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Indonésie. Bali, terre de la danse magique. Spectacle

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Évènement

Titre

Indonésie. Bali, terre de la danse magique. Spectacle

Sous-titre

Drames dansés de Bali, à la découverte de l'Indonésie

Date

1987-11-03

Date de fin

1987-11-07

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Danse

Description de la pratique

3-7 novembre 1987
Un son clair traverse la campagne qui allait sommeiller. La lumière de fin d'après-midi fait virer à l'or sombre les troncs de palmier et les murs de pierre. C'est du haut d'une des tours d'angle d'un temple que vient la percussion. Un homme frappe avec un bâton court un long tambour de bois, le Kulkul suspendu comme une cloche. Les villageois ajustent leurs petites coiffures de batik avant d'entrer dans la première cour sacrée, les femmes déposent la pyramide d'offrandes colorées qu'elles portent sur la tête dans les loges rectangulaires des péristyles, les danseurs du temple terminent leur maquillage et finissent de se draper dans les brocards de soie, les musiciens s'installent posément sur le sol. Selon le drame dansé, la danse sacrée, la danse profane, le théâtre d'acteur ou le théâtre d'ombres, ils vont préparer des instruments différents. Cependant, tous les instruments ont pour fonction de créer un volumineux magma sonore, dans lequel l'acteur danseur (chanteur aussi parfois) doit se débrouiller au coeur de savantes polyrythmies pour trouver "sa" mesure, "son" allure, "ses" postures et souligner par la gestuelle, les lignes mélodiques qui s'entrecroisent. Il ne s'agit donc pas pour lui de "suivre une musique", comme le ferait un danseur occidental ou indien, mais de démêler un fil conducteur qu'il choisit de mettre en valeur et de suivre. C'est pourquoi à Bali, tous les danseurs acteurs commencent par être d'excellents musiciens.

L'ensemble instrumental le plus remarquable de l'île, le Gamelan, consiste en un ensemble de Genders (percussions vibraphones) frappés par des baguettes dures ou sourdes. Autrefois en bambou, les Genders sont plus connues sous leur forme de métallophones. Il n'existe plus à Bali qu'un seul ensemble complet en bambou: le Joged Gandangan de Teguenungan qui comporte treize instruments datant de 1905.
Le gong, premier instrument est formé par une épaisse et large lame de bambou posée sur une caisse sculpture représentant une divinité monstrueuse. Les autres instruments se composent de trois, six, neuf, douze lamelles de bambou, insérées dans des coffres ou posées sur des pieds bas. Le résonateur est toujours une caisse. Les bois très sonores doivent être séchés et parfois "cuits" au feu grâce à des techniques particulières.
Les concerts donnés sous un préau devant le temple servent de prétexte à des danses en solo dans le style Legong (danses de séduction).
A Negara, un autre style de Gamelan de bambou produit un son continu, beau, puissant et très rythmé. Les instruments, au nombre de neuf, sont faits de très gros bambous. Ils peuvent proposer des pièces à écouter, avant les prières, mais ils servent aussi pour la danse.
Le Gamelan métallique est présent dans presque chaque village. A Bali, la richesse d'un village se mesure, non pas à la quantité de rizières, mais au nombre d'ensembles musicaux. La musique et la pratique musicale font partie de la vie quotidienne au même titre que le repas. Par exemple, un musicien qui, après son travail dans les champs, ne viendrait pas assister à quatre ou cinq répétitions d'affilée de son ensemble musical, pourrait être renvoyé du village.
Un Gamelan peut comprendre jusqu'à trente-cinq instruments de métal. Tous sont formés à partir de pièces métalliques suspendues par des fils souples qui les maintiennent en vibration sous les coups de mailloche, au-dessus d'une caisse de résonance de volume variable. Certaines pièces (de bronze mais contenant un alliage plus ou moins dense de cuivre et d'argent) se présentent sous forme ronde avec un renflement en mamelon au centre. Les autres consistent en lamelles. A l'exception des gongs, ces pièces sont posées horizontalement sur les fils ou les lattes de bois.
Les musiciens se placent en général sur deux ou trois files formant un rectangle ouvert. Tous assis par terre, ils se laissent diriger par un chef d'ensemble indiscernable à première vue, qui peut-être joueur de gong ou joueur d'un des Genders. Parfois, un tambour de bois fendu et une ou deux violes à pique viennent compléter l'ensemble. La perception musicale, chez les musiciens comme chez les auditeurs, se révèle totalement différente de celle des occidentaux. Un des musiciens peut jouer soudain à l'octave inférieure au milieu d'un morceau ou bien attaquer sur son Gender une mélodie sensiblement différente du canevas impulsé par le chef. Celui-ci ne lui dira jamais "C'est une erreur! Recommence!" mais plutôt: "Tiens, aujourd'hui, tu joues plus au nord!"
A Bali, la musique est non seulement directionnelle mais tridimensionnelle et ceci explique la position des danseurs imbriqués parfois dans l'ensemble instrumental.
D'autres musiques très particulières se déroulent à Negara au moment des récoltes. Produites par des bambous frappés sur un long tronc, suspendu ou posé à terre, les Joged Gebgog sont toujours animées par des musiciennes. Elles battent des polyrythmies devant les garçons. L'un d'eux s'approche d'une jeune fille et l'invite à danser. Aussitôt, une autre musicienne de l'assistance prend sa place.
Dans les villages de la région de Batuan, parmi les paysans se trouvent des virtuoses de Genggong, guimbardes de fer servant à l'imitation de la voix des grenouilles (pour certaines danses de grenouilles justement). Il s'agit d'un art mimétique très révélateur de regard que les Balinais portent sur la nature.

