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Indonésie. Java. Tembang Sunda. Spectacle

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Évènement

Titre

Indonésie. Java. Tembang Sunda. Spectacle

Date

1995-03-31

Date de fin

1995-04-03

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

31 mars, 1-3 avril 1995
Ida Widawati, chant
et l'Ensemble Malati Ida
Neneng Dinar, chant
Dede Suparman, cithare kacapi indung
Achmad Suandi, flûte suling
Adjat Sudrajat, chant et cithare kacapi rincik


D'île en île, de région en région, l'archipel indonésien offre une variété de formes artistiques d'une extrême richesse. Le tembang sunda (litt. « poésie sundanaise ») en est un des meilleurs exemples. Ce genre poétique, vocal et instrumental s'est épanoui à l'ouest de l'île de Java, dans la région montagneuse du Preanger et dans les villes de Bandung, Cianjur, Garut et Sukabumi. Nous sommes-là au coeur de Sunda, un pays dont la langue, les coutumes et les formes artistiques sont très différentes de celles des autres régions de Java et que l'on identifie au royaume hindouisé de Pajajaran disparu sans laisser de trace au XVe siècle.
Musique de chambre intimiste et raffinée, le tembang sunda vit le jour au XIXe siècle à la cour du régent de Cianjur afin, dit-on, de divertir les princesses de la cour ' c'est pourquoi on l'appelle également cianjuran ; il se répandit ensuite dans tout le pays sundanais.
Dans les villes de Java-ouest, les amateurs de tembang sunda organisent régulièrement des malam tembang, salons de musique où les artistes, amateurs et professionnels confondus, chantent tour à tour pour leur plaisir et celui de quelques privilégiés. Cette musique peut aussi être jouée à l'occasion des mariages, des circoncisions et de grandes réceptions lorsque le besoin de créer une atmosphère de beauté, de nostalgie et de bien-être se fait sentir. Les concerts sur scène ou dans les salons d'hôtels de luxe sont relativement récents de même que les concerts radiophoniques ou télévisés et les enregistrements sur disques et cassettes.
Pour tout mélomane sundanais, le tembang sunda est le meilleur moyen d'échapper à la trivialité de la vie quotidienne. Il chante la nostalgie du passé glorieux du royaume de Pajajaran et les hauts faits de ses héros, décrit de merveilleux paysages de lacs et de montagnes, exprime le sentiment de solitude, la déception amoureuse et le mal du pays dans un style qui, plus que tout autre, appelle à la contemplation et à la mélancolie.
Les instruments utilisés sont le kacapi indung, la grande cithare « mère », le suling, flûte de bambou à laquelle on peut parfois substituer une vièle rebab, et une ou deux petites cithares kacapi rincik (« cithare véloce »).
Le kacapi indung possède 18 cordes en cuivre, cet instrument est l'un des symboles de Sunda, sa caisse en forme de bateau symbolise la filiation des Sundanais à l'ancien royaume de Pajajaran. Le jeu de kacapi varie selon les types de chants : les récitatifs sont accompagnés tantôt de manière hétérophonique et sur un rythme libre tantôt par un motif de quinte joué ostinato à la main gauche ; dans les panambih (chants mesurés à 4/4) clôturant une suite vocale la main droite exécute des octaves brisées qui viennent se superposer à l'accompagnement syncopé de la main gauche.
La flûte suling donne le ton au chanteur, accompagne la mélodie en l'enrubannant de diverses variations et improvise entre chaque strophe.
Le kacapi rincik est une cithare de taille plus réduite et de registre plus aigu que le kacapi indung. Surtout utilisé dans les pièces mesurées, introduction instrumentale et chant final de chaque suite (panambih), il exécute des motifs rythmiques en double-croches, à un tempo deux fois plus rapide que les autres instruments, mais tout en suivant la ligne générale de la mélodie, quitte à la transposer à l'octave inférieure ou supérieure lorsqu'elle déborde de son registre.
Un concert de tembang sunda s'organise d'une part en fonction des modes musicaux, d'autre part selon les formes des chants interprétés.
Les modes musicaux, tous pentatoniques, sont au nombre de trois : pelog, sorog et parfois salendro (dans ce dernier cas, le suling est remplacé par une vièle à deux cordes rebab). Comme chaque changement de mode impose de réaccorder les cithares, on consacre à chacun une partie du concert.
Chaque partie débute par un prélude instrumental qui introduit l'auditoire dans l'ambiance modale et peut être suivi d'un chant mesuré. Les artistes interprètent ensuite une série de suites vocales accompagnées par les instruments.
Ces suites commencent par des chants de rythme libre appartenant le plus souvent à un répertoire épique et mythologique ; la chanteuse s'autorise peu de variations et le kacapi indung se contente de l'accompagner en ostinato. Puis on entre dans un répertoire plus lyrique, exécuté dans un style rubato. Contrairement au précédent strictement fixé par la tradition, celui-ci connaît une évolution constante qui se manifeste chaque année par l'apparition de chants nouveaux. Enfin la suite est conclue par un panambih, chant cyclique à 4/4 exécuté dans un style plus léger.
Ida Widawati, chanteuse soliste et directrice de l'ensemble Malati Ida, fut l'élève du maître Apung S. Wiratmadja. Après avoir remporté le premier prix du concours Damas en 1972, 1974 et 1976, elle fut invitée à maintes reprises à faire partie du jury. De nombreuses tournées l'ont conduite en Europe et en Asie. Invitée par la Maison des Cultures du Monde au Rond-Point / Théâtre Renaud-Barrault en juin 1993, ses concerts furent enregistrés et publiés chez INEDIT.


