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Mongolie. Chants, musiques et danses masquées Tsam. Spectacle

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Évènement

Titre

Mongolie. Chants, musiques et danses masquées Tsam. Spectacle

Date

1991-06-01

Date de fin

1991-06-04

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Danse

Description de la pratique

Routes de la Soie, Mongolie. Chants, musiques et danses masquées Tsam. 1-4 juin 1991.

Pays de montagne et de steppes, la République Populaire de Mongolie s'étend sur une superficie de 1.500.000 km2 entre l'URSS et la Chine. Sa population d'environ 2.000.000 d'habitants, se compose aux trois quarts de Mongols Khalkha et assimilés et pour le reste de diverses populations bouriates, darkhat, oïrat, toungouses, kazakhs, touvin, etc. Très marquée par le nomadisme et le pastoralisme, la culture mongole reflète également les vestiges des anciennes religions chamanique et lamaïque, notamment dans les danses de Tsam que le récent climat de perestroïka a permis de faire revivre. D'autres aspects de la culture mongole ont parfaitement survécu, notamment les grandes fêtes communautaires dont la lutte, le tir à l'arc et les courses de chevaux sont des points culminants.
Aspect privilégié de la musique mongole, l'art vocal se caractérise par sa variété de styles, ses multiples fonctions sociales et son répertoire. Comme dans la plupart des sociétés nomades et pastorales, le chant pratiqué par tous, joue un rôle prépondérant. Il trompe l'ennui pendant les longues heures passées à chevaucher à travers la steppe ou à garder le bétail, il accompagne la traite et les diverses activités domestiques, enfin, tout comme la danse, il est présent dans toutes les réunions familiales, amicales et lors des fêtes et cérémonies communautaires. Les thèmes traités dans le chant mongol sont étroitement liés aux conditions de la vie nomadique. Maintes références y sont faites au cheval, à la chasse et à la nature en général. Les thèmes amoureux prédominent, amour de la bien-aimée, amitié, tendresse du cavalier pour sa monture, et sont traités sur un ton lyrique empreint selon les cas de nostalgie, d'ironie ou d'éloge.
Les quatre formes vocales principales sont le chant long urtyn duu, le chant court bogino duu, le chant diphonique khöömii, le chant de louange magtaal. On peut également touver encore des traces de chant épique tuuli, apanage des bardes semi-professionnels tuulchi.

Le chant long urtyn duu, est exécuté a cappella ou avec un accompagnement à la vièle morin khuur (litt."vièle-cheval) dont le cheviller en forme de tête de cheval en a fait l'instrument-symbole de la musique mongole. Il s'agit d'un chant strophique lent, non mesuré, dont la structure et le texte mêlé de syllabes vides, sont masqués par de longues périodes vocalisées et richement ornementées. On y exploite largement le passage de la voix de poitrine à la voix de tête et chaque note est ornée de glissandi, d'appoggiatures, de trilles et de huchements (jodel).

Le chant court bogino duu est un chant strophique , syllabique et peu ornementé. Il se distingue du précédent par une structure régulière très "carrée". Il est généralement accompagné par un petit ensemble instrumental comprenant une vièle khuchir et un luth shanz (ou shudraga) tous deux d'origine chinoise.

Le chant diphonique khöömii passe pour évoquer divers bruits de la nature. Il consiste en l'émission simultanée d'un bourdon au timbre rauque (le khaylakh que l'on retrouve également dans le chant épique et dans les chants de louanges) et d'une mélodie composée de sons harmoniques sélectionnés grâce à une combinaison de techniques buccales et pharyngales. Il existe plusieurs technique de khöömii selon que le bourdon est émis en voix de gorge, de poitrine ou de ventre.

Le chant de louanges magtaal est un chant syllabique proche par son style du chant épique. Les stophes se composent d'un nombre variable de vers chantés sur de courts motifs. Le magtaal est généralement accompagné au luth tobshuur et à la vièle ekhel (ici l'ekhel est remplacée par une morin khuur). Les sujets sont généralement consacrés à l'éloge d'une montagne, d'une rivière d'un animal.

La musique instrumentale comprend des adaptations de chants populaires ou de chants courts jouées au luth shudraga et à la vièle khuuchir ainsi que des mélodies de chants longs et des tatlaga jouées sur la morin khuur. La tatlaga est formée de la répétition de courts motifs illustrant tel et tel bruit de la nature; elle peut également accompagner la danse (ici un bayad de Mongolie de l'ouest).

