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Indonésie, Bali. Drames dansés Gambuh et Calonarong. Spectacle

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Évènement

Titre

Indonésie, Bali. Drames dansés Gambuh et Calonarong. Spectacle

Date

1993-06-12

Date de fin

1993-06-16

Artistes principaux

Direction artistique

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

12-16 juin 1993.
Un spectacle total, riche en péripéties ou fantômes, génies, rois, princesses et clowns se côtoient dans des costumes étincelants ou derrière des masques grotesques et effrayants. Combats de magie et danses d'amour se succèdent, accompagnés par l'une des plus belle musique du monde.

Des innombrables formes théâtrales et musicales balinaises, le gambuh est la plus ancienne et le calonarong la plus spectaculaire.
(13 musiciens et 20 danseurs, ensemble du village de Batuan. Direction : Ketut Kantor.)

Le théâtre balinais.
D'origine javanaise, le théâtre dansé balinais a connu son essor à partir du XVIIe siècle grâce aux cours princières. Celles-ci possédaient plusieurs orchestres ainsi que des troupes d'acteurs et de danseurs composées de membres de la famille princière, de notables et aussi parfois de paysans talentueux.
Suite au déclin de ces cours au XXe siècle, les princes durent réduire leur train de vie et nombre de traditions théâtrales disparurent. Heureusement, la ténacité de certains artistes soutenus par leurs villages permit de remontrer les troupes et de redonner vie à ces formes artistiques. C'est le cas de Ketut Kantor qui, tout comme le déjà célèbre I Made Jimat est l'un de ces rares artistes balinais à avoir sauvé ces formes de l'oubli.

Le Gambuh.
Artistes complets, les comédiens danseurs du gambuh relatent depuis quatre siècles, à la plus grande joie des balinais, les aventures picaresques de leur héros, le prince Panji. Spectacle total, le gambuh est surtout remarquable par la beauté de ses danses dont la complexité gestuelle n'a d'égale qu'une extraordinaire expressivité. A la délicatesse et au coulé des danses féminines s'oppose la brutalité concentrée et saccadée des danseurs. Chaque geste devient une action chorégraphique que renforcent la richesse des costumes, la beauté majestueuse des coiffures et la puissance d'un orchestre composé de grandes flûtes, de tambours et de gongs.
Le gambuh est l'expression la plus ancienne du théâtre balinais, dont dérivent tous les autres drames dansés. Le gambuh, qui prend sa forme actuelle au début du XVIIe siècle, a pour cadre les grandes cours de l'est de Java alors qu'au sommet de leur splendeur elles influencent Bali avec leur langue, leurs danses et leurs costumes.
Autrefois joué pour les dieux devant les temples et lors des crémations, le gambuh se base sur la littérature balinaise et en particulier sur la grande épopée de Panji Malat Rasmin, contant les aventures du prince Panji, personnage historique.
L'orchestre accompagnant les gambuh est très différent de ce que l'on a l'habitude de voir à Bali. Il est composé de longues flûtes épaisses de bambou, d'un rebab (vièle balinaise), de deux tambours, d'un petit gong, de cymbales et autres instruments de percussion. Un chanteur, le juru tandak, interprète le récit sur lequel évoluent les danseurs.

Le calonarong.
Il raconte l'éternelle lutte entre les forces du bien et du mal et comment elle brise les hommes. Démons, sorcières, animaux fabuleux se combattent sur les sonorités riches et percutantes du gong, l'orchestre balinais de xylophones, métallophones, gongs, cymbales et tambours.
Le drame du calonarong s'inspire de mythes qui furent recensés sous forme de manuscrits rédigés sur des feuilles de palmier. C'est au XIXe siècle qu'il se fixa sous sa forme actuelle. Le drame met en scène le combat permanent qui oppose les forces du bien et du mal, combat dont l'issue demeure toujours incertaine car la tradition balinaise veut qu'un équilibre soit toujours préservé entre ces deux forces. La fonction originale du calonarong est l'exorcisme. Il est exécuté pendant les périodes considérées comme néfastes dans le calendrier balinais, notamment le nouvel an et lors des épidémies et des famines. Les artistes s'installent dans les cimetières ou à la croisée des chemins, repaires des démons, sièges des mauvais esprits.
Le récit raconte l'histoire de la sorcière Calonarong qui entra dans une grande colère à la suite de la répudiation de sa fille par le roi Erlangga, se transforma en démone Rangda et fut cause de véritables fléaux avant d'être à son tour neutralisée par le Barong, animal sacré représentant le bien et dont la tradition remonte au lion mythique chinois shi-shi.
La danse: comme toutes les autres formes de théâtre balinais, le calonarong s'inspire très largement du gambuh. Son originalité réside cependant dans la danse des apprenties sorcières qui bouleverse les canons de la danse balinaise et fait clairement référence aux rites tantriques décrits dans les manuscrits: cheveux épars, bras nus et brandis, gestes violents et incontrôlés et s'oppose ainsi à la sensibilité, à la grâce et à la retenue de la danse classique de Bali.
L'orchestre qui accompagne le calonarong est un gong kebyar, littéralement le "gong qui explose". Cet orchestre de métallophones à lames pemugal, gangsa, kantil, djublag et djegog, de xylophones, de petits gongs reong et terompong, de gongs couchés et suspendus, de cymbales, de flûtes suling et de tambours kendang se caractérise par un style dynamique et explosif qui lui valut une très grande vogue dès les années trente.