PREMIERE PARTIE : MODE PELOG
Introduction Bubuka :
' Kacapi/suling : « Pajajaran »
' Chant : « Bandung »

I.
' Teja Mantri
' Salaka Domas
' Goyong
' Panambih : Bulan Tumanggai,
« La pleine lune »

II.
' Toya Mijil
' Nyawang Gunung,
« Regarder la montagne »
' Pager Ageung, « La grande clôture »
' Panambih : Angin Peuting,
« Vent du soir »

III.
' Kacapi/suling : « Jalan Satapak »
IV.
' Jemplang Panganten, « Les mariés »
Dewi Asri surpasse
L'éclat des diamants étincelants,
La princesse modèle,
L'idole du royaume de Pajajaran,
La descendante du volcan Gumuruh (brillante)
Le rayonnement de Salaka Domas.
' Jemplang Pamirig,
« L'accompagnateur »
Porté dans les bras de la Nuit,
Porté dans les bras du Jour,
Soutenu par le Soleil,
Bercé par les Étoiles,
Éclairé par la Lune,
Poussé par le Temps,
Le vagabond, lui, se plaît.
' Jemplang Cidadap
' Panambih : Mega Beureum, « Nuages rouges »
Ciel rouge, soir qui tombe.
Il brille, il est plaisant dans le lointain.
Sa lumière éblouit et illumine l'univers entier.
Signe de soleil couchant,
Montagnes et collines ont l'air triste.
La nuit va bientôt arriver et je regarde en moi,
Moi qui suis (bis) amoureux d'elle.
Ô Dieu Très Généreux et Très Miséricordieux
Je suis sans force,
Mais tout est possible si Dieu le veut.
Même amoureux, on doit se quitter.
Impossible de refuser la mort,
Impossible de l'éviter.
Si je pouvais Vous demander'
Reportez cette échéance (bis) à plus tard.

V.
' Asmarandana Degung
' Rakitan Degung
' Tepis Wiring
' Panambih : Titisan Degung




DEUXIEME PARTIE : MODE SOROG
Introduction Bubuka :
' Sekar Manis

I.
' Udan Mas
' Udan Iris
' Panambih : Jangji Asih,
« Promesse d'amour »
À ce moment-là, ma Douce,
A commencé notre histoire.
- Climat frais de Bandung, plein de brouillard -
On entendait, Mignonne, une chanson
De notre inquiétude
De notre promesse d'amour
De notre rêve à tous deux.
Bandung semblait nous appeler.
À ce moment-là, ma Douce, j'étais seul.
Je rêvais parce que j'étais seul.
Ne vous inquiétez pas, ma Douce
Nous nous reverrons en rêve.
Mais le rêve, hélas,
De notre première rencontre.
II.
' Ceurik Rahwana,
« Les larmes de Rahwana »
' Banondari, ma mignonne,
Ma belle épouse, accourrez un instant.
Je vais vous donner un avis :
Songez à vos parents avant que je ne meure.
' Ô mon bien-aimé,
Chéri de mon coeur, que vous arrive-t'il ?
Ce n'est pas de vous de m'appeler ainsi en pleurant.
Je suis saisie de tristesse.
' Banondari, pardonnez-moi,
J'avoue vous avoir blessé le coeur,
Torturé l'esprit en me mariant maintes fois.
Et vous, malgré tout patiente et indulgente'
Traître, voilà ce que je suis.
' De par ma promesse devant le Seigneur
C'est à vous que j'ai confié mon destin.
Mais vous avez mal fait
De laisser libre cours à vos désirs.
' Panambih : Kunang-kunang,
« Les lucioles »

III.
' Kacapi/suling : « Lara-lara »

IV.
' Nandasa, « Tortures »
' Satria, « Le chevalier »
' Setra
' Panambih : Cempaka Kembar

V.
' Putri Kingkin, « La princesse triste »
' Kentar Cisaat
' Kapieling, « Je m'en souviens »
' Panambih : Kacipta, « J'imagine »

Contributeurs

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

1995

Cote MCM

MCM_1995_ID_S1

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Titre Localisation Date Type
Indonésie. Java. Tembang Sunda avec Ida Wadawati, chant et l'ensemble L.S. Malati Ida. Photos Indonésie 1995-03-31 Photo numérique
Indonésie. Java. Tembang Sunda. Ida Widawati. Affiche Indonésie 1995-03-31 Affiche
Titre Localisation Date Type
Saison 1995 1995