Les danses du Tsam
Tsam est le nom d'un drame ancien fondé sur la mythologie bouddhique et dont les représentations étaient autrefois organisées dans la cour des grands monastères. Les origines du Tsam remontent à l'apparition du bouddhisme en Mongolie au XVIe siècle. Selon la légende, le divin Padmasambkhava, se rappelant ses victoires sur les démons et les esprits malfaisants, propagea voici plus de mille ans d'Inde au Tibet les éléments d'un drame religieux qui sous le nom de Tcham constitua une part importante du rite bouddhique local. Transmis au XVIe siècle en Mongolie, le Tcham tibétain incorpora nombre d'éléments de la tradition mongole pour donner naissance à une forme théâtrale et rituelle spécifique. Ces éléments qui par le biais de la magie et de la sorcellerie se rattachaient au chamanisme mongol, transformèrent profondément la nature du drame en entraînant les participants vers des actions rituelles là où le Tcham bouddhique prônait au contraire des évocations abstraites et incitait à l'humeur contemplative. Les masques et les costumes du Tsam mongol diffèrent nettement de ceux du Tcham tibétain. En accord avec les goûts locaux, les couleurs vives se juxtaposent dans des associations très crues. Les masques mongols sont rouges, noirs, jaunes, blancs, verts et bleus, sans demi-teintes. De cette façon leur expression s'en trouve accrue.
Au XVIe siècle, la branche bouddhique du lamaïsme prit un essor considérable en Mongolie et dans chacun des sept cents monastères fondés à partir de cette époque, au moins un Tsam était joué chaque année. Il existait trois genres de Tsam : le Milarepa, le Geseer et l'Erlik.
Le premier présentait des épisodes de la vie de Milarepa, célèbre poète et ermite du XIe siècle.
Le second portait sur les exploits du héros Geseer Khan et le troisième , l'Erlik-Tsam, décrivait les combats des dieux contre les démons.
La fermeture de la majorité des monastères mongols a considérablement affaibli la tradition dramatique du Tsam. Les danses se sont néanmoins conservées, accompagnées d'un petit ensemble de plain air composé d'une trompe télescopique, d'un hautbois, d'une corne, d'un tambour suspendu, de cymbales, de clochettes et d'un wood-block.
Dans le Tsam, le masque représente un chef-d'oeuvre, à la manière d'une peinture ou d'une sculpture. Très volumineux et peints de couleurs étincelantes ces masques impressionnent les spectateurs, même à une grande distance. Ils sont réalisés en stricte conformité avec les canons décoratifs de la religion. Généralement fabriqués en papier mâché incrusté de corail, d'or et d'argent et de pierres semi-précieuses, ils sont colorés à la gouache ou avec des teintures minérales. Le nom du maître mongol Puntsag-Osora, qui créa l'ensemble des masques du Tsam, est connu jusqu'aux confins du monde bouddhiste, en dehors des frontières de la Mongolie.

PROGRAMME
-Danses de trois masques de Tsam
1. Lshatshinzeren, vieillard, symbole de longévité et de bonheur. Meneur de jeu, il invite les divinités à danser et leur remet un foulard de soie bleu en signe de déférence
2. Shiva et Mâkhe, cerf et taureau représentent les animaux, symbole de la noblesse d'âme.
3. Namsrai Gongor, dieu de l'abondance et de la paix.
-Chant long, "Le cheval de la plaine de Sasag". Originaire du sud-ouest de la Mongolie, ce chant exprime la nostalgie d'un mongol exilé loin de sa terre natale.
-Danse Bayad (Mongolie occidentale).
-Deux mélodies chantées en khöömii
-Deux mélodies jouées à la vièle khuutchir et au luth shudraga
-Danses de tois masques de Tsam
1. Dshamsran, dieu en colère, défenseur de la religion et du pouvoir.
2. Gombo et Lkham, le dieu Gombo symbolise le pouvoir de protection de l'être humain de sa naissance à sa mort et la déesse Lkham les qualités humaines
3. Damdintshoidsho, figure lamaïste symbolisant la vertu.
-Pièce instrumentale pour vièle morin-khuur (Mongolie occidentale)
-Chant de louanges chamanique (Mongolie occidentale)
-Deux chants courts
1. "La verte Dâre-ekh", chante la naissance de la mère des divinités.
2. "La mule vaut 100 langh", cette mélodie traditionnelle fut choisie comme hymne national lors de la proclamation de la souveraineté nationale mongole en 1911.
-Magtaal, chant de louange à l'Altaï.
-Tsam, Shanag-Tshambon, danse collective

Contributeurs

Origine géographique

Mongolie

Mots-clés

Date (année)

1991

Cote MCM

MCM_1991_MN_S1

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Titre Localisation Date Type
Mongolie. Chants et musique. Photos Mongolie 1991-06-01 Photo numérique
Mongolie. Danses masquées tsam. Photos Mongolie 1991-06-01 Photo numérique
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Saison 1991 1991