Corée. Ssikkim Kut, rituel shamaniste. Spectacle
Collection
Type de document
Évènement
Titre
Corée. Ssikkim Kut, rituel shamaniste. Spectacle
Date
1985-06-04
Date de fin
1985-06-05
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Cérémonie, rituel
Description de la pratique
4-5 Juin 1985
La Maison des Cultures du Monde propose au public, non pas un spectacle mais un rituel. Le fait que ce rituel soit présenté sur une scène de théâtre devant des assistants qui ne possède pas toujours toutes les clefs, ne change rien à l'efficacité de la cérémonie.
Les Shamans, les musiciens et les assistants doivent accomplir une sorte de devoir sacré. Peu importe le lieu où il est pratiqué! Il est fort possible qu'au cours de cette cérémonie, l'extase qui se manifeste par un changement de comportement ou de voix de la Mudang (femme shaman) passe inaperçue. Il n'en reste pas moins une expression forte et vraie, témoignage d'une culture vivante en relation avec un tissu d'influences plus ou moins perdues par l'occident.
Le Ssikkim Kut
Le "Kut" n'est pas un spectacle mais une cérémonie. Il s'agit d'un rituel shamaniste. Le Shamanisme que certains perçoivent comme une religion et d'autres comme une croyance, consiste, pour une communauté, à vivre au milieu de mondes animés et animistes et à entretenir une communication aussi complète et aussi régulière que possible avec les esprits qui peuplent ces mondes, pour le bien de la société toute entière.
Ainsi, au moyen du "voyage" shamanique, la communauté connaîtra son passé et son histoire, pourra prévoir l'avenir et se prémunir contre les discordes de clan ou les catastrophes naturelles, et saura guérir les corps et les esprits soit en extrayant le mal, soit en "rapportant" d'ailleurs des conseils thérapeutiques ou des remèdes. Le "voyage" shamanique s'effectue dans le monde des airs, dans le monde des eaux, dans le monde de la terre, passé, présent et futur confondus. Les animaux, les végétaux, les minéraux et les éléments constituent des microcosmes vivants qui délivrent des messages à ceux qui savent se montrer disponibles. Or dans une communauté (qu'elle appartienne au monde africain, amérindien, boréal ou asiatique), la personne la plus disponible est le shaman.
Le (ou la) shaman montre très tôt des dispositions pour la communication supra-humaine et subit un apprentissage pour maîtriser les techniques de l'extase, car c'est au cours de l'extase que s'établira la communication nécessaire non seulement au bien-être mais à la survie de la communauté. L'extase shamanique se construit grâce à la musique et parfois grâce à une respiration particulière, provoquée par la danse. En Corée les shamans sont presque toujours des femmes, les Mudangs. Elles chantent, dansent, prononcent des formules magiques et changent plusieurs fois de personnalité au cours de la transe.
Les occasions de cérémonies shamanistes en Corée sont nombreuses: naissances, mariages, funérailles, fêtes d'anniversaire, demande spéciale d'un des membre de la communauté, besoin de trancher un situation conflictuelle dans un village; de guérir une maladie (surtout mentale) ou un état de trouble; de communiquer avec l'esprit des morts, etc'
La "Mudang" d'un village ou d'un quartier coréen joue ainsi le rôle de médecin, de directeur de conscience, d'astrologue et de journaliste.
La cérémonie comporte une gestuelle très théâtralisée, pratiquée à l'aide d'accessoires (longues bandes d'étoffes, papiers découpés, mèches rituelles végétales, offrandes, épées, poignards, réduction de cercueils, reproduction stylisée des vêtements du défunt etc') et des costumes spéciaux. La danse, composée au début du Kut, de pas pré-structurés et de gestes hiératiques, devient désordonnée, frénétique puis improvisée au fur et à mesure que se construit la transe. La musique du kut, appelée "Shinawi" joue un rôle capital et c'est grâce à la qualité de l'ensemble musical que la transe peut-être élaborée, parvenir à un point culminant, décroître selon une ligne parabolique et se calmer sans dommage pour la Mudang et les assistants.
La musique "Shinawi", non écrite fait appel aux instruments suivants:
-Changgo, grand tambour-sablier frappé avec deux baguettes différentes, une douce et une sèche.
-Puk, petit tambour à deux peaux, frappé avec une baguette et le plat de la main
-Ching, grand gong
-Para, cymbales
-Kkwaengwari: petit gong
-Piri, sorte de hautbois
-Taegum, longue flûte traversière à 6 trous supérieurs et un trou inférieur comportant une fine membrane.
-Haegum, viole à deux cordes de soie que le musicien place verticalement sur le genou gauche.
Dans la composition de l'ensemble Shinawi, il faut remarquer l'importance des percussions qui jouent le rôle de dynamiseurs ou de calmants pour la construction de la transe.
L'ensemble de Ssikkim kut vient de l'île de Tshindo au sud de la Corée et se livrera à une "danse pour le repos de l'âme". Le rôle de la Mudang"consistera à purifier l'âme du mort (un des morts précédent du village). Ssikkim veut dire nettoyer, purifier, calmer. Par le kut, elle entraînera vers des lieux déliceux afin que cette âme ne se transforme pas en mauvais esprit. La Mudang entre en transe et débarasse l'âme du mort de tous les regrets ou choses désagréables qu'il aurait vécu sur terre. Si par exemple une jeune fille meurt avant son mariage, le rite shamanique veut que l'on procède au mariage de la jeune fille défunte, afin que celle-ci n'éprouve aucun regret une fois morte et ne se transforme pas en mauvais esprit qui reviendrait errant parfois sur terre importuner la famille.
