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Asie, Sibérie. Bardes d'Asie centrale. Spectacle

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Évènement

Titre

Asie, Sibérie. Bardes d'Asie centrale. Spectacle

Sous-titre

Tadjikistan, Touva, Turkménistan, Kirghizie, Kalmoukie

Date

1996-01-25

Date de fin

1996-01-30

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

25-30 janvier 1996.
avec le soutien du Centre des Arts Traditionnels de Russie

TADJIKISTAN : Azizbek Ziyaev, chant épique et luth dutâr
TOUVA : Ondar Mongun-Ool Duktenmei, chant diphonique, vièle igil et luth chanz
TURKMENISTAN : Durdubai Gurbanov; Shaykhnazar Djumaiev, chant épique, luth dûtar et vièle ghidjak
KIRGHIZIE : Kaba Atabiekov; Nazarquli Sedrakmanov, chant épique
KALMOUKIE : Okna Zam Tasgan, chant épique, diphonique et luth chanz.

Entre l'Oural et le désert de Gobi circulaient des bardes dont la mission ' chanter des épopées ' tenait en éveil la mémoire des peuples. Joutes chantées, techniques vocales extraordinaires, contenu mythique fabuleux forment encore aujourd'hui le tissu richement orné des grands poèmes épiques. Si actuellement l'itinérance est moins active, les bardes gardent le goût du rêve et la nostalgie orgueilleuse de leurs héros.
Ces chanteurs d'épopées ont occupé et occupent encore aujourd'hui une place privilégiée. Miroir de sociétés fondées sur le nomadisme, l'appétit de conquêtes et sur un rapport privilégié avec la nature, ils sont aussi mémorialistes. Au cours des temps, le fait historique est devenu légende et s'est transformé quelquefois en mythe. Les bardes se sont faits les supports de la mémoire d'un peuple et l'ont magnifiée. Autour des personnages grandis, métamorphosés, parfois déifiés, l'individu de la communauté la plus pauvre se trouve valorisé car le chanteur épique s'adresse à lui, dans un rapport immédiat et complémentaire.
Les chanteurs épiques ont en outre développé une technique vocale particulière dans chaque région de cette Asie de steppes, de forêts, de déserts et de montagnes. La voix est souvent rauque, porteuse de sons imitant la nature. En ce sens ils nous rappellent que, dans un passé qui n'est pas si lointain, ils étaient aussi chamanes, c'est-à-dire les intermédiaires indispensables entre le monde de la nature et des hommes et le monde de la surnature et des esprits.
La notion d''uvre épique englobe chansons, cantilènes, contes en prose transmis de bouche à oreille, poèmes savamment élaborés mais divulgués oralement, textes écrits pour être lus à haute voix. De ce point de vue, la poésie épique d'Asie centrale illustre la plupart des étapes de l'évolution de l'épopée : le conte qui met en scène des preux, l'épopée héroïque tribale, l'épopée héroïque nationale, enfin, plus tardive, l'épopée romanesque, celle qui correspond à la période de la féodalité cultivée.
Ce concert, qui réunit des bardes de diverses régions d'Asie centrale et de Sibérie, témoigne bien de cette richesse et de cette diversité. Il apparaîtra cependant qu'au-delà de leurs différences, les styles épiques présentés ici partagent un certain nombre de traits communs. Ces grands récits qui réunissent plusieurs milliers de vers s'appellent : Geser chez les Mongols, Djangar chez les Kalmouks, Manas chez les Kirghizes, Köroghlu chez les Turkmènes, Turcs et Azéris ou Gorogli chez les Tadjiks et les Ouzbeks.
Les thèmes épiques peuvent être classés en deux groupes : la recherche de la fiancée d'une part et le besoin de nouvelles conquêtes (territoires, butin, honneur) d'autre part.
Quatorze éléments définissent le récit épique et les actions du héros : le temps, l'origine du héros, le territoire où il vit, son aspect extérieur et ses capacités, son cheval et la relation spéciale qu'il entretient avec lui, le départ, les appuis et les amitiés, les obstacles et les dangers, les ennemis, le contact avec un ennemi et le défi, les astuces du héros et ses pouvoirs magiques, la recherche de la fiancée, la description des noces, le retour au lieu d'origine.
Le héros peut être d'origine humaine ou né d'une racine ou d'une pierre ; par là, la poésie épique souligne son lien avec le monde surnaturel et le chamanisme.
Chez les Kirghizes, le chant épique mêle les passages chantés et narratifs. Les bardes, comme les auditeurs, accordent une grande attention à la diction qui doit être précise et claire. C'est pourquoi chaque épopée se divise en cycles, ce qui permet au barde de reprendre haleine.
Chez les Kalmouks, le chant narratif est ponctué de passages en voix diphonique.
Chez les Turkmènes, la narration est strictement parlée et alterne avec des chants lyriques ou descriptifs accompagnés au luth et à la vièle ; chez les Tadjiks, la narration adopte un style récitatif dont la tension se fait de plus en plus forte au fur et à mesure que l'on avance dans le récit.
Le barde s'accompagne généralement d'un instrument, une vièle ou le plus souvent un luth à manche long. Seul le cycle de Manas, chez les Kirghizes, n'accepte aucun accompagnement instrumental. Le jeu ne reprend pas la mélodie de la prosodie, mais la soutient par une succession de courtes figures mélodiques. Ce procédé répétitif et obsédant contribue, au même titre que la voix grave et souvent rauque du barde, à inviter l'auditoire à entrer dans un autre temps, un autre monde.

