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Corée. Musiques et danse traditionnelles coréennes. Spectacle

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Évènement

Titre

Corée. Musiques et danse traditionnelles coréennes. Spectacle

Sous-titre

par les artistes de l'Institut National Coréen de Musique et Danse Traditionnelles

Date

2000-11-13

Date de fin

2000-11-14

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Danse

Description de la pratique

13-14 novembre 2000.
Sous le haut patronage de Madame la Ministre de la Culture et de la Communication et dans le cadre de la célébration du 20e anniversaire du Centre Culturel Coréen.

A cours de son histoire qui s'étend sur quelques millénaires, la musique coréenne s'est forgé un style, un son qui la rendent immédiatement reconnaissable. Nourrie par les échanges que la péninsule entretint avec ses voisins, principalement la Chine, elle incorpora nombre d'éléments étrangers qu'elle refaçonna à sa manière. Et aujourd'hui, alors que la musique occidentale connaît une grande faveur dans la société coréenne, notre pays continue comme par le passé de s'efforcer à enrichir sa tradition tout en s'ouvrant aux arts étrangers. Pour comprendre la musique coréenne, il faut savoir que celle-ci se compose de deux branches principales: la musique classique ou la musique d'art et la musique populaire. En tant que musique des lettrés, la musique d'art coréenne peut être comparée à la musique classique occidentale. La musique populaire, elle, était jouée par les gens du peuple. A quelques exceptions près, la première est considérée comme une "musique pour la tête" et la seconde comme une "musique pour le coeur". La musique classique nous fait pénétrer dans un état de calme et de méditation, alors que la musique populaire apporte, à travers ses rythmes, un sentiment de joie et de jubilation. Si l'on devait appliquer des termes occidentaux à la musique coréenne, on pourrait qualifier la première branche de "classique" et la seconde de "romantique".
La musique et la philosophie coréennes sont étroitement liées. Ce rapport se manifeste notamment dans une certaine perception du temps musical. Le rôle de l'improvisation, le caractère continu de cette musique, jusqu'à sa forme, la couleur et la disposition des instruments dans l'orchestre.
A l'écoute de la plupart des pièces traditionnelles, principalement le répertoire classique, on est frappé par la lenteur du tempo, chaque temps pouvant durer près de trois secondes. Ceci s'explique par le fait que si le tempo en musique occidentale se fonde sur la pulsation cardiaque, celui de la musique coréenne s'appuie sur la respiration, synonyme de vie, de santé et moyen de contrôle des émotions. Ainsi on peut opposer les musiques occidentale et coréenne par le fait que la première est vivante, active, "cardiaque", et la seconde profonde, méditative, "pulmonaire". Ce caractère méditatif est renforcé par l'importance que revêt l'improvisation. Transmise oralement de génération en génération, la musique traditionnelle coréenne permettait à ses interprètes d'y incorporer des éléments nouveaux et originaux qui, tout au long de son histoire, ont contribué à la faire évoluer, faire naître de nouveaux répertoires, ceci jusqu'à une époque tout à fait récente ainsi qu'en témoigne l'apparition du Samulnori dans les années soixante, musique de percussions inspirée des rythmes populaires. Un autre aspect important de cette musique réside dans sa continuité. Les pièces sont généralement composées de plusieurs parties qui s'enchaînent sans interruption. Enfin, la disposition, les couleurs et le rôle de l'orchestre constituent en quelque sorte une représentation visuelle et sonore de la philosophie du yin et de yang et des rapports de dualité des forces cosmiques négative et positive.
Institut National Coréen de Musique et Danse Traditionnelles

