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Indonésie. Bali. Calonarong. Spectacle

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Évènement

Titre

Indonésie. Bali. Calonarong. Spectacle

Date

1987-11-05

Date de fin

1987-11-06

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

5 novembre 1987.
Le drame de Calonarong a pris sa forme actuelle au XIXe siècle dans le région de Batubulan (à proximité de la petite ville de Gianyar) en se basant sur les manuscrits du XVIe siècle inscrits sur les tablettes de feuilles de palmier (Lontar) qui recensent toutes les narrations des grands mythes de l'île.
Le récit se situe au XIe siècle dans le puissant royaume de Kadiri ou règne un souverain aussi beau que sage; le roi Airlangga vient de succéder au roi Dharmawangsa, son beau-père. Après un grand nombre de bataille, il établit sa résidence à Daha, capitale de Kadiri, comme roi unique de Java oriental. Cependant, ce ne sont pas les faits historiques qui marquent sa vie (et qui sont inscrits dans les manuscrits), mais la légende qui veut que la plupart de ses victoires soient attribuées à ses pouvoirs surnaturels.
L'histoire présentée commence ainsi:
La veuve Dayu datu (Calonarong) est exilée vers la forêt de Girah car elle est accusée de sorcellerie et de magie noire. Elle part avec sa superbe fille Ratna Menggali. Il existe actuellement à Bali quatre versions différentes du Calonarong. Celle présentée par le groupe I Made Jimat s'appelle Katundung Ratna Menggali (la répudiation de Ratna Menggali).
A la suite du mariage du roi Airlangga et de Ratna Menggali, le peuple se soulève et fomente une violente insurrection. Chacun jure qu'il ne mettra plus les pieds au palais royal. Profondément peiné par la colère de ses sujets, le roi chasse son épouse Ratna Menggali du palais. Aussitôt, la mère de la jeune femme apprend la cause de la répudiation et entre dans une rage folle. Elle appelle les "Sisya", les apprenties sorcières, et leur donne l'ordre de se métamorphoser en "leyak (horribles démons du quotidien) et de répandre la peste et la maladie dans le royaume.
Le roi Airlangga décide d'envoyer son "Patih" (conseiller) Madri à Girah pour tenter de tergiverser avec Dayu Datu. En chemin, celui-ci se trouve face ) face avec une apprentie sorcière, qui se transforme en Garuda, l'oiseau sacré, et lui crève les yeux. Le roi dépêche alors son second "Patih" vers Girah et lui enjoint de tuer Calonarong. C'est alors qu'avec l'aide de la Déesse de la Mort, Batari Durga, Calonarong se métamorphose en Rangda, la terrible sorcière invincible qui crache du feu.
La narration mythique décrit, avec précision, la bataille entre Calonarong-Rangda et le sage Brahman Mpu Bradah mais le drame ne peut avoir de fin et la vision dernière montre le combat entre Rangda et le Barong, animal dragon sacré, protecteur du village.
Cette bataille entre les forces du Bien et du Mal, sans vaincu ni vainqueur, met l'accent sur la tradition balinaise où l'équilibre doit être conservé et où l'on demande simplement aux mauvais esprits de retourner au lieu d'où ils viennent. Le drame du calonarong a donc pour fonction principale l'exorcisme. Dans une certaine mesure, il glorifie aussi Rangda, la puissance de la magie.
Le Calonarong est exécuté, en particulier, au cours des jours réputés néfastes, dans le calendrier balinais, ou bien au moment d'épidémies ou de famines. Les acteurs danseurs s'installent dans les cimetières, ou bien à la croisée des chemins. Repaires des démons, ces lieux se trouvent au "Kelod", c'est-à-dire à l'extrême sud d'un village, plutôt vers la mer, siège des mauvais esprits et dans la direction opposée au "Kaja", le nord, c'est-à-dire la direction de la montagne, endroit sacré par excellence et demeure des dieux.
Le style de danse dans le drame de Calonarong comprend des éléments de Gambuh, la forme chorégraphique la plus archaïque de l'île et des éléments de danse de cour. La danse des "Sisya", apprenties sorcières, est considérée comme bouleversant les canons de la danse classique balinaise. Elle fait clairement référence aux rites tantriques décrits dans le manuscrit du Calonarong: cheveux épars, bras nus et brandis, gestes violents et incontrôlés et s'oppose radicalement à la profonde sensibilité et à la retenue de la danse classique féminine à Bali.
La langue utilisée par les principaux personnages, le "Kawi" était la langue de l'ancien Java, employée dans les cours de Java et de Bali pendant la période médiévale.
Le gamelan (ensemble musicale) utilise la gamme pentatonique Semar Pegulingan. Le groupe I Made Jimat joue avec un ensemble appelé Gong-Kebyar spécialement adapté à la danse, et dans lequel s'ajoutent deux Gender Rambat (métallophones).
Le drame proprement dit est précédé par une "Pengelembar" danse d'introduction, habituelle à Bali; celle du Barong- Ket", créature léonine dont le but consiste à chasser les démons vers la mer.
L'ancêtre du "Barong" est sans doute la danse chinoise du lion "Shi-Shi" qui apparaît au cours de la dynastie des Tang (du VIIe au Xe siècle) et se répand dans toute l'Asie du Sud-Est. La danse de "Shi-Shi" associée au Bouddhisme acquiert, par la suite des connotations d'exorcisme qu'elle possède encore aujourd'hui. La date de l'apparition du "Barong" en Indonésie n'est pas précisément définie mais il était présent dans de nombreux endroits de Java et de Bali, bien avant le siècle dernier.

Personnage par ordre d'entrée:
Sisya: apprenties sorcières
Calonarong: la veuve
Punta et Kartala: serviteur du roi
Prabu Airlangga: roi de Kadiri
Patih Madri: conseiller du roi
Ratna Menggali: fille de Dayu Datu et épouse du roi Airlangga
Garuda: oiseau sacré et métamorphose de l'une des apprenties sorcières
Celuluk métamorphose de l'une des apprenties sorcières
Patih Maling Manggunu: frère aîné de Madri, autre conseiller du roi
Rangda: la sorcière, métamorphose de Calonarong

Extrait de 1h45 sans entracte.

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

1987

Cote MCM

MCM_1987_ID_S3

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Titre Localisation Date Type
Saison 1987 1987