KIRGHIZIE
Kaba Atabiekov et Nazarquli Sedrakmanov, chant épique
La Kirghizie est située dans la zone montagneuse qui borde la frontière nord-occidentale de la Chine. Un million et demi environ de Kirghizes forment la moitié de la population (l'autre moitié étant composée d'Ouzbeks, de Russes ' c'est une ancienne république soviétique ' et d'Ouïgours). Les Kirghizes appartiennent au rameau turc du groupe altaïque ; ethniquement et linguistiquement, ils sont donc relativement proches des Ouzbeks. Au IXe siècle, ils jouèrent un rôle important dans l'histoire de la Haute-Asie en démantelant l'Etat ouïgour. Leur vie se partageait alors entre la chasse, la pêche, l'élevage et un peu d'agriculture. La grande nomadisation a aujourd'hui cédé la place à une transhumance saisonnière. Ils sont également réputés depuis plus de dix siècles pour leur travail de l'or, de l'argent, du fer et de l'étain. Leur islamisation remonte au XIIIe siècle, ce qui ne les a pas empêchés de conserver, dans certaines régions isolées, d'anciennes pratiques chamaniques.
La poésie héroïque a atteint chez les Kirghizes un niveau d'élaboration remarquable. Tout en se référant à un passé lointain remontant à l'époque où la région était dominée par les Ouïgours (VIIIe siècle), elle témoigne largement du mode de vie kirghize jusqu'à la fin du XIXe siècle ' razzias, combats singuliers, vols de troupeaux, joutes et courses de chevaux, bref tous les aspects d'une vie aventureuse et nomade, ainsi que des contacts ' généralement hostiles ' qu'ils ont pu avoir avec leurs voisins mongols, kalmouks, kazakhs, chinois'
L'épopée kirghize comprend trois grands cycles dont le principal est le cycle de Manas, le plus grand des héros kirghizes, fils de la tribu des Sary-Nogai. Ce récit commence par le désarroi d'un père de ne point avoir d'héritier et de son souhait d'engendrer « 'un héros pour détruire les Noigut aux étriers décorés et aux chausses bleues ; un héros pour détruire les hommes de Kokand, avec leurs selles en forme de tête d'oiseau, et leurs bleus manteaux ; un héros pour détruire les Sartes, avec leurs ânes étiques ; un héros pour détruire les Kazakhs, avec leurs selles crasseuses et leurs lances de fer ; un héros pour détruire ces Kirghizes qui ne cessent de quémander et sont insatiables' ». Puis il poursuit avec la naissance de Manas et sa généalogie, ses dons (encore au berceau voilà qu'il sait déjà parler), ses jeunes années et sa précoce puissance physique (il ramène mille chevaux de Boukhara, chasse les Chinois de Kashgar jusqu'à Turfan et ceux de Turfan au-delà d'Aksu'), sa joute avec le héros ouïgour Er Kökchö, sa guerre contre les Kalmouks, son mariage avec Kanykai, fille de Temir Khân, sa mort, son inhumation et sa résurrection. Il parle de ses « quarante preux » qui le secondent dans toutes ses batailles, de la conversion à l'islam de son compagnon Alaman Bet. Il raconte comment il s'enrichit en volant les chevaux des Kazakhs et en détroussant les commerçants chinois aux confins du désert du Taklamakan mais aussi de son allégeance au Tsar.
Kaba Atabiekov, âgé de 80 ans, est le premier et le plus ancien manashi du pays. Ses rythmes et sa voix habitée sont évocateurs de marches, de batailles, de galops des chevaux. Accompagné de Nazarquli Sedrakmanov, un autre manashi réputé, ils font ainsi revivre devant les auditeurs les hauts-faits des héros kirghizes.

