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Asie, Sibérie. Chants et musiques des pistes sibériennes bouriates, chortzés, kalmouks. Spectacle

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Évènement

Titre

Asie, Sibérie. Chants et musiques des pistes sibériennes bouriates, chortzés, kalmouks. Spectacle

Date

1991-06-06

Date de fin

1991-06-09

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

6-9 juin 1991. En collaboration avec le Centre de Méthodologie et des Arts Traditionnels Krupskaïa de Moscou.

Cet ensemble se compose de trois ethnies faisant partie de groupe ouralo-altaïque et dont les langues appartiennent toutes au fonds turco-mongol.

Les Bouriates.
Les bouriates sont une population mongole installée principalement dans la région du lac Baïkal au sud de la Sibérie orientale et qui fut intégrée au monde russe dans le courant du XVIIe siècle. Anciens nomades, ils vivent de la chasse et de l'élevage des chevaux. Bien que leur histoire soit mal connue, leur présence dans cette région semble attestée bien avant l'empire gengiskhanide (XIIIe siècle). Comme en Mongolie, le système religieux bouriate repose sur la juxtaposition du chamanisme primitif et du lamaïsme d'origine tibétaine qui se développa principalement dans l'est de la Bouriatie.
L'ensemble présenté ici appartient au peuple Achabagati et vient du village d'Alté, dans la région de Kiarta, le premier marché de la soie.
Les femmes (ainsi que l'homme qui les accompagne) pratiquent le chant long a cappella et le chant court, deux formes vocales qui marquent la parenté culturelle des Bouriates avec les Mongols. Le chant long est composé d'une suite de longues phrases vocalisées et richement ornementées; au contraire le chant court est un chant syllabique soumis à un cadre métrique et rythmique strict. Ce dernier est parfois accompagné par le chanza, luth d'origine chinoise à quatre cordes pincées avec un plectre et dont la caisse de résonance est recouverte d'une peau de serpent.
Les chants longs abordent des thèmes épiques ou se consacrent aux funérailles, aux mélodies de génération, du souvenir et du regret. Ils peuvent quelquefois être un hommage à la beauté ou un hymne à l'amour. Parfois les chants longs sont exécutés par un choeur de femmes. Une soliste entonne la première phrase musicale, reprise par les autres chanteuses en tuilage sur des voix très tendues.
Les chants courts sont quelquefois chantés en duo et couvrent deux octaves. Le répertoire est généralement moins grave que celui des chants longs.

Les Chortzés.
La République de Chortzé, petite enclave escarpée, située au sud-est de la chaîne de l'Altaï, jouxte la frontière de Mongolie. Habitée par des bergers semi sédentarisés, elle s'efforce de conserver des traditions liées aux rituels ruraux et au chamanisme. Comme dans les régions altaïques voisines de Mongolie et de Touva, les hommes pratiquent la diphonie, mais ce sont surtout des kaïchi, c'est-à-dire des chanteurs de chroniques calquées sur un modèle épique. Ces kaï célèbrent un bon cavalier, un instituteur de village, un chef de région, et font référence aux anciennes légendes. Mikhaïl Kauchakov, qui vient du village de Tachagor et possède encore une soixantaine d'épopées à son répertoire, accompagne ses kaï au koymuz, un luth à caisse trilobée et deux cordes. Son style vocal, kaïlapcha, se caractérise par la raucité du timbre, ainsi qu'il est généralement d'usage dans le chant épique d'Asie centrale et de Sibérie.

