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Tadjikistan. Musique du ciel, danses des cimes. Spectacle

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Type de document

Évènement

Titre

Tadjikistan. Musique du ciel, danses des cimes. Spectacle

Date

1989-01-10

Date de fin

1989-01-29

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

10-29 janvier 1989

République autonome, faisant partie de l'ex-URSS, le Tadjikistan se situe au nord de l'Afghanistan, à l'ouest de la Chine, à l'est de l'Ouzbékistan. Axé sur le massif du Pamir, il appartient aux premiers contreforts de l'Himalaya.
La très riche culture Tadjik, communauté de langue farsi apparentée à la tradition de plusieurs peuples de cette région de l'Orient, se caractérise par une transmission séculaire exclusivement orale. Entre le IXe et le Xe siècle, sous le gouvernement du Khan de Boukhara, se forment des corporations de musiciens professionnels, attachés au service des princes. C'est à partir de cette tradition de corporation de musiciens populaires de métier que se développe un haut niveau artistique.
Les diverses mélodies populaires paysannes qui aliment le répertoire savant se répartissent en 3 styles régionaux : le nord, marqué par la tradition Boukhara, le Pamir et les montagnes occidentales.
Les 3 formes d'expression tadjik (populaire, savante et sacrée) présentent souvent des frontières assez floues.
Musique, chant et danse populaires font appel à un répertoire basé sur le travail, l'agriculture, les chevaux, les travaux domestiques.
Les cérémonies familiales ou communautaires font intervenir des musiciens et danseurs spontanés ou professionnels.
La plupart des fêtes commencent par des appels en pleine campagne avec le Karnaï, le SounaÏ et la Doïra. C'est au cours de ces veillées que prennent place les conteurs Khondan Bogoulou qui chantent l'épopée de Gour-Odjili en s'accompagnant au Dutar, avec une étrange voix rauque et tendue.
A l'occasion des mariages, les chants dansés de Basem s'inspirent des pas des chevaux, mêlant à des rythmes complexes et variés, les longs pleurs mélodiques, mi-structurés, mi-improvisés de la jeune mariée.
Le Lapar, chant dialogué, est pratiqué par les jeunes qui décrivent les sentiments amoureux grâce à une imagerie forte et vivante : toutes les femmes sont des reines et les hommes des esclaves.
La danse des femmes, si elle dérive parfois des mouvements de travaux domestiques, fait souvent penser, par sa gestuelle aux mudra indiens. Le critère de beauté consiste à ne faire reposer sur le sol (sur une surface équivalente à celle d'une pièce de monnaie) que les deux gros orteils et à imprimer aux bras des séries de vibrations codées. Selon certains chercheurs tadjik, ces danses mystiques conservent le souvenir de la religion mazdéenne des origines, celle de l'adoration de la lumière et du feu.
Comme la danse, la musique se rattache au sacré. Il existe une forme vocale particulière, le Falak, longue invocation solitaire a cappella. Par sa voix et l'ambitus large de son chant, l'homme tente d'entrer en communication avec Dieu.
Enfin la musqiue savante, à la fois vocale et instrumentale, grâce à un long processus de développement aboutit à la création d'un cycle comprenant six Maqom : le Shashmaqom (Shash : six, Maqom : mode)