TURKMENISTAN
Durdubai Gurbanov, chant épique et luth dutâr
Shaykhnazar Djumaiev, vièle ghidjak
Les Turkmènes, descendent des Oghuz qui formaient vers le VIIe siècle une fédération de vingt-quatre clans établis en Mongolie. Au Xe siècle, ils se sédentarisent et adoptent la religion musulmane. Une partie d'entre eux suit les Seljoukides en Turquie. Le mot « turkmène » apparaît chez les auteurs arabes dès le Xe siècle pour désigner les Oghuz restés en Asie Centrale. Leur idiome fait partie du groupe sud-ouest des langues turques et comprend plusieurs dialectes.
S'étendant entre montagnes et le fameux désert de Karakoum (« poussière noire »), le pays vit surtout d'une économie pastorale et agricole. Il est connu pour ses fameux chevaux Akhal Tekké aussi bien que pour ses fruits extraordinaires poussant dans les sables du désert.
La musique des bardes turkmènes bakhshi, qui témoigne d'un brassage d'éléments à la fois iraniens et turcs, est un art hautement professionnel qui nécessite une formation auprès d'un maître pouvant durer jusqu'à dix ans. Le timbre vocal, très tendu, est agrémenté de divers effets spectaculaires qui apportent une grande efficacité à la narration : vocalises, secousses glottales, huchements (djuk-djuk), sons rauques.
Durdubai Gurbanov est avant tout un bakhshi-destanshi, un chanteur épique. Mais il est aussi bakhshi-tirmeshi, c'est-à-dire qu'il peut également interpréter les poèmes lyriques classiques (notamment ceux du grand Makhtum Quli). Les épopées ou destan comprennent plusieurs grands romans populaires fondés sur des histoires d'amour. Ces romans en prose entrecoupés de poèmes lyriques sont issus d'un genre littéraire qui fut créé par les Arabes sous la dynastie des Omeyyades et dont le fleuron est Layla et Majnun. Majnun, le « fou » d'amour, ne peut épouser celle qu'il aime, celle-ci ayant été contrainte de donner sa main à un autre prétendant. Devenue veuve, Layla rejoint enfin son amant mais ne tarde pas à mourir et Majnun la suit dans la tombe. Layla et Majnun servira de modèle à d'autres romans du même genre'
Mais l'oeuvre épique turkmène par excellence est l'épopée héroïque de Köroghlu. Cette épopée, inspirée de la vie de Rushan, un « bandit d'honneur » qui participa à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe à la révolte des Jelali contre le Shah Abbas Ier, est l'une des plus importantes de la région. Il en existe plusieurs versions, en Azerbaïdjan, en Arménie, en Géorgie, en Turquie, au Kurdistan, en Ouzbékistan et au Tadjikistan. Mais chez les Turkmènes elle revêt une signification toute particulière car son héros, qui appartient à la tribu des Tekke, réunit toutes les qualités du gentilhomme turkmène : courageux, loyal, généreux, poète et chanteur.
L'enfance du jeune Rushan n'est qu'une suite de malheurs. Son père est mort juste avant sa naissance et sa mère meurt en couches, aussi le surnomme-t-on Köroghlu, « l'enfant de la tombe ». Confié à son oncle, celui-ci est tué par le seigneur Khan Khunkar qui, de surcroît, fait aveugler son grand-père et permet à l'un de ses officiers d'enlever sa tante. Parvenu à l'âge adulte, Köroghlu décide de se venger. Il forme une garde de quarante guerriers, les djigit, s'empare de la citadelle de Chamill dont il fait sa forteresse et, montant son cheval légendaire Kyrat, lance avec le soutien des autres tribus turkmènes plusieurs attaques contre les forces de Khunkar. Il épouse la belle Agha-yunus, mais comme elle ne lui donne point d'enfant il adopte l'un de ses plus fidèles guerriers. A la mort de son cheval bien-aimé, Köroghlu ne peut lui survivre et périt dans un ultime combat.