Les Kalmouks.
Les Kalmouks constituent avec les Ölöt (Eleuthes), Torgout et Dzoungar, l'une des multiples branches de Oïrat ou Mongols occidentaux. En 1207 Gengis khan, proclamé empereur des Mongols depuis l'année précédente, envoie son fils Jöchi à la conquête des peuples forestiers de Sibérie méridionale. C'est ainsi que les Oïrat qui nomadisaient à l'ouest de lac Baïkal entrent dans l'orbite de la confédération mongole. Profitant de la déchéance de l'empire gengiskhanide au XIVe siècle, ils s'étendent jusqu'aux steppes de l'Altaï et font trembler toute l'Asie Centrale, le Tibet et la Russie devant leurs armes. Seules les dissensions qui opposent les différentes tribus oïrat les empêchent de reconstituer un empire des steppes comparable à celui de Gengis khan.
Les Kalmouks parviennent dans les steppes de la basse Volga vers le milieu du XVIIe siècle et sont acceptés par les Russes sous le nom de khanat kalmouk comme état tampon entre la frontière russe méridionale et les "hordes turbulentes" de Turcs musulmans. Ce khanat se fortifie pendant plus d'un siècle grâce à l'arrivée de nombreux Mongols occidentaux fuyant les troubles de la Haute-Asie. Echanges commerciaux alternent avec de nombreuses escarmouches qui les opposent aux Kirghizes,Kazakhs et Tatars. Vers la fin du XVIIIe siècle, la pression russe menée dans le région par Catherine II devient telle qu'elle provoque une rupture des relations diplomatiques entre Russes et Kalmouks. Redoutant une sédentarisation obligatoire, ces derniers commencent à se replier de l'autre côté de l'Oural et tentent de rejoindre leur région d'origine, la Dzoungarie, se heurtant dans leur périple aux Kazakhs et aux Kirghizes qui les déciment. Aujourd'hui ils vivent de part et d'autre de l'Oural, une partie d'entre eux formant les trois quarts de quelques 200.000 habitants que compte la R.S.S. des Kalmouks fondée en 1935 sur la rive droite de la basse Volga. A la suite de la campagne de Stalingrad, les Kalmouks accusés d'avoir soutenu les armées allemandes sont déportés en Sibérie. Ce n'est qu'en 1957 qu'un territoire autonome des Kalmouks est recréé sur les rives de la Volga et accède au statut de République autonome en 1958.
Le chant kalmouk reflète encore de nos jours le vieux fond culturel mongol transparaissant à la fois dans la pratique du chant long et du chant court, et certaines techniques vocales révélant d'importants sauts mélodiques. Le chant épique consacré à la geste des grands héros notamment Jangar, est interprété en longs couplets faisant alterner un timbre rauque, la diphonie et le chant à voix ouverte.

PROGRAMME
Bouriates
-Cérémonie de purification
.Incantation extraite d'un texte épique
.Appel à la bénédiction des dieux, maîtres des montagnes sacrées
.Chant d'offrande exécuté lors des sacrifices sur la montagne
-Enkherede seti-che, "Un coeur noble", chant long extrait du cycle de l'éloge des parents (solo)
-Chant de lamentation de la veuve de Gengis khan, chant long, complément au cycle épique de Gengis khan (solo)
-Zangaraybi, chant de fidélité, un jeune homme part au loin chercher sa bien-aimée (trio vocal).
-Uyetenem negenin gou, chant de génération (trio vocal).
-Magtaal, extrait du cycle de l'éloge au pays natal (duo).
-Chant d'éloge (duo).
-Chant de salutation des Bouriates de Kiarta (trio vocal)
-Bayarte temdikh, "Dans l'attente d'une bonne nouvelle" (trio)
-Duranda, chant d'amour (trio)
-Khuktekhan, chant d'éloge à l'Altaï (choeur)

Chant épique chortzé
Trois extraits de l'épopée d'Ahltyn Zaltyn, "Vent d'or":
-"L'âme qui pleure", l'épouse du héros Vent d'or sent qu'un danger le menace.
-Deux fils de Vent d'or partis enlever leurs futures épouses appellent leur père à la rescousse.
-Combat entre Vent d'or et Fer noir, oppresseur du peuple.

Chant épique kalmouk
Deux extraits de l'épopée de Jangar:
-Description de la construction du palais de Jangar par deux millions d'ouvriers.
-Jangar organise une fête en son palais avec 6012 héros. Un jeune garçon survient qui annonce qu'un étranger a enlevé tous les chevaux en signe de défi. On part à sa poursuite, des flèches sont tirées contre lui. L'une des ces flèches en volant sonne les 108 mélodies du malheur avant de traverser l'étranger et sa monture de part en part.

Bouriates.
-Baskhane gounik, chant de tristesse d'une jeune mariée exilée (duo).
-Autacha darkhan, éloge de l'orfèvre (Cisbaïkalie) (solo).
-Serochki tukhrin, "Les boucles d'oreilles" (solo).
-Zolgoye, "Nous nous rencontrerons", chant du nouvel an (trio).
-Esegin zahtiar, recommandations d'un père (solo).
-Mini morin, chant d'éloge du cheval (quatuor)
-Altay dulghidan orji yavhar, "Lorsque j'arrive dans mon village", chant satirique (quatuor).
-Zalouda durrahan duramni, "Je me prépare à la rencontre de ma bien-aimée", improvisation satirique (solo).
-Urdu ula, "Sur une pente de la montagne du sud", chant long en solo, fragment d'épopée.
-Onone eriyedere, "Au bord du fleuve Onon", chant long (solo).
-Baïkal urgyn dalemne, "Notre large mer Baïkal" (choeur).

Contributeurs

Origine géographique

Asie

Mots-clés

Date (année)

1991

Cote MCM

MCM_1991_ASI_S2

Ressources liées

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Titre Localisation Date Type
Musiques et Danses. Route de la Soie. Inde du Nord. Azerbaïdjan. Mongolie. Sibérie. Volga. Ouzbékistan. Chine. Afghanistan. Japon. Affiche Asie 1991-05-23 Affiche
Titre Localisation Date Type
Saison 1991 1991