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Chine. Musique ancienne des Han de Chang'an.

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Évènement

Titre

Chine. Musique ancienne des Han de Chang'an.

Date

1991-06-18

Date de fin

1991-06-20

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

18-20 juin 1991

Chang'an, aujourd'hui Xian, capitale de la province du Shensi, est située au sud de la rivière Wei dans le bassin du Fleuve Jaune.
Capitale des Tcheou du XIIe au VIIIe siècle av. J.C. puis des Qin jusqu'au IIIe av. J.C., la ville reçoit le nom de Chang'an, L'éternelle paix, sous la dynastie des Han de l'Ouest (206-23 av. J.C.) et demeure une grande capitale chinoise jusqu'à la fin du VIe siècle. Mais ce sont les empereurs de la dynastie T'ang (618-907) qui lui donnent son renom mondial. L'expansion chinoise sous les T'ang a pour effet un développement considérable des relations entre la Chine et l'Asie centrale, l'Iran, l'Inde et l'Asie du sud-est. Chang'an devient une ville cosmopolite où se côtoient Syriens, Arabes, Iraniens, Turcs, Coréens'
Les cultes étrangers y sont non seulement tolérés mais reconnus officiellement : christianisme nestorien, mazdéisme, manichéisme, islam. Mais c'est surtout le bouddhisme qui prend un essor remarquable en raison des relations qu'entretient la Chine avec les pays bouddhisés d'Asie.
Sur le plan intellectuel, les T'ang développent la recherche historique en vue d'établir une historiographie de l'empire ; recherche qui débouche sur une réflexion philosophique et métaphysique quant au sens de l'histoire et à la place de l'individu dans le monde et la société. De même, la création de concours de recrutement pour les postes de fonctionnaires de l'État favorise l'apparition d'encyclopédies en tous genres. Enfin, la poésie chinoise connaît à cette époque son âge d'or.
La musique bénéficie de cette effervescence culturelle et intellectuelle. Depuis les Han, le ministère de l'Éducation abrite un département de la musique qui centralise à la fois les activités pédagogiques, l'organisation de la vie musicale, et invite des ensembles de toutes les régions de l'empire à résider dans la capitale. Sous les T'ang, le répertoire savant yanyue comprend "Les Dix formes de Musique" (shihpu chi) regroupant des styles venus de l'Inde, cinq formes musicales d'Asie centrale (Kucha, Kashgar, Turfan, Samarcande et Boukhara), des chants populaires chinois, des chants populaires métissés avec la tradition de Kucha, la musique coréenne et un répertoire de musique et de danse résultant du mélange de la musique chinoise avec des musiques étrangères.
À la chute de la dynastie Tang en 907, l'empire est divisé en plusieurs royaumes et la cité de Chang'an va à l'abandon. Sous les Qing (1644-1911), elle est rebaptisée Sing'an ou Xian (Paix de l'ouest). Actuellement, elle passe pour la plus belle ville de Chine après Pékin.