TADJIKISTAN
Azizbek Ziyaev, chant épique et luth dutâr
Enclavé au sud par l'Afghanistan, à l'est par la Chine, à l'ouest et au nord par l'Ouzbekistan et la Kirghizie, ce pays de montagnes (Pamir, Pandj) dont le plus haut sommet culmine à 7.500 m. d'altitude, offre une grande variété de paysages et de climats. Son histoire est indissociable de celle de l'Ouzbékistan, puisque ces deux régions ont participé à l'histoire de la Transoxiane (entre les fleuves Amu Darya et Syrdarya). Après la dislocation de l'empire mongol en 1259, la Transoxiane forme une partie de l'empire de C'agataï-khân (deuxième fils de Gengis-khân) puis devient en 1370 le siège de l'empire de Tamerlan. A partir du XVe siècle, elle se divise en plusieurs principautés ou khânat : Boukhâra, Samarkand, Kokand, Fergana, immenses marchés et carrefours des caravanes de la route de la soie. C'est de là que Babûr Shah, petit-fils de Tamerlan, part à la conquête de l'Inde où il fondera l'empire moghol.
Dès le règne des C'agataïdes, la Transoxiane est soumise à l'influence persane et connaît un intense essor culturel qui se poursuivra plus tard sous les Timurides puis dans les khânat indépendants.
Contrairement aux Ouzbeks qui sont turcophones, les Tadjiks parlent une langue persane mêlée de mots arabes appris dans le Coran. Les formes musicales classiques et populaires s'expriment au cours de concerts dans les maisons à l'occasion des fêtes de famille ou des fêtes annuelles comme le nouvel ans Navrouz (Nowruz). Les maisons de thé (tchaïkhanat) accueillent les bardes.
Azizbek Ziayev vient de la ville de Kurgantube au nord de Duchambe. Il sillonne le pays, invité pour des mariages, des fêtes et des célébrations agraires ou religieuses. Ils chante en farsi les destan et notamment l'épopée de Gorogli (Köroghlu).

TOUVA
Ondar Mongun-Ool Duktenmei,
chant diphonique khöömii, vièle igil et luth chanz
Au nord-ouest de la République de Mongolie, la région autonome de Touva (capitale Kyzyl) appartient à la fédération de Russie. Les Touvas parlent une langue turque du groupe ouïgour et sont issus de plusieurs souches provenant de Mongolie, du nord de la Chine et de Kirghizie. Au cours des siècles ils ont subi diverses dominations : chinoise, ouïgoure, mongole, mandchoue et russe. Leur culture a cependant conservé toute son originalité et demeure très liée au chamanisme comme chez les Mongols et les gens de l'Altaï.
Les Touvas sont réputés pour la richesse et la beauté de leur chant diphonique et conservent en outre certains fragments de l'épopée de Djangar. Le terme khöömii qui vient du mongol où il signifie littéralement « pharynx » désigne une technique vocale que l'on retrouve principalement chez les Mongols et les peuples qui leur sont voisins ainsi que dans le chant tibétain. Depuis plusieurs années cependant, on constate que des techniques analogues existent ailleurs dans le monde, notamment chez les Bunun, peuple aborigène de Taiwan ou chez les Xhosa d'Afrique du Sud.
La technique du chant diphonique consiste à émettre un son fondamental et par le mouvement combiné des lèvres, de la langue, du voile du palais et du larynx à en faire ressortir certains harmoniques de manière à produire une mélodie « sifflée ». Il existe à Touva cinq techniques différentes de chant diphonique. Certaines, comme le sigit, laissent entendre très nettement la mélodie des harmoniques, d'autres rappellent les ornements que l'on fait sur la guimbarde d'après les bruits de la nature et les rythmes des allures du cheval.