De toutes les musiques d'Asie qu'il nous est donné d'entendre aujourd'hui, celles de Corée sont incontestablement parmi les plus attachantes, que ce soit pour leur beauté formelle, leur diversité, la passion que l'on sent sourdre derrière une réserve imposée par la bienséance aristocratique, et qui explose parfois en notes dramatiques d'une extrême intensité. On peut alors se demander pourquoi elles sont si mal connues en France. La Culture coréenne est bien autre chose que celle d'un pays industrialisé. Véritable civilisation, elle s'est forgée tout au long de l'histoire plusieurs fois millénaire d'un peuple et d'une région, au contact certes de ses voisins chinois et japonais, mais avec un constant souci d'affirmer son originalité. Ce n'est pas par un hasard si dès le VIIe siècle un ensemble de musique classique coréenne demeurait en résidence à la cour de l'empereur de Chine et allait se produire au Japon, exerçant l'influence que l'on sait sur le développement de la musique de cour japonaise. Si la facture instrumentale révèle clairement l'appartenance de la Corée aux cultures est-asiatiques, l'histoire des genres et des répertoires nous prouve à l'évidence la spécificité de son identité musicale. Ainsi, à l'époque du royaume de Silla unifié (668-935), l'estime des lettrés coréens pour la civilisation chinoise les conduit à adopter la culture et les moeurs de la dynastie Tang et notamment le répertoire de musique de cour qui reçoit le nom de tang-ak, littéralement: "musique tang". Mais simultanément, la cour de Corée crée un autre répertoire, proprement coréen celui-là, la hyang-ak. Or, les siècles passant, on voit le tang-ak se transformer, se coréaniser pour finalement décliner et pratiquement disparaître dès les premiers siècles de la dynastie Choson(1392-1910) au profit du hyang-ak. On assiste là à un cas exemplaire d'absorption, de réappropriation puis d'élimination de formes culturelles exogènes.
Certains musicologues et musiciens coréens considèrent que sur de nombreux points, la musique coréenne est en définitive plus proche de la musique indienne que des musiques chinoise ou japonaise, que ce soit pour l'importance donnée à l'inprovisation, ou pour ce mûrissement si particulier de son (shigimsae) qui fait intervenir un travail à la fois précis et souple sur l'attaque, le timbre, l'enveloppe et la dynamique.
Mais c'est peut-être le profond enracinement de l'âme coréenne dans la nature qui donne la clef de l'essence de cette musique. Les influences manifestes du bouddhisme et du confucianisme ne sont jamais parvenues à effacer le fond chamanique dont les pratiquent de meurent toujours vivantes aujourd'hui. Evocatrices de paysages aux formes tourmentées, les techniques vocales et instrumentales, combinant plénitude et âpreté, renvoient le peuple coréen à ses origines sibériennes et au chant profond des bardes. L'auteur du Livre de la Musique (1492) le résume ainsi: "La musique naît dans le néant originel et se développe dans la nature. Elle est donc cause d'une émotion profonde dans le coeur de l'homme mais aussi d'une compréhension mutuelle et d'une compassion dans son esprit". Ces quelques lignes résument bien une esthétique musicale fondée sur le rapport dialectique entre intelligence et émotion, entre homme et nature.
Pierre Bois / Maison des Cultures du Monde

L'institut National Coréen de Musique et Danse Traditionnelles fait aujourd'hui partie du Ministère de la Culture et du Tourisme. Mais son origine remonte à L'institut National de Musique (Umsongso) qui fut créé dans le courant du VIe siècle. La reine Chindok du Royaume de Silla (57 av. JC-935 ap. JC) renforça cet institut en augmentant le nombre de musiciens. Sous le royaume de Koryo (918-1392), deux instituts de musique furent fondés: Chonakso et Taeakso. Ils furent réunis au début du règne de la dynastie Choson (1392-1910) sous le nom de Aakso puis de Cnagakwon. Ces instituts avaient pour mission de fournir les musiciens, chanteurs et danseurs lors des célébrations importantes, de former les artistes et de produire des compositions nouvelles.

PROGRAMME
-Danse populaire Changguchum, danse des tambours en forme de sablier.
-Musique instrumentale: suite de chansons populaires
-Musique de cour: Cheongseonggok, pour flûte traversière taegeum et flûte droite à encoche tanso.
-Danse populaire Puch'aech'um, Danse des éventails.
-Danse de cour Pakchommu.
-Danse masquée populaire Pongsan T'alch'um.
-Musique instrumentale populaire: Sanjo en trio, pour ajaeng (cithare à archet), kyageum (cithare à douze cordes), komungo (cithare à six cordes).
-Musique populaire: Pungmullori. A la fois une danse et un jeu instrumental dans lequel sont utilisés le petit gong kkwenggari, le tambour en forme de sablier changgo, le tambour en forme de tonneau puk, le grand gong ching, le petit tambour sogo et le hautbois t'aep'yongso

Contributeurs

Origine géographique

Corée

Mots-clés

Date (année)

2000

Cote MCM

MCM_2000_KR_S2

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Titre Localisation Date Type
Saison 2000 2000