LE CHANG'AN GUYUE
Le chang'an guyue est un ensemble de pièces musicales d'origine populaire dont la tradition s'est transmise depuis plus d'un millénaire dans la ville de Chang'an ainsi que dans ses environs : les districts de Chang'an, Zhouzhi et Lantian.
Bien qu'il ait considérablement évolué depuis, le chang'an guyue prend sa source dans les répertoires musicaux qui étaient joués sous la dynastie Tang à l'occasion des cérémonies d'invocation de la pluie. Pendant la saison sèche, l'empereur Yuanzhen (785-806) appelait les habitants de la capitale à se réunir et prier collectivement pour la tombée des eaux. De tous les environs surgissaient alors des ensembles musicaux de confessions diverses ' taoïstes, bouddhistes, lamaïstes ' qui se rendaient en longues processions vers les temples de la montagne où avaient lieu les prières.
En chemin, ces ensembles jouaient, sans se soucier de savoir si tel ou tel temple était ou non consacré à leur religion. De par leur nombre et leur ardeur à jouer, ces orchestres se voyaient placés dans une situation de compétition : leurs prestations étaient jugées, comparées, aussi bien par le public que par les musiciens et excitaient même les parieurs.
Sous les dynasties suivantes, Yuan (1271-1368), Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911), ce répertoire se développa, s'enrichit, tendant au classicisme. De nos jours, on peut l'entendre aussi bien dans la version populaire des orchestres de village que dans la version savante qu'en donne ici l'Ensemble du Conservatoire Supérieur de musique de Xian.
Le chang'an guyue comprend trois formes principales : le chapitre chanté ou ge zhang, des pièces instrumentales jouées en solo ou en petite formation appelées sanqu ou "musique éparpillée", enfin les grands cycles instrumentaux taoqu. Autrefois, le chang'an guyue était également accompagné de danses, mais pour diverses raisons elles sont tombées dans l'oubli.
Parallèlement à cette classification, le chang'an guyue se divise en ce que l'on pourrait appeler deux "programmes" : xingyue ou "jouer debout" et zuoyue ou "jouer assis".
Cette division fait explicitement référence au cadre processionnel dans lequel cette musique était autrefois jouée, mais elle renvoie aussi à la tradition de cour du yanyue, "musique de banquet".
Le yanyue était né sous les Han de la synthèse du répertoire rituel confucéen yayue et de plusieurs styles populaires. Il connut un très grand essor sous les Tang se divisant alors en deux grandes catégories : lipu chi (musique jouée debout) et tsopu chi (musique jouée assis). Dans le cadre des processions pour la pluie, le programme xingyue était joué en chemin et constituait la première partie de la compétition entre ensembles. Les pièces, d'une construction musicale relativement simple, étaient pour l'essentiel puisées dans le répertoire de sanqu ou "musique éparpillée" ou dans celui de qing cuiqu "musique pure pour vents".
Zuoyue faisait suite au programme de xingyue lorsque l'on n'était pas parvenu à départager les orchestres. Les pièces, en général plus longues et plus élaborées, puisaient dans le sanqu et surtout dans les cycles taoqu.
Le taoqu, qui se caractérise par l'alternance de passages joués tantôt aux percussions tantôt sur les instruments mélodiques, comprend trois grands cycles : Huagu duan taoqu ou Cycle des variations pour tambour, Meiguandi-shuang yunluo ou Cycle pour flûte et double carillon de gongs et Dayue taoqu ou Cycle de la grande musique.

Les instruments
-Di ou Dizi, flûte traversière en bambou jouée avec une extrême virtuosité et dont le son est enrichi grâce à un mirliton fait d'une peau d'oignon collée sur un orifice postérieur de l'instrument
-Shêng, orgue à bouche au timbre délicat dont les dix-sept tuyaux de bambou contenant chacun une anche libre sont disposés en faisceau et permettent l'émission simultanée de plusieurs sons
-Guan (litt. contrôler, arranger) ou Guanzi, petit hautbois en bambou ou en bois à la sonorité remarquablement riche et flexible, tantôt voilée, tantôt éclatante.
-P'ip'a, luth piriforme à quatre cordes en soie. Il symbolise les trois puissances que sont la ciel, la terre et l'homme, et les cinq éléments : le feu, le métal, le bois, l'eau et la terre. Attesté d'après des gravures dès le VIe siècle, la tradition le fait remonter jusqu'au Han IIe siècle av JC, époque à laquelle il aurait été introduit de Perse en Chine par la route de la soie.
-Ruan, luth à quatre cordes (en forme de lune), connu également sous le nom de yueh-k'in. Son origine est attestée dès le IVe siècle av JC
-Zheng, cithare à seize cordes en soie, dont l'histoire est étroitement associée à la dynastie Qin (897-221 av JC)de la chine de l'ouest. Sa sonorité est comparée à des pierres précieuses tombant sur une table de jade.
-Yunluo, jeu de dix petit gong accordés, suspendus par des fils sur un cadre de bois vertical, ils ont une sonorité assez aiguë et très cristalline.
-Bangzi, cliquettes en bois.

PROGRAMME
1. Musique de cortège, "le jardin est baigné par le soleil du printemps"
2. Pièce de p'ip'a solo 'la plainte de Zhao Jun'
3. Extrait du répertoire Ge Zhang ou Chapitre chanté
-La montagne Zhongnan
-Fleurs des quatre saisons
4. Pièce pour guanzi et shêng, "le bruit de la pluie sur la cloche"
5. Extrait du Meiguandi-shuangyunluo taoqu ou "Cycle pour flûte et double gong"
6. Pièce pour zheng, p'ip'a et ruan, "Polomen yin"
7. Pièce d'ensemble, "Le chant du ciel bleu"

Contributeurs

Origine géographique

Chine

Mots-clés

Date (année)

1991

Cote MCM

MCM_1991_CN_S1

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Chine. Musique ancienne des Han de Chang'an. Photos Chine 1991-06-18 Photo numérique
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Saison 1991 1991