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Indonésie. Java. Musiques et danses de Sunda. Ensemble Jugala. Spectacle

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Évènement

Titre

Indonésie. Java. Musiques et danses de Sunda. Ensemble Jugala. Spectacle

Sous-titre

Direction Gugum Gumbira

Date

1991-10-01

Date de fin

1991-10-03

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Danse

Description de la pratique

1-3 octobre 1991.

Jusqu'au XVe siècle Sunda fut le siège du royaume indianisé de Pajajaran qui développa une langue et une culture originales dont subsistent encore aujourd'hui de nombreuses traces. A partir du XVe siècle, Sunda fut annexé par les sultans javanais récemment islamisés. Ces derniers déléguèrent des princes-gouverneurs dans les cours de Cianjur, Ciawi et Bandung qui devinrent des hauts lieux de culture. A partir de cette époque l'art sundanais fur profondément marqué par l'apport javanais.
Moins bien connue que les cultures de Centre-Java et d'Est-Java, celle de Sunda se caractérise elle aussi par sa diversité et son raffinement, l'art du gamelan, héritier de la musique de cour et la musique intimiste de tembang sunda née au XIXe siècle de la poésie épique traditionnelle.

Le Tembang sunda
La poésie épique sundanaise ou pantun, transmise oralement, était autrefois chantée sur un accompagnement de cithare. Vers le milieu du XIXe siècle, on eut l'idée pour divertir les princesses de la cour de Cianjur, de créer une petite formation instrumentale comprenant la cithare kacapi, une ou deux cithare rincik et une flûte suling. Cet ensemble accompagnait le récitant de pantun. On vit alors apparaître un nouveau répertoire de chants, le tembang kâyeunân, qui connut très vite une grande vogue dans tout le pays. Né dans un contexte princier, le tembang sunda fut très vite repris dans les milieux populaires pour devenir une tradition villageoise qui demeure encore très vivante aujourd'hui.
L'ensemble instrumental appelé tembang kacapi ou encore kacapi suling comprend une flûte droite en bambou suling de taille considérablement plus longue que le suling balinais, une grande cithare kacapi indung et une ou deux rincik. L'ensemble peut jouer aussi bien des mélodies instrumentales que soutenir le chant.
La cithare sundanaise kacapi a une forme particulière. Elle est constituée d'une caisse en forme de barque longue d'environ 1,70 m; sur une table d'harmonie plate sont tendues dix-huit cordes dont les longueurs vibrantes sont déterminées par des chevalets pyramidaux. Le jeu qui doit satisfaire aux exigences d'un langage musical polyphonique, utilise les doigts des deux mains, permettant ainsi de tisser à la fois une ligne mélodique et son accompagnement.
Le son du tembang se caractérise par sa délicatesse ; musique de chambre par excellence, elle oppose à la mélodie plaintive et très ornementée de la flûte et du chant l'accompagnement régulier des cithares. Soutenu par les accents déchirants de la flûte, le tembang touche profondément l'âme des Sundanais car il exprime la mélancolie et la souffrance, la sensibilité à la nature et la nostalgie d'un passé glorieux.

Le gamelan et la danse
La musique instrumentale de gamelan sundanais est extrêmement variée. L'orchestre ou gamelan comprend plusieurs instruments de métal frappés avec des maillets: métallophones à lames saron et gender, jeux de gongs suspendus, jeux de gongs couchés bonang, ainsi que des xylophones gambang, une vièle rebab d'origine arabe, une petite cithare à huit ou douze cordes siter et diverses sortes de tambours
L'orchestre le plus répandu aujourd'hui est le gamelan degung accordé sur le mode pentatonique pelog pour lequel il existe un vaste répertoire de pièces anciennes et généralement anonymes. Le gamelan salendro ou kliningan est très comparable par sa forme au degung; il en diffère cependant par son accord fondé sur un autre mode pentatonique, le salendro.
Lente et majestueuse, la musique de gamelan peut être purement instrumentale comme elle peut aussi accompagner le chant et la danse.
L'art chorégraphique sundanais offre lui aussi une très grande diversité. On peut y trouver des danses extraites du répertoire théâtral wayang orang, qui retracent des épisodes du Ramayana, du Mahabharata ou du cycle javanais du Prince Panji, danses raffinées aux mouvements très codifiés; les danses masquées wayang topeng sont consacrées exclusivement au cycle de Panji. Elles se caractérisent par de nombreuses scènes de combat merveilleusement stylisées et des mouvements de tête qui semblent donner vie au masque que porte le danseur; on peut voir également les danses wirahma sari exécutées en solo et qui expriment tel ou tel moment clé de la vie d'un homme. Enfin, il est des danses à caractère plus social comme le tayub, danse semi-improvisée autrefois exécutée sous la véranda d'un notable.

Le Jaipongan
Jaipongan, combinaison d'onomatopées imitant les frappes du tambour, qui désigne une forme nouvelle de musique et de danse sundanaise qui connaît depuis une quinzaine d'années une très grande popularité à Java.
En s'appuyant sur la politique culturelle du président Sukarno qui souhaitait voir les Indonésiens se consacrer à leurs arts traditionnels, quelques artistes sundanais, dirigés par le musicien et chorégraphe Gugum Gumbira, proposèrent une sorte de synthèse des musiques et danses populaires opérée autour d'un style de danse particulier : le ketuk tilu. A l'origine le ketuk tilu était exécuté par une prostituée qui invitait tour à tour les spectateurs mâles à danser avec elle. Cette danse était accompagnée par un jeu de trois petits gong bulbés, les ketuk. A cette petite formation, Gugum ajouta plusieurs instruments empruntés au gamelan kliningan et confia aux instruments rythmiques et au chant un rôle de premier plan.
La chorégraphie du jaipongan a conservé le principe érotique de la danse de couple du style ketuk tilu mais y a incorporé aussi différents mouvements empruntés à d'autres genres de danse sundanaise en essayant de développer un style nouveau qui se veut à la fois énergique et dynamique.

PROGRAMME

Tembang sunda, chant, flûte suling, cithares kacapi et rincik
-style papantunan et jelem plangan. Euis Komariah et Ida Widawati, chant.
Gamelan degung
-pièces instrumentales: Lengser midang et Palwa.
-Tari kursus, danse d'homme. Tawfik Hidayat, danseur.
Ratu graeni, danse de femmes. Meng Cucu et Ernawati, danseuses.
Kliningan (gamelan salendro)
-pièce vocale et instrumentale, Gunung sari. Euis Komaryah, chant.
-danse masquée topeng klana
Jaïpongan, Keser bojong. Euis Komaryah, chant.
Rampak kendang (jeu de tambours)
Ketuk tilu.

Contributeurs

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

1991

Cote MCM

MCM_1991_ID_S2

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Titre Localisation Date Type
Indonésie, Java. Musiques de Sunda. Ensemble Jugala, Direction Gugum Gumbira. Photos Indonésie 1991-10-01 Photo numérique
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Titre Localisation Date Type
Saison 1991 1991