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Corée. Les grands maîtres de la musique coréenne. Spectacle

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Évènement

Titre

Corée. Les grands maîtres de la musique coréenne. Spectacle

Sous-titre

un concert de musique classique et populaire, en collaboration avec Le Centre Culturel Coréen

Date

1997-10-18

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

18 octobre 1997

La musique traditionnelle coréenne occupe une place de choix parmi les cultures musicales de l'Asie orientale et se distingue nettement de celles de ses deux grands voisins: la Chine et le Japon. Certes, la Corée doit beaucoup à l'influence de la Chine, mais elle parvint aussi à développer très tôt ses propres formes musicales et à les imposer hors de ses frontières. On sait par exemple qu'à l'époque des dynasties chinoises Sui et T'ang (VIe-VIIe siècle) des orchestres coréens se produisaient régulièrement à la cour de Chine et à la cour de Nara au Japon. La musique traditionnelle coréenne comprend aujourd'hui trois grandes catégories: musique de cour, musique d'essence populaire et musique religieuse.
Aperçu historique
La Corée se rattache à la Sibérie orientale par sa langue qui comme le japonais appartient au groupe ouralo-altaïque et enfin par le chamanisme qui est parvenu à survivre dans le peuple à l'hégémonie du bouddhisme puis du néo-confucianisme. Très tôt la Corée est apparue comme un carrefour, un espace incontournable dans les relations qui se tissaient en Extrême-Orient et suscita bien des convoitises.
Les Trois Royaumes (57 av JC-668)
Vers 108 av JC la dynastie chinoise des Han antérieurs installe quatre commanderies militaires dans la péninsule coréenne et y introduit la langue et l'écriture chinoises ainsi que la philosophie confucéenne. Plus au sud, la péninsule est partagée entre trois royaumes: Koguryo au nord, Paekche au sud-ouest et Silla au sud-est. Autour de l'an 375, le bouddhisme mahâyâniste est introduit dans les royaumes de Koguryo et Paeckche jusqu'alors chamanistes. Le royaume de Silla y adhère à son tour au Ve siècle. Au nord, Koguryo, qui entretient d'étroits contacts avec la Chine, adopte la musique de la cour impériale et la musique bouddhique; c'est à cette époque qu'est créée la cithare à frettes komungo sur le modèle du qin chinois. De plus, le royaume de Koguryo créé un Institut de la Musique qui régit l'enseignement et la pratique de la musique officielle. Cet institut subsistera à tous les changements de régime jusqu'à la fin du royaume de Choson (1910). Le royaume de Paekche au sud-ouest, en contact avec le Japon, développe les théâtres masqués dont ne subsiste plus aujourd'hui qu'une forme: le pongsan. Le royaume de Silla, relativement isolé, invente quand à lui la grande cithare à chevalets kayageum, inspirée du zheng chinois, et développe le hyangak, un répertoire proprement coréen.
Le royaume de Silla unifié (668-935)
Après cinq siècles de querelles, le royaume de Silla aidé par l'armée chinoise des Tang, unifie la péninsule. Le respect des notables de Silla pour la civilisation chinoise les conduit à adopter très largement la culture et les moeurs des Tang et notamment le répertoire de musique de cour tangak qui au cours des siècles va se coréaniser. Les révoltes paysannes auront raison du royaume de Silla et permettront l'avènement du royaume de Koryo.
Le royaume de Koryo (918-1392)
Vers l'an 1000, le royaume contrôle environ deux million d'âmes et conserve des relations étroites avec la Chine des Tang puis des Song. L'art de l'époque de Koryo est essentiellement aristocratique et la musique de cour aak connaît-là un très grand essor. Sur le plan religieux, le bouddhisme bénéficiant de la protection des nobles, exerce une influence énorme sur l'ensemble du peuple tandis que le chamanisme entre en défaveur. Sur le plan musical le bouddhisme coréen affirme son originalité avec un vaste répertoire de prières yombul, de chants sacrés pumpae et de danses chak bop. Le royaume affaibli par des dissensions interne est balayé par l'occupation mongole.
Le royaume de Choson (1392-1910)
Le général Yi Song-gye chargé par le pouvoir mongol de combattre les Ming renonce finalement à pénétrer en territoire chinois et revient sur la capitale Kaesong. Il prend le pouvoir en 1392, fonde le royaume de Choson, reconnu par les Ming et transfère la capitale à Séoul. Un système d'écriture original à la fois alphabétique et syllabique, le hangul, est mis en usage dès 1446 et adopté, d'abord par les poètes puis par les romanciers. La pensée philosophique du royaume de Choson, est dominée par le néo-confucianisme. Un des aspects principaux de ce système consiste à diviser toute chose ou existence en deux principes inséparables et interdépendants le li ou ordre, et le qi ou mouvement nécessaire à la concrétisation de l'ordre. La philosophie néo-confucianiste s'entoure de tout un système de rites et de cérémonies et exerce une grande influence sur les conceptions musicales de ce temps: "La musique naît dans le néant originel et se développe dans la nature, elle est donc cause d'une émotion profonde dans le coeur de l'homme (mat) ainsi que de la compréhension mutuelle et de la compassion dans son esprit (mot). Elle rend l'univers noble et soumis: tel est le chemin de l'harmonie du yin et du yang" (Le livre de la musique, 1492).
Le royaume de Choson peut-être divisé en deux périodes.
La première (1392-1593) est celle du perfectionnement de la musique de cour aak qui s'enrichit de tout le répertoire confucéen et se débarrasse peu à peu de ses caractéristiques chinoises (déclin du tangak). La deuxième phase (1593-1910) est marqué par le déclin de la musique de cour aak suite aux invasions japonaises (XVIe siècle) et mandchoues (XVIIe siècle) et par le développement de la musique d'origine roturière sogak: chants lyriques kagok composés sur des poèmes narratifs kasa ou des ballades sijo, chant narratif p'ansori également appelé "opéra coéen", improvisation instrumentale sanjo. L'Institut de Musique de Corée compte au XVIIIe siècle 1750 artistes et s'affirme à la fois comme le conservatoire privilégié des formes savantes et le lieu où s'affinent les répertoires dits "populaires". La fin du XIXe siècle est une période de déclin politique marquée par des incidents militaires provoqués par le Japon et les puissances occidentales soucieuses de s'implanter dans la péninsule. La Corée passe en 1910 sous la domination japonaise qu'elle subira jusqu'en 1945.