PROGRAMME.
Bali. Gambuh.
L'histoire: Pamalingan Galuh Singasari; L'enlèvement de la princesse de Singasari.
Les deux royaumes de Java oriental, Singasari et Koripan sont unis par un pacte d'alliance. Lorsque Singasari est attaqué par Panjarakan, Panji, prince de Koripan accourt à la rescousse de ses alliés. Les troupes ennemies sont vaincues et Panji, après cette victoire, demeure un moment à Singasari, pour se reposer avec sa suite.
Un jour, Panji chasse dans les jardins de Sek-Sekar, il rencontre Ratna Merta, princesse de Singasari, que son père cache aux yeux du monde et la séduit.
Quelques temps plus tard, Panji part guerroyer. Sa campagne terminée, Panji retourne à Singasari. A mi-chemin, il prend congé des siens. Il lui en coûte de se séparer de son lieutenant Rangga et de son ami Kuda Mirarsa, mais il a des projets secrets. Avec son petit équipage, il emprunte des raccourcis et parvient au palais de Singasari au milieu de la nuit. Il pénètre en secret dans le palais et se glisse furtivement dans la chambre de Ratna Merta, princesse de Singasari. Elle s'éveille et se hâte de quitter le palais avec lui. Aidés par les serviteurs de la jeune fille, ils s'échappent sans être vus. Panji confie sa bien-aimée à Kebo Prakasa, un de ses fidèles lieutenants, car il doit partir. Mais en fait il décide de demeurer encore quelque temps dans la ville pour égarer les soupçons. Se faisant passer pour Kalana Carang Magapuspa, il ordonne à un de ses sbires de mettre le feu à une maison de plaisir. Les habitants de Singasari, furieux, poursuivent les incendiaires qui parviennent néanmoins à s'enfuir. Le forfait arrive aux oreilles du roi qui ordonne de lancer des recherches contre Kalana Carang Nagapuspa afin qu'il soit jugé. Mais un malheur n'arrive jamais seul, le roi apprend peu après par les gémissements des femmes du palais que sa fille a disparu. Plein de chagrin et d'inquiétude, il ordonne à son ministre de partir à la recherche de la princesse. Pendant ce temps, Panji a rejoint sa petite troupe. Sans retard, il entraîne Ratna Merta loin de Singasari.

Le drame de gambuh durant 3 heures, il sera présenté ici dans une version abrégée:
I tableau: les servantes aident la princesse à se préparer.
II tableau: Les jeunes femmes se baignent sous le ragard attentif de deux gardiens
III tableau: Panji entre et explique à un de ses lieutenants son intention d'enlever la princesse.
IV tableau: Panji entre au palais et se prépare à enlever la princesse, mais celle-ci accepte de le suivre de son plein gré.
V tableau: Le roi part à la recherche de sa fille;

Bali. Calonarong.
Prologue: Danse du Barong, animal mythique investi de pouvoirs bénéfiques.
I tableau: Le lieu de l'action est le palais de la veuve Calonarong, sorcière de Dirah, situé dans la forêt profonde de Tanjung Pura. Calonarong et ses disciples, les apprenties sorcières Larung, Lende, Lendi, Guyang, Waksirsa, Sawardana et Wadanti, attendent le cortège de noces du roi de Daha, Erlangga, à qui Calonarong a donné sa fille, la belle Ratna Menggali. Elles attendent longtemps, mais aucune nouvelle de Daha ne leur parvient. Impatiente, Calonarong envoie Larung vers Daha. Celle-ci part seule.
II tableau: A la cour du roi de Daha, on apprend que le mariage est annulé. Deux serviteurs, les Penakawan, racontent avec force clowneries que Ratna Menggali pratiquait elle aussi la sorcellerie et a mis le royaume en péril. Le roi décide donc d'envoyer son ministre Madri à Tanjung Pura. Madri écoute l'ordre du roi et part. Après un long voyage, il rencontre Larung au coeur de la forêt. Tous deux engagent la conversation. Elle lui explique qu'elle est une nymphe céleste qui s'est trouvée jetée au beau milieu de la forêt. Séduit par la jeune fille, Madri demande sa main. Larung lui propose un marché: sa main contre la tête du roi Erlangga. En entendant ses mots, Madri découvre qu'elle n'est autre qu'une des sorcières de Calonarong. Larung révèle alors sa véritable nature et explique qu'elle a été envoyée pour prendre des nouvelles du mariage. Madri apprend ainsi que Ratna Menggali a ensorcelé tous les hommes du royaume et tient leur sort entre ses mains. Larung voulant poursuivre son chemin, Madri lui barre la route et le frappe, l'obligeant à faire retraite. Larung se métamorphose alors sous les traits de l'oiseau divin Garuda et un combat épique s'engage. Madri est vaincu, les yeux crevés par l'oiseau. Larung part retrouver Calonarong, Madri retourne lui aussi sur ses pas, mais il meurt en route.
III tableau: De retour, Larung explique à Calonarong ce qui lui est arrivé. Furieuse, Calonarong ordonne à toutes ses disciples de partir pour Daha et d'y répandre fléaux et épidémies. Larung à leur tête, les sorcières partent exécuter les ordres funestes de leur maîtresse.
IV tableau: Le peuple de Daha assiste avec frayeur et désolation à l'hécatombe causée par les sorcières. Pour conjurer le désastre, Erlangga envoie son ministre Maling Meguna tuer Calonarong. Métamorphosée en démone Rangda, aux traits hideux, Calonarong déploie de tels pouvoirs qu'elle ne peut être vaincue. Les gens de la suite de Maling Meguna sont en déroute, mais finalement il parvient à lui renvoyer ses propres maléfices et la tuer.

Contributeurs

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

1993

Cote MCM

MCM_1993_ID_S4

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Titre Localisation Date Type
Indonésie, Bali. Musiciens et orchestre de flûtes suling du Gambuh et Gong kebyar du Calonarong. Photos Indonésie 1993-06-12 Photo numérique
Indonésie, Bali. Drames dansés Gambuh et Calonarong. Photos Indonésie 1993-06-12 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1993 1993