Instruments de musique
-Karnaï, trompe en laiton, sans trou, mesurant 3 m de long. Le musicien oriente le pavillon vers le haut et se tourne pour envoyer le son dans toutes les directions. Instrument utilisé pour les appels, les sigaux et les fêtes populaires où interviennent les cortèges car sa voix puissante se fait entendre très loin.
-Sournaï, sorte de hautbois, au son perçant, joué avec la respiration circulaire. Dans les ensembles de fêtes religieuses ou profanes, plusieurs instruments l'accompagnent : Karnaï,Nagora (timbale double faite de deux pots d'argiles inégaux recouverts de peau), Doïra.
-Naï, flûte traversière.
-Kochnaï, instrument à vent à anche, fait de deux tubes de roseau liés ensemble. Le léger décalage dans l'accord des tuyaux donne un timbre caractéristique.
-Doutar, l'un des instruments favoris des Tadjik. Caisse de bois fruitier en forme de poire et deux cordes tendues sur un long manche. Au répertoire des morceaux pour le Doutar, figurent des variantes de mélodies instrumentales et les pièces instrumentales de Maqom.
-Tanbour, à trois cordes pincées, possédant une échelle diatonique. Comme les cordes montent très haut sur le manche, le musicien peut modifier la hauteur du son d'un demi-ton en augmentant ou en diminuant le pincement, grâce à ce procédé, les joueurs obtiennent un vibrato accompagné d'un écho léger. Il existe des variantes du Tanbour : Tchortor, Pandjto, Sashtor (Tanbour à quatre, cinq et six cordes)
-Setor, instrument à 3 cordes principales et à 8 cordes sympathiques accordées sur la première note de la corde mélodique. Se trouve dans les régions montagneuses du Tadjikistan, le Pamir et rappelle le Tanbour.
-Rohbab, instrument avec très souvent des cordes sympathiques. Sa morphologie diffère et le nombre de corde varie selon les zones géographiques. La table d'harmonie est couverte d'une membrane qui donne la sonorité du Tanbour à ces instruments. Utilisé pour jouer les mélodies monophoniques, et en accompagnement du chant.
-Ghidjak, instrument à cordes et à archet, (l'un des plus populaire) possède 3 ou 4 cordes et une caisse de résonance sphérique dont la partie supérieure est recouverte de peau. Utilisé pour jouer les Maqom, des mélodies populaires pour la danse, ou en accompagnement du chant. Les musiciens recourrent à des notes d'agrément et à des ornementations mélodiques, ils utilisent aussi les glissendi et le vibrato.
-Sato, déjà mentionné par Avicenne (Ibn Sina, 980-1037), se distingue par la beauté particulière de son timbre. Il ressemble au Tanbour, mais sa caisse de résonance est plus graosse et son manche atteint presque un mètre et demi de longueur. Le jeu nécessite une grande habileté et un grand talent. Utilisé pour jouer les pièces lyriques et méditatives.
-Tchang, apparaît à la fin du XIXe siècle et rappelle les petits cymbalums occidentaux.
-Doïra, tambour sur cadre à une peau de chèvre, de chameau ou de poisson, muni d'anneaux métalliques. Les rythmes interprétés sur cet instrument, Oussouli, formules de caractère et d'harmonie différents, restent liés aux particularités métro-rythmiques de la mélodie et du texte poétique des chants. Parfois les danseurs soutiennent le rythme de la Doïra par les Zang ou bracelets à clochettes qu'ils se fixent aux poignets et aux chevilles.

Dessins des instruments et bibliographie.

PROGRAMME
-Basem, danse accompagnée au sournaï, au karnaï et à la doïra (Les jeux de physionomie du danseur imitent la musaraigne du désert.
-Berceuse alla
-Roboyot khalke, complainte de femme accompagnée à la doïra
-Gul gardi, chant des hommes annonçant de maison en maison la fête du printemps naourouz.
-Bozi kuned, chant dansé accompagné au tar et à la doïra.
-Lapar, chant d'amour alterné, accompagné au tar, au naï, à la doïra.
-Jon dodarakam, chant de mariage exécuté par les parents mâles du fiancé.
-Falak, chant sacré a cappella, exécuté ici par une femme.
-Chant populaire de femmes, accompagné au dutar et au tablak
-Chant de travail mayda.
-Mélodie sifflée tirée du répertoire Sashmaqom et accompagné à la doïra.
-Chant épique Gour odjili, accompagné au dutar et suivi d'une danse de femme.

Cérémonie de mariage :

-Basem, danse accompagnée au sournaï.
-Chant d'hommes, présentation de la fiancée
-Compétition entre les familles des fiancés pour la possession d'un tissu symbolique.
-Rite du mariage et chant populaire accompagné au tar
-Danse de femme
-Danse d'homme
-Mélodie populaire jouée en respiration circulaire au kochnaï avec accompagnement de doïra
-Chant au chameau, chant d'éloge humoristique basé sur un exercice d'élocution complexe fonctionnant sur agglutinations successives. Accompagnement au naï, au tar, et à la doïra
-Oh jahe, cant dansé des hommes accompagné de rythmes vocaux et de claquements de mains.
-Basem, danse collective accompagnée au sournaï, au karnaï et à la doïra.

Les chanteurs, musiciens et danseurs viennent du village de Karatag :
Azizovna Berdiarova, Achour Karaev, Kimatoï Mirzomarova, Ismatoulo Niegmatov, Mirmahmad Niegmatov, Ismoïl Odilov, Isroïl Odilov, Hamid Raoupov, Tchera Sadikova, Mourtali Safarov, Istatoï Tousounova, Khouchmahmad Kharetov, Kaboud Khaknazarov.

Origine géographique

Tadjikistan

Mots-clés

Date (année)

1989

Cote MCM

MCM_1989_TJ_S1

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Titre Localisation Date Type
Tadjikistan. Musique du ciel, danses des cimes. Photos Tadjikistan 1989-01-10 Photo numérique
Tadjikistan. Musique du ciel, danses des cimes. Photos Tadjikistan 1989-01-10 Photo numérique
Tadjikistan. U.R.S.S, Musique et Danse. Affiche Tadjikistan 1989-01-10 Affiche
Titre Localisation Date Type
Saison 1989 1989