Ressource précédente
Ressource suivante

Chine. Opéra de Pékin. Le faux roi des singes, d'après Le voyage en occident de WU Cheng'en (XVIe siècle). Spectacle

Collection

Type de document

Évènement

Titre

Chine. Opéra de Pékin. Le faux roi des singes, d'après Le voyage en occident de WU Cheng'en (XVIe siècle). Spectacle

Sous-titre

Troupe d'Opéra de Pékin de Shenyang (Liaoning)

Date

1990-11-05

Date de fin

1990-11-06

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

5-6 novembre 1990
L'Opéra de Pékin, seul genre véritablement national, s'est développé à partir du XVIIIe siècle dans un contexte théâtral particulièrement riche, comprenant pour toute la Chine quelque 300 formes de théâtres régionaux. Ces formes partagent cependant de nombreux points communs, il est possible de les classer en quatre catégories principales :
-Le théâtre populaire kao-ch'iang, apparu au début du XVIe siècle et qui se développa principalement dans la région du fleuve Yangtze.
-Le théâtre littéraire k'un-ch'ü, forme sophistiquée qui émergea dans la province du Kiangsu au XVIe siècle.
-L'opéra à cliquettes, originaire du nord (XVIIe siècle) et qui dut son appelation à l'usage dans l'orchestre des cliquettes de bois pang-tzu ; sa richesse en numéros acrobatie lui valut d'être bientôt intégré aux formes théâtrales du sud
-Le p'i-huang, combinaison de la forme chantée ehr-huang originaire de la province de Kiangsu et de la forme acrobatique hsi-p'i dérivée de l'opéra à cliquettes, et qui allait donner naissance à la fin du XVIIIe siècle à l'Opéra de Pékin.

Histoire de l'Opéra de Pékin (voir programme)

Les personnages sont classés en quatre catégories aisément reconnaissables grâce aux costumes, aux timbres de vois, aux maquillages et aux jeu de scène.
-Les hommes
Homme adulte ou âgé, barbu, lettré, membre de la cour impériale, baryton
Jeune premier, lettré, glabre, voix de fausset
Guerrier, vêtu d'un costume de combat, expert en acrobatie
-Les femmes
Fille vertueuse, épouse fidèle, aux gestes délicats, les yeux baissés, voix de tête
Fille légère, aux costumes chatoyants, aux gestes vifs et aux regards hardis
-Visages peints : guerriers, brigands, hommes d'Etat ou dieux. La couleur du maquillage indique le caractère du personnage :
dominante rouge signifie intégrité et dignité
dominante blanche signifie fourberie
dominante noire signifie force et honnêteté
-Bouffons, ils ont le visage maquillé de cercles blancs autour des yeux et du nez, et se distinguent par un jeu de scène vif et acrobatique.

Musique et orchestre.
L'Opéra de Pékin se présente sous la forme de dialogues alternant avec des chants accompagnés par l'orchestre. Deux styles musicaux prédominent, hérités des formes théâtrales qui en furent à l'origine : le erh-huang serein ou nostalgique qui accompagne les scènes sérieuses, et le hsi-p'i, vif et alerte, pour les scènes gaies et animées.
La musique épouse étroitement le déroulement de l'action. Pour ce faire, l'orchestre se divise en trois groupes qui ont chacun un rôle spécifique : les cordes, les percussions et les vents.
-Cordes
Ching-hu, petite vièle accompagnant le chant des personnages masculins
Erh-hu, vièle un peu plus grave, accompagnant le chant des rôles féminins
P'ip'a, luth piriforme
Yüeh-ch'in, luth en forme de lune
San-hsien, luth à manche long
-Vents (moins utilisé dans l'Opéra de Pékin que dans les autres théâtres chinois)
Ti-tzu, flûte traversière en bambou, au timbre enrichi par un vibrateur en pelure d'oignon
So-na, hautbois, utilisé notamment pour accompagner l'entrée d'un empereur.
-Percussions, se voient sans aucun doute confier le rôle principal. Elles accompagnent les entrées des acteurs sur des rythmes spécifiques à chaque personnage, et ponctuent rageusement toutes les scènes de combat. Elles se composent de petits tambours, de cliquettes de bois, de gongs et de cymbales.

