originaires du village de Kombola dans le département de la Likouala en République du Congo. Il n’est pas dans la tradition pygmée de former des ensembles musicaux. Mais comme partout, certains chantent, dansent, jouent mieux que les autres. Alors, pour promouvoir leur musique et la sauvegarder, un ensemble s’est créé en 2003 dont l’effectif varie selon la disponibilité de ses membres parfois retenus par une autre activité ou, pour les femmes, par une grossesse. Soutenus et accompagnés par l’ethnologue Sorel Eta qui joue le rôle d’agent de développement local et d’impresario, Ndima a déjà publié deux CD au Congo dont un avec le soutien de l’UNESCO.
Les artistes dédient ces représentations à Simha Arom, ethnomusicologue africaniste dont les travaux ont grandement contribué à la connaissance et à la compréhension des traditions musicales des Aka.
d’après les notes de Sorel Eta et Jacqueline M. C. Thomas et al., Encyclopédie des pygmées Aka, Paris, Selaf, 1983-2011

Programme détaillé

1. Mélodie de flûte mobio par Olivier Manialé
2. Ambaki, chant a cappella par Henriette Potolo et Olivier Manialé
Ce chant fait partie du répertoire d’Enyomon, un esprit de la forêt mokondi qui danse notamment lors des veillées funéraires ou des levées de deuil pour rendre hommage au défunt. Son apparition en public se fait aussi pendant les moments de réjouissance. Ce chant blâme une femme qui ne respecte pas les règles du veuvage. Chez les Aka, après un décès, le ou la conjoint(e) est soumis(e) pendant une période donnée à des restrictions sévères quant à la sexualité, la chasse, la pêche et la cueillette, la danse, et ses moindres mouvements sont contrôlés par sa belle-famille.
3. Mobé, musique de chasse dansée par Angélique Manongo et Nadège Motambo
La chasse joue un rôle essentiel chez les pygmées car elle constitue leur principal apport carné et n’est pas exempte de dangers. Comme beaucoup de sociétés de chasseurs-cueilleurs, les Aka considèrent les esprits de la forêt, mânes des ancêtres, comme les pourvoyeurs de gibier. Il convient donc de s’assurer leur bienveillance et leur soutien en les convoquant lors de rituels par des chants propitiatoires et des danses accompagnées par la formule rythmique de l’esprit invoqué, ici Mobé.
4. Kundé, deux chants accompagnés à la harpe kundé par Olivier Manialé
– Bondzengué na passi. Une veuve se lamente sur sa situation. Depuis la mort de son époux elle se sent abandonnée. Personne ne lui vient en aide et elle manque de tout.
– Yaya angamou. Ce chant s’inspire d’une situation vécue, l’histoire d’un couple où la femme était plus âgée que son mari. Toute sa famille se moquait d’elle, disant qu’elle avait épousé son fils. Ce chant est sa réponse : « Mon époux et moi, nous nous plaisons. Laissez-nous vivre ensemble ».
5. Kossé par Angélique Manongo, Nadège Motambo et Henriette Potolo
Ce chant est une dénonciation d’une forme de viol traditionnel appelé makoumou et qui consiste pour un homme à s’introduire sans permission dans une case pour avoir des rapports avec une femme endormie. L’homme abuse de sa victime en ayant recours à une amulette qui la plonge dans un profond sommeil, ou bien il profite du fait qu’elle a bu plus que de raison et se trouve dans l’incapacité de se défendre ou de donner l’alerte.
6. Akaya
Ce chant évoque l’histoire d’Akaya qui, après avoir pris une seconde épouse, délaissa la première au mépris des règles du mariage polygame.
7. Musique de chasse pour arc musical mbela par Michel Kossi
– Mbela
– Nganda Manionga. Manionga est un maître-chasseur, un tuma. Il a demandé aux jeunes chasseurs de son campement de disposer plusieurs pièges à collet appelés epombo, puis pour s’assurer du succès de la chasse il a invoqué les esprits de la forêt en jouant du mbela.
8. Ba passi ba Baaka, berceuse chantée par Angélique Manongo
La plupart des relations sociales, chez les Aka, s’inscrivent dans un système de complémentarité. Dans le mariage, chaque époux doit assumer les responsabilités et les charges qui lui reviennent, sous peine, sinon, de mettre le foyer en péril. Dans cette berceuse, une femme se plaint que son époux ne prend pas soin d’elle et ne lui a offert qu’un pagne depuis qu’ils sont mariés.
9. Motenguè na boudi
Ce chant du répertoire d’Enyomon fustige une femme qui ne comble pas les attentes sexuelles de son conjoint. La sexualité tient une place importante chez les Aka. Garante de la perpétuation du groupe, elle ne fait l’objet d’aucun interdit de langage et est même considérée comme une obligation. C’est pourquoi les mères, en faisant l’éducation sexuelle de leurs filles, leur recommandent-elle de ne jamais refuser les rapports avec leurs maris si ces derniers en éprouvent le désir.
10. Lidzanga
Danse des femmes exécutée pendant les veillées mortuaires ou les levées de deuil pour rendre hommage à la personne défunte, généralement une danseuse de lidzanga.
11. Houya, chant à cappella par Angélique Manongo et Nadège Motambo
Une femme que son mari a quittée lui fait savoir qu’elle se passera parfaitement de lui car elle sait qu’elle peut compter sur son propre frère.
12. Bobé
Bobé signifie mauvais, vilain. Ce chant du répertoire d’Enyomon est la réponse qu’un homme adresse aux femmes qui se moquent de sa laideur. Leurs railleries n’entament en rien sa fierté.

Présentation des artistes

Angélique Manongo, chant et danse
Nadège Motambo, chant et danse
Henriette Potolo, chant et danse
Olivier Manialé, chant, danse, harpe, flûte, tambours
Michel Kossi, chant, arc musical, harpe, tambours et danse
Dopo Koudzédzé, chant et tambours
Sorel Eta, tambours, manager

Origine géographique

Congo

Date (année)

2014

Cote MCM

MCM_2014_CD_S1

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