Genres et répertoires.

La musique de cour aak.
Le hyangak créé à l'époque du royaume de Silla et restauré sous le royaume de Choson comprend 5 "ensembles" dont Sujech'on:
musique des banquets royaux;
musique pour le sanctuaire des ancêtres royaux;
yomillak, musique et danse des banquets royaux;
yongsan hoesang, hymne bouddhique instrumentalisé et
t'aech'wit'a, (litt. "souffler" et "frapper"), musique militaire accompagnant les processions royales.
Le tangak, répertoire d'origine chinoise, tombé en désuétude, n'est plus joué que par les musiciens de l'Institut National des Musiques Traditionnelles de Séoul. Ce répertoire se caractérise notamment par l'usage des carillons de phonolithes, de cloches et de lames de métal.

La musique sogak. Musiques roturières admises à la cour dans la seconde moitié du royaume de Choson.
Le chongak, "musique correcte", musique instrumentale destinée aux banquets, est jouée dans un cadre moins prestigieux que la cour et dans un style plus intimiste.
Le sanjo est un solo instrumental joué à la cithare (kayageum ou komungo), à la flûte traversière en bambou taegeum ou encore à la vièle haegeum, avec un discret accompagnement de tambour.
Le kagok est un chant lyrique, accompagné par un petit ensemble instrumental. Il comprend des ballades sijo, qui traitent de l'amour, de la loyauté, et des kasa, chants narratifs remarquables par l'emploi de falsetto, du vibrato et de bien d'autres ornements vocaux.
Le p'ansori parfois surnommé "opéra coréen" est un long récit dramatique mi-déclamé mi-chanté par un artiste soliste accompagné au tambour tonneau puk.

Les musiques religieuses. Elles comprennent les répertoires associés aux trois principales religions de Corée: le chamanisme, le bouddhisme, le confucianisme, les musiques confucéennes faisant partie de répertoire de cour aak.
Musique bouddhique: prières chantées et récitées yombul,chants sacrés pumpae, danses de cérémonie chak bop.
Musique chamanique est par excellence le sinawi, improvisation collective jouée lors des rituels chamaniques kut. Cette musique a inspiré nombre de formes musicales coréennes: le sanjo, le p'ansori et plus récemment les tambours samul nori.

PROGRAMME
Ce concert sera précédé d'une présentation détaillée par le compositeur et musicien Byung-ki Hwang, avec une traduction simultanée en français
1. Kagok "Taepyongga" (première en France), chanteuse: Kwon-Soon Kang
Chant lyrique joué sur un rythme très lent, le Kagok est un genre musical réservé aux récitations mélodiques de courts poèmes (sijo) de l'époque de la dynastie Choson. Le kagok avec le pansori et le pumpae est considéré comme l'une des trois formes représentatives de la muisique vocale coréenne. On compte au total 41 kagoks (26 pour hommes et 15 pour femmes). L'un des plus célébre est "Taepyongga" dont le thème est le souhait de la prospérité pour la nation.
2. Solo de cithare à six cordes komungo "Mitoduri" par Dae-Seog Cheong.
Le mot Mitoduri désigne la musique jouée sur les notes graves.
3. Solo de flûte traversière taegeum "Yoochoshin: Sangyongsan" par Kyu-Il Hwang
L'oeuvre orchestrale "Yoochoshin" est composée de huit petites pièces dont la première est "Sangyongsan", composée exclusivement pour la flûte traversière.
4. Solo de cithare à 12 cordes kayageum "Chimhyangmu", composé et interprété par Byung-ki Hwang, avec Chung-Soo Kim au tambour d'accompagnement. Composé en 1974, cette oeuvre est inspirée de la danse indienne pratiquée dans les nuages d'encens. Le jeu de la cithare initie le spectateur à la beauté de la peinture bouddhique de la dynastie Shilla.
5. Solo de tambour changgo (en forme de sablier), par Il Won
Improvisation mettant en évidence la prodigieuse richesse des rythmes coréens.
6. Ensemble: improvisation collective "Sinawi" (première en France)
Le sinawi est une musique particulière au sud de la corée. Entièrement improvisée elle accompagnait autrefois les rites d'exorcisme (kut) célébrés par les chamanes. La mélodie se développe indépendamment du rythme dans le mode kyemyon (proche du mode mineur occidental) dans une ambiance calme et détendue. Le rythme salpuri à douze temps débute lentement puis va en s'accélérant, conduisant les ritualistes vers un état de paroxysme. Le sinawi présente de nombreuses analogies avec le free jazz tout en faisant vibrer les racines les plus profondes de la sensibilité coréenne.

Biographies succinctes des interprètes dans le programme.

Composition musicale, arrangements

Contributeurs

alx:21306

Origine géographique

Corée

Mots-clés

Date (année)

1997

Cote MCM

MCM_1997_KR_S1

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Titre Localisation Date Type
Saison 1997 1997