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Népal. Percussions Newar de Bhaktapur. Spectacle

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Évènement

Titre

Népal. Percussions Newar de Bhaktapur. Spectacle

Date

1990-06-13

Date de fin

1990-06-14

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

13-14 juin 1990.

La société newar.
Le Népal contemporain est un petit royaume himalayen dont la population est d'une diversité considérable. Les Parbatiyo, les Newar, les Tomang, les Gurung, les Sherpa, etc., sont autant de communautés jouissant d'une relative indépendance. Mais jusqu'au XVIIIe siècle, le terme de Népal ne s'appliquait qu'à l'actuelle vallée de Kathmandou, et seuls les Newar étaient considérés comme népalais.
Les Newar constituent un groupe historico-linguistique et, dans une certaine mesure, culturel mais leur homogénéité ne s'étend pas aux plans ethniques et religieux. Leur type physique va du pur mongoloïde au dravidien, en passant par l'indo-aryen à la peau claire. Quand à leurs croyances religieuses, dont la marque s'imprime dans la moindre de leurs activités quotidiennes, elles ressortissent aussi bien à l'hindouisme, avec une nette prédominance du shivaïsme, qu'au bouddhisme. De l'hindouisme, les Newar ont adopté un imbroglio de castes et de sous-castes d'une inextricable complexité, qu'il n'est pas toujours possible d'assimiler précisément au système des quatre grands vama. La distinction entre Newar hindous et Newar bouddhistes est souvent problématique, et leurs pratiques font apparaître de nombreux cas d'amalgame entre les deux traditions spirituelles. La solidarité paraît aujourd'hui plus forte entre les Newar des diverses castes et observances qu'entre hindous et bouddhistes newar et non newar.
Le système newar des castes (vama) et sous-castes (jât) repose sur une stratification socio-professionnelle en soixante-quatre jât codifiés au XIVe siècle par un groupe de brahmanes indiens. La distinction entre jât hindous et bouddhistes peut shématiquement s'établir selon l'obédience du prêtre officiant à leur rites domestiques. Si celui-ci est un brahmane, le jât ou la famille peut être considéré comme hindou; parcontre, s'il s'agit d'un Gubhâjû ou d'un Bare, c'est-à-dire d'un membre d'une des deux castes sacerdotales bouddhistes, le jât bénéficiant de son office est buddhamârgi.
En principe, les jât sont endogames, et l'appartenance à un jât donné est héréditaire, de même que les droits, les devoirs, les attributions professionnelles et les usages religieux afférents. Mais dans la pratique, l'endogamie n'est pas observée de manière stricte. Les enfants nés de l'union entre deux personnes de jât différent sont considérés comme appartenant à la caste de la maison où ils vivent, c'est-à-dire le plus souvent celle de leur père. Dans le cas de mariage inter-religieux, la coutume veut que la femme et les enfants adoptent les pratiques rituelles de l'homme. D'autre part, il n'est pas rare qu'un individu changeant de statut professionnel, et par conséquent de domicile, soit assimilé à la caste correspondant à sa nouvelle situation.
Comparés à ceux de l'hindouisme orthodoxe du sous-continent, ces usages témoignent de la souplesse du système social newar. Cela est certainement dû à l'influence du bouddhisme, dont la vocation universaliste n'implique à priori aucune hiérarchie temporelle préétablie. Les Newar ont d'ailleurs tendance à regarder le bouddhisme, non pas comme une alternative à l'hindouisme, mais comme son prolongement assorti du développement de certains de ses aspects dogmatiques et rituels. Ce point de vue est corroboré par le fait qu'ils assimilent volontiers les "protecteurs" de la doctrine bouddhique aux divinités tutélaires de l'hindouisme: tous les Newar participent par exemple indistinctement aux grandes fêtes collectives célébrées dans la vallée, que celles-ci aient une coloration à prédominance hindoue ou bouddhique.