KALMOUKIE
Okna Zam Tasgan, chant épique, diphonique et luth
Les Kalmouks descendent des Oïrat ou Mongols occidentaux. En 1207, ils entrent dans l'orbite de la confédération mongole constituée par Gengis-khân. Profitant de la décadence de l'empire gengiskhanide au XIVe siècle, ils s'étendent jusqu'aux steppes de l'Altaï et font trembler toute l'Asie centrale, le Tibet et la Russie devant leurs armes. Convertis au lamaïsme tibétain dès 1620, ils se dotent d'une écriture propre, adaptée de l'alphabet mongol, et d'un corps de littérature traduit du tibétain. C'est à cette époque également que naît le cycle épique de Djangar.
Les Kalmouks parviennent dans les steppes de la basse Volga vers le milieu du XVIIe siècle et sont acceptés par les Russes comme État-tampon entre la frontière russe méridionale et les hordes turbulentes de Turcs musulmans. Ce khânat se fortifie pendant plus d'un siècle, échanges commerciaux alternant avec des escarmouches qui les opposent aux Kirghizes, Kazakhs et Tatars.
Aujourd'hui, les Kalmouks vivent de part et d'autre de l'Oural, une partie d'entre eux formant les trois quarts des quelque 200.000 habitants que compte la République de Kalmoukie fondée en 1935 sur la rive occidentale de la basse Volga.
Le chant kalmouk reflète le fonds culturel mongol et l'on y retrouve la pratique du chant long (urtyn duu), du chant court (bogino duu) et du chant diphonique (khöömii). Mais c'est surtout l'épopée de Djangar qui constitue le fleuron de la culture orale kalmouke, retraçant la vie du puissant seigneur du mythique pays de Bumbar.
Né en 1957 dans les environs d'Elista, capitale de la Kalmoukie, Okna Zam Tasgan s'attache depuis plusieurs années à perpétuer le chant épique kalmouk en l'enracinant dans le fonds culturel mongol. Ceci l'a amené à travailler les différentes techniques de chant diphonique en usage en Mongolie, à Touva et au Tibet. Il a récemment fondé un village culturel à Godjur (à 80 km au nord d'Elista) où il élève des chevaux et tente de recenser et de faire revivre divers aspects de la culture kalmouke.

Programme

Tadjikistan
Épopée de Gorogli
"Gorogli" ou "Köroghlu" signifie littéralement "l'enfant de la tombe". Gorogli naît au fond d'une tombe. Il est nourri à la mamelle d'une jument blanche, Tâlun. Tout jeune encore, il lui est enjoint par un songe de partir et de retrouver sa tante, épouse de son oncle Akhmat, qui a été enlevée. Il part donc avec la jument qui l'a nourri. Son voyage dure dix-sept années. Lorsqu'enfin il retrouve sa tante, celle-ci se trouve si vieille qu'elle n'ose point retourner avec Gorogli auprès de son oncle. Elle se fait donc remplacer par une belle jeune fille, Gulchahra, fille du sultan des Arabes, Raykhân Arab. Gorogli rentre donc chez son oncle avec la jeune fille. Mais celui-ci, voyant la jeune fille, se trouve aussi trop vieux pour un tel mariage. Aussi décide-t-il de l'offrir en mariage à Gorogli.

Touva
-Mélodie sur la vièle igil
-Chant d'orphelin et autres chants diphoniques consacrés au cheval et à la terre natare extraits de l'épopée Kongurghei, accompagnés à la vièle igil.
-Chants diphoniques accompagnés au luth:
Ondar pratique plusieurs styles de khöömii :
-Kargiraa (chant diphonique grave)
-Sigit, chant diphonique dont la mélodie des harmoniques est très prononcée
-Sigit borban, sigit agrémenté d'ornements rappelant les techniques de guimbarde.
-Khöömii et khöömii borban
-Shalanteq ou tuntshuqtar, chant diphonique grave au bourdon hâché.

