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Chine. Le muqam des Dolan. Spectacle

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Évènement

Titre

Chine. Le muqam des Dolan. Spectacle

Sous-titre

Musique et danse ouïgoures

Date

2013-04-22

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique
Danse

Description de la pratique

UNE MUSIQUE DE RÉJOUISSANCE
Aux confins du désert du Taklamakan (Chine), l’étonnante tradition de la musique ouïgoure frappe par sa liberté et sa vigueur.
Le Xinjiang est un immense territoire situé au nord-ouest de la Chine. Cet univers impressionnant de déserts, de rivières et de glaciers est le berceau d’une civilisation turque issue des Huns, les Ouïgours, dont l’existence est attestée sous la forme d’une confédération clanique dès le Ve siècle de notre ère. Tour à tour chamanistes, bouddhistes, manichéistes et enfin musulmans, les Ouïgours vont utiliser deux systèmes d’écriture, et à ce titre, s’affirmer dès le IXe siècle comme les civilisateurs de leurs voisins turco-mongols. À la même époque, des musiciens ouïgours jouent à la cour impériale des Tang. Mais c’est cinq siècles plus tard, sous l’influence de la culture islamique et persane, que commence à fleurir dans les cités de Kashgar, Yarkand et Tourfan un art vocal, instrumental et poétique savant, tandis que des formes rurales et populaires voient le jour à Kumul et chez les Dolan. Sous-groupe ouïgour se réclamant d’une origine mongole, les Dolan occupent les oasis bordant le sud et l’ouest du désert du Taklamakan et tirent leur subsistance de l’élevage de moutons et de l’agriculture. Leur musique, le dolan muqam, est avant tout une musique de fête et de réjouissance jouée lors des mashrap. Ces grands rassemblements festifs et ritualisés se déroulent après les récoltes, pour un mariage, une circoncision ou tout autre événement heureux, et sont l’occasion de festoyer, de faire de la musique, de danser et de jouer à divers jeux de société et d’adresse. La fête se déroule dans un grand espace carré, les musiciens occupant l’un des quatre côtés et les danseurs évoluant au centre.
L’ensemble se compose de chanteurs solistes (muqamqi) et d’instrumentistes : un rawap, luth à manche long à trois cordes mélodiques et quinze cordes sympathiques, une vièle ghijak, à une corde en crin de cheval et dix à douze cordes sympathiques en métal, une cithare qalun, à dix-huit cordes doubles pincées avec un long plectre de bois tendre. Les tambours sur cadre dap sont frappés par les chanteurs. Chaque musicien interprète à sa manière la mélodie commune. Il en résulte un effet d’hétérophonie répondant à un choix esthétique délibéré, une recherche d’épaisseur sonore qui s’est aujourd’hui perdue dans beaucoup d’autres musiques du monde islamique. Quant aux chanteurs, ils font preuve d’une telle ardeur dans le chant et d’une telle énergie dans le jeu des tambours que nombre de musicologues chinois n’ont pas hésité à qualifier cette musique de « jazz ouïgour ».
Le dolan muqam se présente sous la forme de suites vocales et instrumentales accompagnées de danse et jouées dans plusieurs modes musicaux qui leur donne leurs noms : bash, zil, chöl, ötang, hudek, dugamet, bom, sim et jula. Chaque suite dure une dizaine de minutes et se compose de quatre ou cinq parties enchaînées sans interruption et allant s’accélérant jusqu’à la frénésie : muqaddima, introduction vocale non mesurée ; chikitma, pièce en 6/4 ; sanam, pièce en 4/4 ; saliqa, pièce en 4/4 ; serilma, en 4/4 ou 5/8. Les poèmes ne sont pas fixés à l’avance, mais ils ne sont pas non plus improvisés. Puisés dans un corpus poétique, les distiques ou les quatrains sont « lancés » spontanément par le chanteur soliste et se succèdent sans vraiment de continuité thématique, si ce n’est celle de l’amour, généralement déçu ou contrarié.

Programme détaillé

- Bash bayawan
- Zil bayawan
- Bom bayawan
- Intermède musical ushshaq pede accompagnant les jeux oyun exécutés par les participants à la fête lors d’un mashrap : jeux du service du thé chay tutush et de l’époussetage pota oyuni qui symbolisent un échange amical ou amoureux.
- Ötang bayawan
- Sim bayawan
- Jula
- Pièces populaires et danses

Présentation des artistes

Huseyin Yaya, chant et percussion
Amir Huseyin, chant, percussion et danse
Mutallip Mahmad, chant, percussion et danse
Ahat Tohti, luth rawap
Amir Imer, cithare qalun
Osman Siddiq, vièle ghijak
Anwar Osman, chant et danse
Patigül Rehman, danse

Pourquoi as-tu mis le feu
Aux roseaux sifflants ?
Pourquoi doit-on danser aux mashrap
Alors même que l’amour nous déchire ?
Ô Univers, n’as-tu point de pitié
Toi qui as fait un enfer de ce monde ?

Le chanteur Huseyin Yaya est originaire du village de Yantak, dans l’oasis de Mäkit. En 2005, il est sorti pour la première fois de Chine, donner plusieurs concerts à la Maison des Cultures du Monde avec son frère Hasan et d’autres musiciens de son village. De retour chez eux, auréolés du prestige d’une tournée à l’étranger et de l’enregistrement d’un CD, ils se sont employés à revivifier cette tradition et à la transmettre aux jeunes générations, ce qui a valu à Huseyin d’être inscrit sur les listes régionale et nationale du patrimoine vivant. Depuis, les plus âgés sont morts et c’est avec un groupe rajeuni qu’il revient témoigner d’une des traditions musicales les plus étonnantes d’Asie centrale.

Auteur du programme

Conseil artistique

Origine géographique

Chine

PCI

Le muqam ouïgour, classique et populaire, a été inscrit par l'Unesco sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel en 2008

Mots-clés

Date (année)

2013

Cote MCM

MCM_2013_CN_S1

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Turkestan chinois. Le Muqam des Dolan. Musique des Ouïgours du désert de Taklamakan. Chine 2006 Audio édité