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Mongolie. Musiques rares de Mongolie. Spectacle

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Évènement

Titre

Mongolie. Musiques rares de Mongolie. Spectacle

Date

1988-11-08

Date de fin

1988-11-20

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

8-20 novembre 1988, Paris
26 novembre 1988, Maison de l'Etranger, Marseille

La musique chez les Mongols reflète une conception philosophique, artistique et sociologique ouverte qui fait intervenir dans des formes musicales strictement codifiées toutes les composantes du système social ou religieux. Marquée par le chamanisme, elle est avant tout considérée comme un moyen de communication dont la voix et les instruments sont les montures. L'absence manifeste de frontière entre l'oral et le musical constitue un autre aspect de cette conception, qui rend d'ailleurs difficile toute tentative de classification des expressions vocales ; en effet l'épopée, les chants de louanges et les formules de bénédictions ou de malédictions sont autant de ponts qui relient la littérature orale et la ritualité quotidienne à la musique. Enfin sur le plan sociologique, la notion de professionnalisme demeure incertaine, car si l'on reconnaît le barde comme un spécialiste du répertoire épique, il n'en est pas le seul détenteur, et peut tout aussi bien être remplacé par un amateur. A l'inverse un Mongol incapable de jouer de la vièle morin khour se couvrira inévitablement de ridicule.
Le langage musical mongol est fondé sur un système pentatonique anhémitonique comparable au système chinois, c'est à dire que dans l'intervalle d'octave sont utilisés cinq degrés séparés les uns des autres soit par un ton entier soit par une tierce mineure (un ton et demi)
Sol-La-Si-Ré-Mi-Sol
La musique mongols, essentiellement vocale comprend deux répertoires chantés principaux qu'on peut qualifier d'épique et de lyrique.
Les mongols ont cultivés autrefois une tradition du chant épique toul oulger interprétée par des bardes itinérants et dont il ne reste que quelques fragments traités sous formes de légendes ou domog. Inspirés par la vie des héros mythiques et la tradition guerrière, les domog accompagnés à la vièle mrin klour, font alterner des récitatifs et des passages chantés dans lesquels l'improvisation tient une large part. Les hymnes ou chants de louange magtaal se rattachent aux aussi au genre épique. Ils s'adressent au cheval, à l'arc et aux flèches, ou encore à des lieux sacrés, montagnes, sources, cols'On ne saurait dénombrer les hymnes au cheval brun, au cheval bai, à l'alezan, ou encore les éloges de l'Altaï.
Le répertoire lyrique comprend le chant long ou orten toh, le chant court ou bogino toh et des chants de circonstance.
Le chant long, généralement exécuté en solo mais aussi accompagné à la vièle, est un chant strophique de 2 à 4 vers, chanté à pleine voix, et dont les mots disparaissent sous l'ornementation mélodique. Evocateur de l'espace infini des steppes, son énoncé lent permet au chanteur de vocaliser chaque syllabe selon une ligne mélodique improvisée en mouvements amples et richement ornementés. L'ambitus de la voix y est considérable (deux octaves et demie) et le passage fréquent de voix de gorge en voix de tête tout à fait remarquable. Extrait d'un chant long.
Le chant long intervient comme élément cérémoniel lors des mariages et autres fêtes familiales ou publiques, comme divertissement favori lors des réunions qui suivent les festins, ou encore pour réconforter le cavalier solitaire chevauchant dans la steppe. Il est le véhicule idéal des états d'âme du chanteur (amour, nostalgie, mal du pays, exaltation des vertus et principes éthiques de la vie nomadique)
Les chants de circonstance font primer le contenu textuel et symbolique mais s'apparentent par leur style mélodique et leur ornementation au chant long.
Le chant diphonique khoomeï (litt. Pharynx) n'est pas à proprement parler une forme vocale. Il s'agit plutôt d'une technique de chant acrobatique, exécutée isolément, avec ou sans accompagnement instrumental, ou insérée à l'intérieur d'un chant épique ou de louanges. La technique du khoomeï, difficile et épuisante, consiste à émettre un son en bourdon dans le médium grave et, en positionnant la pointe de la langue contre le palais, à émettre une série de sons harmoniques ou partiels qui constituent la voix flûtée. La parenté avec le son de la guimbarde, lui a valu à un moment d'être appelé voix-guimbarde, et semblerait accuser une relation entre le khoomeï et certaines pratiques divinatoires du chamanisme dans lesquelles il est fait usage de guimbardes.