Turkmenistan
-Épopée de Köroghlu
Une nuit, Köroghlu rêve d'une jeune fille qui doit devenir sa femme, Agha Yunus. Il raconte son rêve à ses fidèles lieutenants, les djigit (chant). Köroghlu quitte ses djigit et part à la recherche d'Agha Yunus. Son voyage dure quarante jours et quarante nuits, sans boire ni manger. Il arrive enfin devant un immense palais, entouré de jardins et gardé par un dragon. Il demande le passage au dragon, mais celui-ci refuse et tente de l'avaler, lui et son cheval. Mais sur la route, il avait rencontré un vieillard qui l'avait prévenu et lui avait donné un talisman. Köroghlu lance le talisman dans la gueule du dragon qui s'effondre. Köroghlu pénètre alors dans le palais et voit Agha Yunus, entourée de trois cent soixante jeunes filles. Köroghlu déclare sa flamme à sa bien-aimée (chant) puis il la convainc de partir avec lui (chant). Montés tous deux sur le cheval de Köroghlu (allusion au rapt de la fiancée), ils rentrent dans son pays et célèbrent le mariage qui dure neuf journées complètes.

Kirghizie
-Épisode du cycle de Manas par Nazarquli Sedrakmanov
Semetei, fils de Manas, chasse au faucon avec deux de ses amis. Or voyant cela, une jeune fille qui souhaitait se faire aimer de lui se métamorphose en cygne. Semetei, voit le cygne et lance le faucon. Au même moment, la jeune fille reprend sa forme, s'empare du faucon et se sauve très loin. Semetei part alors à la recherche de son faucon et de sa proie. Il les retrouve dans un village lointain, tombe amoureux de la jeune femme, la ramène dans sa demeure à Talas et l'épouse.
-Épisode du cycle Manas par Kaba Atabiekov
Alaman Bet et Syrgak sont deux lieutenants de Manas. Celui-ci les a envoyés espionner le camp de leurs ennemis. Suit une longue description de ce qu'ils peuvent observer. Avisant un groupe de chevaux, ils décident de s'en emparer, mais les ennemis s'en aperçoivent et il s'ensuit une bataille homérique dont Alaman Bet et Syrgak sortent vainqueurs grâce à leur force et à leur ruse.

Kalmoukie
Deux épisodes du cycle de Djangar:
-Le palais de Djangar
Description du pays de Bumbar, du palais de Djangar situé entre l'océan et de hautes montagnes dont chacune porte douze sommets. Il domine 70 millions de gens et tous peuvent admirer sa magnificence. Un palais riche et magnifique aux portes d'argent. Sur les murs du palais sont représentés les exploits des 6012 héros, compagnons de Djangar. Dans le pays de Bumbar règne la paix et la justice. Le temps est clément. On ignore la vieillesse et la mort. C'est un pays heureux que le pays de Bumbar.
-Le vol des chevaux.
Le souverain Djangar organise une fête en son palais avec ses 6012 héros. Un jeune garçon survient qui annonce qu'un étranger a enlevé tous les chevaux en signe de défi. On part à sa poursuite, des flèches sont tirées contre lui. L'une de ces flèches en volant sonne les 108 mélodies du malheur avant de traverser l'étranger et sa monture de part en part.

Contributeurs

Origine géographique

Asie

Mots-clés

Date (année)

1996

Cote MCM

MCM_1996_ASI_S1

Ressources liées

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Titre Localisation Date Type
Kalmoukie : Okna Zam Tasgan. Photos Asie 1996-01-20 Photo numérique
Touva : Ondar Mongun-Ool Duktenmei. Photos Asie 1996-01-20 Photo numérique
Turkménistan. Durdubai Gurbanov ; Shaykhnazar Djumaiev, chant épique, luth dûtar et vièle ghidjak. Photos Turkménistan 1996-01-25 Photo numérique
Kirghizistan. Kaba Atabiekov; Nazarquli Sedrakmanov, chant épique. Photos Kirghizistan 1996-01-25 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1996 1996