Le répertoire de l'Opéra de Pékin, se classe traditionnellement selon deux thèmes : wen ou récits civils traitant d'histoires d'amour ou de sujets sociaux, et wu ou récits militaires et histoires de brigands.
Ces récits remontent pour la plupart à l'époque des dynasties Yüan (1280-1368) et Ming (1368-1644) ; les autres sont empruntés à des romans célèbres : Le roman des Trois Royaumes, Le Rivage des Eaux, ou Le voyage en occident.
Chaque représentation ne retrace généralement qu'un court épisode qui a été savament arrangé et reconstruit de manière à permettre d'exploiter toutes les ressources du chant, de la pantomime et de l'acrobatie.

Le Voyage en Occident est bâti autour d'un fait historique : le voyage en Inde que fit le moine Hiuan-tsang pour en rapporter les livres sacrés du bouddhisme. Ce moine d'une grande sainteté, quitta la Chine en 629 et, par Koucheou, Karachar, Samarkand et bien d'autres lieux, arriva dans le Gandhara. Après avoir parcouru l'Inde de monastère en monastère, s'attardant dans les lieux visités par la Bouddha, il rentra en Chine en 645 chargé de livres et de reliques et occupa le reste de sa vie à traduire les livres rapportés. Le Voyage en Occident écrit au XVIe siècle par le poète Wu Cheng'en, et qui prend une liberté notoire avec la réalité historique, raconte ce voyage à travers les aventures mouvementées de quatre personnages :
-le moine Hiuan-tsang, saint et quelque peu naïf, que la boddhisattva Kuan-yin confie aux mains de trois disciples :
. Le roi des Singes Souen Hing-tcho ou Souen Wou-kong, condamné par le Bouddha à la suite de sa rébellion contre l'Empire d'En-Haut à être enfermé sous le Mont des Cinq Eléments. Il est choisi pour veiller sur le moine pendant son voyage. Armé d'un fléau de fer et de redoutables pouvoirs magiques, sa ruse n'a d'égale que sa violence.
. Pa-kiai, Sanglier des Huit Abstinences, animal glouton, à l'intelligence bornée et la fidélité douteuse, ancien Maréchal des Voiles du Fleuve Céleste (Voie Lactée), démis de ses fonctions pour avoir tenté de séduire la Déesse de la Lune Heng-ngo.
. Cha-seng, ancien légat des Ecrans de Chang-ti (l'Empereur d'En-Haut), banni pour avoir brisé une coupe à l'Assemblée des Pêches, et dont le physique repoussant s'accorde mal avec l'intelligence paisible et la loyauté indéfectible qu'il voue à son maître.
Les 900 et quelques pages de ce récit sont une longue suite de traquenards, de combats contre les démons et brigands de tout poil, autant d'épreuves auxquels doivent se soumettre les voyageurs pour mériter l'accès aux Livres Sacrés et parvenir à la dignité de Fou ou saint bouddhique.
L'épisode relaté ici est une version adaptée des chapitres LVI, LVII, et LVIII de ce livre, réunis sous le titre 'Le Faux Souen Hing-tcho'.
Ancien lieutenant de Souen du temps que celui-ci menait la révolte contre l'Empire d'En-Haut, le Singe aux Six Oreilles se faisant passer pour Souen tente de semer la discorde parmi les voyageurs en maltraitant le moine et en essayant de tuer son ancien maître.
Les deux singes usent de leurs pouvoirs magiques pour se combattre au grand désarroi du moine et de ses autres disciples incapables de distinguer le vrai Souen du faux. Afin de faire valoir leurs droits, les deux singes sont de palais en palais, semant la panique parmi les gardes, et montent ainsi toute la hiérarchie des notables de l'Empire d'En-Haut pour se faire reconnaître. Mais seul l'Empereur de Jade parviendra grâce à son miroir magique à révéler qui est le vrai Souen et qui est le sosie.

Grâce à son héritage du théâtre acrobatique de la Chine du nord, la troupe d'Opéra de Pékin de la ville de Shenyang, capitale du Liaoning au nord-est de Pékin, a su mieux que tout autre préserver la grande tradition du wu, genre militaire dans lequel elle s'est taillée une réputation débordant largement le cadre de ses frontières.

Contributeurs

Origine géographique

Chine

Mots-clés

Date (année)

1990

Cote MCM

MCM_1990_CN_S1

Auteur val

Ressources liées

Filtrer par propriété

Titre Localisation Date Type
Chine. Opéra de Pékin, gravures. Le faux roi des singes, d'après Le voyage en occident de WU Cheng'en (XVIe siècle). Photos Chine 1990-11-05 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1990 1990