Une forme particulièrement belle de musique et de danse très anciennes, le Gambuh fait appel à un ensemble d'énormes flûtes de bambou, produisant un son fluide continu, par la respiration circulaire des musiciens. Ils peuvent être de neuf à quinze personnes. Le Kulkul (tambour de bois fendu) introduit de temps à autre une ponctuation sèche. Ce théâtre dansé de cour, joué souvent dans les temples pour le seul public des dieux, appartenait aux souverains Majapahit et se donnait chaque après-midi pendant onze jours de suite. Les acteurs danseurs et danseuses, somptueusement maquillés et vêtus jouent les divers épisodes des conflits et batailles de princes. La danse extrêmement complexe fait appel à une introduction chantée par les acteurs mêmes, le Ginamon qui introduit un personnage de lignée royale.

L'Arja, autre forme chantée et parlée, représente plutôt le genre de l'opéra populaire. Le Gamelan, très réduit et accompagné de flûtes et de vièles à pique, ne domine pas la voix très modulée des chanteuses, qui s'interrompent et quittent le chant en langue balinaise classique pour expliquer dans une sorte de "recitar-cantando" la narration précédente grâce à l'Indonésien quotidien.

Les grands textes épiques balinais sont parlés chantés au cours d'incantations appelées Kechire qui se déroulent durant la nuit dans les prémices du temple, après les cérémonies. Enfin les Kidung Malat, accompagnés par L'Angklung, sont des chants de deuil soutenus par un gamelan funéraire et peuvent être entendus avant et au moment des crémations.

Il existe d'autres formes instrumentales et vocales selon les villages ou les occasions de fêtes et de cérémonies. Au cours de certaines danses, l'ensemble peut se réduire et inclure d'autres instruments. Les gongs et les tambours qui accompagnent les processions sont nombreux et n'ont pas toujours les mêmes fonctions.
Le rôle de la voix à Bali reste si important que le grand prêtre interdit le chant profond a cappella, hors des cérémonies religieuses. Un peu avant la prière, plusieurs hommes prennent place sous un des petits auvents de brique, construits dans la première cour du temple. A trois ou quatre, ils entonnent de grandes incantations non rythmiques. La voix du premier, légèrement décalée par rapport aux voix des autres, produit un effet de déséquilibre et sur les auditeurs et les chanteurs eux-mêmes. Pour parler franc, ces derniers "s'envoient proprement en l'air" avec leur chant. Les enfants qu'ils tiennent entre leurs genoux, dorment debout, les yeux ouverts. Tout le temple semble s'assoupir et rêver au coeur de ces grandes mélodies qui tourbillonnent an vagues lentes.
Comme le musicien, le chanteur peut improviser. Son expression lui est dictée de l'intérieur, donc la pulsion de chacun est acceptée même si des règles existent.
A Bali, la musique est "visuelle" et déclenche des séries de phénomènes sensitifs et nerveux qui se répercutent sur le comportement de ceux qui la font et de ceux qui l'écoutent.

Plusieurs expressions extraordinaires pourront être découvertes grâce aux musiciens et aux danseurs de I Made Jimat du village de Batuan.
Avec six formes différentes de musique et de danse, un dépaysement total�Plus l'immersion dans un rêve coloré de teintes sourdes et vibrantes, ponctué des coups de coeur donnés par les percussions métalliques gardées comme des trésors.
Le Gambuh est un drame dansé pour les dieux dans les temples. L'ensemble musical se compose d'énormes flûtes de bambou
Le Calonarong est une sorte d'opéra épique où les acteurs danseurs chanteurs se livrent par la gestuelle à une narration animée, parfois comique, de l'histoire des rois.
Le Lagong Kraton constitue toute une série de danses de cour où les filles fleurs se livrent à une chorégraphie posture d'une grande intensité.
Le Wayang Topeng est un théâtre dansé, soit dans le style doux (pour les princes et les femmes), dans lequel un clown récitant commente gestuellement les histoires de rois et de héros.
Le Jauk est une danse exécutée en solo par un homme, souvent un jeune garçon qui exploite le caractère impétueux et frénétique d'un démon masqué.
Le Barris est une autre danse solo exécutée par un homme qui décrit un guerrier aux aguets, le dos barré par le lourd sabre de bataille et qui défie les ennemis invisibles.

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

1987

Cote MCM

MCM_1987_ID_S1

Auteur val

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Titre Localisation Date Type
Indonésie. Drames dansés de Bali. Maquillage. Photos Indonésie 1987-11-03 Photo numérique
Indonésie. Bali. Drames dansés. Affiche Indonésie 1987-11-03 Affiche
Titre Localisation Date Type
Saison 1987 1987