Instruments de musique :
-Morin khour : vièle à tête de cheval, jouée en solo ou comme accompagnement du chant.
L'instrument est constitué d'une caisse de résonance trapézoïdale sur laquelle est tendue, en guise de table d'harmonie, une peau de chèvre collée ou clouée sur les côtés, de nos jours, la peau est le plus souvent remplacée par une table en bois. La caisse est traversée par un long manche de bois dont l'extrémité supérieure est sculptée en forme de tête de cheval. Les deux cordes de crins de cheval sont mises en vibration par un archet composé d'une baguette de bois et d'une mèche en crins de cheval noir.
-Ekhel, est une version simplifiée de la morin klour.
-Tobchour, luth à deux cordes
-Chudarga, luth à trois cordes, surtout joué par les femmes
-Khoutchir, vièle à caisse cylindrique , à deux ou quatre cordes (empruntée aux chinois)
-Yotchin, cithare sur table trapézoïdale à quatorze rangs de cordes frappées (empruntée aux chinois)
-Tsour, flûte oblique, vraisemblablement héritée des tradition kirghiz et kazakh, jouée par les pasteurs selon un technique originale consistant à émettre simultanément au souffle un bourdon de gorge qui se surajoute au son de la flûte.
-Limbe, flûte traversière en bambou, d'origine chinoise ou tibétaine.
-Khoulsan khour, tomor khour, aman tsour, diverses guimbardes en bambou ou en métal.
D'autres instruments empruntés à la tradition tibétaine sont utilisés notamment dans le culte lamaïque : conques, trompes courtes et longues, hautbois bishghour, tambours sur cadre, tambour-sablier à boules fouettantes, cymbales et clochettes.

Bibliographie et discographie sommaire dans le programme.

PROGRAMME

-Solo de hautbois bishghour par L. Tsederpil
-Les deux chevaux jaunes , chant long orten toh, accompagné aux morin khour par A. Nergui, D. Tuvshinjargal
-Dorvon oirdyn talaga, solo de morin khour par L. Iderbat
-Danse de l'ethnie Dorvod et danse de l'ethnie Torgoud, par T. Chimidtseren, accompagnées par la vièle morin khour.
-Ulgueryn kholboo, solo de chudarga par S. Togsjargal
-Torgoud noutag et Sylon boor, deux chants khoomeï par T. Ganbold
-Boudarmaar Boudarmaar Salkhi (Les pasteurs de rennes), chant court bogino toh de l'ethnie Nakhat (nord-ouest) par D. Nadmid
-Dorvon oul (Les quatres monts), ), chant court bogino toh par A. Nergui

-Solo de khoutchir (deux airs mongols) par J. Tsetsegmaa
-Soli de guimbardes khoulsan khour, tomor khour, aman tsour par G. Yvgaan
-Moriny yavdal (Le galop du cheval), solo de morin khour par S. Ganaa
-Elstei ganga (La dune), chant court bogino toh par D. Nadmid
-Altaïn khangaïn magtaal, (Louange à l'Altaï), maagtal accompagné à l'ekhel et aux tobchour par G. Yvgaan, D. Tuvshinjargal, T. Ganbold.
-Danse de l'ethnie Bayad par T. Chimidtseren
-Les quatres saisons, , chant long orten toh par A. Nergui, D. Tuvshinjargal.

Contributeurs

Origine géographique

Mongolie

Mots-clés

Date (année)

1988

Cote MCM

MCM_1988_MN_S1

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