Françoise Gründ
La Maison des Cultures du Monde propose au public, non pas un spectacle mais un rituel. Le fait que ce rituel soit présenté sur une scène de théâtre devant des assistants qui ne possède pas toujours toutes les clefs, ne change rien à l'efficacité de la cérémonie.
Les Shamans, les musiciens et les assistants doivent accomplir une sorte de devoir sacré. Peu importe le lieu où il est pratiqué! Il est fort possible qu'au cours de cette cérémonie, l'extase qui se manifeste par un changement de comportement ou de voix de la Mudang (femme shaman) passe inaperçue. Il n'en reste pas moins une expression forte et vraie, témoignage d'une culture vivante en relation avec un tissu d'influences plus ou moins perdues par l'occident.
Le Ssikkim Kut
Le "Kut" n'est pas un spectacle mais une cérémonie. Il s'agit d'un rituel shamaniste. Le Shamanisme que certains perçoivent comme une religion et d'autres comme une croyance, consiste, pour une communauté, à vivre au milieu de mondes animés et animistes et à entretenir une communication aussi complète et aussi régulière que possible avec les esprits qui peuplent ces mondes, pour le bien de la société toute entière.
Ainsi, au moyen du "voyage" shamanique, la communauté connaîtra son passé et son histoire, pourra prévoir l'avenir et se prémunir contre les discordes de clan ou les catastrophes naturelles, et saura guérir les corps et les esprits soit en extrayant le mal, soit en "rapportant" d'ailleurs des conseils thérapeutiques ou des remèdes. Le "voyage" shamanique s'effectue dans le monde des airs, dans le monde des eaux, dans le monde de la terre, passé, présent et futur confondus. Les animaux, les végétaux, les minéraux et les éléments constituent des microcosmes vivants qui délivrent des messages à ceux qui savent se montrer disponibles. Or dans une communauté (qu'elle appartienne au monde africain, amérindien, boréal ou asiatique), la personne la plus disponible est le shaman.
Le (ou la) shaman montre très tôt des dispositions pour la communication supra-humaine et subit un apprentissage pour maîtriser les techniques de l'extase, car c'est au cours de l'extase que s'établira la communication nécessaire non seulement au bien-être mais à la survie de la communauté. L'extase shamanique se construit grâce à la musique et parfois grâce à une respiration particulière, provoquée par la danse. En Corée les shamans sont presque toujours des femmes, les Mudangs. Elles chantent, dansent, prononcent des formules magiques et changent plusieurs fois de personnalité au cours de la transe.
Les occasions de cérémonies shamanistes en Corée sont nombreuses: naissances, mariages, funérailles, fêtes d'anniversaire, demande spéciale d'un des membre de la communauté, besoin de trancher un situation conflictuelle dans un village; de guérir une maladie (surtout mentale) ou un état de trouble; de communiquer avec l'esprit des morts, etc'
La "Mudang" d'un village ou d'un quartier coréen joue ainsi le rôle de médecin, de directeur de conscience, d'astrologue et de journaliste.
La cérémonie comporte une gestuelle très théâtralisée, pratiquée à l'aide d'accessoires (longues bandes d'étoffes, papiers découpés, mèches rituelles végétales, offrandes, épées, poignards, réduction de cercueils, reproduction stylisée des vêtements du défunt etc') et des costumes spéciaux. La danse, composée au début du Kut, de pas pré-structurés et de gestes hiératiques, devient désordonnée, frénétique puis improvisée au fur et à mesure que se construit la transe. La musique du kut, appelée "Shinawi" joue un rôle capital et c'est grâce à la qualité de l'ensemble musical que la transe peut-être élaborée, parvenir à un point culminant, décroître selon une ligne parabolique et se calmer sans dommage pour la Mudang et les assistants.
La musique "Shinawi", non écrite fait appel aux instruments suivants:
-Changgo, grand tambour-sablier frappé avec deux baguettes différentes, une douce et une sèche.
-Puk, petit tambour à deux peaux, frappé avec une baguette et le plat de la main
-Ching, grand gong
-Para, cymbales
-Kkwaengwari: petit gong
-Piri, sorte de hautbois
-Taegum, longue flûte traversière à 6 trous supérieurs et un trou inférieur comportant une fine membrane.
-Haegum, viole à deux cordes de soie que le musicien place verticalement sur le genou gauche.
Dans la composition de l'ensemble Shinawi, il faut remarquer l'importance des percussions qui jouent le rôle de dynamiseurs ou de calmants pour la construction de la transe.
L'ensemble de Ssikkim kut vient de l'île de Tshindo au sud de la Corée et se livrera à une "danse pour le repos de l'âme". Le rôle de la Mudang"consistera à purifier l'âme du mort (un des morts précédent du village). Ssikkim veut dire nettoyer, purifier, calmer. Par le kut, elle entraînera vers des lieux déliceux afin que cette âme ne se transforme pas en mauvais esprit. La Mudang entre en transe et débarasse l'âme du mort de tous les regrets ou choses désagréables qu'il aurait vécu sur terre. Si par exemple une jeune fille meurt avant son mariage, le rite shamanique veut que l'on procède au mariage de la jeune fille défunte, afin que celle-ci n'éprouve aucun regret une fois morte et ne se transforme pas en mauvais esprit qui reviendrait errant parfois sur terre importuner la famille.
Françoise Gründ
Origine géographique
Corée
Mots-clés
Date (année)
1985
Cote MCM
MCM_1985_KR_S2
Auteur val
Ressources liées
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Titre | Localisation | Date | Type | |
---|---|---|---|---|
![]() |
Corée | 1985-06-04 | Photo numérique | |
Corée. Ssikkim Kut, rituel shamaniste. Samul Nori, Tambours rituels. Affiche | Corée | 1985-06-04 | Affiche |
Titre | Localisation | Date | Type | |
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Saison 1985 | 1985 |