Les musiciens newar.
Chez les Newar, la musique cérémonielle est le fait d'ensembles-types, instrumentaux ou vocaux-instrumentaux, dont l'instrumentation est déterminée par la caste à laquelle appartiennent leurs membres, ainsi que par la période de l'année et l'occasion auxquelles est destinée leur musique.
Il existe aussi des ensembles semi-professionnels de tailleurs et de musiciens de fête, les Jogi, qui sont de basse caste, des ensembles de sonneurs de trompes kâhâbûjâ, etc. Mais numériquement, la caste la plus importante est celle des agriculteurs Jyâpu, qui assume de nombreuses responsabilités rituelles et musicales. Plusieurs types de formations instrumentales khalah existent chez les Jyâpu, pour la pluart centées autour du jeu de tambours. Les Newar utilisent une grande variété de membranophones, à une ou deux peaux lacées et toujours associés à des cymbales ou autres idiophones. Les tambours à deux peaux se différencient selon deux critères. Leur forme -tubulaire ou en tonneau- et la présence ou l'absence sur leurs membranes d'une pastille noire faite d'une pâte durcie composée de limaille de fer, de charbon, d'huile et d'eau. Appelée khau, cette pastille est destinée à modifier le timbre et la hauteur du son des tambours. Quand aux cymbales, il en existe trois catégories: les petites cymbales épaisses en bronze tâh, quasi omniprésentes dans les orchestres Jyâpu et deux types de cymbales en laiton qui se distinguent selon le diamètre de leur mamelon central: les bhuchyâh, grandes cymbales à large mamelan, qui accompagnent toujours les tambours tubulaires sans pastille, et les sichyâh et jhyâlicâ, dont le bulbe central est de plus petite dimension.

Les maîtres tambours de Bhaktapur;
Bhaktapur est une ancienne bourgade de la vallée de Kathmandou où les arts, la musique et les danses traditionnelles se sont maintenus de façon remarquable. Le programme présente deux ensembles significatifs de la musqiue newar: le dhimaybâjâ, musique de procession des fermiers Jyâpu exécutée sur cinq tambours dhimay accompagnés de cymbales bhuchyâh et sichyâh, et le navabâjâ, un jeu de neuf tambours (dhâ orné de cornes rituelles, kvatâh, dhâcâ, dhimaycâ, naykhi, pachimâ, dhalak, kvakhîcâ et timbales en poterie nagarâ) joués successivement sur l'accompagnement de cymbales (tah, jhyâlicâ, sichyâh, bhuchyâh) de hautbois mvâlî, de flûtes à encoche baêcâ, et de trompes pvangâ, par les membres de différentes castes. Les musiciens qui se produisent ce soir appartiennent à trois castes différentes: fermiers, tailleurs et teinturiers.
Il existe six navabâjâ à Bhaktapur. Chacun fait partie d'un ensemble plus large qui pratique également l'ancien répertoire des chants dâphâ, une catégorie de chants dévotionnels en groupe qui sont exécutés devant les temples et les sanctuaires. En certaines occasions précises, le navabâjâ se joint aux chanteurs. Un des maîtres actuels du navabâjâ est Hori Govinda Rnajitkar, un remarqauble percussionniste, à la fois par la virtuosité spectaculaire de son jeu et par la dimension spirituelle de sa performance musicale.
Quant au dhimaybâjâ, c'est une des expressions les plus joyeuses et exubérantes des fermiers newar. Combiné avec le tintement des cymbales, le roulement profond des tambours a la réputation de "faire apparaître toutes les jeunes filles à leur fenêtre". Il existe un grand nombre de formules rythmiques du dhimaybâjâ, adaptées chacune à un lieu et à une circonstance déterminés.

PROGRAMME
Musique des fermiers dhimaybâjâ:
-Invocation du dieu de la musique Nâsahdhyah
-Musique de fête mâ
Musique rituelle navabâjâ
Musique des fermiers dhimaybâjâ: Procession

Origine géographique

Népal

Mots-clés

Date (année)

1990

Cote MCM

MCM_1990_NP_S1

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Titre Localisation Date Type
Népal. Percussions Newar de Bhaktapur. Musique des fermiers dhimaybâjâ. Musique rituelle navabâjâ. Photos Népal 1990-06-13 Photo numérique
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Saison 1990 1990